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"Voici les paroles que Moché a adressé à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Rachi (v.1,1) : "Etant donné que ce qui va suivre est constitué par des remontrances, et que le texte énumère ici tous les lieux où ils ont irrité Hachem, il les dissimule et ne les cite que par allusions, afin de ménager l’honneur d’Israël."

=> Moché ne voulait pas être trop dur avec le peuple et il ne les réprimanda que par allusion, pour leur honneur. Ainsi on peut se demander pourquoi dans la suite du livre de Devarim, on trouve que Moché revient sur ces réprimandes et les explicite de façon très claire, et pas seulement de façon allusive.

-> Le Mizra'hi explique que le problème d'expliciter les réprimandes ne se situe qu'au début de la paracha, où Moché réprimande (par allusion) le peuple pour toutes les fautes commises. Et effectivement, ce serait trop dur et trop humiliant que de réprimander clairement le peuple, pour toutes ces fautes, une après l'autre, sans interruption.
En revanche, dans la suite du texte de la Torah, les réprimandes explicites ne s'enchaînent pas. Le fait qu'il y ait des interruptions entre une réprimande et l'autre, sans que les paroles de morale s'enchaînent, cela est bien moins humiliant.
=> Ainsi, dans la suite du texte, Moché s'est donc permis de formuler des réprimandes explicites, parce qu'elles ne sont pas successives. Ce n'est que lorsqu'il a enchaîné toutes les remarques, qu'il les a formulées par allusion.

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-> Le Gour Aryé explique que Moché ne voulait pas commencer son discours, au début du livre de Dévarim, par des réprimandes explicites, car il convient toujours de débuter ses propos par des paroles positives et pas par des critiques.
Ainsi, pour ne pas commencer le livre de Dévarim justement par des réprimandes, Moché trouva donc bon de voiler et dissimuler ses réprimandes et les exprimer par allusion, au travers de la mention des différents lieux.
En revanche, par la suite, Moché reprit les réprimandes et les formula de façon explicite. Car dès lors qu'on se trouvait au milieu du livre, et non à son début, il n'y avait donc plus de problème à exprimer des paroles dures de morale.

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-> Selon le Maskil léDavid, lorsque Moché parla trop durement au peuple, notamment lorsqu'il leur dit : "Écoutez rebelles!", lors de l'épisode du rocher, il en fut sévèrement puni.
Dès lors, Moché redouta de réprimander le peuple avec sévérité, de peur de ''se brûler'' une nouvelle fois.

Quand avant sa mort il se devait de les réprimander, il prit peur et ne le fit que par allusion. Hachem, Qui remarqua cela, le rassura et lui dit que cette fois-ci il est bon de réprimander le peuple, et même de façon explicite.
En effet, comme il se trouvait juste avant sa mort, le peuple serait réceptif et ses propos pourront avoir toute leur efficacité. Il était bon désormais, compte tenu de la situation, de réprimander clairement le peuple.
=> C'est ainsi que Moché se permit par la suite de formuler des propos de réprimandes clairs et explicites.

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-> Le rav Moché Feinstein dit que pour avoir son effet, la réprimande doit être comprise par l'auditoire.
Ainsi, comme l'élite du peuple, les personnes les plus élevées, étaient en mesure de comprendre les allusions de Moché. Pour eux Moché se permit de formuler des réprimandes allusives, car pour eux, même de telles réprimandes auront leur impact, car ils les comprendront.
En revanche, les gens simples du peuple ne comprirent pas ce message crypté de Moché. Ainsi, c'est pour qu'eux aussi puissent comprendre le message et que celui-ci ait toute son efficacité, que Moché dût reprendre les réprimandes et les exprimer clairement. Car sinon, le message n'atteindrait pas son but, car les gens simples ne le comprenaient pas.

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-> Celui qui donne une remontrance doit parler à chacun d'une manière qui lui est adaptée.
On ne doit pas faire un reproche adressé qui englobe tout le monde.
C'est pourquoi, lorsque Moché commença ses mots de réprimande aux Bné Israël, il démarra par le érev rav, qui les a rejoint en Egypte et qui était particulièrement entêté. Ainsi, il leur a parlé : "bamidbar" = mot qui est la combinaison de 2 mots : "bédibour mar"(d'un ton vif, critique).
Cependant, au restant du peuple, il a parlé : "bé'arava" (agréablement).
Moché a réprimandé le reste de la nation juive d'une manière gentille et agréable, afin que son message puisse entrer dans leur cœur et susciter l'engagement et le dévouement souhaités.
[Sifté Cohen]

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-> Le Imré Elimelekh rapporte l'enseignement des Sages qui dit que quand une personne se repent de ses fautes par amour d'Hachem, alors ses fautes se retrouvent transformées en mérites.
Ainsi, au départ Moché a réprimandé le peuple en allusion pour les fautes commises, car eut égard à l'honneur du peuple, il ne voulait pas expliciter leurs fautes.
Comme ils comprirent le message, ils se repentirent sincèrement de toutes ces fautes et les regrettèrent par amour pour Hachem. Dès lors, toutes ces fautes devinrent des mérites.

=> Moché se mit alors, par la suite, à détailler et expliciter tous ces péchés. Car à présent que les fautes étaient devenues des mérites, détailler et s'allonger sur le détail de ces fautes revenait en fait à s'étendre et à développer les mérites du peuple.
Il convenait donc bien d'en parler clairement.

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