Aux délices de la Torah

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"Depuis celui qui coupe ton bois, jusqu'à celui qui puise ton eau" (Nitsavim 29,10)

-> Selon Rachi : Des Cananéens prétendant faire partie d'un peuple lointain s'étaient présentés à Moché pour se convertir au judaïsme. Comme leur adhésion au judaïsme n'était pas sincère, Moché n'a pas permis leur conversion mais les a autorisés à suivre le peuple juif, à couper le bois et puiser l'eau pour le Michkan (Tabernacle).

-> Le Beit Yits'hak transmet l'enseignement suivant :
- Le coupeur de bois à été cité avant le puiseur d’eau, ce qui laisse entendre qu’il est plus important.
En effet, le bois, qui se dit "éts" (עץ), fait aussi allusion au conseil, qui se dit "étsa" (עצה).
Ainsi, le coupeur de bois évoquerait celui qui donne des conseils.

- D'autre part, l’eau symbolise la Torah, comme l’affirment nos Sages : "l'eau, c'est la Torah" (guémara Taanit 7a).
Le puiseur d’eau fait donc allusion à celui qui étudie la Torah et puise de nouvelles explications pour enrichir son étude.

Celui qui donne des conseils précède celui qui puise des commentaires sur la Torah, car il est plus productif pour la communauté, permettant à ceux qui sont dans le besoin d’éclairer leurs routes et de savoir comment avancer dans la vie.

=> On voit ici l’importance d’aider les autres dans leurs chemins.

"Même un [simple] paysan qui a [en sa possession] un message d'un fils bien-aimé du roi, que ce dernier a perdu de vue depuis longtemps, on le fera rapidement entrer dans la salle du Trône.
La prière d'une personne qui fait téchouva (retour vers papa Hachem) est exactement un tel message, et est accueillie immédiatement et chaleureusement par Hachem (le Roi des rois)."

[le Maguid de Mézéritch]

Hachem n'attend pas de nous que nous devenions des tsadikim ou des tsadékettes du jour au lendemain.
Par contre, ce qu'il attend de nous est que nous réfléchissions sérieusement sur notre comportement, et qu'en toute sincérité nous fassions le maximum pour nous améliorer dans les différents domaines de la pratique des mitsvot.
C'est cela la téchouva!

[rav Yéhouda Zev Segal]

"Puisque le monde entier n'a été créé qu'en raison du peuple juif, son existence entière se place sur la balance lorsque le peuple juif est jugé.
C'est ainsi que toute chose va fleurir/prospérer ou bien se faner, en fonction du mérite du peuple juif."

[Ohr haMéïr - rav Wolf de Zitomir]

Le mois d’Elloul est le moment où le Roi (Hachem) est dans le champ, ainsi tout celui qui le désire a la permission de Le rencontrer, et Il (D.) reçoit chacun avec un "visage" souriant et joyeux.

[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]

Le Shofar (par le Sfat Emet)

+ Le Shofar (par le Sfat Emet) :

Les juifs devaient se rendre 3 fois par an (à Pessa'h, Shavouot et Souccot) au Temple à Jérusalem pour y célébrer la fête.
=> Pourquoi n'y a-t-il pas de mitsva (alya larégel) d'y aller également à Roch Hachana?

Le Sfat Emet donne une explication en se basant sur la guémara (Roch Hachana 26a) :
A Yom Kippour, le Cohen Gadol réalisait son service dans le Saint des saints du Temple.

Le Shofar ne devait pas être apporté dans le Saint des saints.
La sonnerie du Shofar est si efficace que Hachem se "souvient" du peuple juif grâce à cela, et cela entraînant Sa miséricorde sur nous.

La guémara met les 2 éléments sur un même niveau et enseigne que : lorsque que les juifs sonnent le Shofar, c'est considéré comme s'ils l'avaient sonné dans le Saint des saints.

=> Pour cette raison, nous n'avons pas besoin d'aller jusqu'au Temple à Roch Hachana, car en accomplissant comme il se doit la mitsva de sonner le Shofar, cela nous est considéré comme si nous étions véritablement à l'intérieur du Temple pour le sonner.

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-> Baba El'azar, petit fils de Baba Salé enseigne :
Pendant les jours de Elloul, Roch Hachana jusqu'à Kippour, tout le monde entier est une forme de Temple, et à chaque fois où l'on invoque Hachem, c'est comme si on était à côté du Temple.
On ne s'imagine pas quelle dimension ont ces jours, où D. est très proche de nous.
=> C'est pour cela qu'il ne nous était pas nécessaire de monter à Jérusalem (à Roch Hachana et à Yom Kippour), contrairement aux autres Yom Tov.

"Tous les peuples de la terre verront que le Nom de Hachem est associé au tien, et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10)

-> Tant que l'homme se garde des transgressions, l'image de D. ne quitte pas son visage, et toutes les créatures, hommes et bêtes, tremblent devant lui.
Cela n'est pas le cas s'il commet des actes honteux, car alors on lui enlève cette image, comme le dit Caïn (Béréchit 4,14) : "Quiconque me trouvera me tuera".

[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[d'où l'importance de très fréquemment chercher à faire téchouva sur nos fautes, pour retrouver au plus vite cet état de : "le Nom de Hachem est associé au tien", et qu'ainsi l'image de D. puisse rester au maximum sur mon visage!]

"[D. déclare : ] Je vous ai conduits à travers le désert pendant 40 ans durant lesquels vos vêtements ne se sont pas usés sur vous, et ta chaussure ne s'est pas usée sur ton pied" (Ki Tavo 29,4)

1°/ "Ta chaussure ne s'est pas usée sur ton pied" :

-> L'un des élèves de rabbi 'Haïm Kanievsky s'est étonné : Quel besoin y avait-il de chaussures dans le désert, puisque les nuées de gloire chassaient toute saleté et tout obstacle de leur chemin?

Rabbi Kanievsky a répondu qu'il fallait des chaussures pour pouvoir dire la bénédiction : "qui m'a donné tout ce dont j'ai besoin" (qui porte sur les chaussures <- chéassa li kol tsorki).

On lui a de nouveau demandé : Apparemment, s'ils n'avaient pas besoin de chaussures, n'est-ce pas une bénédiction inutile (ce qui est interdit)?

Il a répondu que les juifs marchaient dans le désert avec des chaussures [uniquement] pour pouvoir les enlever à Yom Kippour, accomplissant ainsi les 5 choses dont il est interdit de profiter en ce jour.

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2°/ "Vos vêtements ne se sont pas usés sur vous" :

-> Le midrach rabba rapporte :
Rabbi El'azar, fils de rabbi Chimon bar Yo'haï, a demandé à son beau-père rabbi Yossi fils de rabbi Lakonia de lui expliquer ce verset.
Il lui a répondu : "Les nuées de gloire entouraient les juifs et repassaient leurs vêtements."
- Leurs habits n'étaient-ils pas brûlés par les nuées de feu?
- Ne t'étonne pas car il existe un certain tissu qui ne se repasse qu'au feu.
Leurs vêtements étaient miraculeux : la nuée de feu les repassait sans les abîmer."

-> Le Mean Loez (Ki Tavo 29,4) ajoute :
"D. désirait guider cette génération, la purifier des croyances égyptiennes perverties et leur faire prendre conscience que le monde est dirigé par Sa volonté. Il a donc multiplié les miracles et a fait ressentir Sa Présence d'une façon que les générations suivantes n'ont pas connue.
[...]
Ce miracle faisait partie de celui des [7] Nuées de Gloire.
En général, les vêtements s'abîment et s'usent au contact de la poussière.
Dans le désert, les habits étaient protégés de la poussière par les Nuées de Gloire qui les entouraient comme une boîte (une bulle à la bonne température, bonne odeur, ... les transportant, les maintenant propres, leurs repassant les habits, ...).
[...]
Comme les juifs allaient recevoir la Torah Écrite et la Torah Orale, Hachem désirait les débarrasser de toute préoccupation matérielle, pour qu'ils puissent être entièrement disponibles pour l'étudier."

Gérer son bien le + précieux : son temps de vie

+ Chaque juif = un gestionnaire du bien le plus précieux qui puisse exister : son temps de vie :

-> "Le mois [d'Elloul] est le dernier de l'année, et de même que les commerçants font les comptes à la fin de l'année, pour savoir combien ils ont gagné et combien ils ont perdu, quels sont les bénéfices et les déficits, à combien plus forte raison chacun d'entre nous, quand arrive ce mois d'Elloul, doit chercher, vérifier et examiner sa conduite, combien de mérites il a et combien de l'inverse."
[rabbi Chmouël Wosner - Chivté haLévi]

-> "Même un marchant tout simple qui vend des oignons, s'il ne tient pas un carnet pour faire ses comptes, il fera faillite, à plus forte raison tout homme doit-il faire le compte de ses actes."
[rabbi Yé'hezkel Lewinstein]

[chaque juif a une âme Divine, et possède la marchandise la plus précieuse au monde : le temps de vie.
Contre quoi va-t-il l'écouler? Est-ce qu'il va tuer le temps et la vendre pour rien? ou bien va-t-il surmonter sa naturalité pour l'échanger contre ce qui a une valeur infinie et éternelle (la volonté de D.)?

=> A la fin de l'année juive, chaque juif fait les comptes de ses affaires : qu'ai-je fait de ma vie?
Après ma mort, dans le monde de Vérité, quel sera mon avis sur cette année qui vient de passer? Que puis-je faire pour en améliorer sa rentabilité dans l'année à venir? ]

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+ Nous prenons soin de notre apparence physique dans ce monde éphémère, alors à combien plus forte raison doit-on prendre soin de notre apparence spirituelle dans le monde à Venir, qui est éternel?

-> Quand quelqu'un de corpulent réussit à maigrir en faisant des efforts considérables et veut conserver son nouveau poids, il fait attention à tout ce qui lui rentre dans la bouche, il compte les calories et veille à se peser tous les jours pour s'assurer qu'il n'a pas repris de poids.
Quand il s'aperçoit de la moindre remontée de poids, il s'empresse de réagir en conséquence et fixe son menu du lendemain de façon à rétablir l'équilibre.
C'est exactement comme cela qu'un baal téchouva doit se conduire.
[physiquement une personne "grosse" a trop de graisse ; spirituellement, elle a trop de fautes!]

Quelqu'un qui a fait téchouva et a réduit le poids des fautes qui pèsent sur son âme doit bien se préserver pour ne pas y retomber, et il ne peut pas se permettre de faire n'importe quoi.
Il doit renoncer totalement aux actes qui risquent de l'entraîner vers la faute et le pousser à charger de nouveau son âme de péchés.

De même, il doit se peser (bilan) tous les jours spirituellement pour bien vérifier si le poids spirituel de ses fautes n'a pas augmenté.
S'il distingue un mouvement malencontreux dans ce poids, il doit en vérifier les raisons et se conduire en fonction pour que ses fautes continuent à diminuer continuellement, sans remonter même le moins du monde.

[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

[en parallèle de notre travail à affiner notre corps spirituel (éviter les fautes), nous devons chercher à l'embellir par nos belles actions!]

"Hachem te frappera de folie et d'égarement du cœur" (Ki Tavo 28,28)

-> "l'égarement du cœur" = le Saba de Kelm explique que cette expression désigne la fermeture du cœur, comme si l'homme était pris de léthargie, comme quelqu'un qui aurait été anesthésié en vue d'une opération, qui est plongé dans un sommeil profond et ne ressent pas qu'on coupe dans sa chair vive.

De même, le cœur de l'homme qui est frappé d'égarement se trouve plongé dans le sommeil et ne se réveille pas même quand sa vie est menacée. C'est pourquoi le danger est extrêmement grand!

[à l'image d'une personne endormie, parlant dans son sommeil, on peut murmurer de belles paroles sur la nécessité de se réveiller, de changer (l'heure est grave!), mais cependant tant que cela n'arrive pas et ne provient pas de notre cœur, cela reste extérieur!]

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-> Le rav Aharon Kotler enseigne : tout le monde sait combien les grands du monde redoutaient l'approche du mois d'Elloul.
(notre vie dans ses moindres détails est décidée à Roch Hachana ; nous pouvons avoir tout ce que nous désirons, mais à la condition de le demander de tout son cœur à Hachem!)

Notre cœur est complètement obtus, sans le moindre soupçon de crainte, alors que nous devrions craindre d'autant plus du fait même de cette situation amère où il nous manque la moindre étincelle de sentiment.
En effet, le fait d'avoir perdu ce sentiment est malheureusement le niveau le plus bas qui existe.
Comme le dit la guémara (Shabbath) : "Un idiot ne se vexe pas, et la chair qui est morte chez le vivant ne sent pas une aiguille".
[l'heure est extrêmement grave/vitale, c'est juste que notre cœur est tellement endormi, au point que nous ne ressentons rien de particulier!]

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-> Rabbi Yé'hezkel Levinstein dit :
"Il est vrai qu'en Elloul, nous sommes tous animés d'un éveil plus grand que durant le reste de l'année. Mais il faut faire très attention à éviter un simple éveil qui ne serait qu'extérieur et superficiel.

Tel est le juste service qui s'appelle : "repentir complet". [complet => total => même du plus profond de nous, et pas uniquement à l'extérieur! ]

Si nous agissons ainsi, nous ressentirons la gravité du jour du jugement, et serons emplis de la crainte de D."