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Les chants de Shabbath

+ Les chants de Shabbath (zmirot) :

-> C'est une mitsva de chanter des zmirot pendant Shabbath, comme il est écrit : "Psaume à chanter le jour du Shabbath. Comme il est bon de remercier D. et de chanter [des louanges] à Ton nom, Souverain" (Téhilim 92,1)

Ce Téhilim était chanté par les Lévi'im dans le Temple, pendant Shabbath (Séfer 'Hassidim 271 et 409).

-> "Lorsqu'il (le Shabbath) entre, nous l’accueillons par des chants et des louanges"
[Midrach Téhilim - Sochar Tov 92]

-> La guémara (Shabbath 119a) nous décrit qu'à l'entrée du Shabbath, Rav Yanaï chantonnait : "Viens, fiancée, viens, fiancée !" (bo’i kala, bo’i kala! - c'est d'ailleurs devenu la conclusion du lé'ha dodi).

-> Le Yaavets raconte que son père (le Chacham Tzvi) recevait le Shabbath en dansant en raison de sa joie pour cette mitsva.

-> "[Durant les repas de Shabbath,] Une personne devra être vigilante à honorer Hachem avec sa richesse et sa gorge, de chanter des chansons et des louages à la table.
Le Zohar (3:272b) statut : Une personne doit élever des chants et de la joie à la table"."
[Yessod véShorech haHavoda]

-> "Chanter des chants à la sortie de Shabbath est une pratique digne d'éloge.
Cela ressemble à un sujet qui raccompagne son roi par de la musique, de la harpe et des louanges.
De même, les juifs raccompagnent la fiancée et reine Shabbath avec joie et chansons"
[Machzor Vitry - Séder Havdala]

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-> Quelle est la force des zmirot que nous chantons?
Le mot זמירות (zmirot) signifie "tailler" comme dans לא תזמור (lo tizmor - Béhar 25,4).
Comme un jardinier taille ses arbres, enlevant ainsi les branches inférieures dans le but d’améliorer la capacité fruitière des branches supérieures, de même, notre récitation des zmirot avec joie et émotion, permet d’ éliminer les barrières et les écorces impures qui nous séparent d’Hachem, et de libérer l’âme du jour profane pour l’élever à une dimension chabbatique.

Le Ménorat haMaor (haner hachlichi, Klal 3 - vol. 1 - chap.3) explique que les cantiques sont appelées מזמורים (mizmorim) parce qu’ils sont liés à "לא תזמור" (ne taillez pas), puisque les zmirot que nous disons avant la prière élaguent les forces spirituelles négatives. Lorsque nos prières montent devant Hachem, elles peuvent alors être entendues et agréées.
[rapporté par le rav Yéhochoua Alt]

-> Le rav Yaakov Emden (Sidour Yaavets - Séouda richona) écrit : "Les paroles des zmirot de Shabbat sont tirées de versets du Tanakh, d’halakhot, du Shass, du Zohar et de Midrachim qui se rapportent à Shabbat. Les chanter est vecteur de bien dans le monde. Hachem s’attache à lui et écoute sa voix. Il est heureux et soutient le monde pour qu’il ne soit pas détruit".

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-> Le Sidouro Shel Shabbath établit un lien entre les chants du Shabbath et les Lévi'im qui chantaient dans le Temple, au moment où les sacrifices y étaient apportés.
Lorsqu'une personne amenait une offrande [au Temple] en cherchant une expiation de ses fautes, les Lévi'im [par leurs chants] avaient le pouvoir "d'adoucir" les durs jugements qui ont pu être décrétés sur cette personne à cause de ses fautes.
D'une façon identique, à Shabbath, nous avons le pouvoir en chantant de tout cœur les chants de Shabbath (zmirot), d'éliminer les décrets difficiles qui on pu être émis contre nous, suite aux fautes que nous avons pu commettre pendant la semaine précédente.

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-> Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm 292) rapporte le midrach qui dit que lorsque Avraham et Its'hak étaient en chemin pour la Akéda, Its'hak a appris qu'il allait être offert comme offrande, et il a alors commencé à chanter afin de réaliser l'obligation de chanter au moment où un sacrifice est offert. [à l'image des Lévi'im]
[selon nos Sages : Avraham est associé au statut de Cohen, Its'hak à celui des Lévi'im, et Israël à celui de Israël (les autres juifs)]
Le Beit Yossef explique que c'est pour cela que nous récitons à min'ha de Shabbath : "It'hak yéranén" (Its'hak doit chanter). Its'hak est associé à la chanson, car il a chanté alors qu'il était en train d'être préparé pour être offert sur l'autel (Akéda).
C'est cette attitude de Its'hak que l'on va retrouver ensuite chez les Lévi'im, qui vont de la même façon chanter au moment où l'on offre le sacrifice.
[le chant des Lévi'im aidait aussi à redonner du moral aux personnes qui pouvait se sentir "cassées", après s'être brisées dans une téchouva sincère.]

Le rav Shach fait remarquer que dès l'instant où Its'hak à découvert qu'il sera égorgé alors il a immédiatement chanté des chants de louange à Hachem.
Le rav Shach ajoute : la réaction d'Its'hak sert d'exemple pour chaque juif, en nous enseignant de maintenir notre joie et notre gratitude à Hachem même dans nos moments difficiles, même lorsque tout dans notre vie ne se passe pas comme on le voudrait.
C'est ce message que l'on retrouvait dans le chant des Lévi'im, et qui de nos jours se retrouvent dans nos chants du Shabbath.

[A Shabbath, nous arrêtons toutes nos activités profanes, nous n'avons plus de téléphone, télévision, ... et l'on a alors naturellement l'occasion de s'arrêter et de réfléchir à ce qui se passe dans notre vie. [et donc de se focaliser sur ce qui ne va pas, de soupirer et de s'en plaindre!]
Par le fait de chanter de tout notre cœur des chansons en l'honneur du Shabbath [d'Hachem], nous nous habituons à toujours être heureux et à apprécier même les moments obscurs de notre vie.
D'une certaine façon par le mérite de cette émouna de chanter dans la joie en faisant fi des galères du quotidien, alors nous annulons les mauvais décrets et nous déclenchons une pluie de bénédictions!]

-> Le rav Shach rapporte que dans les camps de concentration, un groupe de juif qui était mené vers les chambres à gaz dansait. En effet, même si on leur avait tout retiré, néanmoins ils avaient toujours cette relation de proximité avec Hachem, et cela est suffisant pour danser de joie [même aux portes des chambres à gaz!]
Selon certaines version de ce récit, les nazis étaient tellement furieux de cette vision, qu'ils les ont mis dehors de la chambre à gaz, et la plupart des membres de ce groupe a survécu.
[en effet, le fait d'être juif (avoir une âme beaucoup plus élevé et proche d'Hachem que les non-juifs, d'être appelé le fils bien-aimé par Hachem, ...), la notion de vie éternelle en proximité avec Hachem, ... est une raison de se réjouir qui dépasse infiniment tout soucis de ce monde temporaire.
Ainsi, en chantant à Shabbath, on concrétise l'idée que tous nos soucis ne sont rien par rapport à notre joie phénoménale d'être juifs, à l'honneur de pouvoir faire la volonté de D., ...
Shabbath est ce moment où l'on se jette, se blottit contre notre papa Hachem (par le chant on prend toute notre intériorité qu'on extériorise vers D.!), et par cette proximité on mérite toutes les bénédictions!]

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-> "D. bénit le 7e jour (yom achévi'i) " (Béréchit 2,3)

Le 'Hida (Pné David - Béréchit 33) note que la valeur numérique de : "le 7e" (השביעי - achévi'i), et la même que : "louer par la bouche" (שבח בפה).
On peut observer que selon le Séfer Yétsira, la bouche est la 7e porte de l'âme (les 2 yeux, les 2 oreilles, les 2 narines et la bouche).
Le 'Hida de dire : "Laissez le "7e" (la bouche) venir et se réjouir pendant le "7e" (Shabbath), par la Torah, les chansons et les louanges."

[selon le midrach (Béréchit Raba 11,8) : "Les 6 jours de la semaine sont divisés en 3 paires".
De même que la bouche est la seule ouverture de la tête sans partenaire (non en paire), de même le Shabbath (le 7e jour) reste seul. Ainsi, Hachem a fait que Shabbath soit correspondant/associé avec la bouche, et ils forment un duo/paire.
Shabbath est représenté par la bouche et c'est un jour particulièrement désigné pour chanter les louanges d'Hachem.]

-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer que les lettres du mot : "zémer" (chant - זמר), viennent avant celles du mot : na'hach (serpent - נחש).
C'est une allusion au pouvoir des zmirot de vaincre la force du na'hach, qui représente le Satan et le yétser ara.

D'ailleurs, le Zohar (Ki Tétsé) dit : "Le son du chant, le son de la prière, et le son du Shofar, aident le yétser atov à vaincre le yétser ara"

-> Rav 'Haïm de Chernowitz trouve une allusion à cela dans l'essence même du mot : שבת (Shabbath), qui est l'acronyme de : שבת בו תשיר (pendant Shabbath, tu dois chanter!).

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-> Selon le Zohar (2:205a), Shabbath est : "le jour de l'âme" (yoma dénichmata).
La musique et les chansons sont "le langage de l'âme", qui recevant une portion supplémentaire (néchama yétéra) a un besoin naturel de "s'exprimer" davantage.

-> Le Séfer Avodat haKodech rapporte que la néchama yétéra vient du ciel (Trône de Gloire), où elle est habituée à entendre les chants des anges.
Elle aime bien entendre les zmirot, qui lui rappellent l'ambiance de ses origines célestes.

-> Le rav Shimshon Pinkous nous enseigne (Shabbath Malkéta 3,9) :
"Shabbath est entièrement un jour de chants, car Shabbath est au-delà de notre compréhension, ayant une ressemblance avec le monde à venir.
En effet, ce que l'âme perçoit et le cœur comprend, pendant Shabbath, ne peut pas être exprimé par la bouche ou être pleinement compris par le coeur.
C'est pourquoi, nous sommes majoritairement occupés à chanter."

-> Le Rabbi de Kobrin (Torat Avot) s'exclamait : "Il me serait plus simple de croire que les 7 mers (du globe terrestre) se soient asséchées, qu'un juif sachant comment chanter, ne le fasse pas durant Shabbath!"

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-> Le Séfer 'Hassidim dit qu'une façon d'accomplir la mitsva d'aimer D. est de chanter les louanges d'Hachem.
Nos chants, écrits par des guédolim, ont cette faculté à développer en nous de profonds sentiments d'amour et de crainte d'Hachem.

Se réjouir, chanter, ... durant Shabbath est un élément vital dans l'éducation pour nous-même et envers notre famille, afin d'ancrer fortement à quel point ce jour est positif, différent des autres, lié à la joie, ... et non une charge, un temps à tuer ensemble.

Un de nos géants, le rav Chakh, qui avait un fils s'étant écarté du chemin de la Torah, disait que s'il avait chanté des zmirot de Shabbath, cela aurait permis qu'il reste fidèle à nos traditions.

-> Le Shomer Emounim note qu'en chantant les zmirot, on réalise une autre mitsva.
Il est écrit : "Honore Hachem avec tes biens (méhoné'ha)" (Michlé 3,9).
Nos Sages explique le mot : "mohoné'ha" (avec tes biens), comme signifiant : "miguéroné'ha" (avec ta gorge), impliquant que nous devons honorer D., en Lui chantant Ses louanges.

-> Le Yétev Lev fait remarquer que par le fait de réciter des zmirot, nous prouvons que l'objectif principal de notre repas, est d'accomplir la mitsva de nous réjouir Shabbath, et non uniquement afin de satisfaire un plaisir physique.

-> Le Yichma'h Moché, rapporte qu'il existe une tradition (messora), disant que toutes les zmirot de Shabbath qui sont chantées universellement en ce jour, ont été composées avec l'inspiration divine (roua'h haKodech).

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-> "[Pendant Shabbath,] une personne qui récite des zmirot amène des bontés au monde, Hachem s'attache à elle, écoute sa voix, devient calme et évite au monde la destruction.
En effet, Shabbath est un moment où l'on chante à D., des chansons qui se rapportent à ce jour, au moment de la nourriture et de la boisson"
[le Yaavets dans son Siddour - Zmirot lél Shabbath]

-> "La sainteté du Shabbath répand un bonheur spirituel et matériel.
Les repas de Shabbath sont la source de la satisfaction matérielle, tandis que les zmirot nous remplissent d'une sérénité spirituelle"
[Imrei Noam]

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-> Lorsque quelqu'un chante les zmirot [de Shabbath] et en comprend les mots, alors il va se sentir enveloppé par la sainteté et la pureté ...
En contemplant la beauté des idées exprimées dans les zmirot, nous nous connectons à la sainteté des grands Sages qui les ont écrites.
Lorsque nous disons les zmirot, les anges au Ciel chantent avec nous.
[rav Michel Yéhouda Lefkovitz]

[nous devons travailler à ressentir cela, et à ne pas prendre les zmirot à la légère : en chantant à Shabbath, je provoque qu'également les anges au Ciel chantent avec moi! Imaginons la scène et le plaisir que nous pouvons provoquer à Hachem!]

-> Le rav Michel Yéhouda Lefkovitz dit que la manière la plus efficace d'influencer autrui n'est pas par le biais de discours, mais plutôt par une expression authentique, une dévotion émouvante, comme le sont émotionnellement les zmirot.
"Ce qui vient du cœur va au cœur" = en chantant avec notre cœur, alors les mots vont pénétrer le cœur des autres personnes à la table, les influençant positivement, et ce même si elles n'en comprennent pas les zmirot.

-> Le rav Lefkovitz dit qu'au final tout juif aura une part dans le monde à venir, mais auparavant pour de nombreux juifs il faudra d'abord passer par des souffrances afin d'y avoir accès.
Cependant, ceux qui rendent les autres joyeux, gagnent le privilège d'accéder directement au Gan Eden.

La guémara (Taanit 22a) nous rapporte qu'un jour, dans un marché, Eliyahou haNavi a montré à rabbi Béroka 2 hommes qui étaient destinés à une très haute position dans le monde à venir.
Le rabbi leur a alors demandé ce qu'ils ont fait.
Ils lui ont répondu qu'ils s'approchaient de toute personne qui semblait déprimée et faisaient le maximum pour lui remonter le moral.
De telles personnes sont garanties d'avoir une part dans le monde à venir. [les Tossafot (guémara Kétoubot 103b) expliquent que lorsque la guémara nous parle de gens qui sont garantis d'avoir une part dans le monde à Venir, cela signifie qu'ils vont directement y aller sans avoir à se tenir en jugement et sans avoir à subir des souffrances.]
En ce basant sur cela, le rav Lefkovitz enviait par exemple les chanteurs doués, qui sont dotés de cette capacité spéciale d'amener de la joie aux gens.

=> De là, le rav Michel Yéhouda Lefkovitz remarque un autre bénéfice à chanter à Shabbath.
Des chants plein d'âme ont le pouvoir d'amener de la joie aux autres personnes. Certains gens peuvent avoir en eux de la tristesse, endurent des difficultés, ... et par les mots et mélodies des zmirot, nous leur apportons du bonheur, ce qui est une source énorme de mérite pour celui qui chante.

[d'une certaine façon, par le biais des zmirot nous permettons à autrui d'être "en paix" (shalom) avec lui même. Elle peut être brisée avant par la vie, mais la chanson du cœur va l'a rendre entièrement joyeuse. Le Shabbath est Shalom! Etre joyeux permet de recevoir encore plus de bénédictions de Shabbath (la Source des bénédictions - mékor habérakha)!]

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+ BONUS :

-> Le Zohar (Térouma 142) dit que lorsqu'une âme quitte son existence terrestre, elle chante les louanges de D., à l'image du soleil, qui avant de s'éteindre a son plus fort éclat.

Le fait de chanter les grandeurs de D. a une faculté importante de nous permettre de devenir plus proche de Hachem.

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-> "Le 7e jour, comme le cœur du roi était mis en liesse par le vin" (méguilat Esther 1,10)

La guémara (Méguila 12b) : Est-ce que son cœur n'était pas en liesse avant?
Rava de répondre : "Le 7e jour était Shabbath.

Lorsque les juifs mangent et boivent, ils débutent par des paroles de Torah et des mots de louange.
Cependant, lorsque des idolâtres mangent et boivent, ils commencent par des mots d'immoralité.
Il en a été de même au festin de ce mauvais ..."

Ici, le roi fait référence à Hachem, qui est "en liesse" de nous voir nous comporter en juif, utilisant notre bouche pour le glorifier.

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-> La guémara (Méguila 12b) rapporte que les juifs ont chanté des zmirot au festin d'A'hachvéroch

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-> On peut rapporter le midrach Rabba (Chir Hachirim 8,15), à ce sujet :
"Lorsque les juifs mangent, boivent et expriment des remerciements à Hachem, Il écoute et est heureux.
Mais lorsque les nations mangent et boivent, elles réveillent la colère divine avec leur façon de parler honteuse, au point qu'Il veut détruire le monde.

Mais la Torah vient alors et apaise la fureur divine, en disant : "Maître du monde, pourquoi diriges-Tu ton attention sur ceux qui Te provoquent.
Regarde plutôt, Tes enfants, les bné Israël.
Lorsqu'ils mangent et boivent, ils Te bénissent, chantent des louanges, et glorifient Ta Torah".

L'esprit divin s'écrit alors : "Fuit mon Bien-aimé! Fuit les nations de ce monde, et attache-Toi aux juifs".

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-> Le Ohr Zaroua (Hikhot Shabbath 42) nous enseigne :
"Nos Sages ont ordonné de chanter plusieurs zmirot pendant Shabbath, car en ce jour, Hachem préfère les chants des juifs aux louanges de Ses anges.

Le midrach rapporte que les anges louent D. avec leurs 6 ailes, utilisant chaque jour de la semaine une autre aile.
Lorsque Shabbath arrive, les anges implorent Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'autre aile avec laquelle Te louer. Ô Hachem, s'il te plaît, donne nous une 7e aile afin que nous puissions Te louer en ce jour"

D. répond : "J'ai une aile dans ce monde qui chante pour Moi aujourd'hui (Shabbath)"
[...]
En effet, à Shabbath, Hachem ne veut entendre que les chants de Ses enfants. "

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-> Nos Zmirot ont été écrites par des tsadikim exceptionnels, qui y ont infusés leur sainteté.
De même que nos Sages enseignent qu'en répétant les paroles de Torah d'un de nos sages décédés, nous provoquons que ses lèvres bougent dans les mondes supérieurs, de même lorsque nous chantons les zmirot de Shabbath, nous faisons bouger l'âme de son auteur et accédons à sa force spirituelle.
C'est la raison pour laquelle de nombreux auteurs ont inséré leur nom dans les zmirot, comme sous la forme d'acrostiche, pour témoigner qu'ils ont investi une partie d'eux-même dans ces mots [de leur zmirot].
[rav David Sutton]

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-> La Torah (Béchala'h 14,31 - 15,1) dit qu'après le miracle de l'ouverture de la mer Rouge : "baya'aminou bHachem ... az yachir" = les juifs sont montés à des très hauts niveaux d'émouna et cela les a amenés à chanter des louanges à D.
Ainsi, lorsque nous nous renforçons en émouna, nous sommes poussés et inspirés à chanter à Hachem.
Le rav David Sutton explique que ce principe est sous-entendu dans l'importance des zmirot de Shabbath.
Shabbath est le jour où l'on renforce notre émouna, où nous augmentons notre conscience de l'existence d'Hachem et du fait qu'Il dirige tout dans le monde.
C'est pourquoi à Shabbath nous chantons afin d'exprimer notre amour renouvelé pour Hachem et notre appréciation pour tout ce qu'Il fait.

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-> La guémara (Sanhédrin 94a) nous dit qu'après que le roi 'Hizkiyahou a miraculeusement vaincu l'empereur Assyrien San'hériv, Hachem a voulu nommer 'Hizkiyahou comme étant le Machia'h, et considérer la guerre contre San'hériv comme étant la guerre pré-messianique de Gog et Magog.
Cependant, les Accusateurs au Ciel ont objecté, notant que 'Hizkiyahou a échoué à chanter des louanges à Hachem après sa victoire miraculeuse contre l'empire Assuréen.
Bien que 'Hizkiyahou était un roi extrêmement méritant, on a pu faire valoir que cet oubli venait l'empêcher de devenir le machia'h.
[évidemment que son niveau nous dépasse de beaucoup. Certains commentateurs affirmant qu'il avait atteint un tel niveau de piété que les événements supernaturels lui faisaient le même effet que les éléments ordinaire de la vie.
Mais cela nous apprend à notre niveau l'importance énorme de prendre le temps pour remercier Hachem par des louanges personnelles.]

La guémara continue que la terre est venue devant Hachem, et elle a dit qu'elle chantera des louanges à la place de 'Hizkiyahou.
La guémara commente que c'est le sens du verset : "Du bout de la terre nous entendons des cantiques" (Yéchayahou 24,16).
La terre a commencé à chanter afin de compenser l'échec de 'Hizkiyahou de chanter un chant de louanges, suite à la chute miraculeuse de l'armée Assyrienne.

-> Le rav David Sutton enseigne :
Ce concept de la guémara qui est introduit ici est qu'à certains moments un chant de louanges peut être fourni par quelqu'un d'autre.
Lorsque quelqu'un, pour une raison ou une autre, n'a pas envie ou ne peut pas chanter au moment où on attend de lui une louange, alors ce chant peut être chanté par quelqu'un d'autre.

A Shabbath, les juifs prennent la place des anges, en assumant alors la responsabilité de chanter à Hachem (cf. ci-dessous ; cf. Tossafot Sanhédrin 94a).
Chanter des zemirot à Shabbath n'est pas simplement une chose agréable que nous faisons pour occuper le temps.
Mais plutôt c'est intégré dans la nature même de ce jour, puisque le travail habituel des anges reposent alors sur nous.

A Shabbath, nous sommes libérés des poursuites de ce monde, nous pouvons focaliser notre esprit sur des objectifs spirituels, et ainsi nous devenons de meilleures personnes. C'est pourquoi, c'est le moment de chanter des louanges à Hachem à la place des anges, car à leur image nous atteignons un état de "perfection".

La discussion de la guémara précédemment abordée au sujet de 'Hizkiyahou, nous apprend que parfois dans notre vie nous pouvons approcher d'une délivrance totale, mais elle nous est retardée à cause de notre échec à remercier Hachem pour ce qu'Il a pu faire pour nous.
Cela est vrai à la fois pour une délivrance nationale/collective, mais également pour obtenir des délivrances personnelles.
[Hachem peut être sur le point de nous accorder une sublime bénédiction, mais puisque nous ne le remercions pas pour ce qu'Il fait pour nous, alors Il ne va pas nous l'envoyer ... (à l'image de 'Hizkiyahou qui n'est pas devenu le machia'h à cause de cela, alors qu'il aurait dû l'être sinon!)]

Lorsque nous récitons le Lékha Dodi, le vendredi soir, nous disons : "karva él nafchi guéala" (viens proche de mon âme et délivre-la). [cela témoigne que nous prions également pour une guéoula personnelle! ]
Nous avons tous des problèmes et des difficultés desquels nous avons besoin d'être délivrés.
Le Pélé Yoets enseigne que de même que l'on doit espérer et anticiper une guéoula nationale pour tout le peuple juif, de même nous devons attendre avec une émouna chéléma (foi complète) notre guéoula personnelle de tous nos soucis, persuadés que Hachem peut tout résoudre à tout moment.
Le Pélé Yoets et le Arizal, disent que lorsque nous disons dans la Amida : "ki liyichouaté'ha kivinou" (nous attendons Ta délivrance), nous devons avoir à l'esprit à la fois une Délivrance collective et une Délivrance personnelle.

=> Afin d'obtenir la rédemption que l'on attend, nous devons s'assurer d'exprimer notre gratitude et dire des louanges à Hachem pour Sa bonté, pour les nombreuses "Délivrances" que nous avons chaque jour. (dans Modim, nous disons : "Pour Tes miracles qui nous arrivent chaque jour, et pour Tes merveilles et Tes bontés qui sont constantes").
Sinon à l'image de 'Hizkiyahou, en manquant de remercier et louer D., nous prenons le risque d'empêcher nos opportunités de Délivrances.

Shabbath est le moment où l'on peut rattraper les chansons de louanges que nous avons rater de dire pendant la semaine.
En effet, nous avons alors la tête sous l'eau, luttant pour obtenir notre parnassa, ... nous n'avons pas alors l'occasion de lever la tête et prendre conscience des bontés que Hachem nous a gratifiées.
A Shabbath nous devons prendre le temps de regarder en arrière et d'apprécier les bénédictions (petites et grandes) dont nous avons bénéficiées, et ce malgré les problèmes qu'on a pu rencontrer.
Shabbath est donc un moment spécial pour chanter de belles louanges à Hachem, et par ce mérite nous devenons alors méritants d'avoir des Délivrances personnelles dans toutes nos difficultés, et ainsi que la Délivrance finale pour tous les juifs et le monde entier.

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On peut rapporter que :
-> Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent à alors Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"
D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".
Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6 -> http://todahm.com/2020/03/23/13042-2 ]

-> Le Kolbo se basant sur le midrach que rapporte le Méam Loez ci-dessus, enseigne qu'à Shabbath les juifs sont pour tâche de chanter des louages à Hachem.
Shabbath est notre jour spécial, où nous assumons le rôle assigné aux anges le restant de la semaine, et nous chantons principalement des chants de louange.
Le Kolbo cite le verset : "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Du bout [littéralement. des ailes] de la terre nous entendons des cantiques - (כנף = knaf = une aile) - Yéchayahou 24,16).
Cela signifie qu'à Shabbath, les principaux chants de louages ne sont pas entendus depuis le Ciel, mais plutôt depuis la terre, où le peuple juif assure le rôle de "l'aile", qui est en charge de chanter les louanges d'Hachem.

-> "Tu as élevé aujourd'hui Hachem ... et Hachem t'a élevé à Son tour" (Ki Tavo 26,17-18)
Le Ohr Zaroua (2,4) explique le mot : "aujourd'hui" (ayom - הַיּוֹם) de ce verset, comme faisant référence au jour de Shabbath.
A Shabbath, nous "élevons" Hachem par le biais de nos beaux chants de louanges, et grâce à ce rôle que nous remplissons, Hachem nous "élève" à une dimension élevé bien au-dessus de celle des anges célestes.

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-> Selon Tossefot (Sanhédrin 37b), il est écrit : "chéch kénafaïm léé'had" (Yéchayahou 6,2) = les anges (qui sont des 'hayot kodech = des créatures saintes) ont 6 ailes, et ils chantent un chant chaque jour de la semaine avec une de leurs ailes. Lorsque Shabbath arrive, ils disent : "nous n'avons pas d'autre aile pour chanter devant Toi"
Hachem répond : "J'ai une autre aile, qui chantera devant Moi. "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Yéchayahou 24,16) = les chants seront entendus de l'aile qui est sur la terre."
Cela fait référence aux juifs, qui chantent à Hachem pendant Shabbath.

[ainsi, on ne peut pas appréhender la sainteté phénoménale des anges, mais cependant à Shabbath, nous prenons leur place pour chanter à Hachem. Et d'une certaine façon, comme nous avons le libre arbitre, notre chant a encore plus de valeur et est davantage apprécier par Hachem (regardez Mes enfants qui se réjouissent du Shabbath, qui Me chantent!).]

-> Le 'Hidouché haRim (rapporté par le Sfat Emet - Vayikra 5648) ajoute que chanter est appelé "aile" car avec le chant nous volons vers de très hauts niveaux [spirituels].

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