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"Tous les recensements des Lévi’im … chaque mâle âgé d’un mois et au-delà, furent de 22 000" (Bamidbar 3,30)

=> Pourquoi est-ce que la plus sainte tribu des Lévi'im est également la moins nombreuse?

-> Il est écrit : “à mesure qu’ils l’accablaient ainsi il se multipliait” (Chémot 1,12)
Rachi : Plus ils tourmentaient les juifs, plus ceux-ci se multipliaient.
Ainsi, le Ramban explique que puisque la tribu de Lévi était exempte de l’esclavage en Egypte, ils n’ont pas mérité la bénédiction de donner naissance à 6 enfants en même temps.
[n'étant pas persécutés, ils ne se sont pas multipliés de façon surnaturelle.]

-> Dans le texte, le Ramban (Bamidbar 3,14) écrit :
"Le nombre des Lévites est de loin inférieur à celui des autres tribus. Cela est très étonnant! Comment les plus fidèles serviteurs d'Hachem qui furent davantage bénis par Lui ne seraient-ils pas comme toutes les autres tribus?
La question prend encore plus de vigueur en sachant que si toutes les tribus furent recensées à partir de l'âge de 20 ans, les Lévites, eux, le furent à partir d’un mois. Et malgré tout, le compte des autres tribus est de loin supérieur à celui des Lévi'im.
Il me semble donc que cela vient confirmer ce qu'enseignent nos Sages : ‘La tribu de Lévi ne fut pas réduite à l'esclavage et soumise aux durs travaux en Egypte.’ Or, les Bné Israël eurent la vie amère à cause des Egyptiens ils voulaient de cette manière en réduire le nombre. C'est pourquoi Hachem les faisaient se multiplier pour contrecarrer ce décret, comme il est dit : ‘Plus on l'opprimait, plus il se multipliait et débordait’ (Chémot 1,12)
Cependant, les Lévi'im, eux, se multipliaient de façon ordinaire et leur nombre n'augmenta pas miraculeusement comme celui des autres tribus".

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Ce commentaire du Ramban constitue un grand principe dans la Torah, qui concerne chaque individu en particulier et la communauté en général : "Plus on l'opprimait, plus il se multipliait et débordait", vient enseigner que les épreuves et les vicissitudes de l'existence sont une préparation à un bien à venir.

-> Le Ohr ha’Haim haKadoch répond que lorsque Pharaon a décrété que tous les bébés mâles juifs soient tués, Amram (le père de Moché et responsable de la tribu de Lévi) a divorcé de sa femme, et le restant des Lévi’im ont suivi son exemple.
Bien que par la suite Amram s’est remarié avec sa femme, il se peut que de nombreux autres Lévi’im n’ont pas procédé de la sorte, et cela a entraîné que leur population était nettement moins nombreuse.

-> Le Beit haLévi suggère que puisque la tribu de Lévi était soutenue par les autres juifs, par le biais de donations de dîme (maaser), Hachem a fait en sorte que leur tribu soit la moins nombreuse pour ne pas accabler le restant de la nation.

[même si Hachem pouvait désirer davantage de juifs étudiant la Torah, cela ne devait pas se faire au détriment des autres juifs qui auraient alors davantage d’efforts à déployer pour venir en aide matériellement à leurs frères Lévi’im]

-> Le Nétsiv (HaEmek Davar) est d’avis que les Lévi’im étaient déjà choisis pour servir Hachem, et ainsi ils étaient jugés avec davantage de sévérité, entraînant que leur nombre global soit réduit en raison de leurs fautes, puisqu'étant punis immédiatement par la peine de mort.
Il commente également : Il y a un principe connu selon lequel toute chose qui est belle et chère, sa croissance dure plus longtemps et il est difficile de la matérialiser. C’est pourquoi la tribu de Lévi, qui était la plus noble, a grandi moins vite, jusqu’à ce qu’on arrive en Erets Israël.

-> Le rav El’hanan Wasserman (Kovetz Maamorim) écrit que Hachem a créé le monde de telle manière que tout ce qui est plus noble est également plus rare [à trouver].
De même que les animaux dépassent en nombre les êtres humains, de même il y avait davantage de non Lévi’im que de Lévi’im.

-> Rachi (Vayétsé 29,34) explique le petit nombre d’hommes de la tribu de Lévi par le fait qu’ils portaient l’Arche sainte et qu’elle causait de nombreux décès.

-> Le rav Its'hak Abrabanel enseigne :
"Il me semble que la quantité des bnei Israël était due à la providence Divine et répondait à un grand besoin. S’ils avaient été peu nombreux, ils n’auraient pas pu conquérir le pays et le cultiver, les bêtes sauvages auraient été plus fortes qu’eux. C’est pourquoi la providence Divine a voulu les multiplier de façon miraculeuse, car c’était une merveille que pendant les 210 ans où ils ont été en Egypte ils se soient tellement multipliés, au point de pouvoir conquérir le pays et l’occuper.
Mais comme la tribu de Lévi étaient destinée à se consacrer au culte sacré, et devait se nourrir du ma’asser car elle n’aurait pas de part dans la terre, la sagesse divine ne l’a pas multipliée autant que les autres tribus, car si les lévi'im avaient été nombreux, ils n’auraient pas eu de pain à manger ni d’endroit où s’installer, c’est pourquoi ils n’ont augmenté qu’en fonction de leurs besoins, c’est-à-dire en fonction de leurs attributions et pas davantage.

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-> Compte les enfants de Lévi ... à partir de un mois tu les compteras" (Bamidbar 3,15)

=> La fonction des Lévi'im étaient de garder le Michkan. Ainsi, comment un nourrisson de un mois peut-il garder quoi que ce soit?

Cela prouve que la garde du Michkan n’était pas une garde physique, par des gens physiquement forts, mais c’était spirituel.
Ce n’était pas par la force de leurs corps que les Lévi'im ont gardé le Michkan, mais par leur sainteté et leur grand niveau spirituel. Or, les Lévi'im disposent de ces dimensions déjà dès leur naissance.
[Avné Ezel]

Ceux qui pensent qu’il est possible de garder les biens de la nation juive uniquement par la force et l’exercice du pouvoir se trompent lourdement. Seule la sainteté des surveillants et leur force spirituelle sont en mesure d’assurer une protection contre toute calamité, dans l’esprit du verset : "Si Hachem ne garde pas une ville, c’est en vain que la sentinelle veille avec soin" (Téhilim 127, 1).

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-> "Ils garderont sa garde" (Bamidbar 3,7)

=> Ce verset indique que les Léviim étaient dénombrés dès l'âge de 1 mois, contrairement au reste du peuple juif, dénombré lui, à partir de l'âge de 20 ans. Les Léviim avaient notamment pour fonction d'effectuer la garde autour du Michkan, d'en assurer la protection. Mais comment un nourrisson âgé de 1 mois pouvait-il déjà assurer une protection quelle qu'elle soit?

Parce que les Léviim disposaient d'une sainteté intrinsèque dès leur naissance. Leur sainteté qui les caractérisait, faisait d'eux les responsables pour démonter, transporter, et rassembler le Sanctuaire sur le prochain campement. Ils avaient donc la responsabilité d'assurer la protection du Michkan.
Ce qui compte le plus pour qu'Hachem fasse résider Sa Présence Protectrice en Israël, est que les juifs se renforcent dans la sainteté. La protection physique est certes nécessaire, comme démarche naturelle pour bénéficier de la Protection Divine. Mais l'essentiel émane de la protection spirituelle. Une fois celle-ci assurée, la protection physique suivra. Sans la protection spirituelle, la protection physique fera défaut.

Même si tous les moyens naturels sont mis en place dans ce but. Mais lorsqu'un homme juif se consacre à l'étude de la Torah, à la prière, aux bonnes actions, tous ses actes spirituels constituent l'essentiel de sa protection.
La protection qu'un homme peut obtenir par sa sainteté, dépasse de loin la protection physique et matérielle (même s'il est armé). Car le Véritable Protecteur d'Israël, c'est Hachem.
De même, concernant la situation en Terre Sainte, il y a certes une nécessité que des soldats assurent la sécurité matérielle. Mais l'essentiel de leur réussite ne peut être obtenue que par le mérite des personnes parmi le peuple, qui veillent à la protection spirituelle. Elles assurent cette protection par un investissement spirituel accompli dans l'étude, la prière et les Mitsvot. Sans cette partie du peuple, la sécurité matérielle du pays ne peut plus être assurée.
[Avné Ezel - rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

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+ "Par tête" (Bamidbar 1,2)

=> En revanche, pour le compte des Lévi'im, il n’est pas dit qu’il soit fait [un compte] "par tête". Pourquoi cette différence?

En réalité, la guémara (Ména'hot 37a) parle de l’existence d’individus qui ont 2 têtes. C’est ce qu’on appelle des siamois.
Seulement, nos Sages disent que ces individus ne peuvent pas vivre plus que 12 mois.

Ainsi, les juifs qui furent comptés à partir de 20 ans, pouvaient être comptés par tête, car ils n’avaient pas le risque d’avoir des siamois. [ne vivant que 12 mois maximum]
Mais les Lévi'im, qui étaient comptés depuis un mois, pouvaient avoir ce risque de compter un bébé avec 2 têtes. C’est pourquoi, il n’est pas dit qu’ils soient comptés par tête, pour ne pas qu’on compte pour deux ce genre de personnes.
['Hatam Sofer]

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-> "Pour ce qui est de la tribu de Lévi, tu ne la recenseras ni n’en feras le relevé en la comptant avec les autres enfants d’Israël" (Bamidbar 1,49)

=> Pourquoi les membres de Lévi ne devaient-ils pas être comptés avec ceux des autres tribus?

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1033) enseigne :
"La Guémara (Baba Batra 121a) explique que la légion du Roi mérite d’être recensée à part.

En d’autres termes, il s’agit de la tribu d’élite, jouissant d’une affection particulière de la part d’Hachem pour ne pas avoir pris part à la faute du Veau d’or. Ils étaient les dirigeants spirituels des Hébreux, ainsi que le souligne Moché : "ils enseignent Tes lois à Yaakov et Ta doctrine à Israël" (Dévarim 33,10).

C’est ce que souligne le Rambam (Hilkhot Chemita Véyovel 13,12) : "La tribu de Lévi a été distinguée des autres pour servir Hachem et enseigner à la multitude Ses voies rectilignes et Ses lois justes, comme il est dit : “Ils enseignent Tes lois à Yaakov”. C’est la raison pour laquelle ils ont été écartés de la vie séculière, ne participent pas aux guerres comme le reste du peuple et n’ont pas de patrimoine [en Terre Sainte], ils ne disposent pas librement de leur corps ; ils représentent la légion d’Hachem, comme il est dit : “Bénis, Hachem, sa troupe” (ibid., verset 11). Mais ils peuvent se prévaloir d’un lien privilégié avec Lui, comme il est dit : “Je suis ta part et ton héritage”."

Ce sont essentiellement les membres de Lévi qui brandissaient l’étendard de la Torah, et c’est pourquoi le Créateur a choisi de leur accorder une plus grande proximité.

Il me semble par ailleurs que le nom de cette tribu en souligne l’essence, puisqu’il est de même racine que le mot livouï, indiquant la notion d’accompagnement. Et, comme le note la Torah lors de la naissance de son père fondateur, "désormais, mon époux me sera attaché ... C’est pourquoi on l’appela Lévi" (Béréchit 29,34).
En d’autres termes, cette tribu, étant la plus honorable, avait droit au privilège d’"escorter" Hachem, de même que seuls les ministres les plus importants, qui occupent les postes-clés au sein du Royaume peuvent prétendre à l’insigne honneur d’accompagner Sa Majesté lors de ses déplacements.

Cependant, le Rambam ajoute, dans le passage cité plus haut : "En fait, ce n’est pas seulement la tribu de Lévi, mais tout homme qui choisit librement de se consacrer à se tenir devant Hachem, à Le servir et Le connaître, se sanctifie au niveau suprême de sainteté". Comme s’il appartenait à la tribu de Lévi ...

Mais comment peut-on le considérer comme tel alors qu’il appartient à une autre tribu?

Du fait de son aspiration intense à porter l’étendard de la Torah et à se consacrer à Hachem ainsi qu’à Sa Torah comme les autres membres de Lévi, il devient dès lors aussi honorable, important et digne d’être enrôlé dans la légion du Roi. Il mérite d’être considéré comme un descendant de Lévi, faisant partie de l’escorte royale."

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=> Pourquoi les Lévi'im marchaient-ils pieds nus?

-> Dans le midrach, nos Sages affirment que la tribu de Lévi était la plus digne du peuple juif, parce que ses membres, qui portaient les ustensiles du tabernacle, marchaient pieds nus, contrairement à ceux des autres tribus qui avaient des souliers.

Rabbi Chmouel Benzaken (Pri Ets Hagan), l’un des Rabbanim de Fès, demande en quoi le fait de marcher pieds nus était louable, alors que, dans la guémara (Shabbat 129a), il est écrit : "Rabbi Yéhouda affirme, au nom de Rav, que l’homme doit être prêt à vendre les murs de sa maison pour s’acheter des chaussures".
Rachi explique : "Il n’existe rien de plus humiliant que de marcher pieds nus dans la rue".

Il répond qu’on ne doit certes pas se mépriser, mais, si on le fait pour l’honneur Divin, alors c’est considéré comme une vertu, conformément aux paroles du roi David devant l’arche d'Hachem : "Et volontiers, je m’humilierai davantage et me ferai petit à mes propres yeux" (Chmouel II 6,22).
Telle est peut-être la signification de l’enseignement de la michna : "Tout celui qui respecte la Torah suscitera le respect des créatures" (Pirké Avot 4,6) = même celui qui bafoue son honneur, s’il le fait pour rehausser celui de la Torah, il en retirera le respect des autres. A l’inverse, quiconque se glorifie devant Hachem ne fait que se rabaisser.

=> C’est pourquoi nos Sages louent les membres de la tribu de Lévi, prêts à se rabaisser en marchant pieds nus, afin d’honorer le tabernacle par égard pour la Présence Divine qui y résidait.

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-> "Les Lévi'im seront à Moi, Je suis Hachem" (Bamidbar 3,45)

Le Ohr ha’Haïm haKadoch écrit que le verset se termine par "Je suis Hachem" parce que "le service de Hachem reviendra aux aînés dans l’avenir", mais avec tout cela, les Lévi'im ne cesseront pas d’être saints pour Hachem.
C’est pourquoi la Torah dit en allusion "les Lévi'im seront à Moi, Je suis Hachem", c’est-à-dire : de même que Mon Nom demeure à jamais, les Lévi'im seront à Moi à jamais.

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