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Rabbi Yo'hanan : Assurer la subsistance de l'homme est 2 fois plus difficile que d'enfanter ...

Assurer la subsistance de l'homme est plus difficile que d'opérer sa délivrance (guéoula) ...

Rav Chizvi a dit au nom de rabbi El'azar ben Azaria : Assurer la nourriture de l'homme est aussi difficile que de séparer les eaux de la Mer Rouge.

[guémara Pessa'him 118a]

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=> Pourquoi : Assurer la subsistance de l'homme est-il 2 fois plus difficile que d'enfanter?

-> Lorsque la femme souffre lors de son accouchement, ses douleurs sont temporaires et compensées par la joie d'avoir un nouvel enfant.
Par contre, la peine que se donne un homme pour la recherche de ses besoins matériels (parnassa) est permanente et les soucis de parnassa l'empêchent d'être dans la joie.
C'est pourquoi la recherche de la subsistance est plus difficile que l'enfantement.
[Ets Yossef]

-> Le terme : "2 fois (double)" ne se rapporte pas à l'intensité de la peine, car les souffrances de l'enfantement et de la recherche de la subsistance ne sont pas comparables, mais se rapporte au nombre de personnes concernées par cette souffrance.
En effet, lors de l'enfantement, seule la femme (une seule personne) souffre ; mais dans la difficulté de l'obtention de la nourriture, tous 2 ressentiront la souffrance de la faim ou les manques de parnassa.
[Ben Ich 'Haï]

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"C'est avec grande peine que tu tireras ta nourriture" (Béréchit 3,17)
=> Pourquoi le châtiment d'Adam est-il supérieur à celui de 'Hava (enfanter dans la douleur), alors que tous deux ont commis la même transgression?

-> Hachem a fait preuve de plus de sévérité avec Adam parce que la source de la transgression d'Adam a été l'insatisfaction, ce qui constitue un grave défaut.
En effet, Adam n'a pas su se contenter de la profusion et du grand choix de nourriture mis à sa disposition au Gan Eden par Hachem : "Tous les arbres du Jardin, tu peux t'en mourir" (Béréchit 2,16), et il a ressenti le besoin de manger le seul fruit qui lui était interdit!
Sa sanction a été évaluée mesure pour mesure : même lorsqu'il se nourrira du fruit de ses efforts, il sera préoccupé par ses besoins du lendemain, et ainsi il risquera d'être insatisfait durant toute sa vie.
[Ein Israël]

-> Selon le Ets Yossef, c'est parce Adam a reçu d'Hachem Lui-même l'ordre de ne pas manger de l'Arbre de la Connaissance, et également parce qu'Hachem a doté Adam d'une connaissance (daat) et d'une sagesse supérieures à celles de 'Hava.
Hachem a donc, pour ces 2 raisons, été plus sévère envers l'homme.

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=> Pourquoi : Assurer la subsistance de l'homme est plus difficile que d'opérer sa délivrance (guéoula) ?

-> La guémara (Taanit 2b) affirme que seul Hachem tient les clés de la subsistance (parnassa), et ne les transmet pas dans les mains d'un émissaire.
Par contre, pour la guéoula (délivrance de tout mal ou de tout danger), c'est un ange qui assurera cette délivrance, selon la bénédiction adressée par Yaakov à ses petits-enfants Ménaché et Efraïm, fils de Yossef : "Que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants" (Béréchit 48,16).

Non seulement la guéoula d'un particulier, mais également la délivrance collective du peuple d'Israël, est assurée par un ange, comme il est dit : "Dans toutes les souffrances, Il a souffert avec eux et un ange les a sauvés" (Yéchayahou 63,9).
=> Ainsi, la subsistance, qui ne dépend que d'Hachem, est plus difficile à obtenir que la guéoula qui dépend d'un ange (un envoyé : chalia'h).
[Maharcha]

-> Le fait que la subsistance est plus difficile que la délivrance (guéoula), il ne s'agit pas ici de la difficulté dans les efforts de l'homme pour obtenir sa subsistance (parnassa), mais de la "difficulté" du Ciel à la lui fournir.
En effet, depuis qu'Adam a reçu une malédiction au sujet de sa subsistance pour avoir consommé un aliment interdit, l'obtention de sa parnassa est sortie du cadre naturel et est devenue un miracle quotidien.
C'est en cela que sa subsistance, régie par le Ciel, est plus difficile que la guéoula.
[Rachbam]

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-> 4 clés sont entre les Mains d'Hachem, qu'Il ne confie à aucun émissaire, pas même à un ange : la clef qui commande les naissances ('haya - accouchement), la clef qui commande les pluies (guéchamim), la clef qui commande la résurrection des mots (té'hiat hamétim) et enfin la clef de la subsistance (parnassa).
C'est pourquoi la parnassa n'est pas transmise par l’intermédiaire d'un Ange, contrairement à la guéoula.
[d'après la guémara Taanit 2a et 2b]

On peut noter que la clef se dit en hébreu : maftéa'h (מפתח), et ce mot est composé des 4 lettres initiales des mots : matar (pluies - מתר), parnassa (moyen de subsistance - פרנסה), té'hiat (résurrection - תחית) et 'haya ('haya - donner la vie - חיה).

-> Du fait que les anges ne sont pas soumis à la domination d'autrui, ils ont le pouvoir de libérer l'homme de la tutelle d'autrui ou d'une situation où il est bloqué, donc d'opérer la guéoula.
Cependant, du fait que les anges ont besoin aussi d'une "parnassa" pour eux-même, la parnassa de l'homme ne peut pas passer par eux.
[Maharal - Nétivot Olam - Avoda chap.18]

-> Si la parnassa de l'homme passait par l'intermédiaire d'un ange, ce dernier n'aurait jamais été indulgent envers les réchaïm et aurait pu retenir leur subsistance.
Par contre, Hachem, dans Sa bonté, nourrit toute créature vivante, les bons comme les mauvais.
[Rif - dans Ein Yaakov]

-> On peut noter que "Donner la vie" : c'est Hachem qui accorde Lui-même à la femme la conception de l'enfant, puis Il confie à un Ange l'évolution de la grossesse de cette femme jusqu'à l'accouchement.
[Tossefot haRoch - guémara Nida 16b]

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-> Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si'ha 69) enseigne :
Certains de nos Sages pensent que tout homme, même animé d'une grande confiance [en Hachem] (bita'hon), doit fournir des efforts (hichtadlout) pour obtenir sa subsistance (parnassa), suite à la malédiction prononcée contre Adam et ses descendants après la faute originelle : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain" (Béréchit 3,19).

Les efforts à fournir sont inversement proportionnels à notre niveau de confiance [en Hachem] et ne signifient pas pour autant que c'est cet effort qui est à l'origine de notre subsistance ; celle-ci est donc indépendante de nos efforts, puisque Hachem détient seul la clef de la subsistance (parnassa).

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=> Pourquoi : Assurer la nourriture de l'homme est aussi difficile que de séparer les eaux de la Mer Rouge?

-> De même que le changement miraculeux de nature, qui s'est opéré lors de la division de la Mer Rouge, dépendait de la confiance (émouna) du peuple d'Israël, l'obtention des moyens de subsistance d'un homme dépend de sa émouna.
Plus l'homme est convaincu que c'est Hachem qui assure sa nourriture, plus il conférera à Hachem le pouvoir d'augmenter sa parnassa.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 64)]

-> Lors de la création de la Mer Rouge, Hachem avait fait avec elle une condition, celle de s'ouvrir devant les Bné Israël à la sortie d'Egypte. Pourquoi ne s'est-elle pas ouverte immédiatement?

C'est parce que Hachem désirait entendre la prière de Ses enfants.
De même pour la parnassa, bien qu'elle soit fixée pour chacun à Roch Hachana pour l'année à venir, Hachem désire entendre la prière de Ses enfants qui Lui demandent leur parnassa.
[Assara léMéa]

-> A la sortie d'Egypte, la Mer Rouge s'est ouverte pour sauver les Bné Israël et a englouti les égyptiens ; ainsi la même action était un bienfait pour Israël et un mal pour les égyptiens.
De même pour la parnassa, Hachem élève l'un et rabaisse l'autre financièrement, corrélativement, d'après le verset de Téhilim (75,8) : "C’est D. qui est l’arbitre: il abaisse l’un, il élève l’autre".
[Ein Eliyahou]

-> C'est Hachem qui a ressenti la même "difficulté" (si l'on peut dire) pour la parnassa et l'ouverture de la mer Rouge.
En effet, le Prince (sar) de la Mer Rouge a mis Hachem "dans la difficulté" (si l'on peut dire) en portant cette accusation : pourquoi la Mer Rouge s'ouvrirait-elle devant les Bné Israël et se refermerait-elle sur les égyptiens, alors que ces 2 peuple sont au même bas niveau à cet instant?

De même Hachem, qui a prévu dans Son plan de nourrir toute créature, tsadik ou racha, doit faire face à la même "difficulté" sur le plan de la Justice pour ouvrir "Sa Main" afin de nourrir ensemble les tsadikim et les réchaïm.
[Rif - dans le Ein Yaakov)

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-> b'h, également sur ce sujet :
- http://todahm.com/2019/07/08/9701
- http://todahm.com/2019/02/14/8369

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