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Considérer le Temple comme vital à notre vie

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du témoignage (haédout), établis sur l'ordre de Moché par les Lévi'im, sous la responsabilité d'Itamar, fils de Aharon haCohen" (Pékoudé 38,21)

-> Le Michkan est appelé ici : "le Michkan du témoignage", car il témoigne du fait que Hachem s'est réconcilié avec les juifs et leur a pardonné la faute du veau d'or.
La preuve en est qu'Il laissa Sa Présence reposer parmi eux.

Les nations du monde croyaient la faute du veau d'or irréparable.
Après tous les bienfaits et les miracles que Hachem avait accomplis pour les juifs, ceux-ci avaient eu l'audace de se rebeller contre Lui!
Les nations dirent : "Les juifs ont commis un délit extrêmement grave. Comment D. leur pardonnera-t-Il jamais?"
Mais elles constatèrent que Hachem leur ordonna de fabriquer le Michkan, une résidence sainte qui indiquait que Hachem désirait faire résider Sa Présence parmi les juifs.

Il est écrit : "Ils Me feront un Michkan et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8).
Les nations constatèrent que la Présence était descendue sur le Michkan et elle virent le feu qui l'entourait.
Elles comprirent que Hachem s'était réconcilié avec Israël et lui avait pardonné la faute du veau d'or.
[...]

Les nations accusèrent les juifs d'avoir fabriqué le veau d'or. Hachem ordonna donc à Son peuple de commencer par apporter de l'or pour le Michkan.
Cela prouvait que l'or avec lequel le veau d'or fut fabriqué n'appartenait pas aux juifs mais au érev rav.
La Torah y fait allusion lorsqu'elle désigne le Michkan sous le nom de : "Michkan du témoignage" (Michkan haédout), car il témoignait que Hachem avait pardonné la faute du veau d'or aux juifs.

Le Michkan porte le nom de "Michkan du témoignage" pour une raison supplémentaire : il tenait lieu de témoin et d'avertissement que si les juifs fautaient à nouveau, il leur serait enlevé et détruit.
Le mot hébreu : "michkan" a la même racine que le terme "machon" : un gage.
En effet, si l'on ne rembourse pas un prêt, le gage est gardé.

"Voici les comptes du Michkan", le Michkan (Machkon) du Témoignage" = C'est comme si la Torah disait : "Voici les comptes du Michkan, le "gage" du témoignage".
Si un homme prête de l'argent en contrepartie d'un gage et que l'emprunteur ne peut s'acquitter de sa dette, le créancier garde le gage jusqu'au remboursement.
De même, lorsque les juifs fautent, Hachem envoie les nations prendre le Michkan (ou plus tard le Temple) comme gage.
Le Temple est détruit jusqu'à ce que les juifs se repentent totalement. [Yeffé Toar - Térouma]

La section commence par les mots : "Voici (élé) les comptes du Michkan".
Hachem dit aux juifs : "C'était par les mots "élé" que : 'Voici (élé) tes dieux, Israël'" (Ki Tissa 32,4).
En employant le mot : "élé", ils provoquèrent Mon courroux, c'est donc par le mot "élé" que vous vous réconcilierez avec Moi afin d'expier votre faute."

"Voici (élé) les comptes du Michkan" = les juifs reçurent à présent le pardon par le terme "élé" qui désignait leur faute.

[on apprend de là que toute faute, même la pire à l'image du veau d'or, peut être pardonnée si l'on fait une téchouva sincère et totale!]
[...]

Les juifs offrirent 13 matériaux, prouvant ainsi que Hachem est Un dans le monde
En effet, le mot hébreu voulant dire : Un ("é'had" - אחד), a une valeur numérique de 13.

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-> Lorsque la Présence Divine reposait parmi les juifs, dans le Michkan, dans le 1er et 2e Temple, la situation était semblable à une union conjugale.
Le jour où la Présence Divine pénétra dans le Michkan était comparable à un jour de noces.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

-> "Voyez combien Hahem aime Israël! Il nous a donné Sa Présence et Sa couronne [faite par le peuple juif] ...
Sa couronne représente le Michkan : de même qu'un diadème est orné de nombreuses pierres précieuses aux splendides couleurs, ainsi le Michkan était décoré de laine bleu ciel, pourpre, carmin et de lin blanc.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

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+ Le Sanctuaire (michkan) est un gage (machkon) :

"Voici les comptes du Michkan", le Michkan du Témoignage" (élé pékoudé aMichkan, Michkan aEdout - אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת).

-> Rachi commente : Il est écrit 2 fois Sanctuaire (michkan), c’est une allusion au fait que le Sanctuaire a été pris en gage (machkon) en étant détruit 2 fois à cause des fautes des Bnei Israël.

-> Selon le Béer Moché, la destruction du Temple est considérée comme la prise d’un gage.
Le Béer Moché enseigne :
Quand on observe les lois concernant le gage, cela nous enseigne que nous avons la possibilité d’affronter la destruction et de provoquer la reconstruction du Temple.
En effet, les halakhot du gage comportent la notion que "celui à qui on doit acquiert un gage" (guémara Baba Metsia 84).
Cette acquisition signifie que le prêteur, qui est celui à qui l’on doit, a le droit de vendre le gage pour récupérer son argent, si l’emprunteur ne paye pas.
Mais malgré tout, la halakha décide également que si l’emprunteur est pauvre et n’a pas d’autre vêtement que le gage, un vêtement de jour pour la journée et un vêtement de nuit pour la nuit, l’emprunteur n’a pas le droit de le vendre, car "c’est son manteau, c’est son vêtement pour son corps, dans quoi dormirait-il?"

Ce qui caractérise le fait de prendre un "gage", et la différence entre le gage et le remboursement final, réside donc en ce que tant qu’il ne constitue pas un remboursement total mais un gage, le prêteur a le devoir de prendre en considération le fait que l’emprunteur pauvre reste démuni de tout, et dans un tel cas il doit lui rendre le gage, même si en réalité il lui appartient déjà.

Quelle en est la raison? Il a acquis le gage, alors pourquoi prendre en considération la misère de l’emprunteur?
La réponse est écrite dans la Torah : "S’il arrive qu’il crie vers Moi, Je l’entendrai, car Je suis miséricordieux".
Tossefot (guémara Roch Hachana 17b) expliquent : "Même si en toute justice le gage t’appartient car tu lui as prêté de l’argent, tu dois pourtant le lui rendre, car s’Il crie vers Moi, J’entendrai son cri, Je suis miséricordieux et Je ne peux pas voir sa détresse.

La Torah nous enseigne que lorsque le pauvre crie dans sa misère, ce n’est pas la justice qui prévaut.
Certes, la justice te permet de conserver le gage, c’est lui-même qui te l’a donné à cette fin. Mais malgré tout, on ne peut pas faire abstraction du cri de l’indigent.
Hachem est miséricordieux, c’est l’une des 13 midot. Cette mida signifie: "Je ne peux pas voir sa misère".
Pour ainsi dire, la miséricorde du Hachem ne Lui permet pas de voir la détresse de l’indigent qui crie.
C’est pourquoi "s’il crie vers Moi, Je l’écouterai, car Je suis miséricordieux!"

Le Beer Moché en conclut que si les Sages appellent la destruction du Temple un "gage", c’est une façon d’affirmer que la destruction du Temple n’est pas définitive.
Certes, il est détruit, mais si nous ressentons son absence avec une telle intensité que nous soyons comme un pauvre à qui il manque un vêtement pour se couvrir, si nous crions, si nous supplions comme un pauvre qui implore pour sa vie, la mida de Hachem implique qu’Il doit nous le rendre!

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+ L'importance de voir le Temple comme un élément indispensable à notre vie au quotidien :

-> Le midrach (Tan'houma Pékoudé 2) nous dit que le mot "Michkan" est une expression de "Machkon" (une gage).
Cela est une allusion au fait que Hachem a pris le Temple (également connu comme Michkan) comme d'un gage pour les fautes des juifs.
Comme le rapporte le Méam Loez (Eikha 1,14) : "Le poids des péchés d'Israël a été placé sur le Temple.
Au lieu d'exterminer le peuple juif, Hachem a déversé Sa colère sur le bois et les pierres.
Certes, le Temple a été détruit mais le Temple spirituel existant dans le cœur de chaque juif est resté intact."

Selon la loi juive si quelqu'un nous doit de l'argent nous n'avons pas le droit de lui prendre de l'argent qui est essentiel pour sa subsistance, de même nous n'avons pas le droit de prendre ses habits dont il a besoin pour la journée, idem pour ses vêtements de nuit, ...
=> Comment Hachem a-t-il pu nous prendre le Temple comme gage pour nos fautes? N'est-ce pas quelque chose qui est constamment vital pour notre bien-être spirituel?

-> Le Toldat Adam (Pékoudé) explique :
"Si nous ressentons que le Temple est vital pour notre survie, qu'il nous est indispensable pour notre vie quotidienne, et que nous crions à Hachem des profondeurs de notre cœur, alors Hachem va certainement écouter notre cri et nous retourner le Temple à notre cœur. Il va permettre à Sa Chékhina (Présence Divine) de résider en nous et par ce biais une personne va acquérir un goût dans son service d'Hachem, doux comme le monde à Venir ...

Lorsque le peuple d'Israël se sentira ainsi et va développer une passion pour le Temple et ressentir qu'il ne peut pas vivre sans lui, alors Hachem va certainement retourner le Temple à tout le monde, ici sur terre."

-> Le Mékhilta déRabbi (Michpatim 22,22) dit explicitement qu'une personne ne doit jamais dire qu'elle n'est pas méritante de demander le Temple, car Hachem a promis : "assurément j'entendrai ce cri" (Michpatim 22,22).

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+ Notre Temple intérieur (en nous) & notre Temple collectif :

=> Comment comprendre qu'au travers le temps autant de juifs, dont d'énormes tsadikim, ont crié et supplié pour la venue du machia'h au plus vite, et qu'actuellement nous sommes toujours en exil. Qu'est-il devenu de leurs prières?

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
A un niveau individuel, ils ont eu leurs prières qui ont été répondues, et ils ont reçu les influences du Temple, en eux.
Cela explique pourquoi nous trouvons des tsadikim à toutes les époques qui ont atteint des hauteurs inimaginables, bien au-delà des limites de la génération dans laquelle ils vivent.
Il y a eu des tsadikim avec des forces surhumaines, qui pouvaient voir d'un bout à l'autre du monde.
Ils se sont totalement branchés à leur Temple intérieur, et ainsi ils ont les influences et les ségoulot que le Temple accorde.

Cela va de pair avec l'explication du Ran dans une dracha (drouch achémini בא"ד) :
"De même que le Temple était la source de la sagesse et de la prophétie pour le monde entier, il en est de même à chaque génération pour nos Sages dont le cœur est la source des fontaines de sagesse et de prophétie pour la génération toute entière, car le Sage lui-même est le Temple (mikdach)".

Ainsi, les grandes Sages en Torah de chaque génération, qui arrivent à se connecter totalement au Temple qui est en eux, deviennent eux-mêmes un Mikdach. Ils sont alors capables de transmettre à d'autres ces énormes influences.

=> Bien que le Ran mentionne : "les Sages de chaque génération", en réalité cela s'applique à chaque juif qui peut davantage se rattacher à son Temple interne, chacun à son niveau, et ainsi profiter des apports énormes d'un tel lien à notre niveau.

-> A Yom Kippour 5560, en s'adressant à toute la communauté, le 'Hatam Sofer a cité le verset : "Nos pieds s’arrêtent dans Tes portes, ô Jérusalem" (om'dot hayou raglénou bich'arayich Yérouchalayim - Téhilim 122,2).
[ce verset fait référence à une époque avant que Jérusalem ne soit construite et habitée.]
Le 'Hatam Sofer explique que cela signifie que quelqu'un peut se tenir à Jérusalem tout en étant en exil.
Comment cela?
En se connectant spirituellement à Jérusalem. Lorsqu'une personne s'attache elle-même avec Jérusalem par son approche et ses valeurs, elle sera alors capable d'accéder aux bénéfices qu'un individu se tenant à Jérusalem peut recueillir.

=> Ainsi, absolument tout juif, peu importe ce qu'il a pu faire dans sa vie, peut en travaillant son appréciation pour le Temple, et en se focalisant et en priant pour le Temple, avoir la capacité de se forger un lien authentique et effectif avec le Temple, même en restant en exil.

[d'une certaine façon, plus une personne aspire à la construction du Temple, plus elle contribue à accélérer la construction du Temple collectif à Jérusalem, mais également elle s'attache davantage avec son Temple intérieur.
Ainsi, tout juif à son échelle peut suivre l'exemple des Sages de la génération, qui par leur aspiration et leur comportement, ont développé un magnifique Temple personnel intérieur, et alors ils bénéficient de cette influence (et par ricochet en font profiter les autres juifs).
Tout juif où qu'il soit dans le monde, peut avoir un Temple qui est pleinement reconstruit en lui, et même en exil il est comme étant à Jérusalem.
Pour une sanctification d'Hachem qui soit maximale, et pour que tout juif en bénéficie dans l'union, nous souhaitons que le Temple collectif à Jérusalem soit également reconstruit au plus vite.]

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-> Il est écrit : "Ils Me feront un Mikdach (Temple/Sanctuaire), et je résiderai parmi d’eux" (Térouma 25,8)
Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 1,4) explique :
Hachem n’a pas dit : "fais-moi un Michkan et Je résiderai en lui", mais "fais-moi un Mikdach (Temple) et Je résiderai en eux (dans les bné Israël)" ... car tout l'essentiel du Temple, de la résidence de la Présence Divine, du Kodech Hakodachim est centralisé autour de l’homme qui, s’il se sanctifie et s’élève par les mitsvot, deviendra lui-même un Temple (beit midrach) et Hachem sera en lui."

-> En ce sens, nos Sages (guémara Roch Hachnaa 18b) disent que : la mort d’un tsadik est aussi grave que la destruction du Temple aux yeux d’Hachem.

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+ "Qu'ils Me fassent un Mikdach (Temple/Sanctuaire) et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8-9)

-> Le Méam Loez (Térouma 25,8-9) nous enseigne :
La Présence Divine allait résider essentiellement à l'intérieur des juifs, et non dans le bois et le métal du Michkan.
Certes, un édifice tangible devait être construit mais sa seule fonction était de stimuler spirituellement le peuple.

Entrer dans le Michkan, le Temple ou une synagogue n'est pas suffisant en soi. Un bâtiment n'est fait que de bois et de pierre. Le principal, ce sont les personnes qui s'y trouvent et qui doivent s'imprégner de la sainteté de la Présence Divine, sanctifier leur cœur et se tenir avec crainte devant D. pour ne pas agir contrairement à Sa volonté.

Un tel édifice peut alors être appelé "un Sanctuaire", un Michkan, une congrégation sainte ou un Temple.
Ce n'est pas le bois dont il est fait qui est important mais le cœur des fidèles qui s'y rassemblent.

L'édifice physique a pour seul but de tirer ceux qui le fréquentent de leur torpeur spirituelle et de diriger leur conscience vers Hachem.
Ainsi chacun se dira : "Si je me trouve dans ce lieu saint où réside la Présence Divine, je dois me comporter avec crainte et ne pas prendre part à des conversations futiles". [Alchikh haKadoch]

Ce sont donc les personnes elles-mêmes qui constituent le "vrai" Michkan. C'est pourquoi après avoir dit : "Qu'ils me fassent un Michkan", Hachem ajouta : "ainsi ils feront".
Les hommes doivent travailler sur eux-mêmes pour faire le Michkan en purifiant leur cœur.

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-> La guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux.

-> "Ils feront pour Moi un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8)

Le Ohr ha’Haïm haKadoch déduit que la présence Divine ne réside pas uniquement dans le Michkan, mais également dans la maison de chaque juif où règne le shalom : une véritable paix et de la sérénité.
C’est ainsi que de nos jours toute maison juive peut servir individuellement de : Temple miniature (Beit Mikdach méat).

De plus, lorsqu’un couple ajoute leur "lèv" (cœur – לב – valeur : 32) à leur "bayit" (maison – בית – valeur : 412), alors il élève leur maison pour qu’elle devienne un : mikdach (Sanctuaire – מקדש – valeur : 444), où la présence Divine réside.

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-> "Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit], tandis que celui qui ne s'en attriste pas, n'en profitera pas."
[guémara Taanit 30b]

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-> Le le mot "Sanctuaire" (michkan - משכן) est formé des mêmes lettres que "nimchakh" (continuité) : ceci nous enseigne qu’il incombe à chaque juif de toujours maintenir une continuité sur 3 générations et d’adhérer à la tradition de ses pères.
Chacun de nous est comparable à un Sanctuaire : de même que D. installe Sa présence dans celui-ci, de même Il réside au sein de chaque juif qui adopte une conduite adéquate et qui respecte la Torah et les mitsvot.
Puisque la Présence Divine se trouve en chaque homme, celui-ci doit se sentir responsable et poursuivre la tradition des Patriarches en accomplissant les mitsvot.
Lorsque les hommes dédaignent les commandements de Hachem et abandonnent le chemin de leurs pères, alors la Présence Divine se détache d’eux et donc du Temple, précipitant ainsi sa destruction.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°666]

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-> Le Pardes Yossef enseigne : La plus grande sagesse pour l’homme est de ne pas se montrer trop malin, mais de faire exactement ce que Hachem demande de lui, ni plus ni moins.
C’est ce à quoi fait allusion le verset : "ceux qui ont la sagesse du cœur parmi vous viendront faire ce que Hachem a ordonné" (Vayakel 35,10), sans rien rajouter.

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