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"Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël, et ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure, pressée (katit) pour l’éclairage, afin d’allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

-> Le 1er Temple a duré 410 ans, et le 2e : 420 ans.
Ainsi, la Ménora a été allumée tous les jours pendant 830 ans.

Il y a une allusion à cela dans le verset.
Le mot : "katit" (pressée - כָּתִית) est composé des lettres kaf et taf (כת = valeur de 420) et des lettres youd et kaf (ית = qui valent 410).
Ainsi, l’huile doit être "katit" (pressée), pendant les 830 ans de l’existence des 2 Temples (420+410).

La suite du verset est : "afin d’allumer la lampe perpétuellement" (léaalot nér tamid) = cela concerne le 3e Temple, où les bougies vont y être allumées pour toujours/perpétuellement.

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=> Quel est le message que Moché veut transmettre aux générations futures via ce verset?

-> "Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure" = l’huile d’olive ne se mélange pas avec d’autres liquides, elle a une tendance naturelle à se séparer et à monter vers le haut.
=> Ceci doit nous rappeler que les juifs sont spécifiques/différents et qu'ils ne doivent pas se mélanger et s’assimiler aux autres.
Ils doivent aspirer à s’élever spirituellement vers D. (vers haut) et non vers la superficialité, la matérialité (vers le bas).

En ce sens, le Sfat Emet écrit :
"Le Midrach enseigne que le peuple juif est comparé à l'huile d'olive. En effet, de même que l'huile d'olive ne se mélange pas avec les autres liquides et reste toujours en hauteur, ainsi le peuple juif ne se mélange pas avec les autres nations, et garde une certaine hauteur par rapport à eux.
Mais on peut ajouter que même quand on essaie de remuer et de mélanger l'huile avec un liquide, elle reprendra sa particularité et se séparera de nouveau de ce liquide.
Il en est de même pour les juifs, même quand ils essaient de se mélanger et souhaitent se fondre parmi les nations, ils n'y arriveront pas. Tôt ou tard, on leur rappellera, ou même ils se rappelleront de leur différence avec les autres autres. Le peuple Juif a en lui ce potentiel intérieur de ne pas pouvoir se mélanger."

-> "pressée (katit) pour l’éclairage (lamaor)" = le maor représente la lumière de la Torah (comme il est écrit : "car une mitsva est une bougie, et la Torah est la lumière (or)" - Michlé 6,23).
=> Si l’on veut réussir dans l’étude de la Torah, il faut s’écraser (se "presser"), s’y investir au maximum de nos possibilités, comme l’on dit nos Sages (guémara Meguila 6b) : "Si quelque’un dit : "j’ai peiné, et j’ai réussi", crois-le!" (yagati oumatzati ta’amin - יגעתי ומצאתי תאמן).

-> Le 'Hatam Sofer fait un commentaire similaire :
"Si un homme te dit : "j'ai fait des efforts et je n'ai pas obtenu de résultats [dans mon étude]", ne le crois pas." (guémara Méguila 6b)
= Pour la subsistance matérielle, on ne doit que prier à Hachem, et faire les efforts minimum nécessaires.
Cependant, dans notre lien avec la Torah, on doit "presser l'olive", travailler aussi durement que nous le pouvons, de toutes nos forces pour acquérir la sainte Torah.
(malheureusement on a tendance à faire l'inverse!)]

-> "afin d’allumer la bougie (nér) perpétuellement" = la bougie (nér) représente l’âme du juif ("l’âme de l’homme est une bougie (nér) de D." - Michlé 20:27)
=> Le but du juif dans ce monde est d'élever sans cesse son âme ( = maintenir "allumer la bougie (nér) [de son âme] perpétuellement", malgré le fait que le yétser ara fait souffler un vent pour l’éteindre …).

-> Rabbi Yaakov Yossef Guinez (Haré baChamayim) fait le même développement et conclut :
Le mot katit (concassé) évoque le fait de se donner beaucoup de mal et de fatiguer son corps par des mortifications.
Mais c’est seulement si c’est fait "lamaor", pour le luminaire, que cela sert à quelque chose, c’est-à-dire qu’on méritera la grande lumière de la Torah.
Si l’on se "concasse" pour autre chose, par exemple pour gagner sa vie, cela est inutile, rien ne sert de se donner beaucoup de mal, car cela dépend uniquement de Hachem.

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-> "Afin d’allumer la lampe perpétuellement"

Rachi commente : On allumait jusqu'à ce que la flamme monte d’elle-même.

Nos Sages expliquent que cela symbolise l'obligation des parents et des rabbanim dans l'éducation des enfants en terme de Torah.
Leur objectif doit être de suffisamment les inspirer, pour que cela entraîne la flamme dans l'âme de leurs enfants/élèves, de brûler par elle-même.
Il ne suffit pas de chauffer pour se donner bonne conscience, mais il faut plutôt s'adapter à l'unicité de la personne et s'assurer qu'un feu interne éternel y brûle.

[le feu a la particularité d'allumer d'autres feux sans rien perdre de sa superbe, de même lorsque l'on a un feu de Torah en nous, qui nous permet d'en faire de même autour de nous ...]

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+ "Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël, et ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure, pressée pour l’éclairage, afin d’allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch :
- "l'huile d’olive" (chémen zayit) = symbolise l'étude de la Torah ;
- "pure" (za'h) = cette étude doit être pure, lichma (désintéressée)
- "pressée pour l’éclairage" (katit lamaor) = représente notre empressement à se sacrifier par amour pour l'étude de la Torah (ex: j'ai envie de me laisser aller, mais en l'honneur de la Torah je vais étudier!).

-> Seule l'huile d'allumage devait être pressée plutôt que pilée, car elle devait être parfaitement pure, sans résidus ni sédiments d'olive.
Et même si de telles impuretés auraient pu être filtrées ensuite, le verset indique que cette huile devait être d'emblée parfaitement pure.
On l'obtenait en pressant légèrement chaque olive, juste assez pour en extraire une seule goutte d'huile. On pouvait alors broyer les olives dans la meule et employer le reste de l'huile pour les sacrifices (seule la 1ere goutte pouvant servir comme l'huile pour la Ménora).
[basé sur le Rachi]

-> "Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure, pressée pour l’éclairage"
= Lorsque quelqu'un dit des mots sévères de réprimande, cela doit être dans l'unique objectif d'illuminer et d'élever son prochain juif, et jamais pour lui causer la moindre humiliation ou le casser, que D. préserve."
[Rabbi Ména'hem Mendel de Vorka]

[cela est en allusion dans le fait que l'huile d'olive devait être pressée que légèrement, uniquement pour en extraire une seule goutte, sans générer de résidus.
De même, notre réprimande doit se concentrer sur un point important (une goutte à la fois!) et être exprimée avec beaucoup de douceur (pressée que légèrement), sans nullement le blesser émotionnellement (pas de résidu).]

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-> Yirmiyahou (11,16) compare le peuple juif à un olivier : "Hachem t'avait dénommé : "olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit""

Le midrach (rabba 36,1) explique l'image du processus pour extraire l'huile des olives : les juifs doivent être attaqués à de nombreuses reprises par les nations du monde, avant qu'ils en viennent à faire téchouva, et à ce moment Hachem leur répond.

Le Chem miChmouël (sur Tétsavé 27,20) développe cette idée :
Il est vrai que les juifs font téchouva lorsqu'ils sont menacés par les autres nations.
Cependant, l'huile se trouve cachée dans l'olive, et les pierres utilisées pour le broyage ne vont que mettre à jour ce qui a toujours été présent à l'intérieur.

De même, le peuple juif est réellement pur et méritant.
Le fait que les juifs se laissent aller à ressembler aux nations parmi lesquelles ils vivent, va entraîner que leur splendeur va être cacher.
L'oppression des autres nations va mettre à jour la réelle beauté du peuple juif, ce qu'ils ont toujours été [dissimulé au fond d'eux-même].

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-> Le midrach (rabba 36,61) commente que l'huile par nature ne se mélange avec aucun autre liquide mais flotte à la surface. De même les juifs ne se mélangent pas aux nations du monde.

Certains commentateurs voient en cela une allusion au repentir, possible pour chaque juif où qu'il se trouve, se fût-il éloigné à l'extrême et eût-il l'impression d'être tombé très bas.
Dès l'instant où il le décide, il est en mesure de remonter à la surface, car l'âme juive ne se mélange pas à l'impureté ce qui lui permet en permanence de revenir entièrement à Hachem.

L'allusion va plus loin : même s'il est "concassé", s'il est abattu par le poids de ses fautes et de ses échecs, il doit être convaincu qu'en un instant, il peut se repentir au point d'être un "luminaire" et d'éclairer l'ensemble du monde.

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-> "Ils prendront vers toi de l'huile d'olive pure" (Tétsavé 27,20)

-> Le midrach explique que la Torah enjoint d'allumer la Ménorah avec de l'huile d'olive. Parce que le peuple juif est comparé à l'olive. Tout comme l'olive livre son huile après avoir été pressée, compressée, écrasée, les enfants d'Israël aussi reviennent vers Hachem quand ils subissent des difficultés dans la vie.
Mais on peut s'interroger. Apparemment, ce n'est pas une gloire pour Israël, que de dire qu'ils reviennent vers Hachem après des souffrances?

-> Le Tiféret Chmouel explique qu'en fait, il s'agit bien d'une éloge faite au peuple juif d'être comparé à l'olive.
L'homme n'aime ni être contrarié ni rencontrer des difficultés. Lorsqu'une épreuve se présente à lui, sa réaction première est de se plaindre ou de s'énerver. Il peut aussi s'attrister et perdre le goût à la vie, D. Préserve.
Ces sentiments de colère ou de tristesse viennent du fait que l'homme désire que les choses fonctionnent comme il le souhaite. Chaque difficulté, chaque occasion où les choses ne fonctionnent pas comme il le veut, l'homme est atteint dans son désir de maîtriser le cours de sa vie.
D'où les réactions négatives qui pourraient s'expliquer par son ego qui a été contrarié. Dans les situations d'épreuve, l'homme ressent que sa volonté n'est pas respectée, et qu'il n'est plus maître de la situation. Ce qui déclenche en lui une réaction de révolte. "Pourquoi les choses ne vont pas comme je le veux?"

Mais le peuple juif a une capacité qui fait son éloge. Du fait de son attachement intrinsèque à Hachem, le juif a le désir de servir Hachem et de se plier devant Lui, d'accepter Sa Volonté même si elle va à l'encontre de la sienne. Cette capacité est le propre du peuple juif.
Et c'est de là qu'il puise la force de se repentir profondément et de revenir vers Hachem quand il traverse des difficultés. Au-delà de la tendance naturelle à se révolter et se plaindre, il pourra chercher au plus profond de lui, s'il en fait la démarche, la force d'accepter la Volonté Divine. Il saura tirer profit de ces épreuves pour "briser" son coeur devant Son Créateur et revenir vers Lui, conscient dans son for intérieur, qu'Il est Juste.
Cet attachement intrinsèque à Hachem fait tout l'éloge du peuple d'Israël, car il témoigne de son lien particulier avec Hachem. Il révèle ainsi que son amour pour Hachem est plus fort que son ego et son amour de soi.

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-> "Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël de prendre pour toi une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, afin d’alimenter les lampes en permanence." (Chémot 27, 20)

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1126) écrit :
"Lorsque les juifs étudient la Michna, qui est une partie de la Torah, toutes leurs âmes s’unissent les unes aux autres. En effet, le mot néchama, lui aussi assimilable au mot chémen du verset (ci-dessus), peut également être rapproché du mot michna.
Quant au terme tétsavé, il fait allusion au terme tsavta (compagnie), connotant alors l’idée selon laquelle, lorsque le peuple juif étudie la Torah de manière solidaire, il crée un lien entre toutes les âmes qui le constituent et permet ainsi Hachem de faire résider Sa présence en son sein."

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1022) enseigne :
"Il est intéressant de remarquer que si l’on décompose le mot zayit (olive - זית), on obtient d’une part les lettres zayin-youd et d’autre part la lettre tav.
Ces premières lettres ont la même valeur numérique que le mot tov (bien), qui se réfère toujours à la Torah.
Quant à la lettre tav, de valeur numérique 400, elle correspond aux 400 puissances impures se trouvant dans le monde, qui perdent leur pouvoir et leur influence lorsque nous nous regroupons (tsavta) pour étudier la Michna et la Torah. Cette étude possède en effet le pouvoir de lier les âmes du peuple juif, tout en "pilant" les forces de l’impureté."

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=> Pourquoi est-ce que la Torah nous ordonne d'allumer la Ménorah spécifiquement avec de l'huile d'olive?

La Ménorah est une allusion à la Torah (guémara Ména'hot 89a).
Le Zohar dit que l'olivier est unique parmi les arbres fruitier, dans le fait d'avoir des olives pendant toute l'année.

De même qu'il a des olives durant toutes les saisons de l'année, de même la lumière de la Torah doit être allumée à toute saison (qu'il fasse très chaud ou bien très froid, qu'il y a un vent fort, de la neige, ... [qu'on ai envie ou pas, que nous traversons une période difficile ou pas de notre vie, ...]).

La guémara dit qu'il n'y a qu'une seul avoda qu'il est permis de faire pendant la nuit dans le Temple, et c'est l'allumage de la Ménorah.
De même, la nuit n'a été créée qu'afin qu'on y étudie la Torah.

=> La Torah se doit d'être d'être étudier de jour comme de nuit, et ce quel que soit le temps.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Ména'hot 89a]

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-> Nos Sages (guémara Horayot 13b) nous enseignent que le fait de manger régulièrement des olives entraîne l'oubli de notre étude de la Torah.

Rabbi Yo'hanan y affirme que de même que manger une olive fait oublier notre étude de la Torah, de même consommer de l'huile d'olive restaure notre étude de la Torah.

[c'est pourquoi le rav Yossef 'Haïm Zonenfeld recommande de manger une olive avec de l'huile d'olive, pour empêcher ses effets négatifs]

- "Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël" = puisque toi Moché, tu es en train d'enseigner au peuple, ils risquent d'oublier leur Torah ;
- du coup : "et ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure" = qu'ils prennent de l'huile d'olive pure afin de combattre l'oubli.
[Yalkout Haourim - ילקוט האורים]

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-> "Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure".

Dans le traité Horayot (13), Rabbi Yo’hanan dit: "De même que l’olive fait oublier l’étude de 70 ans, l’huile d’olive donne le souvenir de l’étude de 70 ans."

Le mot zayit (olive 6 זית) a la valeur numérique de 417.
Le mot chemen (huile - שמן) a la valeur numérique de 390.
Si l’on soustrait l’huile de l’olive, il reste 27, ce qui est la valeur numérique du mot zakh (pur - זך).
C’est une allusion à la Torah qui est écrite avec 27 lettres.
En enlevant l’huile de l’olive et en la buvant, on aura l’esprit "pur" pour comprendre la Torah qui est écrite avec 27 lettres.
[Yichma’h Moché]

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-> On peut affirmer de ce verset que l'allumage des bougies de Shabbath vient de la Torah.
En effet, la guématria de : "tétsavé" (תְּצַוֶּה) est la même que : "nachim tsiva" (נשים צוה - les femmes ont été ordonnées).
[Rabbénou Yoël]

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