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+ Il est écrit (Vayéra 18,6) : "de farine", puis il est écrit : "de pur froment".

Rabbi Its'hak déduit (de cette contradiction) que la femme a l'"oeil étroit" envers les invités, plus que l'homme ...
"Les anges lui dirent : Où est Sarah ta femme? Avraham répondit : Elle est évidemment dans la tente" (Vayéra 18,9).
Ce verset veut nous faire savoir combien Sarah (notre Matriarche) était une femme pudique et discrète.
Rav Yéhouda a dit au nom de Rav, ou selon d'autres, c'est rabbi Its'hak qui a dit : Les Anges savaient très bien que notre mère Sarah était dans sa tente, mais (ils ont posé la question) afin de la rendre encore plus chère aux yeux de son époux.
Rabbi Yossi fils de Rabbi 'Hanina a dit que c'était pour envoyer à Sarah la coupe (de vin) qui avait accompagné la bénédiction (après le repas).
[guémara Baba Métsia 87a]

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-> Avraham aurait demandé à Sarah de prendre 3 Séa de farine ordinaire, car il savait que la nature des femmes est de se conduire généralement envers les invités avec un "œil étroit".
Avraham préférait que Sarah pétrisse de la farine ordinaire en quantité suffisante pour rassasier ses visiteurs plutôt qu'elle pétrisse du pur froment en petite quantité qui ne rassasierait pas ses visiteurs.
Mais Sarah comprit que le pétrissage de la farine ordinaire n'était pas la volonté de son époux, et finalement elle a pétri 3 Séa de pur froment.
C'est le fait qu'Avraham ait demandé à son épouse de pétrir de la farine et non pur froment qui est la preuve de "œil étroit" de la femme par rapport aux invités.
[Ktav Sofer]

-> Le Maharcha explique ainsi :
Sarah a amené de la farine ordinaire (kéma'h) à la place du pur froment (solet) qu'aurait souhaité Avraham, connu pour sa générosité et son œil bienveillant du fait que dans le verset (Vayéra 18,7), Avraham parle peu ("J'irai prendre un morceau de pain") et fait beaucoup ("Il courut prendre 3 veaux").
On en déduit que Sarah avait "l'œil étroit" envers les invités.

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-> Selon Rabbénou Efraïm, les lettres finales des 3 mots de l'expression : chloch séïm kéma'h (3 séa de farine - שְׁלֹשׁ סְאִים קֶמַח) forment : saméa'h (joyeux - שמח)
Il y a ici une allusion au fait qu'Avraham a voulu effectuer cette mitsva d'hospitalité malgré les difficultés pour lui ce jour-là, avec joie, selon le verset : "Servez Hachem avec joie" (ivdou ét Hachem béSim'ha - Téhilim 100).

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=> Pourquoi les Anges ont-ils demandé : "Où est Sarah?", et comment expliquer la réponse d'Avraham?

-> Le Divré David enseigne :
Le but des Anges, en demandant à Avraham où se trouvait Sarah, qui était absente au repas, était de souligner sa pudeur afin de la rendre plus chère dans le cœur de son époux.
Avraham, étonné par leur question, a répondu : "hiné baOhel" (elle est dans sa tente, évidemment), car je sais que mon épouse est discrète et réservée.

-> Le Pardess Yossef écrit :
lorsque les Anges ont constaté la générosité d'Avraham, qui les a reçus avec largesse et d'un œil bienveillant, ils ont été étonnés : du fait qu'une femme a "l'œil étroit" avec les invités, comment l'épouse d'Avraham ne l'a-t-elle pas empêché de les servir copieusement?
Ils ont donc pensé qu'elle était absente à ce moment, ce qui a suscité leur question : "Où est Sarah ton épouse?"
Avraham, qui avait compris le sens de leur question, répondit : "Elle est dans la tente", c'est-à-dire Sarah n'est pas comme la plupart des autres femmes qui ferment leur main à la tsédaka et à l'hospitalité, car elle sait que ce monde-ci est provisoire, comme un Ohel (tente) qui est une demeure provisoire.

-> Nos A'haronim commentent :
Les 3 Anges avaient souvent entendu dans le Ciel des compliments sur la grandeur d'Avraham.
Quand ils descendirent sur terre pour lui rendre visite, ils virent un homme simple et discret, peu enclin à publier ses bonnes actions.
C'est pourquoi ils lui ont demandé : "Où est Sarah ton épouse?", afin de la rencontrer, espérant qu'elle soit plus bavarde et les informe des bonnes actions de son époux et de sa grandeur.
Avraham leur répondit : "Elle est dans sa tente", c'est-à-dire selon Rachi : elle est discrète et réservée, donc ne comptez pas sur elle pour vous raconter mes bonnes actions.

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=> Était-il nécessaire que les Anges cherchent à rapprocher Avraham de Sarah, alors qu'il s'agissait d'un couple uni?

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 10) enseigne :
Selon rabbi Its'hak, les 3 Anges savaient que Sarah était dans sa tente en raison de son caractère pudique et discret.
Leur demande à Avraham : "Où est Sarah?" avait pour seul but de souligner à Avraham la pudeur de Sarah, afin de la rendre plus chère à ses yeux.
Ainsi, les Anges ont tenu, au nom de la recherche du Shalom (paix), à rapprocher encore davantage Avraham et Sarah en vantant la discrétion de Sarah.
Pourtant, Avraham et Sarah formaient un couple uni et soudé, et avaient un âge avancé et un niveau angélique.
Cette enseignement de la guémara veut donc nous apprendre qu'il n'y a pas de limite dans la recherche du Shalom dans un couple, même uni.

De plus, lorsque Sarah, sceptique, réagit ainsi à la nouvelle d'un futur enfantement : "Et (pourtant) mon mari est un vieillard" (Vayéra 18,12), Hachem rapporta différemment à Avraham les propos de Sarah : "Vais-je vraiment enfanter, alors que je suis si vieille" (Vayéra 18,13), même si Avraham s'était lui-même posé auparavant la question : "Quoi! Un (vieillard) centenaire engendrerait-il encore?" (Lé'h Lé'ha 17,17).

Pourquoi Hachem a-t-il modifié les propos de Sarah?
C'est parce que si Avraham avait pris connaissance de l'affirmation de Sarah : "Et mon mari est un vieillard!", il aurait pu être un tant soit peu froissé et cela aurait légèrement troublé le Shalom de ce couple, pourtant soudé.
Hachem veut nous enseigner l'importance d'éviter la moindre division et l'importance du Shalom dans un couple même uni.

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-> "Ils lui dirent : "Où est Sarah ta femme"? Il[Avraham] dit : "Elle est dans la tente"." (Vayéra 18,9)

-> Rachi rapporte la guémara (Baba Métsia 87a) affirmant que les anges savaient très bien où était Sarah, mais c’était pour mettre sa décence en valeur et pour la rendre encore plus chère aux yeux de son mari.

-> Le rav Shlomo Wolbe pose une question sur cet épisode. Quand on discourt devant de jeunes mariés, lors de leurs Chéva Bérakhot (repas de fête durant la semaine qui suit leur mariage), il est normal de chanter les louanges du ’Hatan et de décrire longuement les qualités de la Kalla. Ceci, pour cimenter les liens du nouveau couple. Mais Avraham et Sarah avaient respectivement 100 et 90 ans à cette époque.
On ne sait pas exactement à quel âge ils se sont mariés, mais cela faisait certainement plusieurs décennies. Après une telle période de vie commune, si la femme n’est pas appréciée par son mari, un tel compliment n’aidera pas à rétablir l’harmonie ...
=> Ainsi quel but y avait-il à rendre Sarah encore plus chère aux yeux de son mari en soulignant sa pudeur? De plus, Avraham était un grand tsadik, le pilier du monde. On n’exalte généralement pas son côté romantique. Comment comprendre l’intention des anges : à savoir de rendre Sarah chère à ses yeux?

D’après le rav Wolbe, ce passage nous enseigne que le fait de "rendre l’un des conjoints plus cher aux yeux de l’autre" est nécessaire durant toute la vie commune des époux.
Cette guémara nous enseigne que l’on peut être marié depuis 30, 50, 60 ans ou plus, avoir souvent été chéri par son conjoint, les liens des mariés doivent tout de même constamment être renforcés, intensifiés. Il est donc essentiel que les conjoints se chérissent toujours davantage.
En l’occurrence, ce sont les anges qui entrainèrent ce renforcement des liens entre Avraham et Sarah, mais nous déduisons de ces versets qu’il incombe au mari et à la femme de toujours s’efforcer de voir l’autre de manière positive, de lui vouer toujours plus de respect et de s’en soucier toujours plus.

-> L’histoire suivante sert de parfait exemple quant à l’attitude à avoir envers son conjoint.
Rav David Hirschovitz était un fervent disciple du célèbre roch Yéchiva de Mir, le rav ’Haïm Chmoulevitz. Lors d’un voyage en Erets Israël, il lui rendit visite et le rav Chmoulevitz l’invita à déjeuner chez lui. Lors du repas, l’attitude du Rav Chmoulevitz troubla son élève, car elle ne semblait pas adaptée au statut du rav.
Dès qu’il entra chez lui, ce dernier demanda à sa femme ce qu’elle comptait leur servir à manger. Puis, il s’attabla et mangea tout son plat, ne laissant aucun reste. Son assiette était redevenue toute propre. Il demanda à sa femme ce qu’elle avait mis comme épice pour que le repas soit si bon. Quand celle-ci lui répondit, il demanda à être resservi et il termina à nouveau son assiette. "Vraiment délicieux!"

Rav Hirschovitz n’en croyait pas ses yeux! Une fois la rabbanite sortie de la pièce, il demanda à son rav : "Que se passe-t-il? À Mir, vous n’étiez concentré que sur votre étude ; c’était votre seule occupation, jour et nuit, au point qu’il fallait parfois vous rappeler de manger! Et quand vous finissiez de manger, il fallait parfois vous rappeler de réciter la bénédiction qui suit le repas, parce que vous aviez oublié que vous aviez mangé ..."

Et là, 40 ans plus tard, le rav Chmoulevitz demandait la recette du plat et dévorait sa part! L’élève ne comprenait pas.
Le rav Chmoulevitz répondit :
"Sache que je suis un grand Maguid Chiour [conférencier] en Erets Israël. Je ne te raconte pas ceci par orgueil. J’ai travaillé sur ces cours pendant 40 ans, je les ai dispensés à Mir, en Europe et à Shanghai. Je les ai retravaillés, améliorés, lus et relus. Ces cours sont des mines d’or! Sache que quand un jeune élève de 17 ans vient me complimenter à la fin d’un cours en me disant qu’il l’a apprécié, cela me réjouit énormément, ma journée est complètement différente! Pourtant quels sont le niveau et les connaissances de ce jeune homme? Il ne saisit pas la profondeur de la question posée, sans parler de la clarté de l’interprétation du passage de guémara ... Malgré tout, son compliment me réjouit, il me fait du bien, car telle est la nature humaine ...

Ce repas est comme l’un de ces cours pour ma femme. C’est toute son occupation et sa préoccupation : elle se soucie de moi et prépare tout ce dont j’ai besoin. Donc, pour lui faire plaisir, je mange ce qu’elle me sert avec appétit et plaisir. Je termine toute mon assiette. Mais je ne suis pas devenu glouton ; c’est son Chiour et je veux lui montrer que je l’apprécie."

Rav Chmoulevitz était alors marié depuis plus de 50 ans, mais il savait que tout individu a besoin d’être complimenté, peu importe le nombre d’années de mariages déjà célébrées.
Les Anges nous enseignent que la relation de couple se tisse et se développe sans cesse.

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