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"Tu feras un basin en cuivre et son socle en cuivre pour les ablutions ... Aharon et ses fils y laveront leurs mains et leurs pieds lorsqu'ils viendront dans la Tente d'Assignation (Ohel Moed) ... ou quand ils approcheront de l'Autel pour officier ... et ne mourront pas. Ce sera pour eux un décret éternel, pour lui et sa postérité, pour leur génération" (Ki Tissa 30,18-21)

-> Le Sforno enseigne que le bassin (kiyor) n'est pas évoqué en même temps que les autres ustensiles dans les chapitres précédents, car il n'avait pas pour but de faire résider la Présence Divine, mais de permettre aux Cohanim de se préparer à accomplir leur service.

-> Selon le Ramban, cette ablution visait plus la sainteté que l'hygiène.
En sanctifiant les mains et les pieds qui représentent les extrémités supérieures et inférieures du corps humain, les serviteurs de D. expriment leur dévouement absolu au service qu'ils s'apprêtent à accomplir.

Rachi (30,19) rapporte qu'on lavait les mains et les pieds en même temps : "On plaçait sa main droite sur son pied droit, et sa main gauche sur son pied gauche, et on les lavait".

Rabbi Nathan Scherman commente que cela sous-entend que pour servir D., toutes les facultés de l'homme doivent tendre vers le même but : des pieds (membres les plus bas) aux mains (parties les plus élevées lorsqu'on les lève).

-> Le rabbi Mordé'haï Yossef Leiner rapporte qu'en arrivant au Michkan le Cohen devait se laver les mains et les pieds.
En effet, les mains représentent la faculté de l'homme d'accomplir, et les pieds sa capacité à monter à des niveaux toujours plus élevés. Ensemble, les mains et les pieds font allusion à la force et à la capacité d'impacter ce monde (en bien ou en mal).

Le Cohen, responsable spirituel du peuple, était le conduit entre les 2 mondes (spirituel et matériel), et il était en charge de servir le Michkan et d'inspirer/influencer le peuple.

Il devait se laver les mains et les pieds, car ainsi il se nettoyait/retirait toute motivation personnelle, comme des pensées de s'enorgueillir de sa position, ou d'utiliser son Service à des fins égoïstes.
Il pouvait alors pleinement s'engager afin de les utiliser pour le bien de la nation et de Hachem.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/04/01/1219

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-> "En venant dans la tente d'assignation, ils se laveront avec de l'eau ... pour faire brûler l'encens" (Ki Tissa 30,20)

On peut s'interroger : Pour servir dans la cour du Michkan et offrir des sacrifices sur l'autel extérieur, il faut déjà se laver les mains et les pieds avec l'eau du Kior. Ainsi, il semble encore plus évident que pour offrir l'encens à l'intérieur du Michkan, où la sainteté est plus grande, qu'il faille encore plus se laver.
=> Pourquoi le verset a-t-il donc besoin de le préciser clairement, alors que c'est évident!

En fait c'est justement parce que l'endroit où l'encens est offerte est bien plus saint, celui qui va y entrer sera plus sensibilisé et se préparera davantage en sanctifiant ses pensées. De ce fait, il risquerait de croire qu'il n'a pas besoin de se laver avec l'eau du Kior, car il se sentira déjà pur intérieurement du fait de sa préparation pour pénétrer ce lieu si sacré.

La Torah vient ici nous apprendre que les pensées et les bonnes intentions, si elles sont nécessaires, elles ne suffisent pas. Il faut aussi y joindre la pureté de l'action. Le Cohen doit aussi se laver physiquement.
La Torah exige que les bonnes intentions se concrétisent par des actes conformes.
[Rabbi Moché Feinstein – Darach Moché]

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-> Pourquoi est-ce que les instructions concernant les ablutions dans le bassin suivent les instructions de donner un demi-Shékel au Michkan?

-> Le Shach (rabbi Shabtaï haCohen Katz) répond que les 2 avaient le même objectif : "obtenir le pardon pour vos âmes" (30,16), venir réparer la faute du Veau d'or.

En effet :
- concernant le demi-Shékel : "chaque homme donnera pour le pardon de son âme"(v.12) = puisque le Veau d 'or provenait d'une mauvaise utilisation des richesses, les hommes devaient en donner à une bonne cause : "pour l'ouvrage de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (v.16) ;

- de même, le bassin a été fabriqué à partir des miroirs que les femmes ont refusé de donner, refusant de participer à cette faute.
Ils étaient alors utilisés pour laver les mains des Cohanim, dont le responsable était Aharon, qui avait mené les juifs dans la conception du Veau d'or.
=> Tout cela permettait d'expier cette faute terrible, et aidait à purifier pour mieux effectuer le Service Divin.

-> Le Baal haTourim explique cette juxtaposition en allusion avec ce qui est écrit dans la guémara (Taanit 8) : les eaux de pluie sont retenues par Hachem lorsque ceux qui avaient promis de faire une "tsédaka" ne passent pas à l'acte.

[le demi-Shékel était en cuivre, comme le bassin. L'eau coulant du bassin représente le flux d'eau se déversant dans le monde, qui est dépendant de ceux qui ne tiennent pas leur promesse de tsédaka!]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°564) enseigne :
Les chekalim n’étaient là que pour racheter la faute du Veau d’or, ainsi qu’il est écrit (Chemot 30, 16) : "Tu prendras l’argent des rachats". Dans ce cas, il est difficile de comprendre pourquoi la Torah a mis le passage sur les chekalim avant le passage sur le Veau d’Or, et même si : "il n’y a pas d’ordre chronologique dans la Torah" (Pessa’him 6,2), le fait qu’un passage soit avant un autre doit tout de même avoir une raison.

Il est peut-être possible de dire selon la guémara (Avoda Zara 4b) : les bné Israël n’ont fait le Veau d’Or que pour donner un prétexte aux futurs baalei techouva (ceux qui font téchouva) ...
Comme D. savait que les bné Israël allaient faire un Veau, pour donner un prétexte aux ba’alei techouva, Il a envoyé la guérison avant le mal, comme à Son habitude (cf. guémara Méguila 13b). Et Il a placé le passage sur l’argent du rachat avant celui sur le Veau, afin que lorsque les accusateurs se présenteraient devant Lui pour éveiller la stricte justice contre les bné Israël, Il puisse leur dire : Sachez qu’Il m’était connu que les bné Israël feraient un Veau, et ils ne l’ont fait que pour donner un prétexte aux baalei téchouva afin qu’ils se repentent.

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