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"Choisissez parmi vous (Litt. : retirez d’entre vous - הֵחָלְצוּ) des hommes d’armée ; ils marcheront contre Midian pour exercer sur lui la vindicte d’Hachem" (Matot 31,3)

-> Le Noam Mégadim explique qu’Israël étant un peuple saint, il est soumis à une seule règle lorsqu’il part à la guerre : il doit placer sa confiance en Hachem, seulement en Lui, et non dans les armes, les chevaux ou tout autre élément matériel. Ses yeux doivent être dirigés uniquement vers Hachem.

C’est ce que le verset vient signifier par l’emploi de l’expression : "Choisissez parmi vous [Retirez d’entre vous] des hommes d’armée", voulant ainsi suggérer : "Retirez" [de vos cœurs cette pensée qu’il y a] "parmi vous des hommes d’armée", et "ils marcheront contre Midian" avec une confiance absolue et exclusive en Hachem ; et dès lors, vous serez, à coup sûr, en mesure d’"exercer sur lui la vindicte d’Hachem".

Et le Noam Mégadim de conclure en disant : "Comprends-le bien, et que ces paroles pénètrent dans ton cœur, car ce doit être la même chose dans tous les domaines.
Dans chacune de ses voies, l’homme devra avoir l’intelligence de penser et de ressentir de cette manière, et grâce à cela, il bénéficiera d’une délivrance Divine complète."

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"(Moché envoya) Mille par tribu, mille pour chacune des tribus" (Matot 31,4)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 22,3) explique en disant que, de chaque tribu, furent envoyés 2 000 hommes : 1000 pour combattre au front, et 1000 autres afin de prier pour eux.

-> Le rav Yé’hézkiel Lévinstein pose plusieurs questions sur ce midrach :
1°/ Pourquoi ceux qui priaient furent-ils également envoyés au front ; ne valait-il pas mieux les installer à la synagogue pour prier?
2°/ Pourquoi envoyer 1 000 hommes pour prier par tribu? Ne suffisait-il pas de réunir un minyan, d’autant plus que l’on pouvait compter sur la prière de tous les Bné Israël? Quelle était donc l’utilité d’assigner ce rôle particulièrement à ces 1 000 hommes?
Pourquoi était-il nécessaire que chaque soldat avait quelqu'un exclusivement une personne qui était là au front pour prier pour lui?
3°/ Par-dessus tout, il y a lieu de s’étonner : cette guerre était une guerre de mitsva que Hachem avait ordonnée à Moché en lui disant : "Exerce la vengeance des Bné Israël sur les Midianites". Dès lors, pourquoi fallait-il prier pour la victoire de cette guerre?

Le rav Yé’hézkiel Lévinstein y répond en expliquant que, certes c’était D. qui conduisait la bataille, mais néanmoins l’homme par nature a tendance à penser que c’est "à la force de son poignet" qu’il a pu réussir. Or, ce genre de pensée est "le début de la fin", et l’origine de la défaite.
Et puisque Hachem désirait les protéger de telles pensées, Moché dut envoyer 1 000 hommes, comme le nombre précis de combattants, afin qu’ils prient à proximité de ces derniers.
De cette manière, chacun savait qu’il y avait un homme en particulier qui priait pour lui, et il ne s’attribuait donc pas la victoire à lui-même? mais seulement au Maître du monde qui écoutait la prière de cette personne.
[l’homme est, en effet, influencé par ce que ses yeux voient. Donc, le fait de savoir que quelqu’un dans le camp prie pour lui n’est pas suffisant, et n’écarte pas le danger de penser que la réussite lui revient.]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Nous pouvons avancer une autre raison pour laquelle ceux désignés pour prier devaient se trouver sur le lieu de la guerre. C'était pour qu'ils puissent prier de tout leur cœur et de toute leur âme.
Il est vrai qu'ils pouvaient prier de loin, mais s'ils ne voyaient pas le danger devant leurs yeux, leurs prières n'auraient pas la même passion et la même ferveur.
[voyant sous ses yeux les soldats adverses beaucoup plus nombreux, plus armés, plus entraînés, ... face à ce risque de mort réelle, alors chaque personne attitrée pour prier devait le faire de toutes ses forces, pour s'assurer qu'il ne mourrait pas.
Mais s'ils étaient au loin dans la synagogue, alors ils n'auraient pas conscience de cela, et ils auraient certes bien prié, mais pas de toutes leurs forces, coeur, réduisant alors l'impact de leur prière.
On apprend de là que pour nous même, et pour autrui, il ne suffit pas de remuer nos lèvres, mais il faut s'éveiller pour en arriver à tout donner dans notre prière (que tout notre coeur vibre, parle à Hachem). ]

-> Quelqu'un qui a tué accidentellement devait fuir dans une ville refuge, et y rester jusqu'à ce que le Cohen gadol meurt, car alors il devenait libre.
La michna (Makot 11) nous explique que les mères des Cohen gadol fournissaient de la nourriture et des habits [aux meurtriers qui avaient fui dans les villes de refuge] afin qu'ils ne prient pas pour que leur fils meurt.
=> En quoi de simples habits et nourriture pouvaient les apaiser, car être dans une ville refuge était comme être dans une prison (s'il en sortait avant la mort du Cohen Gadol, il pouvait être tué par la famille de la victime). Ne continueraient-ils pas à prier pour la mort du Cohen Gadol, les laisser libres de mouvement?

La réponse est qu'ils continuaient à prier pour la fin du Cohen Gadol, mais en raison des cadeaux qu'ils avaient reçu, ils ne priaient plus de tout leur coeur et de toute leur âme, et de telles prières sont moins efficaces.

-> Suite à la faute des explorateurs dans le désert, chaque année 15 000 personnes mouraient.
15 000 x 40 ans dans le désert égalent 600 000.
Il était prévu que 600 000 personnes meurent. C'était leur punition pour la faute des explorateurs.
Cependant, la dernière année, le pardon leur a été accordé. Personne ne mourut cette année-là.

Nous pouvons expliquer que lorsque les hommes sont descendus dans leurs tombes chaque année, ils n'ont pas prié de toutes leurs forces pour être sauvés.
Ils savaient que 15 000 personnes allaient mourir cette nuit-là, mais ils pensaient que d'autres mourraient peut-être et pas eux, et ils n'ont donc pas prié de tout leur cœur et de toute leur âme.
Mais en cette dernière année, les 15 000 dernières personnes de la génération précédente (qui ont péché avec les explorateurs [méraglim]) sont entrées dans leurs tombes, sachant qu'elles étaient toutes destinées à mourir.
Nous pouvons être certains que cette nuit-là, ils ont prié pour le salut de tout leur cœur.
Et lorsqu'une personne prie de tout son cœur, ses prières sont exaucés. C'est peut-être la raison pour laquelle, cette fois-ci, ils ont tous survécu.

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