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Pourim – Réacceptation de la Torah

+ Pourim - Réacceptation de la Torah :

-> "Hachem prit le Har Sinaï et le suspendit au dessus du peuple, pour leur indiquer : "Si vous acceptez la Torah, tant mieux, sinon, vous serez enterrés sous cette montagne!"
[...]

Ravi dit : Les juifs acceptèrent de nouveau la Torah à l’époque d’A’hachvéroch, comme il est écrit : "ils confirmèrent et acceptèrent" (kiyémou vékibélou ayéoudim - méguilat Esther 9,27), ils confirmèrent ce qu’ils avaient déjà accepté [au mont Sinaï]".
[Rava - guémara Shabbath 88a]

-> Le Sfat Emet (5641) écrit que la fête de Shavouot correspond à celle de Pourim, car ce sont toutes les 2 des jours d'acceptation de la Torah.
[il relie également Souccot à 'Hanoucca ; Pessa'h au 9 Av (qui sera dans le futur un jour de fête de la guéoula, de notre exil actuel)]

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-> Avant le don de la Torah, les juifs ont déclaré par eux-mêmes : "nous ferons et nous comprendrons" (naassé vénichma).
Comment comprendre alors qu'il a été nécessaire d'accepter la Torah par la force ensuite?

Le rav Soloveitchik, se basant sur le midrach Tan'houma (début de Noa'h), répond que lorsque les juifs ont proclamé : "naasé vénichma", il s'agissait uniquement de la Torah Écrite, et c'est pourquoi Hachem a dû suspendre le mont Sinaï pour qu'ils en viennent à accepter la Torah Orale.

Ainsi, lorsque la guémara affirme que les juifs ont accepté d'eux-mêmes la Torah à Pourim, il s'agit de la Torah Orale.
=> Selon ce midrach Tan'houma, Pourim est le jour du don de la Torah Orale.

-> Le Beit haLévi (fin de ses Téchouvot - dracha 18) enseigne que normalement tout était écrit dans les 1eres Tables de la Loi, et à l'origine il n'aurait dû y avoir que la Torah Orale.

Avec les 2 Tables de la Loi, que Moché a amenée à Yom Kippour, il y avait une nouveauté : la Torah Orale.
=> Cela renforce l'idée que Kippour est le jour particulier du don de la Torah Orale, qui a été pleinement acceptée par les juifs à Pourim.

-> D'ailleurs, le Gaon de Vilna enseigne que ceux sont un seul et même jour : https://todahm.com/2016/10/20/kippour-et-pourim

-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Dévarim 10,1) écrit que personne n'a jamais vu les 2e Lou'hot.
Lorsque Moché est descendu du mont Sinaï avec les 1eres Lou'hot, il les portait dans ses mains, tandis pour les 2eme, il les portait dans le Aron.
Ainsi, les juifs ont du faire confiance à Moché sur le fait même que les 2e Tables de la Loi existent.

=> On voit que par essence, les 2e Lou'hot qui apportent la Torah Orale, reposent sur la confiance que l'on a en notre rabbin.

A Pourim, nous fêtons l'importance de faire confiance à nos Sages de la génération, même si nous ne comprenons pas leurs conseils, à l'image du fait que l'on aurait dû écouter Mordé'haï avant (ex: ne pas se rendre au festin, ne pas se prosterner devant haman), et que notre sauvetage est venu de l'avoir ensuite écouté (en jeûnant, en priant, en faisant téchouva à Hachem!).

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-> "Un homme juif était Chouchan la capitale et son nom était Mordé'haï" (Esther 2,5)

-> Les termes "ich yéhoudi" (homme juif) ont la même valeur numérique que le nom de : Moché, soit 345 (avec le kolel), pour nous faire comprendre par allusion que Mordé'haï avait des étincelles d'âme de Moché.
['Hida - 'Homat Anakh]

-> Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan 44) enseigne également que Mordé'haï contenait des étincelles d'âmes de Moché.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Tétsavé 27,20) : le terme "tétsavé" vient de "tsivita" qui signifie : l'union.
Hachem annonce à Moché qu'à l'avenir, il devra s'unir de nouveau avec le peuple juif, à l'époque de Mordé'haï, lorsque son âme s'unira à la sienne.

-> Il est écrit dans le midrach (Tan'houma 58,3) que le peuple juif accepta de plein gré la Torah Ecrite, car elle est accessible sans trop de difficulté. Cependant, la Torah Orale ne peut s'étudier qu'au prix de nombreux efforts, incluant des discussions aiguisées et des recherches fastidieuses, et cela le peuple ne l'accepta que sous la contrainte. C'est pourquoi Hachem leur imposa la Torah Orale en déracinant la montagne pour la mettre au-dessus de leur tête car il est impossible d'envisager d'étudier la Torah sans effort.

Les Sages (midrach Chir haChirim rabba 6,21) ont enseigné que la Torah Orale est composée de 60 traités.
Cela explique pourquoi l'ange allongea le sceptre royal de 60 coudées : Israël allait accepter la Torah par amour, c'est-à-dire la Torah Orale qui contient 60 traités et ainsi mériter le miracle de Pourim.

-> Le Séfer Ir Mivtsar rapporte l'allusion suivante : nous pouvons constater que dans la Méguilat Esther, à 6 reprises la lettre "youd" (י) est en trop dans le mot "Yéhoudim" (juifs - יהודיים).
Les voici : Méguilat Esther 4,7 ; 8,1 ; 8,7 ; 8,13 ; 9,15 ; 9,18.

Nous constatons que les 6 lettres "youd" (י) qui furent ajoutées dans la Méguilat ont une valeur numérique de 60, correspondant aux 60 traités de la Torah Orale que le peuple juif acceptera par amour.

De plus, lorsque nous observons la totalité des 24 livres du Tanakh, nous pouvons constater que le nom de Mordé'haï est mentionné précisément à 60 reprises : 58 fois dans la Méguilat Esther, une fois dans le livre d'Ezra (2,2), et une fois dans le livre de Né'hémia (7,7) ce qui fait en tout 60, pour nous faire comprendre que par son mérite, le peuple d'Israël accepta les 60 traités de la Torah Orale.

Nous pouvons également ajouter que l'anneau du Roi, qui est mentionné à plusieurs reprises dans la Méguilat Esther, est une bague ronde, symbolisant la lettre samé'h (ס) dont la valeur numérique est de 60, faisant allusion à la Torah Orale.
Lorsque Hachem saisit la montagne pour la mettre au-dessus du peuple d'Israël, les Sages apparentent cela à une 'houpa, le Créateur aurait sanctifié Israël comme un 'hatan sanctifie sa kala. Ainsi, Hachem souhaita sanctifier Israël par une bague symbolisée par les 60 traités de la Torah Orale.
Cependant, puisqu'Israël refusa la Torah Orale, la bague resta entre les mains de D.

A présent nous comprenons le verset : "Le roi ôta son anneau du doigt et le remit à Haman, fils de Hamdata le agagui, l'ennemi des juifs" (Esther 3,10).
Il est fait allusion ici au Roi suprême, le Maître de l'univers, qui retira son anneau qui symbolise les 60 traités de la Torah Orale, qui était resté jusque-là entre Ses mains.
Le Créateur "le remit à Haman fils de Hamdata le agagui, l'ennemi des juifs", ce qui entraînera une forte réaction du peuple juif, qui accepta de son plein gré les 60 traités du Talmud.
Nous comprenons à présent la Méguilat au sujet de la pendaison d'Haman : "Le Roi ôta son anneau, qu'il avait repris à Haman et le remit à Mordé'haï" (Esther 8,2). Il s'agit du Roi des rois, Hachem qui transmit l'anneau à Mordé'haï afin de parfaire le service divin du peuple d'Israël qui accepta alors avec amour les 60 traités de la Torah Orale.

"L'homme enverra des présents à son prochain" (Esther 9,19), et le Choul'han Aroukh tranche : "Chaque homme enverra 2 présents à son prochain".
Il semble que la joie de Moché après le don de la Torah au mont Sinaï n'était que partielle car le peuple d'Israël n'avait pas accepté pleinement la Torah Orale jusqu'à l'époque de Mordé'haï, la réincarnation de Moché.
C'est alors que le peuple d'Israël recevra la Torah avec amour.
Mordé'haï (ich yéhoudi)envoya à Moché (va'ich Moché), 2 présents : Israël s'est réjoui d'avoir accepté la Torah Ecrite, ainsi que la Torah Orale.
C'est pourquoi nos Sages fixèrent la loi d'envoyer 2 présents à son prochain.
[rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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-> "48 prophètes et 7 prophétesses ont prophétisé en Israël et ils n'ont ni retranché ni ajouté (pas même une lettre) à ce qui est écrit dans la Torah, à l'exception de la lecture de la Méguilat Esther" [guémara Méguila 14a]

-> Le Maharal (Tiféret Israël 32) commente :
Le commandement de la lecture de la Méguila à Pourim est donc la seule mitsva de plus qui a été agréée par Hachem.
Ainsi, si la mitsva de Pourim, la dernière de la Torah, a été acceptée de plein gré sans que Hachem ne fasse pression, à plus forte raison toutes les mitsvot qui leur avaient été ordonnées précédemment, à l'époque de Moché, ont été acceptées par eux volontairement.
La fin prouve le début : c'est comme si toutes les mitsvot avaient été acceptées de plein gré rétroactivement.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitch (Daat 'Hokhma ouMoussar) enseigne :
Lorsqu'un homme donne plus que son devoir ne l'y oblige, il manifeste un signe d'amour.
Donc, c'est dans le "surplus" (tosséfet) que l'on reconnait les preuves d'amour.
C'est pourquoi ici, en acceptant la mitsva supplémentaire de Pourim, les juifs ont prouvé qu'ils acceptèrent toute la Torah de plein gré et avec amour.

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