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"Ils se sont vite écartés de la voie que je leur avais ordonnée" (Ki Tissa 32,8)

-> A priori le mot "vite" employé ici est superflu et il aurait suffi d’écrire "ils se sont écartés", sans rien ajouter.
Mais en fait, cela fait allusion à ce qu’enseignent nos Sages (guémara Shabbat 105b) : "Telle est la manière d’agir du yétser ara : aujourd'hui, il te dit 'fais ceci', le lendemain, il te dit : 'fais cela', et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il te dise : 'livre toi à l'idolâtrie' et qu'il aille s'y livrer".
Hachem dit à Moché : "Dans le cas présent (à l'occasion du Veau d'or), il s'est produit quelque chose d'inhabituel puisqu'ils se sont écartés vite, d’un seul coup, du droit chemin en tombant de très haut jusqu'au tréfonds de l'abîme".
Cela ne faisait en effet que peu de temps qu’ils s’étaient tous tenus autour du mont Sinaï et qu’ils s’étaient écriés : "Tout ce que D. a dit, nous le ferons et nous le comprendrons". Ils étaient alors parvenus au summum de leur niveau spirituel, à tel point qu’il est écrit à propos de ce moment : "J’ai dit (Hachem) : vous êtes tous des créatures célestes, des êtres supérieurs" (Téhilim 82,6 - cf. guémara Avoda Zara 5a).
Comment, dans ces conditions, purent-ils trébucher ainsi, tomber d’aussi haut et arriver aussi bas au point de proclamer à propos du Veau d’or : "Voici ton D., Israël"?
Cela ne fut rendu possible que par la venue du Satan qui bouleversa le monde et le plongea dans les ténèbres et la confusion générale en proclamant : "Moché est mort, c’est pour cela que la confusion règne dans le monde!" (Rachi).

Grâce à ce désordre, le yétser ara parvint à perturber l’esprit des Bné Israël et à troubler leur raison, ce qui les conduisit ainsi à une telle faute.
S’ils s’étaient efforcés de garder leur sang-froid, en se renforçant dans leur émouna, le Satan (yétser ara) n’aurait jamais pu les faire tomber des cieux au plus profond de l’abîme.
Cela nous enseigne l’importance de se ressaisir lorsque la situation paraît voilée et obscure, et de ne pas céder à la confusion au point de perdre sa sérénité d’esprit. Mais, au contraire, il convient de se renforcer vaillamment dans sa émouna malgré toutes les difficultés et les épreuves.

[ainsi d'une manière générale le yétser ara ne va pas nous tenter à descendre brusquement de niveau spirituel, mais petit par petit, il va déminuer notre productivité spirituelle.
Par contre, lorsque nous traversons des moments particulièrement obscurs, durs, dans notre vie, alors dans la tempête émotionnelle cela peut être un moment où le yétser ara va nous faire trébucher fortement d'un coup.
Ainsi, dans nos périodes "tranquilles" nous devons constamment muscler notre émouna, et dans nos moments difficiles nous devons faire les efforts de le mettre en pratique pour nous assurer un calme d'esprit, ce qui nous permettra de mieux traverser la situation sans risquer une chute brutale (en plus des bénédictions pour avoir témoigner d'une émouna en Hachem à l'inverse de la nature humaine).]

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-> On retrouve également le même thème dans un enseignement du Sfat Emet (5646) qui demande pourquoi nos Sages fixèrent la fête de Pourim le jour où les Bné Israël se reposèrent de la bataille contre leurs ennemis (le 14 Adar pour les villes ouvertes et le 15 Adar pour les villes fortifiées) et non le jour où le miracle de la victoire eut lieu (le 13 Adar).
Il y répond de la manière suivante : "En fait, le but d’Amalek lorsqu’il livre bataille est d’enlever au juif sa sérénité d’esprit, comme il est écrit à son sujet : "Il te rencontra en chemin ... Ce sera lorsqu’Hachem ton D. t’aura donné le repos de tous tes ennemis alentour (...) que tu effaceras le souvenir d’Amalek" (Ki Tétsé 25,18-19).
Ce qui suggère que lorsque les Bné Israël accédèrent au repos, leur sérénité leur permit d’effacer davantage le souvenir d’Amalek que la bataille elle-même. C’est pourquoi il est écrit (dans la Méguilat Esther) qu’ils fixèrent la fête de Pourim le jour où "ils se reposèrent de leurs ennemis", car c’est par ce repos de l’esprit qu’ils le tuèrent".

[Source : b'h, divré Torah du rav Elimélé'h Biderman]

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