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3 Questions/Réponses – Paracha Ki Tétsé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Ki Tétsé :

1°/ "Un Ammonite ni un Moabite ne seront admis dans l'assemblée de Hachem ... parce qu'ils ne vous ont pas offert le pain et l'eau à votre passage, au sortir de l'Egypte" (Ki Tétsé 24,4)

Pourquoi les blâmer aussi sévèrement pour cela?
En effet, le peuple juif n'avait aucun besoin ni en eau, ni en nourriture, puisqu'il recevait suffisamment de manne et d'eau.

-> Rabbénou Bé'hayé explique que certes les juifs ne manquaient de rien, mais cependant l'attitude correcte est de saluer les voyageurs et de leur offrir quelque chose à manger ou à boire.
Ammon et Moav ont été puni pour avoir négligés de faire cela.

De même, le Zohar dit que ces nations auraient dû venir saluer le peuple juif, ce qui aurait été considéré comme si elles avaient donné du pain et de l'eau.

-> Le Panéa'h Raza (Dévarim 2,28) est d'avis que la manne tombait uniquement lorsque le peuple juif était isolé dans le désert.
Lorsqu'il passait dans une région habitée, la manne cessait temporairement de tomber, obligeant alors à acheter de la nourriture aux résidents locaux.

=> Ammon et Moav ont été puni pour leur manque total d'hospitalité, alors que les juifs en avaient besoin.

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-> Amon et Moav sont les enfants de Loth, et ils ont donc bénéficiaient de la bonté de Avraham, qui a sauvé leur père et leur mère de la captivité (où ils seraient sûrement morts). C'est également Avraham qui a sauvé leurs parents au moment de la destruction de Sodom.

En conséquence, Amon et Moav ont une obligation d'exprimer de la reconnaissance au peuple juif (descendants de Avraham), en les traitant avec gentillesse.
Au lieu d'agir ainsi, ils ont témoigné plein de méchanceté.

La nation de Moav a embauché Bil'am afin de maudire le peuple juif ; et la nation de Amon n'a pas accueilli les juifs avec du pain et de l'eau au moment de leur périple dans le désert.
[le Ramban]

=> Ils ont été puni pour leur manque total de reconnaissance.

-> Le Ohel Yaakov fait remarquer qu'ils auraient pu prétendre manquer d'argent pour venir en aide à tout le peuple d'Israël.
Cependant, en embauchant Bil'am à prix d'or pour maudire le peuple, cela a prouvé qu'ils sont de façon inhérente cruels et mauvais.

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+ "Un Amoni et un Moavi n’intégrera pas l’assemblée d’Hachem ... Ils ne t’ont pas devancé par du pain et de l’eau" (Ki Tétsé 23,4-5)

Pourquoi leur reprocher de ne pas t’avoir devancé par de la nourriture? Cela suffit déjà de signaler qu’ils ne t’ont pas donné du pain?

Le Kédouchat Lévi donne la réponse suivante :
En réalité, le monde a été créé pour que le peuple juif y accomplisse la Torah. Ainsi, tous les bienfaits qui viennent au monde, descendent avant tout pour le peuple d’Israël, et ensuite, ils sont distribués au reste du monde.

L’erreur de Amon et Moav, c’est qu’ils n’ont pas compris cette préséance d’Israël.
Ainsi, en ne leur donnant pas du pain et de l’eau, ils n’ont pas exprimé leur gratitude vis à vis d’Israël, alors que tout ce que reçoit l’humanité vient à l’origine grâce à eux.

"Ils ne t’ont pas devancé" = c’est-à-dire qu’ils ne t’ont pas placé avant le reste, en premier. Ils n’ont pas compris que toute la bénédiction du monde vient tout d’abord et avant tout pour le peuple juif. Et cela a entraîné qu’ils ne t’ont pas donné du pain et de l’eau, pour te montrer leur reconnaissance.

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+ "Parce qu'ils ne t'ont pas devancé avec du pain et de l'eau ... et qu'ils ont payé Bil'am ... pour te maudire" (Ki Tétsé 23,5)

=> Quel est le lien entre ces 2 raisons pour lesquelles un Moavi ne peut pas épouser une juive, même s'il se convertie ?

En réalité, le fait de ne pas avoir servi du pain et de l'eau aux juifs n'est pas uniquement un manque de générosité.
Tout le monde était au courant des miracles qu'Hachem réalisa pour le peuple d'Israël depuis la période de la sortie d'Egypte. Par rapport à ce privilège d'Israël, Moav aurait dû les honorer en leur servant du pain et de l'eau, en signe de reconnaissance par rapport aux miracles d'Hachem.

Cependant, on pourrait rétorquer que peut-être que les Moavim ne croyaient pas aux miracles. Pour eux, tout ce qui arriva aux juifs pouvaient s'expliquer naturellement, comme le prétendent certains renégats, D. préserve. Mais alors, pourquoi ont-ils payé les services de Bil'am pour maudire Israël et ainsi exterminer ce peuple? Mais pourtant, il n'est pas du tout rationnel qu'un homme extermine tout un peuple juste par une simple parole!
Ainsi, s'ils ne croient pas aux miracles d'Hachem et à la dimension surnaturelle, pourquoi demandent-ils à Bil'am de maudire Israël pour l'exterminer?
C'est que leur haine pour le peuple juif les poussa à se comporter de façon incohérente, et c'est cela qui leur a valu leur punition.
[rabbi Yaakov Yossef de Vilna]

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-> "L'Ammonite et le Moabite ne viendront pas dans l'assemblée d'Hachem, même la dixième génération ne viendra pas dans l'assemblée d'Hachem, à perpétuité. Car ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau sur le chemin à votre sortie d'Egypte et parce qu'ils ont soudoyé contre vous Bilaam, fils de Béor."

=> A priori il faut comprendre : pourquoi les égyptiens qui pourtant nous ont asservis si durement ne sont concernés par cette défense que jusqu'à deux générations (les descendants d'un Egyptien qui s'est converti peuvent après deux générations se marier avec une juive) alors que les Ammonites et les Moabites sont exclus de la communauté juive à tout jamais?

-> Le Séfer Ha'hinoukh (mitsva 561) écrit :
"Un des raisons de cette mitsva, est explicitement mentionnée dans le verset : "Car ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau". De cette manière, la Torah tient à nous faire connaître la grandeur de la bienfaisance et le mépris de la bassesse et le l'avarice. C'est pourquoi elle nous ordonne d'entretenir notre haine pour ces deux nations qui se sont rendues misérables au point de ne pas avoir eu l'humanité la plus évidente d'offrir du pain et de l'eau à un peuple aussi nombreux qui traversait les frontières de leur pays, fatigué et diminué par ce long périple. De plus, ils soudoyèrent Bil'am, fils de Béor afin qu'il maudisse ce peuple. Certes, les égyptiens nous asservirent cruellement pendant longtemps. Malgré tout, la mitsva de nous éloigner d’eux n’a cours que jusqu'à la troisième génération.
La Torah veut nous enseigner de la sorte qu'il est moins grave de commettre plusieurs transgressions que de faire preuve d’une bassesse aussi misérable en faisant fi de se comporter de cette manière au grand jour, au vu et au su de tous les peuples. Car en agissant de la sorte, ils (les Ammonites et les Moabites) montrèrent leur méchanceté et la perversion extrême de leur caractère sans qu'il n'existe aucun espoir de l'améliorer.
Un tel homme est par conséquent indigne de se mêler au peuple Saint et Béni".

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-> Petit complément :

Nos Sages (Sanhédrin 103b) s'interroge : Pourquoi Mi'ha, qui a érigé une idole que de nombres personnes vénérées (cf. Séfer Shoftim chap.17-18), ne fait pas partie des individus qui ont perdu leur part dans le monde à venir à cause de leur idolâtrie et autres mauvaises actions.

Nos Sages répondent : c'est parce qu'il a toujours fourni de la nourriture aux voyageurs à chaque fois qu'ils en avaient besoin.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) dit que par le mérite d'avoir sauvé des personnes en leur donnant à manger, il a également été sauvé.

Nos Sages continue en rapportant que la fumée des offrandes de Mi'ha se mélangaient avec la fumée des sacrifices du Michkan de Chilo.
Lorsque cela se produisait, les anges furieux de ce 'hilloul Hachem, voulaient tuer Mi'ha (selon Rachi), ou bien, ils voulaient repousser la fumée des korbanot du Michkan pour éviter tout mélange (selon le Maharcha).

Hachem leur a dit : "Laissez-le tranquille, c'est un homme qui a toujours de la nourriture disponible pour les voyageurs!"

=> On voit de là l'énorme mérite de pouvoir donner à manger à ceux qui en ont besoin.

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2°/ La michna dans le traité Guittin (90a) discute d'à partir de quand un homme peut divorcer de sa femme.

["Si elle ne trouve pas grâce à ses yeux car il aura trouvé chez elle quelque chose d'immoral, qu'il lui écrira un acte de divorce" (Ki Tétsé 24,1)]

Beit Chammaï est d'avis qu'il ne peut le faire que si elle a commis un acte indécent, tandis que Beit Hillel dit qu'il peut divorcer même si elle a seulement brûlé sa nourriture.
Rabbi Akiva énonce qu'il peut le faire à partir du moment où il trouve une autre femme plus attractive

=> Comment Beit Hillel et Rabbi Akiva peuvent, en apparence, autant mépriser la dignité des femmes juives et la sainteté du mariage, en permettant de s'en "débarrasser" pour des raisons aussi futiles et superficielles ?

-> Rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld (Hokhmat 'Haïm) explique que si le mari est aussi mesquin pour s'énerver sur un repas brûlé, au point de vouloir divorcer avec elle, alors nos Sages lui permettent de le faire afin de sauver la femme d'un tel mari.

-> Rav 'Haïm Sitruk rapporte les propos de nos Sages :
"Si un homme est capable de trouver une femme plus belle que la sienne, c'est qu’il n’a jamais vraiment aimé la première.
N’est-ce pas magnifique?

Autrement dit, lorsque je me marie, la problématique n'est pas de prendre la plus belle du monde, mais que, dès lors que je l'ai choisie, la plus belle, c'est elle! "

[pour nos Sages, un couple doit toujours s'alimenter en se focalisant sur le positif de l'autre, au point où l'on est certain d'être avec la meilleure personne au monde (Hachem a même donné son accord sur cela en permettant notre mariage!).

Chaque regard sur les qualités et le positif permet de construire une muraille de protection toujours plus solide contre d'éventuelles comparaisons à l'extérieur du couple.

Comment alors autrui peut-il être plus attractif (c'est la/le meilleur(e))? Comment un plat trop cuit peut-il faire oublier la chance que j'ai d'être avec elle/lui (surtout qu'elle/il a fait l'effort de me préparer à manger!)? ]

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 572) enseigne que lorsqu'un homme aime sa femme, aucune autre femme au monde ne semble attirante à ses yeux, et il n'en a aucune envie de fauter.

[pour cela par exemple, on essaiera autant que possible d'apprécier les qualités de notre épouse, tout ce qu'elle apporte à notre vie, ... En effet, en ne prenant pas cela pour acquis, nous pouvons développer son importance, notre estime d'elle à nos yeux, et ainsi réduire à néant toute autre femme (puisque ne lui arrivant pas à la cheville!), et tout moment de friction (comment puis-je m'emporter contre elle, alors qu'elle fait tellement pour moi, qu'elle m'apporte tellement dans ma vie, qu'elle a de si belles qualités, ...)]

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3°/ Concernant Amalek, il est écrit : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19).

Concernant la génération du Déluge, il est écrit : "Je vais effacer l'homme que J'ai créé de la surface de la terre" (Béréchit 6,7).

=> Quelle est la différence entre ces 2 expressions : "de dessous le Ciel" et "de la surface de la terre"?

-> Rav 'Haïm Kanievsky (Taima dékra - Béchala'h) cite Rachi (Chmouël I 15,3), qui écrit que les Amalecites étaient très compétents dans les domaines de la magie et de la sorcellerie.

Concernant les pouvoirs des magiciens/sorciers, Rachi (Matot 31,6) commente par exemple : "Bil'am était avec eux et il faisait planer, par des sortilèges, les rois de Midiyan au-dessus d'eux et lui même planait avec eux."

La Torah nous ordonne de tuer tout être vivant appartenant à Amalek : "de dessous le Ciel", c'est-à-dire même ceux qui voleraient alors dans les airs.

Il n'y avait pas besoin d'une telle précision en ce qui concerne la génération du Déluge.
En effet, la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu'ils sont en contact avec l'eau (l'eau empêchant tout effet de la sorcellerie).
Ainsi, en raison du Déluge, ils leur étaient impossible de voler dans les airs, d'où l'utilisation du : "de la surface de la terre".

-> La Mékhilta dit que : "de dessous le Ciel" fait allusion à Haman, un descendant de Amalek, qui a été pendu sur une potence dans les airs.

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