Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Hachem avait béni Avraham en toute chose (bakol)" ('Hayé Sarah 24,1)

=> Que signifie "bakol"?
Selon rabbi Méïr, il fut béni (même) par le fait qu'il n'eut pas de fille.
Selon rabbi Yéhouda, il fut béni (en tout) puisqu'il eut (aussi) une fille.
D'autres disent qu'Avraham avait de telles connaissances en astrologie que tous les rois d'Orient et d'Occident se levaient tôt et se pressaient à sa porte.
Selon rabbi Chimon bar Yo'haï, Avraham portait une pierre précieuse suspendue à son cou ; tout malade qui regardait (cette pierre) guérissait aussitôt.
Lorsqu'Avraham mourut, Hachem suspendit cette pierre sur l'orbite solaire en accord, selon Abayé, avec le dicton : "Quand le jour se lève, le malade se porte mieux".
Autre explication de "bakol" : tant qu'Avraham était en vie, (son petit-fils) Essav ne se rebella pas (contre les Lois de la Torah), ou encore Ichmaël (son fils) se repentit du vivant d'Avraham.
[guémara Baba Batra 16b]

<--->

-> Hachem a béni Avraham : bakol (en toute chose - בכל), mot qui a une valeur de 52, qui est la même que celle du mot : ben (בן).
Il y a donc une allusion au fait qu'Avraham a été béni en tout par des fils.
[Rachi - 'Hayé Sarah 24,1]

-> Selon le 'Hatam Sofer, les 3 lettres du mot בכל (bakol) s'écrivent pleinement : בית (bét), כף (kaf) et למד (laméd), et leur guématria totale est de : 586, la même guématria que le mot : Shofar (שופר).
Cette guématria commune fait allusion au fait qu'Avraham sera béni à travers un fils Its'hak, car la corne (Shofar) du bélier de substitution du sacrifice d'Its'hak servira aux sonneries du jour du don de la Torah et aux sonneries (du Shofar gadol) qui seront entendues le jour de la délivrance définitive.
C'est donc bien par son fils Its'hak qu'Avraham sera béni jusqu'à la venue de la guéoula.

-> Si Avraham avait eu une fille, ce ne serait pas une bénédiction selon rabbi Méïr.
En effet, il n'aurait pu la marier qu'avec un Cananéen qui est "maudit" ou bien l'envoyer dans son lieu de naissance chez Lavan et elle aurait vécu là-bas avec son époux dans une ambiance d'idolâtrie, car la femme est sous l'autorité de son mari.
Ainsi, Avraham n'a pas eu de fille afin de lui épargner ces soucis ce qui constitue une bénédiction.
[Rambam - 'Hayé Sarah 24,1]

-> Selon Rabbi Meïr, il fut béni [même] en cela qu’il n’eut pas de fille car il n’aurait pas pu la marier en raison du fait que les gens de sa génération étaient tous des idolâtres.
[‘Hidouché Guéonim]

-> Le Ets Yossef enseigne :
Ce n'est pas une bénédiction pour un père d'avoir une fille, d'après Ben Sira, car un père se soucie constamment pour sa fille et n'en dort pas la nuit : lorsqu'elle est gamine, il craint qu'elle soit séduite ; à l'adolescence, il craint qu'elle se débauche ; à sa majorité, il craint qu'elle ne trouve pas de mari (sans compter les soucis de réunir une dot pour la marier) ; une fois mariée, il craint qu'elle n'aie pas d'enfants ; âgée, il craint qu'elle pratique la sorcellerie.

Une question se pose contre rabbi Méïr : la mitsva de procréation (piria vérivia) n'est accomplie que si le père a au moins un garçon et une fille ; donc s'il n'a aucune fille il n'aurait pas réalisé le Commandement de procréation.
En fait, rabbi Méïr pense que si cet homme a voulu avoir une fille, mais il n'en a pas eu, cela est un cas de contre sa volonté (oness) et Hachem le considère comme s'il a accompli la mitsva de procréation, et de plus cet homme privé d'une fille est béni.

<--->

-> Rabbi Yéhouda qui a affirmé qu'Avraham a engendré une fille (bat) n'est pas en désaccord avec rabbi Méïr qui a affirmé, au contraire, qu'Avraham n'a pas eu de fille.
En effet, la fille dont parle rabbi Yéhouda ne désigne pas ici une fille, mais une qualité (mida) d'Avraham désignée aussi : bat (fille).
[Ben Ich 'Haï]

-> La fille qu'aurait engendrée Avraham se distinguait par ses qualités remarquables. Elle était éminente au-dessus du niveau moyen des autres jeunes filles en toute chose, c'est pourquoi elle a été digne d'être appelée : bakol (en toute chose).

<--->

=> Comment les rois d'Orient et d'Occident se pressaient-ils à la porte d'Avraham?

-> Le Maharcha enseigne :
Les connaissances astrologiques d'Avraham lui permettaient de "lire" dans les étoiles et les mazalot (constellations) les évènements futurs.
Sa réputation s'était étendue dans le monde et tous les rois d'Orient et d'Occident se pressaient à la porte d'Avraham pour le consulter et demander des conseils, d'autant plus que ses prévisions étaient infaillibles, contrairement aux autres astrologues dont les prévisions étaient parfois erronées.
Ainsi, l'expression "bakol" (par tous) peut signifier qu'Avraham était béni par tous les rois de la planète qui le louaient, ce qui constituait une bénédiction.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) écrit :
Avraham ne "lisait" pas dans les étoiles, mais était doué d'un don prophétique qui lui permettait de prévoir les événements futurs, sans jamais se tromper, et il transmettait cette prophétie à ceux venus le consulter, afin qu'ils mettent de l'ordre dans leur vie.
Si le texte a parlé d'astrologie et non de prophétie, c'est parce que toutes deux prévoient l'avenir.

-> Le Rachba explique :
Les connaissances d'astrologie doivent êtres prises au sens figuré, c'est-à-dire qu'Avraham savait conduire avec de bonnes vertus (midot) et rapprocher du Ciel ceux qui l'approchaient.
De plus, il faut lire également l'expression : "tous les rois d'Orient et d'Occident se levaient tôt et se pressaient à sa porte" au sens figuré : les "rois" sont en fait les disciples de Sages (talmidé 'hakhamim) qui se pressaient aux portes (de Torah) d'Avraham du matin au soir.
C'est pourquoi, ils n'ont pas dit : les "rois" du nord ou du sud, mais les "rois" d'Orient (mizra'h = est) et d'Occident (maarav = ouest) en allusion à leur étude depuis le matin où le soleil se lève à l'est jusqu'au soir où le soleil se couche à l'ouest.

-> De son côté, le Ben Ich 'Haï commente :
L'astrologie ne doit pas être prise à la lettre, mais dans le sens d'une sagesse que possédait Avraham dans son cœur (bélibo).
Or le mot "libo" (son cœur) fait allusion aux lettres de son nom écrites en plein.
Ainsi, dans les lettres qui composent le nom Avraham (אברהם) écrites en plein : אלף (alef), בית (beit), ריש (rech), הי (hé) et מם (mém), les lettres finales forment : séfataïm (lèvres - שפתים).
Il y a ici une allusion au fait qu'Avraham déversait par ses lèvres sa grande sagesse enfouie dans son cœur.

<--->

=> A quoi fait allusion la pierre précieuse curative suspendue au cou d'Avraham et le placement de cette pierre précieuse dans l'orbite solaire après son décès?

-> Le Maharcha dit :
Cette pierre précieuse avait le pouvoir miraculeux de guérir tous (kol) les malades venus consulter Avraham ; c'est en cela qu'il a été béni "par tous", selon rabbi Chimon bar Yo'haï.
Lorsqu'Avraham est décédé, cette pierre a été "suspendue" dans l'orbite solaire afin que les malades demandent leur guérison à Hachem directement.
Pour la même raison, dans la guémara (Pessa'him 56a), les rabbanim avaient caché le Séfer haRéfoua (livre de guérison), depuis l'époque de 'Hizkiyahou, afin que les malades implorent directement Hachem de les guérir.

[Comment cette pierre précieuse guérissait-elle les malades qui l'observaient, à l'époque d'Avraham, alors que la maladie n'existait pas encore et n'a été instaurée qu'à l'époque de Yaakov?
Rabbénou Tam répond que c'est la maladie qui précédait la mort qu'avait demandé Yaakov, mais la maladie guérissable existait déjà avant Yaakov, et en particulier à l'époque d'Avraham.]

-> Le Rachba enseigne :
La pierre précieuse curative suspendue au cou d'Avraham peut être lue au sens allusif.
Avraham qui possédait une sagesse "complète" sur le plan spirituel et sur le plan scientifique (astrologie), est comparé à une pierre précieuse.
En effet, la sagesse est comparée à une pierre précieuse dans ce verset : "Kohélet désirait trouver des paroles précieuses (la sagesse supérieure)" (Kohélét 12,10).
Avraham transmettait sa sagesse à autrui à travers son cou, c'est-à-dire par sa parole dont les organes sont au niveau du cou.
Ainsi, quiconque était malade dans son âme et dans sa foi guérissait par la sagesse de la parole d'Avraham comparée à une pierre précieuse.

Au moment où Avraham quitta ce monde, il n'y avait plus personne capable comme lui de transmettre la foi en Hachem.
C'est pourquoi Hachem "suspendit" cette sagesse (pierre précieuse) dans l'orbite solaire ou la voûte céleste, de façon que si l'homme réfléchit au nombre et aux trajectoires des étoiles et des planètes, il pourra atteindre une certaine sagesse et accéder à la connaissance de D., comme l'avait fait Avraham.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que la "pierre précieuse" était une force spirituelle de sainteté que possédait Abraham, avec laquelle il réussissait à convertir même les plus récalcitrants des idolâtres.
Ce pouvoir spirituel confié à Abraham, permettait de guérir celui qui souffrait d’une "maladie de l’âme".
Lorsqu’Abraham mourut, D-ieu suspendit la "pierre précieuse" dans le soleil, pour les temps futurs, comme il est : "Et pour vous qui révérez Mon Nom, se lèvera le soleil d’équité, portant la guérison dans ses rayons" (Malakhi 3,20).

-> Le Séfer Akédat Its’hak (Béréchit Chaar 4) nous apprend que la "pierre précieuse" suspendue au cou d’Abraham venait évoquer le fait qu’il énonçait des perles de sagesse qui coulaient de sa bouche avec une voix sortant de sa gorge (cou) ; il guérissait ainsi spirituellement toutes les âmes malades qu’il avait faites à ‘Haran, en les faisant "entrer sous les ailes de la Présence Divine".

-> Le Maharam Shick écrit :
L'homme est un monde en miniature (olam katan) : la tête symbolise le monde supérieur spirituel (rou'hani) et le corps symbolise le monde inférieur matériel (gachmi).
Le cou de l'homme relie ces 2 mondes.
La pierre précieuse portée au cou d'Avraham, symbolise la sagesse qui est la meilleure voie pour l'homme pour relier et faire co-exister les 2 mondes spirituel et matériel.
C'est cette voie qu'Avraham enseignait aux idolâtres, afin de guérir leur âme.
Au décès d'Avraham, Hachem a placé cette sagesse dans l'orbite solaire qui fait le trait d'union entre les 2 mondes.

<--->

=> Quelles sont les 5 fautes d'Essav après la mort de son grand-père Avraham? Pourquoi ce nombre 5?

-> La guémara (Baba Batra 16b) explique que du vivant d'Avraham, Essav le respectait et s'efforçait de refouler sa tendance à l'immoralité et son instinct meurtrier.
Cependant, le jour même de la mort d'Avraham, Essav se sentit "libéré" et donna libre cours à ses instincts. Il commit 5 transgressions : il tua (Nemrod), il commit un acte d'adultère avec une jeune fiancée, il renia Hachem (kafar ba'ikar), il nia la résurrection des morts, et il méprisa le droit d'aînesse.

-> D'après la guémara (Béra'hot 10a), rabbi Chimon dit : "L'âme est comparée à Hachem dans 5 domaines : ils remplissent le monde ou le corps ; ils voient et sont invisibles ; ils nourrissent le monde ou le corps ; ils demeurent purs ; ils résident en un lieu secret.
Que l'âme qui possède ces 5 qualités, vienne glorifier Hachem qui possède ces 5 mêmes qualités!"

Se basant sur cela, le Maharal commente : chacune des 5 qualités de l'âme lui confère un pouvoir d'établir un lien avec Hachem. Ainsi, par ces 5 transgressions, Essav a défait totalement le lien qu'il avait avec Hachem : il est sorti complètement de sous les ailes de la Présence Divine, contrairement à ceux qui commettent une ou deux transgressions et qui maintiennent malgré tout un certain lien avec Hachem.

-> Le Ben Ich 'Haï dit :
Avraham a quitté ce monde à 175 ans, soit 5 ans avant l'âge prévu de 180 ans (date de décès de son fils It'hak), afin de ne pas assister aux 5 transgressions graves de son petit-fils Essav.

<--->

=> Quelles preuves a-t-on qu'Ichmaël se soit repenti au moment de la mort d'Avraham?

-> Lors de l'Alliance des morceaux (brit ben habétarim), Hachem promit à Avraham : "Toi, tu rejoindras tes pères en paix ; tu seras inhumé après une vieillesse heureuse" (Lé'h Lé'ha 15,15).
Rachi commente qu'ainsi Hachem a annoncé ici à Avraham une vieillesse heureuse, c'est-à-dire que son fils Ichmaël se repentira de son vivant et que son petit-fils Essav ne se livrera pas au mal de son vivant.

-> Dans la guémara (Baba Batra 16b), Rabbi Yo'hanan apprend qu'Ichmaël a fait téchouva du vivant de son père Avraham, à partir de ce verset : "Its'hak et Ichmaël ses fils l'inhumèrent" ('Hayé Sarah 25,9).
Pourquoi Its'hak est-il nommé en premier?
C'est parce que, bien qu'Ichmaël fût son aîné, Ichmaël s'était repenti et avait fini par reconnaître qu'Its'hak avait la préséance sur lui, et de plus Ichmaël a reconnu la vente du droit d'aînesse qu'il contestait auparavant.

<------------------------->

-> b'h, également sur ce verset : http://todahm.com/2015/12/26/4099-2

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.