Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"On trouva un homme qui ramassait du bois le jour du Shabbat" (Chéla'h Lé'ha 15,32)

La Torah juxtapose le passage de cet homme qui transgressa Shabbat, au passage des tsitsit.
Le midrach explique qu’en semaine, les juifs portent les téfilin, pour les protéger de la faute, mais le Shabbat, où il n’y a pas les téfilin, ils n’ont pas cette protection. D'où la faute de celui qui a transgressé Shabbat en ramassant du bois.

C’est ainsi qu’Hachem dit : "Ils auront les tsitsit pour les rappeler à l’ordre de ne pas fauter!"
Mais pourquoi la mitsva de Shabbat et sa sainteté ne suffiraient-elles pas pour protéger de la faute?

On voit de là que c’est surtout le fait d’avoir une mitsva à accomplir dans l’action qui rappelle à l’homme de ne pas fauter. Certes Shabbat est le jour le plus saint, mais sa sainteté vient d’Hachem, et l’homme n’a aucune action à accomplir pour amener sa sainteté.

=> Cela ne suffit donc pas pour le protéger. Hachem désigna donc la mitsva des tsitsit, qui est un acte à accomplir, car c’est l’action qui a la force de rappeler à l’homme de ne pas fauter.

[Sfat Emet]

<--------------->

-> La guémara (Shabbath 96b et aussi 73b) cite plusieurs opinions relatives à la nature de l'ouvrage interdit accompli par cet homme :
- selon certains, les branches étaient éparpillées et il les a rassemblées (méamér) ;
- selon d'autres, il les a transportées sur une distance de 4 coudées (ou plus) dans un domaine public (otsa'a) ;
- selon d'autres encore, il a arraché des brindilles aux arbres (kotsèr).

<--->

+ "Les enfants d'Israël étaient dans le désert et ils trouvèrent un homme qui ramassait du bois le jour du Shabbat" (Chéla'h Lé'ha 15,32)

-> Pourquoi le verset spécifie que les juifs étaient dans le désert?

Un désert a un statut de : "karmélit" (espace ouvert) et y porter dans une distance de 4 amot est une interdiction uniquement de nos rabbanim (midérabbanan).
Cependant, à l'époque où le peuple juif était dans le désert, le désert avait un statut de "réchout arabim" (domaine public : plus de 600 000 personnes y passaient chaque jour dans ce lieu non recouvert).
Le fait d'y marcher une distance de 4 amot est passible de mort par la Torah (mida déOraïta).

=> C'est uniquement parce que les juifs étaient : "dans le désert", que le mékachéch (celui ramassant le bois) devait mourir pour avoir porté pendant Shabbath.

-> Qu'en est-il pour les 2 autres explications (rassemblé, arraché)?

Il a agit à 100% pour Hachem (léchem chamayim).
Lorsque suite au rapport des explorateurs, il a été décrété que tous les hommes âgés de 20 à 60 ans allaient mourir dans le désert, certains en sont venus à penser que puisqu'ils devaient de toute façon finalement mourir dans le désert alors cela impliquait qu'ils étaient exempts des mitsvot.

Sachant qu'il allait mourir, le mékochéch a quand même agit afin de montrer clairement au peuple juif qu'ils devaient respecter Shabbath et ainsi que le restant de la Torah.
[en voyant concrètement sa condamnation à mort, cela réveillerait la crainte et la nécessité de faire les mitsvot]

Le verset précise que les juifs étaient : "dans le désert" pour nous enseigner que ses motivations étaient pures. [Tossafot - guémara Baba Batra 119b]

[Pné Yéhochoua]

<--->

-> La guémara (Shabbath 96b) rapporte que Rabbi Akiva a dit que le mékochéch était Tsélof'had.
Rabbi Yéhouda ben Bétéra a dit à Rabbi Akiva que d'une manière ou d'une autre, il devra rendre des comptes pour ce qu'il a affirmé.
Si c'est bien Tsélof'had, alors qui t'as donné le droit de révéler ce que la Torah a caché?
Et s'il n'est pas coupable, alors tu diffuses une fausse rumeur.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 96b) vient nous expliquer cela, en se basant sur l'enseignement du Pné Yéhochoua que nous venons de voir.

Pour rabbi Yéhouda ben Bétéra, la faute du mékochéch était d'avoir transgressé l'interdit de porter dans un domaine public.
La Torah précise : "midbar" (désert) pour nous apprendre qu'alors le désert avait le statut de domaine public (réchout arabim).
Il en découle de tout cela, qu'il n'a pas agit 100% pour Hachem (lechem chamayim), et ainsi il était interdit de révéler son identité.

Cependant, rabbi Akiva était d'avis que le mékochéch avait arraché des brindilles (ou les avaient rassemblées), et la Torah précise : "midbar" pour nous enseigner qu'il avait agit 100% en l'honneur de Hachem.

=> Le mékochéch a été prêt à donner sa vie afin d'enseigner au peuple juif que même dans le désert (avec pour certains une mort certaine, sans espoir d'entrer en Israël), tout le monde se devait d'adhérer à la Torah.
[on comprend mieux pourquoi Rabbi Akiva a révélé son identité!]

<--->

-> Puisque c'était Shabbath, le mékochéch ne portait pas de téfilin sur sa tête et sur son bras, dont la vision lui aurait permis de faire téchouva, et à cause de cela il en est venu à profaner Shabbath.
Hachem a alors demandé à Moché, de transmettre aux enfants d'Israël la mitsva des tsitsit, une mitsva que l'on peut accomplir tout le temps, même durant Shabbath et Yom Tov, et qui leur rappellera ainsi toutes les mitsvot.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.26 ; midrach Yalkout Chimoni 703]

[Même le mékochéch a fauté, il s'est sacrifié pour assurer la réalisation de la volonté de Hachem.
Les tsitsit nous servent de rappel perpétuel au fait que nous devons servir D. avec amour, quelque soit notre situation dans la vie]

<--->

+ Les tsitsit - corde de sauvetage

-> "Afin que vous vous rappeliez et que vous faisiez toutes Mes mitsvot, et vous serez saints" (Chéla'h Lé'ha 15,40)

Le midrach Yilmédénou enseigne :
On peut comparer cela à un naufragé dans la mer. Le capitaine du navire lui tend la corde en lui recommandant de bien s’y accrocher sans la lâcher, car il y va de sa vie.

De même, Hachem dit à Israël : "Tant que vous êtes liés à Moi, vous êtes sanctifiés et les créatures vous craignent. Mais si vous vous détournez des mitsvot, vous vous profanerez."

<-------------------------------------------->

+ Un jour, un homme pieux ('hassid) vit (pendant Shabbath) une brèche dans la clôture de son champ. Il prit la décision de la réparer, puis se souvient que c'était Shabbath et il renonça (pour toujours) à réparer sa clôture.
En récompense de son attitude, un miracle lui advint ; un câprier poussa (à l'endroit de la brèche) et grandit.
Ce câprier lui fournit sa subsistance et celle de tous les siens.
[guémara Shabbath 150b]

=> Qui était ce 'hassid et la réparation (tikoun) de qui a-t-il réalisé?

-> Ce 'hassid était rabbi Yéhouda ben Ilaï, venu dans ce monde essentiellement pour réparer la faute du bûcheron (mékochéch) qui avait profané le Shabbath publiquement, pendant le séjour des juifs dans le désert, selon le verset : "Dans le désert, ils trouvèrent un homme ramassant du bois le jour de Shabbath" (Chéla'h Lé'ha 15,32).

Ce coupeur de bois, qui a été condamné à mort, était Tsélof'had, d'après rabbi Akiva et d'autres commentateurs, et rabbi Yéhouda ben Ilaï était la réincarnation (guilgoul) de Tsélof'had.

En étant sévère avec lui-même, même pour une simple pensée involontaire durant Shabbath, ce 'hassid a réussi à réparer l'acte de profanation volontaire du Shabbath du bûcheron Tsélof'had.
[Likouté haShass]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La récompense de l'attitude exemplaire de ce 'hassid, sous forme d'un câprier qui a bouché la brèche et qui a été sa source de subsistance durant le reste de sa vie, prouve qu'il a bien réussi la réparation (tikoun) en transformant l'acte prémédité de Tsélof'had en un mérite.
Le câprier unique (tslaf é'had - צלף אחד), qui a poussé, fait allusion au nom : Tsélof'had (צלפחד), pour indiquer qu'il a bien réussi sa mission de guilgoul.

<--->

-> Le midrach raconte que Tsélof'had profana volontairement le Shabbath dans un but de Kiddouch Hachem, afin que sa mort ait un effet de crainte sur le reste de la population qui s'abstiendrait ainsi de transgresser le Shabbath.

Cette bonne intention et sa pensée, qui étaient nobles, lui ont été utiles dans ce guilgoul.
Ainsi, ce 'hassid a respecté Shabbath sur les 3 plans de l'action, de la parole et de la pensée, et c'est pourquoi Hachem a créé miraculeusement pour lui un câprier qui porte 3 espèces de nourriture.
[le fruit principal (les câpres ; les enveloppes des câpres ; et les branches tendres)]
[Tossefta - guémara Baba Batra 119b]

-> Le bûcheron, qui a été vu ramassant du bois coupé d'un arbre le jour de Shabbath, a été condamné à mort par lapidation avec des pierres, comme dit le verset : "La communauté le lapida (le coupeur de bois), et il mourut" (Chéla'h Lé'ha 15,36).

Maintenant, ce 'hassid, son quilgoul a honoré le Shabbath en refusant de mettre à exécution sa pensée initiale de colmater avec des pierres sa barrière ébréchée.
Sa récompense a été la création d'un câprier qui est un arbre.

=> Ainsi, le couple bois-pierre associé respectivement à la faute et à la sanction du bûcheron s'est traduit, après le tikoun, par le même couple inversé pierre-bois associé respectivement à la faute (à son niveau) et à la récompense du 'hassid.
[Ben Ich 'Haï]

<--->

-> Le Arizal (séfer haguilgoulim) explique que Rabbi Yéhouda bar Ilaï était la réincarnation de Tsélof'had, profanateur du Shabbath (ramassé du bois en ce jour), et la faute de Tselof'had fut réparée par Rabbi Yéhouda qui avait un niveau très élevé de dévouement et de respect du saint Chabbat.
[צלף (tsélaf) et le chiffre un en araméen se dit : חד, d'où צלפחד (un câprier).
De plus, la guémara (Baba Kama 103b) enseigne qu'à chaque fois qu'est rapporté une histoire avec un 'hassid anonyme, il s'agit de Rabbi Yéhouda ben Baba ou bien Rabbi Yéhouda bar Ilaï. ]

-> "Telle était l'habitude de Rabbi Yéhouda bar Ilaï : la veille du Chabbat, on lui apportait un baquet rempli d'eau chaude. Il se lavait le visage, les mains et les pieds puis il s'enveloppait d'une cape de lin avec des tsitsit et il s'asseyait, tel un ange d'Hachem, le D. des armées"
[guémara Shabbath 25b]

C'est ainsi que le Rambam (Hilkhot Shabbath 30,2) trancha la halakha : "En l'honneur du Shabbat, l'homme a une mitsva de se laver le visage, les mains et les pieds avec de l'eau chaude, la veille de ce saint jour. Il s'enveloppera de tsitsit et s'assiéra avec concentration pour recevoir le Chabbat comme s'il sortait à la rencontre du Roi."

-> Le Shvilé Pin'has ajoute :
Ainsi, nous pouvons expliquer que Rabbi Yéhouda bar Ilaï accueillait le Shabbat enveloppé de ses tsitsit afin de réparer la néchama (âme) de Tsélof'had qui mourut en transgressant le Shabbat dans le désert, afin de faire grandir son importance aux yeux du peuple et par conséquent, entraîna que le Maître de l'univers transmit la mitsva des tsitsit à Israël afin qu'il puisse observer parfaitement le Shabbat qui est équivalent à toutes les mitsvot, tout comme la mitsva des tsitsit (cf. Rachi - Chéla'h Lé'ha 15,32).

Nous pouvons également expliquer la raison pour laquelle Rabbi Yéhouda bar Ilai prenait soin de se laver le visage, les mains et les pieds avant d'accueillir le Shabbat. En effet, lorsqu'il transgressa le Chabbat, Tsélof'had fit en sorte que tout le peuple puisse voir son visage. Lorsqu'il sortit de sa tente pour transgresser le Shabbat avec ses pieds, il endommagea ses pieds et lorsqu'il ramassa le bois avec ses mains, il endommagea ses mains.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Yéhouda bar Ilaï se lavait le visage, les mains et les pieds en l'honneur du Chabbat afin de réparer le dommage qu'il causa à ses trois membres.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.