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c’est par notre foi que l’on amènera le machia’h!

+ La guémara (Béra'hot 60b) nous rapporte le récit suivant de Rabbi Akiva, qui était l'un des élèves de Na'houm Ich Gamzou :

Rabbi Akiva, lors d'un voyage, s'arrêta un soir dans une ville pour se reposer. Mais dans cette ville, personne ne voulu le recevoir. Alors il s'éloigna en se disant "Gam zou létova"(ceci aussi est pour le bien) et il alla dormir dans les bois, avec son âne qui lui servait à voyager, son coq qui le réveillait, et sa bougie pour s'éclairer.

La nuit venue, le vent souffla et éteignit la bougie, le laissant dans le noir...
Rabbi Akiva se dit encore "Gam zou létova".

Puis un chat surgit et tua le coq...
Rabbi Akiva se dit encore "Gam zou létova".

Puis un lion vint tuer l'âne...
Rabbi Akiva se dit encore "Gam zou létova".

Le lendemain, il apprit que des bandits avaient pénétré en ville et avaient capturé des otages. Il en fut donc épargné. Les bandits passèrent près de lui dans les bois mais ne le virent pas puisque sa bougie était éteinte, et ne l'entendirent pas puisqu'il n'avait plus de coq ni d'âne.
C'est ainsi que Rabbi Akiva fut sauvé !

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) enseigne à ce sujet :
Rabbi Akiva avait un coq, un âne et une bougie. Comment a-t-il pu allumer la bougie?

Il avait sûrement un briquet. Un briquet de l'ancien temps : deux silex et une touffe de lin pour s'enflammer au contact des étincelles.
=> Mais alors, s'il avait un moyen d'allumer la bougie, pourquoi ne l'a-t-il pas rallumé lorsqu'elle s'est éteinte?

Le Ben Ich 'Haï répond : lorsqu'un enfant va dormir, il veut parfois lire encore un peu et laisse la lumière allumée. Le père vient et éteint la lumière pour que son fils dorme. Si l'enfant sait que son père veut son bien, il ne rallume pas.

Rabbi Akiva était doté d'une émouna si vive et d'une conviction si forte qu' "Hachem est mon berger, je ne manquerai de rien ... Il me conduit au bord d'eaux paisibles", tant et si bien que "Dussè-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu serais avec moi".

La bougie ne s'est pas éteinte par hasard. Il y a une intention, et si Hachem l'a éteinte, je sais qu'elle doit être éteinte pour mon bien, alors qui suis-je pour essayer de la rallumer?

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 4, Kala 4) enseigne :
Suite aux événements, Rabbi Akiva dot "tout ce que le ciel fait est pour le bien". Car si les maraudeurs avaient vu la lumière ou entendu l'âne ou le coq, ils auraient trouvé Rabbi Akiva et l'auraient pris en captivité.

=> Mais si D. voulait sauver Rabbi Akiva, il aurait pu le faire d'une autre manière. Pourquoi lui a-t-il fait subir la perte de son âne et de son coq?

La réponse est que D. voulait montrer qu'une personne ne doit jamais conclure que toute souffrance qui lui arrive est une malchance. Au contraire, il devrait penser que tout est pour le mieux/bien et que cette souffrance l'a sauvé de problèmes plus graves.
Le problème est que les gens ne sont pas toujours conscients des miracles que D. fait pour eux. Le miracle de Rabbi Akiva, qui est bien connu, nous enseigne que toutes nos souffrances sont pour notre bien, même si nous n'en voyons pas le miracle.

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-> Une personne doit toujours avoir l'habitude de dire : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien." [guémara Béra'hot 60b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La guémara dit "toujours" pour inclure non seulement les événements qui sortent de l'ordinaire, mais aussi les événements ordinaires et naturels. Nous ne devons pas attribuer ces événements à la nature, car tout est le résultat de la Providence divine.

La guémara dit également "avoir l'habitude de" (raguil), qui est utilisé pour faire référence à des événements qui se produisent au moins 3 fois. Même si une personne subit des pertes répétées, comme dans le cas de Rabbi Akiva (sa bougie s'est éteinte, son coq et son âne ont été tués), elle devra toujours dire : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien".

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-> Rabbi Yo'hanan se levait devant des personnes âgées, même non-juives, et disait : "Ils ont certainement été témoins de miracles et de prodiges, il est donc évident qu'ils sont convaincus de l'existence de la Providence". [guémara Kiddouchin 33a]

En effet, ils ont mérité de voir l'enchaînement des événements jusqu'au bout, et de comprendre que toutes les étapes avaient mené au bien.

[selon la guémara (Kidouchin 32b) : "On désigne "zaken" (זקן) celui qui a acquis de la sagesse" (zé kana 'hokhma).
Ainsi, en se levant devant une personne âgée, on honore le fait qu'elles internalisent davantage que nous une sagesse inestimable : être persuadé qu'avec le temps passant, derrière toute chose il y a Hachem pour notre bien ultime!]

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-> Lorsque viendra la guéoula finale, il nous sera facile de discerner que tous les chemins d'Hachem étaient dirigés pour le bien, et effectivement : "Quand Hachem ramènera les captifs de Sion ... Notre bouche s'emplira de chants joyeux et notre langue d'accents d'allégresse" (Téhilim 126,1-2).

Le rav Pozen dit que notre devoir ne peut attendre la Délivrance. Jusqu'à ce qu'elle arrive, nous devons croire, même sans le voir, [que derrière toute chose en apparence bonne et mauvaise] : "c'est Moi Hachem", et que tous Ses actes et chemins sont dirigés vers un but bon.

-> "Souvenez-vous … ce sur quoi vous pleurez aujourd’hui, vous en rirez demain."
[le Gaon de Vilna - lettre adressée à sa famille]

-> Le Yalkout Chimoni (Ekha 997) affirme que la délivrance future se produira en récompense de notre émouna.

=> c'est par notre foi que l'on amènera le Machia'h.
Mais, de quel genre de émouna, s'agit-il?

1°/ la certitude que Hachem dirige tout, que rien ne se produit au hasard [selon le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim véAggadata)].
=> D. contrôle pleinement notre existence, et personne d'autre n'a de pouvoir sur nous.

2°/ le fait d'accepter la façon dont nous traite Hachem avec amour et sans se plaindre [selon le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach)]
=> D. ne veut que le meilleur pour nous, Il nous aide toujours et agit uniquement dans notre intérêt.

[lorsqu'on a une telle émouna, on amène une Délivrance collective pour le peuple juif, mais également une Délivrance personnelle où Hachem nous délivre de nos difficultés.
Notre émouna est la clé de notre Délivrance! ]

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b'h, également : http://todahm.com/2018/08/08/6799-2

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-> Le rav Sternbuch écrit : "A la fin de l'exil, l'obscurité s'épaissira, les malheurs se multiplieront, et nous nous rendrons compte que nous ne pouvons compter sur l'aide de personne, si ce n'est sur Hachem.
Cette prise de conscience sera la garantie de notre Délivrance."

Le rav Sternbuch rapporte ensuite la michna (fin de Sotah 9,15), qui énumère les événements qui se dérouleront avant la venue de machia'h. Parmi ceux-ci, la question se pose : "Sur qui devons-nous compter? Sur notre Père qui est dans le Ciel".
Cette prise de conscience fait donc partie du processus de la Délivrance.
En cas de détresse, nous trouvons refuge en Hachem et c'est de cet espoir, placé uniquement en Lui, que viendra la guéoula.

[cela est valable pour la Délivrance collective, et également pour nos Délivrances personnelles des difficultés de notre vie. ]

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-> [Hachem dit à Yaakov: ] "Ta descendance sera comme la poussière de la terre ; et tu déborderas, à l’ouest et à l’est, au nord et au sud ; et toutes les familles de la terre seront bénies par toi et par ta prospérité." (Vayétsé, 28,13-14)

-> Lorsque Yaakov se met en route et quitte la terre d’Israël pour l’exil, long et démoralisant, Hachem lui apparaît et le rassure quant à l’avenir de ses descendants. Cette promesse, prise au sens simple, signifie que le peuple juif sera aussi nombreux que la poussière de la terre, et s’étendra donc sur tout le pays d’Israël.
Le "problème" de cette interprétation est la comparaison du peuple juif à la poussière que l’on piétine et qui n’est donc pas la substance la plus respectable et respectée.
=> Si la Torah veut faire allusion à la grandeur future que connaîtra le peuple juif, pourquoi ne pas employer une métaphore plus positive (les étoiles par exemple, comme ce fut le cas lors de la promesse d’Hachem à Avraham)?

Le Sforno explique que la Torah utilisa délibérément le terme "poussière", pour évoquer l’époque où le peuple juif atteindra le niveau le plus bas aux yeux des autres nations ; alors, seulement, le peuple juif "débordera" sur la terre d’Israël.

Il ajoute que la Délivrance Finale n’aura lieu que lorsque les Juifs seront perçus comme des "moins que rien" par les non-juifs.
Cette idée est exprimée dans la guemara (Sanhédrin 98a) qui affirme : "Si tu vois une génération où les souffrances débordent comme une rivière, alors garde espoir, comme dit le prophète Isaïe : "Quand cela deviendra comme un fleuve étroit… Le Rédempteur viendra à Tsion" (Yéchayahou chap.59)".
La guémara nous apprend que le Machia’h ne viendra qu’à la suite de terribles épreuves, quand les choses ne pourront plus empirer.

[ainsi plutôt que de désespérer de notre dure situation, on doit au contraire se réjouir que c'est le signe de notre Délivrance imminente! ]

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-> "Machia'h ne viendra que dans une génération où tout le monde sera fautif ou dans une génération où tout le monde sera méritant" (guémara Sanhédrin 98a)

=> Quelle force se trouve donc dans une génération où tout le monde est fautif jusqu'à pouvoir dire que cela rapproche le dévoilement du machia'h, plus qu'une génération où bons et mauvais cohabitent?

-> Le rav Eliyahou Dessler répond que tant qu'il y a un mélange de bien et de mal, l'homme se sert du bien pour cacher le mal, et il a l'impression d'être un tsadik.

Le Maharal surnomme une telle situation : "la ruse du serpent", l'homme est loin de la téchouva et loin d'une quelconque préparation à la délivrance.

Par contre, dans une génération qui mérite une punition, l'homme ressent qu'il est rattaché au matériel et qu'il ne possède pas l'ombre d'une spiritualité. De ce fait il en peut user d'aucun mérite pour se mentir lui-même et se voir comme un tsadik, avec ruse et illusions.
On considère alors qu'il est proche de la téchouva car il prend conscience que s'il n'est pas délivré par Hachem, il est totalement perdu. Il ne lui reste qu'à placer sa confiance en son Créateur. Cette prise de conscience est la préparation nécessaire à la venue du machia'h.
["Sur qui devons-nous compter? [Uniquement] Sur notre Père qui est dans le Ciel"]

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32b) disent : "Si un homme prie et n'a pas été exaucé, il doit prier à nouveau, comme il est dit : "Espère en Hachem, renforce-toi et encourage ton cœur, puis espère en Hachem" (kavé el Hachem ...)."
Rachi explique : espère, renforce-toi et ne désespère pas, puis espère à nouveau.

Si un homme prie et n'est pas exaucé, c'est parce qu'il lui manque le "kavé el Hachem" = l'espoir complet et total en Hachem. Il ne s'en est pas remis entièrement et uniquement à Hachem.

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[cela illumine le récit de Rabbi Akiva. En effet, lorsqu'il y a de l'obscurité, des galères, dans notre vie, plutôt que de s'en remettre à un aide extérieure naturelle en essayant de rallumer la lumière, nous devons se rappeler de qui nous a éteint la lumière. [c'est notre papa Hachem!]
Plutôt que d'espérer qu'autre chose nous sauvera, on doit accepter de mettre nos espérances à 100% qu'en Hachem ("Gam zou létova"), et alors nous serons sûrement sauvés! ]

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-> Le 'Hazon Ich avait l'habitude de dire que la délivrance (personnelle et/ou collective) d'Hachem vient au moment où l'homme ne voit plus de possibilité de s'en sortir selon les lois de la nature.
[rabbi Avraham haLévi Horovitz - préface de son Dvar Halakha]

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