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"Je vous ferai sortir de sous les souffrances de l’Egypte et vous délivrerai de sa servitude" (Vaéra 6,6)

Le terme : "Sivlot" (סבלות), que l’on traduit par : "les souffrances", peut aussi être rapproché du terme “Sovel” (סובל) qui signifie “supporter”.

Le verset se comprend alors : "Je vous ferai sortir de sous le fait de supporter l’Egypte".
En effet, tant que les juifs supportaient l’esclavage d’Egypte, ils ne pouvaient pas en être libérés.

C'est uniquement en les faisant sortir de cette situation ("Je vous ferai sortir"), que les juifs ne pourront alors plus supporter le fait d'être en exil, et c'est alors que Hachem les délivrera ("Je vous délivrerai").

Tant que les juifs supportent l’exil, ils ne peuvent pas en sortir.
=> Il faut en venir à ne plus supporter notre situation d'être en exil, pour qu'intervienne la délivrance.

[le ‘Hidouché Harim]

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-> Le rabbi Bounim de Pschisha disait : le mot sivlot ("souffrances") est de la même famille que savlanout (patience).
Le pire des exils est l’exil que l’on a cessé de ressentir, et à l’esclavage duquel on s’est habitué.
"Je vous ferai sortir des souffrances de l’Egypte" = si vous en êtes arrivés au point que vous supportez l’exil avec patience, que vous vous êtes habitués à la souffrance, et que cela ne vous dérange plus tellement, parce que vous pensez qu’il n’y a pas de meilleure situation, il est interdit de tarder, et l’heure est arrivée de vous en faire sortir.

-> Le ‘Hidouché haRim enseigne à ce sujet :
"A quoi est-ce que cela ressemble?
A un fils de roi qui ne s’est pas bien comporté, et contre qui son père a été rempli de colère.
Pour le punir de sa vie de dissipation, son père l’a envoyé chez des mendiants, pour qu’il sente le goût de la pauvreté. Le fils du roi est resté avec les mendiants jusqu’à devenir comme l’un d’entre eux, et à oublier son origine.
Un jour, le roi son père a été pris de pitié et lui a envoyé demander ce qui lui manquait et ce qu’il désirait.
Le fils du roi a répondu avec joie qu’il désirait une nouvelle besace de mendiant, car la sienne était usée.

Le ‘Hidouché HaRim terminait en disant : "Nous aussi, les juifs, nous nous sommes tellement enfoncés dans l’exil que souvent nous ne concevons pas autre chose que de demander une "nouvelle besace", et c’est seulement quand nous serons sauvés que nous sentirons et saurons qu’il y a des choses plus élevées qui nous manquaient dans notre exil amer."

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Cela est également valable dans notre exil actuel.
Nous devons sortir l'exil qui est en nous (en nous désolant et en demandant à Hachem de changer cette situation), car ce n'est qu'alors que la délivrance pourra venir.

[même si grâce à D., les conditions de vie en gualout (ex: en France) sont très agréables, nous ne pouvons jamais être pleinement satisfait car cela reste l'exil, une impossibilité d'être totalement unis avec papa Hachem]

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-> Lorsque nous sommes révoltés par nos fautes, alors c'est le début de la guéoula.
L'exil signifie accepter les fautes, et le commencement de la délivrance vient à partir du moment où nous n'acceptons pas les fautes.
[le Sfat Emet]

Le grand-père du Sfat Emet, le 'Hidouché haRim, dit que lorsque les gens vivent en exil, ils commencent à accepter les fautes et la manière de voir la vie des non-juifs.
Ils commencent à penser qu'une faute occasionnelle est ok.
Ils ne sont pas bouleversés lorsqu'ils fautent occasionnellement
Cet état d'esprit était dominant en Egypte, et Hachem a promis : "Je ferai en sorte que vous ne supporterez plus les fautes et les manières de vivre égyptiennes."

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-> "Le véritable exil, c'est le confort en exil, ce qui dissipe en nous la conscience de l'exil."
[Rabbi Dov de Sokhatchov]

-> "Le principe de l'exil d'Egypte, c'était l'accoutumance.
Un exil n'est véritable que lorsqu'on s'y habitue."
[Rabbi Its'hak Meïr de Gour]

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"Je suis Hachem et Je vous ferai sortir ... Je vous sauverai ... Je vous délivrerai ..." (Vaéra 6,6)
"Je vous prendrai pour Moi comme peuple et Je serai pour vous un D., et vous saurez que je suis Hachem votre D., qui vous a fait sortir d'Egypte." (Vaéra 6,7)

-> Ces 4 expressions de la délivrance correspondent aux 4 exils que les juifs ont subi.
Concernant le dernier exil, celui d'Edom, le verset utilise l'expression : "Je vous prendrai pour Moi comme peuple", ce qui implique "prendre" de force, car cet exil sera le plus difficile.
[Baal haTourim]

-> Les 3 premières expressions de délivrance apparaissent dans un même verset (v.6), et la 4e dans un autre (v.7).
Cela fait allusion au fait que le 4e exil sera différent de tous les autres. En effet, bien qu'il soit le plus difficile de tous, lorsque Hachem nous en délivrera, alors cela sera une délivrance éternelle.
[Malbouch léShabbath véYom Tov]

-> Le rabbi de Loubavitch (Rabbi Ména'hem Mendel Schneerson) affirme que ces expressions de délivrance (liant le passée et l'à venir) nous indiquent que depuis la sortie d'Egypte, le peuple juif approche doucement, mais surement, de la délivrance finale.
[à chaque instant, la probabilité de venue du machia'h est encore plus forte, alimentant notre impatience!]

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-> Rachi (guémara Pessa'him 99b) dit que les 4 coupes de vin que nous buvons pendant le Séder de Pessa'h correspondent à ces 4 expressions de libération mentionnées dans la Torah.

-> Pourquoi particulièrement sur du vin?
Le rav Shlomo Zalman Auerbach note que chaque nouveau verre de vin ne consiste pas uniquement à obtenir davantage quantitativement de ce que l'on a déjà pu prendre (comme avec l'eau, un jus), mais c'est surtout augmenter qualitativement notre joie, notre bonheur.
Ainsi, si l'on aurait bu 4 verres de jus de pomme, cela n'aurait pas mis en évidence que chaque expression de délivrance possède un niveau plus élevé de liberté et de joie, comme peut le faire le vin dont les effets se font davantage sentir à chaque verre bu.

Par ailleurs, le vin est réalisé à partir de raisins, dont la bénédiction est classique et similaire à celle de tous les autres fruits provenant d'un arbre.
Cependant, lorsque les raisins auront été soumis à la bonne dose de pression provoquant la sortie du jus, et qu'ensuite on le laissera à fermenter dans un environnement approprié, on obtiendra alors du vin et non du vinaigre.
=> C'est pour cela, que le vin est la métaphore parfaite pour les juifs en Egypte. Les égyptiens les ont constamment pressurisés, opprimés, mais cela faisait partie de la volonté Divine pour les purifier (kour habarzel) et leur permettre d'atteindre leur réelle grandeur.

L'Egypte : "Mitsraïm", peut également être lu : "métsarim". Ce terme signifie : limites, restrictions.
En Egypte, les juifs avaient le choix entre soit succomber à leurs épreuves devenant du vinaigre, soit s'élever et maximiser leur potentiel en vieillissant bien comme le vin.
[l'idée est qu'avec du recul, nos moments les plus difficiles deviendront nos meilleurs moments de la vie, car ils auront permis de mettre à jour dans la réalité notre grandeur qui étaient latente en nous. Sur le moment on a l'impression d'être écrasés, piétinés, mais le résultat est un être (vin) de grande qualité, et non quelqu'un qui a mal tourné (vinaigre).
On lèvera bien haut ces coupes de la victoire sur notre yétser ara, signe que nous avons pu librement libérer nos capacités grandioses dans la vie réelle, et notre joie, notre fierté sera à son comble.]

Pour tous ces messages, nos Sages nous ont demandé de représenter ces 4 expressions de libérations par du vin.

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-> Esclaves en Egypte, les juifs sont arrivés au 49e niveau d'impureté (sur un total de 50), et nos Sages affirment même qu'ils servaient des idoles avec les égyptiens.
Cependant, selon le Zohar le peuple juif a quand même gardé les lois de pureté familiale (taharat hamichpa'ha). Ils n'ont jamais transgressé les interdictions relatives à l'immoralité.

Par l'observation de ces lois, ils ont pu avoir la capacité de faire sortir les étincelles de sainteté d'Egypte (réalisant alors leur mission dans ce pays).
Cependant, cela ne leur était pas suffisant pour mériter la libération, puisqu'il était nécessaire que Hachem leur donne les mitsvot de la brit mila et du korban Pessa'h, leur fournissant assez de mérites pour être libérés.
[Ahavat David]

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