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"L’un fut nommé Guerchom ... l’un fut nommé Eliézer" (Yitro 18,3-4)

=> A priori, cette syntaxe est inhabituelle, il aurait été plus correct d’écrire : "le deuxième fut nommé Eliézer", comme dans le verset : "Tu offriras un mouton le matin et le deuxième vers le soir" (Pin'has 28,4)

-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que la Torah a ici intentionnellement modifié la formulation pour nous enseigner que les enfants ne sont pas comme des moutons, mais chacun d’entre eux est unique et non un numéro parmi les autres.
Il ne peut donc pas être dénommé premier, deuxième, troisième, ...
Car il est toujours le premier et le dernier dans le monde qui est le sien, possédant une mission et une valeur particulière.

-> Cette idée est également suggérée dans la Haggada de Pessa’h qui enseigne : "La Torah parle de 4 fils : un qui est sage (é'had 'hakham), un qui est racha (é'had racha), un qui est tam (é'had tam), un qui ne sait pas poser de question."
Là encore, l’auteur de la Haggada ne s’est pas contenté de dire en résumé : "un sage, un racha, un tam, et un ne sachant pas poser de question", afin de nous faire prendre conscience que chaque enfant est un monde en soi qui exige une éducation adaptée à son caractère.

-> Si une personne n'a qu'un seul enfant, combien d'efforts, de prières et de dévouement seront investis dans cet enfant.
C'est ce même montant d'énergie qui doit être investi pour chaque enfant si on en a plusieurs. En effet, chacun doit être à nos yeux comme unique.

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-> On trouve cette qualité chez Moché qui fut pris de compassion pour une brebis qui s’était enfuie de son troupeau.
Nos Sages (midrach Chémot Rabba 2,2) enseignent qu’il se mit à sa recherche et la prit en pitié, et grâce à cela il mérita d’être le guide du peuple juif.

Le rabbi Avraham de Strikov explique que c’est uniquement parce qu’il comprit que chaque brebis avait une importance particulière que Moché fut en mesure d’être le guide de son peuple.
[il ne s'est pas dit par exemple : ça va ce n'est qu'une brebis parmi tellement d'autres, pourquoi se prendre tant la tête à la retrouver!]

Car en matière d’éducation, on ne peut se contenter de considérer chaque enfant comme l’élément d’un ensemble. Mais au contraire, il est nécessaire de voir en chacun un monde en soi dans lequel un parent doit savoir pénétrer pour, à partir de là, lui montrer la voie à suivre.

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-> "Habitue ton enfant selon son chemin" (al pi darko - Michlé 22,6)

Le rav Elimélé'h Biderman compare cela à quelqu'un qui a 100 clés, mais une seule ouvre le verrou de la porte.

Il en est de même dans l'éducation des enfants.
Si nous avons essayé différentes approches, et que nous n'avons pas réussi à ouvrir le cœur de l'enfant, alors c'est que nous n'avons pas trouvé la bonne clé.
Il ne faut jamais abandonner (en nous confiant un enfant, Hachem nous confie également la bonne capacité de l'éduquer).
Il faut penser à la nature de l'enfant, et rechercher la clé qui va fonctionner pour lui.

Parfois, il faut persévérer dans une même approche éducative, encore et encore, et alors nous allons réussir.
Cela ressemble à une clé que nous devons insister, légèrement forcer, pour qu'elle ouvre la porte.

Nous devons trouver la bonne clé pour chacun de nos enfants.
Pour l'un on peut la trouver très rapidement, et pour un autre ça peut prendre longtemps. Mais chaque enfant doit être unique! Chaque enfant doit être le meilleur à nos yeux!

Et lorsqu'un parent donne beaucoup de valeur à un enfant, l'enfant le ressent, et cela va l'aider à se donner de la valeur en lui-même et à atteindre le meilleur de son potentiel.

[un parent impatient, qui abandonne trop vite (c'est pas comme je veux!), va essayer d'ouvrir la porte avec une hache plutôt que de persévérer à trouver la bonne clé.
La porte est peut-être ouverte en apparence, mais elle est surtout détruite, et alors elle est grande ouverte pour recevoir toute mauvaise influence. En effet, si les parents ne proposent pas une atmosphère agréable à ses enfants (joie, mots d'encouragement, de valorisation, ...), ils vont être tentés de voir ailleurs, que D. nous en préserve.]

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-> "Habitue ton enfant selon son chemin"

Le Gaon de Vilna dit que si nous éloignons un enfant de sa nature, alors maintenant il nous écoutera car il a peur de nous, mais plus tard lorsqu'il ne sera plus sous notre surveillance, alors il quittera ce chemin, car il est impossible de changer sa nature profonde.

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b'h, également : http://todahm.com/2015/10/24/3811-2

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