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Questions/Réponses – paracha Tétsavé

+ Questions/Réponses - paracha Tétsavé :

1°/ La guémara (Yoma 9b) enseigne que le 1er Temple a été détruit à cause des fautes de l’idolâtrie, du meurtre et des relations interdites.

=> Puisque la guémara (Zéva'him 88b) enseigne que l'Ephod (אפד) expie la faute de l’idolâtrie, comment le Temple a-t-il pu être détruit pour une faute dont l'Ephod permettait un pardon total?

-> Le Maharcha (Zéva'him 88b) affirme que les vêtements des Cohanim ne pardonnaient que les fautes qui étaient réalisées accidentellement.
Le Temple a été détruit par des actes intentionnels d'idolâtrie, qui ne sont pas expiés par le Ephod.

-> Le rav Arié Leib Tzintz (Mélo haOmer) répond que l'idolâtrie est différente de toutes les autres fautes, dans le sens où la guémara (Kiddouchin 40a) enseigne que Hachem ne punit pas une personne pour avoir pensée à une faute tant qu'elle ne l'a pas effectivement réalisée, à l'exception de l'idolâtrie pour laquelle Hachem punit une personne déjà pour le simple fait d'avoir pensée à adorer une idole.
L'Ephod pardonnait uniquement les mauvaises pensées d'idolâtrie, mais pas l'acte en lui même, et c'est pour cela que le Temple a été détruit.

[ainsi le rav Tzintz enseigne que l’Ephod des Cohanim faisait pardonner uniquement l’intention de l’idolâtrie. Une fois les pensées traduites en actes, cependant, l’expiation n’était plus procurée par cet habit. C’est ainsi que l’idolâtrie non pardonnée a finalement causé la destruction du premier Temple.
De son côté le Kli Yakar explique : en règle générale, l’intention d’accomplir une mauvaise action n’est pas prise en compte par le Ciel tant qu’elle ne s’est pas réalisée. Mais dans le domaine de l’idolâtrie, la pensée (ma'hchava) est assimilée à un acte (maassé), car en l’occurrence, l’essentiel de la faute réside dans la pensée, dans le manque de foi en D. qui se traduit, accessoirement, par des actes.]

-> Le Mérafsin Igri cite l'avis des Tossafot (Sanhedrin 37b), selon lequel l'Ephod ne pardonnait les fautes que pour ceux qui se repentaient de leurs fautes.
Cependant, avant la destruction du Temple, de nombreux juifs s'engageaient fréquemment dans l'idolâtrie sans faire téchouva sur leurs fautes.
C'est pourquoi l'Ephod ne pouvait faire expiation.

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2°/ Rachi (v.28,30) nous explique le Cohen Gadol avait la capacité de poser des questions à Hachem par le biais des Ourim véToumim qui se trouvait dans le Pectoral ('Hochen).
Certaines lettres du nom des tribus gravées sur le Pectoral s'illuminaient formant ainsi la réponse à la question posée.

=> Est-ce que les lettres brillaient en même temps ou bien successivement?

-> Le Ramban écrit que cela se passait en même temps, nécessitant l'inspiration Divine pour assembler correctement les lettres et pour comprendre la réponse.

-> Le rav Saadia Gaon n'est pas d'accord et affirme que les lettres apparaissaient l'une après l'autre afin qu'il n'y ait aucune place au doute ou à une mauvaise interprétation.

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=> Est-ce que les Ourim véToumim pouvait servir à répondre aux questions juridiques difficiles, qui nécessitaient une solution?

-> Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Tétsavé 28,15) écrit qu'il était [techniquement] possible de recevoir les solutions des disputes juridiques complexes par le biais des Ourim véToumim.

Rachi (guémara Erouvin 45a) écrit que le Cohen n'avait pas la capacité d'agir ainsi, puisqu'une fois que la Torah a été donnée aux hommes, ce n'est plus au Ciel de décider ses lois (cf. guémara Baba Métsia 59b), et ce même si les hommes peuvent arriver à se tromper.

-> Le rav Aharon Leib Steinman (Ayélét haCha'har 28,15) est d'avis que les Ourim véToumim ne rendaient pas des décisions judiciaires, mais ils pouvaient clarifier les faits d'un cas, comme par exemple révéler qui était en train de mentir.

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-> "Aharon portera ainsi le destin des enfants d’Israël" (28,30)
Comment le pectoral jugeait-il ?

Lorsque l’une des tribus fautait, la pierre sur laquelle son nom était gravé prenait un aspect de cuivre.
Le cohen la voyait et apprenait ainsi que la transgression provenait de cette tribu. On organisait alors des tirages au sort pour identifier le fauteur et on le jugeait.
[Midrach haGadol]

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-> L’auteur du Haktav Véhakabala fait remarquer que les lettres du mot ‘hochen (pectoral - חֹשֶׁן) sont les mêmes que celles du mot na’hach (divination - נחש), placées dans un autre ordre.
Tandis que la divination consiste à révéler des choses cachées à l’aide de forces impures, par le biais du ‘hochen on les révélait en s’appuyant sur les forces de sainteté.
En consultant les ourim vétoumim, le Cohen obtenait un éclairage du Ciel.

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-> Le Ramban (28,30) note que les Ourim véToumim étaient si saints que les détails concernant leur conception ne sont pas mentionnés dans la Torah, ils sont restés secrets et connus uniquement de Moché.
Ils ont été produits à la fois par Hachem ou par Moché.

-> Ourim [d'après le mot "or", signifiant : lumière], parce qu'il éclaircissait et expliquait à Israël les choses cachées.
Toumim [d'après le mot "tam", signifiant : parfait] parce que son message était parfait : toute chose prédite par les Ourim et Toumim se réalisait.
[Méam Loez - Tétsavé 28,30 (rapportant la guémara Yoma 73)]

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-> Comment consulte-t-on (les Ourim véToumim)?
Le consultant tourne son visage vers le Cohen consulté et ce dernier tourne son visage vers la Présence Divine ...
On ne doit pas énoncer sa demande ni à voix haute ni par la simple pensée, mais à voix basse ...
Bien que les décrets transmis par les Prophètes peuvent être annulés, ceux transmis par les Ourim et Toumim sont irrévocables ...
Selon rabbi Yo'hanan, les lettres de la réponse se mettaient en relief.
Selon Réch Lakich, elles se rapprochaient (pour former des mots) ...
On ne consulte les Ourim et Toumim que par l'intermédiaire du Cohen animé d'un esprit de sainteté (roua'h hakodech) et sur qui la Présence Divine repose ...
Le Cohen aidait (par son mérite) les Ourim et Toumim à répondre à la question.
[selon Rachi, s'il n'est pas digne les lettres ne délivrent aucune réponse à la question posée.]
[guémara Yoma 73a-b]

[La révélation à travers les Ourim et Toumim est d'un niveau inférieur à la prophétie (névoua), mais d'un niveau supérieur à la Voix Céleste (bat kol), qui elle a perduré durant la période du 2e Temple.
En revanche, le verdict prononcé par les Ourim et Toumim est irrévocable, alors que les paroles prophétiques prononcées par un prophète peuvent être révoquées.
(rav Lumbroso)]

-> Défaut de lecture du message : l'exemple de 'Hanna qui consulte Eli :
[ "Hanna parlait en son cœur et remuait ses lèvres" (Chmouel I 1,13) ]
'Hanna, dans sa détresse de femme privée d'enfant, vint consulter Eli le Cohen Gadol pour qu'il interroge les Ourim véToumim afin de savoir si elle pourra enfanter.
Lorsque les 4 lettres : ה כ ר ש de son pectoral s'illuminèrent, Eli lui a donné la réponse erronée : tu es "chikora" (saoule - שכרה), car il la croyait ivre.
'Hanna déçue par l'interprétation du Cohen Gadol Eli, lui dit : "Non, Monsieur, je ne suis qu'une femme affligée ; je n'ai bu ni vin ni liqueur" (Chmouel I 1,15).

C'est parce qu'Eli n'a pas ressenti l'amertume et la souffrance profonde de 'Hanna, qu'il n'a pas su lire la véritable réponse des Ourim véToumim qui était en fait : "kéchéra" (apte - כשרה) ou "kéSarah" (comme Sarah - כשרה), c'est-à-dire qu'elle était apte à enfanter et elle sera exaucée comme son ancêtre Sarah l'avait été.
Si le Cohen Gadol Eli avait mieux ressenti l'affliction de 'Hanna et s'était associée à sa peine intense, il n'aurait pas confondu l'émotion de 'Hanna dans sa prière et l'ivresse, et il aurait su lire le véritable message délivré par les Ourim et Toumim.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 51)]

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-> "Tu ajouteras au Pectoral du jugement (‘Hochen Michpat) les Ourim et les Toumim, pour qu’ils soient sur la poitrine d’Aaron lorsqu’il se présentera devant Hachem" (Tétsavé 28,30).

Rachi précise [au nom de la guemara] : "Les Ourim et les Toumim étaient constitués par le Nom divin écrit en toutes lettres, qu’il [le Cohen Gadol] portait dans les replis du Pectoral, grâce à quoi il rendait claires (Méir – qui s’apparente à Ourim de la racine אור – Or Lumière) et vraies (Métamem – qui s’apparente à Toumim de la racine תמים – Tamim Intègre) ses paroles".
Les noms des Tribus étaient gravés sur les pierres du Pectoral. Lorsque le Cohen Gadol posait une question aux Ourim et Toumim, certaines lettres de ces noms s’éclairaient.
La Michna (Yoma 7,5) enseigne : "Le Cohen Gadol officie revêtu de 8 vêtements, alors qu’un simple Cohen officie revêtu des 4 vêtements suivants : la tunique, le caleçon, la tiare et la ceinture. Le Cohen Gadol porte en plus : le pectoral, l’Efod, le manteau et la plaque frontale. On consulte les Ourim et Toumim quand il est revêtu des 8 vêtements. On ne les consulte que pour un Roi, pour le Beth Din ou pour une personne dont dépend la communauté".
Les Ourim et Toumim correspondaient à deux groupes de noms divins. En se concentrant sur les noms des Ourim, s’éclairaient aux yeux du Cohen Gadol les lettres correspondant à la réponse à la question posée. Mais pour mettre les lettres en bon ordre et connaître la vraie réponse, il lui fallait avoir l’inspiration divine et se concentrer sur les noms des Toumim. Car en effet, sans les Toumim, il n’était pas possible de connaître la signification des lettres éclairées car on pouvait se tromper et assembler les lettres dans un ordre inexact.   [Ramban]

-> Rachi rapporte : "qu’à l’époque du deuxième Temple, le Pectoral était présent, car il ne se pouvait pas que le Cohen Gadol pût officier sans porter l’ensemble des vêtements sacerdotaux, mais il ne contenait pas le Nom divin".

Ainsi, les Ourim et Toumim vont-ils désigner le temps de la venue du Machia’h comme l’indique le Rambam à la fin de son Michné Thora [Hilkhot Méla'him 12,3] : "A l’époque du Roi machia’h, lorsque sera installé Son Royaume et que tout Israël se sera rassemblé autour de lui, tous seront classés par lui selon leur généalogie, par l’esprit saint qui reposera sur lui ... C’est par la famille de Lévi qu’il commencera et dira “celui-ci se rattache à la famille des Cohen, celui-ci à Lévi” et il renverra ceux qui n’en ont pas l’origine, en tant que simples Israélites. N’est-il pas dit : “le gouverneur leur dit ... jusqu’à ce que s’élève un Cohen à la fonction des Ourim et des Toumim” (Ezra 2,63)
[En réponse à des Cohanim cherchant à être admis à la prêtrise, Né’hamiya déclare qu’ils ne seront pas réhabilités avant le rétablissement des Ourim et Toumim à l’époque du machia’h]."

A noter que le mot חשֶֹׁן ‘Hochen (Pectoral) a la même valeur numérique que משיח Machia’h [358].

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3°/ "Voici les vêtements qu'ils feront : un pectoral ('hochen) et un Ephod, une robe (mé'il) et une tunique (kétonét) à mailles, un turban (mitsnéfét) et une ceinture (avnét).
Il feront des vêtements de sainteté pour Aharon ton frère et pour ses fils, pour qu'ils officient pour Moi" (Tétsavé 28,4)

Pour arriver au total des 8 vêtements que portait le Cohen Gadol, on doit y ajouter : la plaque frontale (tsits - 28,36) et les caleçons de lin (v.28,42).

=> Quels impacts avaient-ils sur l'ensemble du peuple juif?

Selon la guémara (Zéva'him 88b ; ainsi que Arakhin 16a), ces 8 habits servaient chacun à apporter l'expiation pour des fautes des juifs.

C'est ainsi que :
-> la tunique = elle expie pour le meurtre.
C'est en allusion dans les actions des frères de Yossef qui ont trempé sa tunique dans le sang et prétendu qu'il avait été tué.

-> les caleçons de lin = ils expient pour l'immoralité sexuelle.
Ils couvraient la "nudité de la chair" (v.28,42) du corps du Cohen.

-> le turban = il expie l'orgueil.
Il se met sur la partie la plus haute du corps du Cohen, et représente ainsi l'arrogance/l'orgueil.

-> la ceinture = elle expie pour les pensées immorales.
Elle était attachée juste sous le cœur, lieu de dépôt des pensées.

-> le Pectoral = il expie pour les décisions inexactes rendues par les tribunaux rabbiniques.
Dans la Torah, il est appelé : "un Pectoral de jugement" ('hochen michpat - v.28,15).
[Le Tsél haEda note que la guématria de : 'hochen michpat (חֹשֶׁן מִשְׁפָּט), est de : 787, qui est la même que les mots : "cela expie les déformations de la justice" (zé mé'haper al killoul haDin).]

-> l'Ephod = il expie pour le culte de l'idolâtrie.
Le mot "Ephod" en araméen est : "dou af" (double colère), renvoyant au fait que ce fait est unique car non seulement l'acte est puni mais également la pensée.

-> la robe = elle expie le lachon ara.
Elle avait des clochettes à sa bordure inférieure qui faisaient du bruit, à l'image du bruit du lachon ara.

-> la plaque frontale = elle expie l'effronterie.

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-> Rachi (guémara Arakhin 16) enseigne que la section concernant les vêtement est liée à celle des sacrifices apportés durant les jours d'installation des Cohanim.
[En effet, on a "Telle est la loi de l'holocauste, de l'offrande de farine ..." (Vayikra 7,37), et immédiatement après Hachem dit à Moché : "Prends Aharon et ses fils avec lui et les vêtements" (Vayikra 8,2).]

=> Ceci nous apprend que comme les sacrifices, les vêtements des Cohanim font expiation.

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-> La mort des tsadikim, tout autant que les vêtements sacrés, procure l'expiation des fautes d'Israël.
[Rabbi El'azar - guémara Moed Katan 28a]

[Le Troumat haDéchen commente : le départ d'une femme tsadéket procure également le pardon de la génération.]

-> Le Rif (dans Ein Yaakov) commente :
Il ne faut pas croire que le simple port de ces vêtements sacrés par le Cohen Gadol pourrait effacer les fautes (citées ci-dessus) commises par tout fauteur ; il n'en est rien.
Cependant, ces vêtements sacrés ont le pouvoir d'empêcher une accusation du Ciel, à cause de ces fautes, dans le cas où une de ces fautes ferait pencher la "balance" du Jugement du côté de la culpabilité.
La mort d'un tsadik a ce même effet sur les fauteurs de la génération.

-> "Tu feras des vêtements sacrés pour Aharon ton frère, pour l’honneur et la majesté" (Tétsavé 28,2)
La ségoula des vêtements sacrés des Cohanim était de racheter les fautes des juifs, comme le dit la guémara (Yoma 72b) : "si ce n'était les vêtements des Cohanim, il ne resterait aucun Sarid (survivant/personne restante) dans le peuple Israël".
Le Maharcha explique : les vêtements des Cohanim procure un grand sauvetage au Klal Israël grâce à la kappara qu'ils leur apportent.

Apparemment, cela semble vouloir dire qu’à l’époque du Temple, les vêtements rachetaient les fautes des Bné Israël qui avaient été commises par inadvertance ou ignorance, mais le livre "Otsar Hayédiyot" mentionne que Rabbi Eliakim de Mayence, qui vivait à l’époque de Rachi, a écrit explicitement que sans les vêtements sacerdotaux qui étaient restés, et se trouvaient encore à Rome, il ne serait rien resté d’Israël, c’est-à-dire que les vêtements sacerdotaux continuent à racheter les fautes des juifs jusqu’à aujourd’hui.

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-> "Et voici les vêtements qu’ils feront : un ‘hoshen et un ephod (Tétsavé 28,4)

Rachi commente sur le "Ephod" : Je n’ai pas entendu et je n’ai pas trouvé dans la Braïta à quoi il ressemblait.
Et mon cœur me dit qu’il est attaché par derrière, qu’il a largeur du dos d’un homme, comme une espèce de chasuble que portent les femmes nobles quand elles vont à cheval."

=> Que signifie "Mon cœur me dit", et pourquoi la comparaison est-elle "que portent les femmes nobles quand elles vont à cheval"?

On raconte que Rachi sortit un jour du beit hamidrach et rencontra une femme noble qui venait en face de lui, montant un cheval. Il était difficile à Rachi de comprendre comment il était possible que ses yeux saints et si attentifs rencontrent un spectacle aussi scandaleux.
Ensuite, quand il travailla à expliquer la forme du ephod, et ne trouva rien à ce sujet dans la Braïta, cet incident lui revint en mémoire, et il dit : "Mon cœur me dit" que ce n’est pas pour rien que Hachem m’a donné cette épreuve de voir des femmes à cheval. C’est pour m’enseigner la nature du ephod, et me montrer sa forme.
[Torat haParacha]

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-> Le Cohen Gadol avait des habits uniques : le éphod (אֵפוֹד), le manteau (mé'il - מְעִיל), le Pectoral ('hochen - חֹשֶׁן) et le tsits (ציץ).
Les acronymes de ces termes forment le mot : אמחץ (em'hats) qui signifie "écraser", car c'est par le mérite des vêtements du Cohen Gadol qu'Israël écrase ses ennemis.
[rapporté dans le Tsror ha'Haïm]

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4°/ A l'image d'un tsitsit sur un tricot de corps, il y avait :
- la tunique (kétonét) portée directement sur la peau ;
- et dessus la robe (Mé'il), qui était ouverte sur les côtés (cf. guémara Zéva'him 88b et le commentaire de Rachi) et qui était sans manche (cf. Rambam Hilkhot haMikdach 9,3).

=> Ainsi, pourquoi le Cohen Gadol ne portait-il pas de tsitsit aux coins de son Mé'il?

-> Le Min'hat 'Hinoukh (99,4), cite la guémara ('Houlin 136a) qui établit qu'on est obligé de mettre un tsitsit sur un vêtement qui nous appartient, et qu'on est exempté d'en mettre sur un qu'on a pu emprunter.
Puisque les habits du Cohen Gadol étaient saints et ne lui appartenaient pas, le Mé'il en était donc dispensé.

-> Le Dovév Mécharim répond que la Torah qualifie les habits du Cohen Gadol de : "des vêtements de sainteté" (bigdé kodéch - Tétsavé 28,2). Puisque de tels habits n'étaient portés que dans un but de lui donner de l'honneur et de la gloire, ils n'étaient pas considérés comme des vêtements habituels, et ils étaient donc exemptés de tsitsit.

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+ "Ce sera sur Aharon pour servir" (Tétsavé 28,35)

La Torah dit que les vêtements des Cohanim venaient : "Pour l’honneur et la beauté/splendeur" "lé'havod oultiférét - v.28,2 ; v.28,40 ...).
Il pourrait alors exister le risque que le Cohen qui les porte en ressente un certain plaisir personnel d’être honoré par ces habits.
C’est pour éviter cette déviation que la Torah précise que ces vêtements seront : "sur Aharon pour servir" = il ne les portera que pour réaliser le Service d’Hachem, pour la Gloire du Créateur. Mais il ne devra surtout pas en ressentir la moindre intention intéressée, pour son profit personnel.
[Noam Elimélé'h]

[Toute capacité/ressource que nous avons, ne provient que de Hachem, et ce afin d'être utilisée pour faire Sa volonté.]

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-> "Tu feras des vêtements sacrés à ton frère Aharon pour l’honneur et la majesté" (28,2)

C’est seulement pour celui qui est comme ton frère Aharon que ces vêtements seront un honneur et une majesté.
Ils ne vont pas à n’importe qui, et ne sont pas glorieux pour n’importe qui.
Il arrive qu’on porte des vêtements sacrés en s’efforçant qu’ils soient d’un beau tissu, bien taillés et bien cousus dans toute la mesure du possible, car celui qui les porte n’a à se glorifier de rien d’autre qu’eux.
On trouve déjà cette idée dans la guémara (Shabbat 145a): "Pourquoi les talmidei ‘hakhamim de Babylone sont-ils distingués? Parce qu’ils ne sont pas des bnei Torah".
Rachi explique: parce qu’ils ne sont pas des bnei Torah, on ne les respecte pas à cause de la Torah, on leur fait de beaux vêtements pour qu’on les respecte à cause des beaux vêtements.

Il est également dit dans le Zohar (Béaaloté'ha 152b) : les sots, quand ils voient quelqu’un qui porte un vêtement qui leur paraît beau, ne regardent plus pour voir ce qui se trouve en-dessous.

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-> b'h, également : http://todahm.com/2019/04/16/8766-2

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