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"Lorsqu'un homme (adam - אָדָם) parmi vous apportera une offrande à Hachem" (Vayikra 1,2)

Pourquoi la Torah emploie-t-elle le mot "adam", plutôt que "ich" pour désigner un homme?

-> Selon Rachi, c'est pour nous enseigner que de même qu'Adam, auquel la terre entière appartenait, n'a jamais offert d'animaux volés en sacrifice, ainsi personne ne doit apporter d'offrandes provenant d'un vol.

-> Le midrach (Vayikra Raba 2,7) enseigne : pourquoi est-il dit "un homme" (Adam)? Parce que de même que le premier homme (Adam) n’a rien sacrifié qui provenait d’un vol, vous non plus n’offrez pas un sacrifice qui provient d’un vol, parce que Je suis Hachem, qui hait les sacrifices qui proviennent du vol.

-> Selon le Ktav Sofer, cela renvoie à l'attitude d'Adam, qui après sa faute, apporta aussi un sacrifice, s’est repenti et il a obtenu par cela d’apaiser son Créateur.

Mais pourquoi le prendre comme référence du fauteur qui calme la Colère Divine par son repentir?

En fait, Adam n’avait qu’une seule mitsva à respecter, et en la transgressant, il passa outre la totalité des lois qu’Hachem lui ordonna.

=> Notre verset vient nous apprendre qu’à l’instar d’Adam, même si un homme a énormément fauté et même s’il a contrevenu à toutes les mitsvot de la Torah, s’il se repent, Hachem lui pardonnera.

-> Le Abir Yaakov rapporte que le terme "adam" désigne uniquement un membre du peuple juif, tandis que "ich" inclut tous les êtres humains.
Or, le sacrifice expiatoire n'existe que pour les juifs, d'où l'utilisation du terme : adam.

En effet, selon le Rabam (Hilkhot Maasé haKorbanot 3,2) : "Les hommes, les femmes ou les esclaves (faisant partie du peuple juif) peuvent apporter tous les sacrifices. D'un non-juif, seuls les holocaustes sont accéptés ... mais pas les offrandes de paix, les sacrifices expiatoires et les offrandes de culpabilité."

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-> "Vous êtes appelés "adam", mais les non-juifs ne sont pas appelés "adam"." (guématria Baba Métsia 114b).
b'h, voir le passage sur ce sujet : http://todahm.com/2019/10/02/10766-2

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-> "Un homme d’entre vous qui offrira un sacrifice pour Hachem" (Vayikra 1,2)

Le Zohar dit : "Un homme - à l’exception du premier homme".

Rabbi Méïr Yérouchalmi (Divré ‘Hakhamim) enseigne :
Les Sages ont dit que celui qui fait vœu d’offrir un sacrifice doit dire "c’est un sacrifice pour Hachem" et non "pour Hachem c’est un sacrifice", à cause du risque qu’il ne meure et que le Nom de D. ait été prononcé en vain.
La guémara dit que le premier homme a donné 70 de ses années au roi David.

=> Apparemment, comment savait-il combien d’années il allait vivre?
Comme il lui avait été promis que "le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement", et qu’un jour de Hachem est de mille ans, il ne craignait pas de mourir avant cela, donc il a pu donner de ses années à David.
C’est pourquoi Adam pouvait dire "pour Hachem c’est un sacrifice", car il lui était promis de ne mourir que "le jour où tu en mangeras".

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+ La paracha Vayikra parle essentiellement des sacrifices. Le 2e verset, qui ouvre ce passage, commence par le terme : "Adam". Nos Sages expliquent que celui qui apporte un sacrifice doit le faire à l'image d'Adam, le premier homme. C'est à dire que de la même façon que tout appartenait à Adam, qui était le seul dans le Gan Eden, et donc que le sacrifice qu'il apporta après sa faute ne venait pas d'un vol. Ainsi, quand quelqu'un apporte un sacrifice, celui-ci doit lui appartenir et ne doit pas venir d'un vol.
=> Mais pourquoi avoir besoin de préciser cela particulièrement au sujet des sacrifices, alors qu'aucune mitsva ne peut être faite avec du vol?

-> Le Kli Yakar se base sur le Ramban qui dit que tout le sens du sacrifice est de considérer que ce que l'on applique à la bête, c'est ce qu'on aurait dû faire sur soi-même. En réfléchissant à cela, on pourra se repentir et mettre un terme total à la faute.
Tel était l'essentiel de ce que le sacrifice devait suggérer. Dans la suite de cette idée, il explique que les propriétés d'une personne sont quelque part le prolongement de son être. L'argent qu'un homme possède, il l'a gagné par ses efforts et fait quelque part partie de lui-même.
C'est ainsi que quand quelqu'un apportait un sacrifice, puisque l'animal lui appartenait, il faisait un peu partie de sa personne. Quand on l'abattait et on le sacrifiait, on pouvait ainsi considérer comme si on a un peu abattu et sacrifié son propriétaire, et cela contribuait à entériner la pensée que c'est comme si on l'avait sacrifié lui-même.
Mais si l'animal provient du vol et ne lui appartient pas, il ne pourra pas être considéré comme le prolongement de son être. Ainsi, quand on le sacrifiera, on ne pourra pas considérer que c'est comme si on avait sacrifié son propriétaire. Cette offrande n'aura donc pas sa valeur.
Un sacrifice volé n'a pas simplement le manque commun à toutes les mitsvot venant d'un vol. Mais, il contient aussi un manque inhérent au sacrifice en particulier.

-> Dans même, le Ktav Sofer explique que tout ce qui donne la valeur aux sacrifices, c'est la pensée de repentir et de regret qui l'accompagne. Quand l'animal qui est sacrifié a permis à son propriétaire de se repentir et de renforcer la pensée que c'est lui qui aurait plutôt dû être sacrifié, alors cela est une élévation pour la bête offerte qui a servi à rapprocher un juif de son Créateur.
Mais quand un homme sacrifie un animal sans y associer la pensée de repentir, alors cela est un peu considéré comme si la bête a été abattue pour rien.
A quoi cela a servi qu'elle soit abattue si son offrant ne s'est pas élevé par son intermédiaire?
Dès lors, on considère comme si l'offrant a "volé" et spolié la vie de cet animal, puisqu'il a entraîné qu'il meurt en vain, sans aider au repentir. Quand on dit que la bête sacrifié ne doit pas être volée, cela fait allusion au fait que son propriétaire doit l'offrir avec la pensée de repentir et d'appliquer à soi ce qu'on applique à l'animal. Ainsi, il n'est pas mort pour rien.
Mais s'il n'a pas ces pensées, on considère qu'il aura volé cet animal, car il lui a arraché sa vie et la lui a "volé", puisqu'il l'a tué sans objectif.

Ces paroles du Ktav Sofer peuvent également être formulées de la façon suivante :
Il ne faut pas comprendre ce "vol" au pied de la lettre. Il s’agit du fait que l’on vole la bête elle-même, puisque apparemment, il faut comprendre pourquoi il est permis au pécheur d’apporter un sacrifice d’une bête, alors que selon la stricte justice, l’âme du pécheur doit mourir. Or voilà qu’on apporte une bête à sa place.
Apparemment, quelle faute a commise la bête pour devenir un rachat? Est-ce que ce n’est pas du vol?
Mais l’essentiel, quand on apporte un sacrifice qui rachète, c’est l’humilité de l’homme qui se repent et s’abaisse, et cet abaissement ne sera pas parfait à moins qu’il ne voit de ses yeux ce que l’on fait à la bête, et qu’on aurait dû faire à lui-même.
C’est pourquoi il amène une bête pour s’élever, et par cela elle s’élève aussi, parce qu’elle est la cause d’une amélioration chez l’homme. Or de même qu’il nous est permis d’égorger une bête pour la manger afin de fortifier le corps, et que cela l’élève aussi, comme on le sait, et la mène à sa perfection, ainsi qu’il est écrit : "le but final de la bête est l’égorgement", ce qui veut dire qu’elle se trouve par l’égorgement amenée à son état de perfection, sans aucun vol, puisqu’elle a été créée pour cela et s’en réjouit ; de même et à plus forte raison est-il permis d’amener une bête pour racheter son âme, sans que cela constitue un vol.
On comprend maintenant que le vol dont il s’agit ici n’est pas un vol dans le sens habituel de prendre quelque chose à quelqu’un, mais c’est le vol de l’âme de la bête si on la sacrifie sans se repentir en même temps, car alors il n’y aura pas de rachat et la bête n’arrivera pas à sa perfection.
C’est pourquoi le verset dit : "un homme" (Adam), car on sait que le premier homme (Adam) a passé toute sa vie à jeûner et à se repentir, sans compter sur le sacrifice.

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat) dit que nos Sages ne viennent pas ici enseigner (sur le terme ''Adam'') que la bête à sacrifier ne doit pas être volée, car cela est évident. Comme on l'a dit, aucune mitsva ne peut venir du vol, et il en est de même pour les sacrifices.
[par exemple, ce que l'on fera avec un loulav provenant du vol n'aura aucune valeur, en plus de la faute d'avoir volé autrui]
En fait, nos Sages viennent enseigner que l'animal à sacrifier, même s'il n'est bien-sûr pas volé, ne doit pas non plus contenir la moindre trace de vol. L'argent que l'on utilisera pour acheter cet animal devra être pur de tout vol. Aucune pièce ne devra été acquise de façon illicite.
En effet, quand quelqu'un commet une faute, il crée dans le Ciel des anges accusateurs, qui tenteront de le condamner auprès d'Hachem. En apportant le sacrifice, le fauteur obtiendra réparation de son péché. Ainsi, il pourra écarter l'accusateur. C'est pourquoi, le sacrifice devra être épuré de toute trace de vol, car nos Sages enseignent qu'un tas rempli de péchés, c'est la faute du vol qui accuse en premier. Le vol est la faute la première à accuser. Quand on apporte un sacrifice pour écarter l'accusateur, il faut donc bien veiller à ce que ce sacrifice n'ait aucune trace de vol, pour ne pas renforcer l'accusateur là où on voudrait surtout l'écarter.

-> Le rav Mikaël Mouyal explique que l'essentiel du sacrifice, qui monte vers les Cieux par le feu Céleste, symbolise le fait de tout rattacher et de tout rapprocher d'Hachem. Par l'offrande, on reconnaît que le monde entier appartient à Hachem. Dès lors, on pourrait penser que puisque l'on révèle que le Seul Propriétaire de tout est Hachem, ainsi plus personne n'a de propriété sur rien au monde.
Ainsi, celui qui doit offrir un sacrifice pourrait risquer de se dire que même s'il vole une bête pour l'offrir, ce n'est pas réellement du vol, car par le sacrifice, il s'avérera qu'en fait c'est Hachem le Véritable Propriétaire. C'est pourquoi, il était nécessaire de préciser, dans le cadre du sacrifice, que l'on devait apporter une bête nous appartenant, et non volée.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°253) enseigne :
Comment l’homme en arrive-t-il à pécher? Qu’est-ce qui l’y entraîne?
Nos Sages ont dit (guémara Sota 3a) : "Personne ne faute à moins que ne soit entré en lui un esprit de stupidité".
Cela veut dire que tous les péchés ont pour source l’orgueil. Quand quelqu’un s’enorgueillit, qu’il se sent supérieur à ceux qui l’entourent, cet orgueil le conduit à toutes les fautes possibles, parce qu’il ne peut pas accepter de remontrances des autres, et il ne peut pas modifier ses mauvaises habitudes.
Par conséquent, quand quelqu’un veut se repentir totalement devant le Créateur, il doit commencer par se dépouiller de son orgueil. Il doit décider en lui-même qu’il ne veut pas être abject devant Hachem, qu’il veut habiter dans Sa
proximité, or Hachem ne peut pas habiter à proximité d’un orgueilleux. C’est seulement ainsi qu’il pourra se
rapprocher de D.
Nous apprenons ce principe capital dès le premier mot de la paracha Vayikra. La lettre aleph est écrite plus
petit délibérément, pour enseigner à chacun que si un juif souhaite offrir un sacrifice à Hachem, si un juif veut s’approcher de Hachem, il doit avant tout être humble et bas à ses propres yeux. Il doit être petit, comme le aleph est petit, et c’est seulement quand il se conduira ainsi, avec humilité, qu’il pourra véritablement se rapprocher de Hachem et Lui être agréable.
C’est pourquoi la Torah continue en nous disant dans le verset suivant : "Un homme d’entre vous qui offrira un sacrifice" = Quand quelqu’un veut se rapprocher de D., veut ressembler à un holocauste entièrement consumé devant Hachem, il doit arriver à "mikem", à ce que ce soit véritablement lui qui se sacrifie, tous ses 248 membres et 365 nerfs, en l’honneur du Créateur. Et s’il se conduit avec humilité, la Torah le lui compte comme s’il avait sacrifié toute son âme devant Hachem.

Cependant, en plus de tout cela, l’homme doit se préparer, pour l’amour du Ciel ...
L’homme qui arrive, malgré son humilité, comme si tout lui appartenait, cela ressemble à un vol ... c’est comme un sacrifice qui provient d’un vol, et cela, Hachem l’a en horreur.
C’est ce que nous apprenons du premier homme, qui n’a pas apporté de sacrifice provenant d’un vol.
[puisqu'il n'y avait personne d'autre que lui dans le monde, il ne pouvait pas se sentir supérieur à son entourage, et alors il n'a pas vraiment développé une notion d'orgueil (même inconsciemment).
Ainsi, la Torah nous demande de nous voir comme Adam, l'unique homme sur terre, sans comparaison possible.
On peut ajouter que Hachem souhaite que tous les juifs se voient comme provenant d'un seul et même corps : le Adam haRichon, et en ce sens nous ne sommes pas en compétition, mais plutôt si autrui va mieux alors je vais mieux. Je ne me sens pas supérieur à mon prochain, car spirituellement il est une partie de moi-même (à l'image de différents membres d'un corps. Tous les juifs proviennent d'une seule âme : celle d'Adam, mais chacun provient d'une partie différente [la tête, les pieds, ...]). Tous les juifs ne sont qu'un, que seule la matière divise.
Le Ram'hal dit même qu'en chaque juif il y a une petite partie de l'âme de tous les autres juifs.]

Plus encore que tout cela, la véritable humilité mène l’homme à sacrifier son égoïsme devant Hachem. Mais cette humilité n’a pas le droit d’être feinte, de contenir un petit peu d’orgueil : seul celui dont l’humilité est réelle peut se rapprocher de Hachem."

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