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"Ceci est le décret ('houkat) de la Torah, que Hachem a prescrit" ('Houkat 19,2)

-> Le terme "décret" ('houka) fait référence à la mitsva de la vache rousse dont la raison n'a pas été révélée au peuple juif.

Le roi Chlomo (le plus sage de tous les hommes) a déclaré à son sujet : "J'ai dit que je deviendrai sage, mais elle [la mitsva de la vache rousse] était loin de moi" (Kohélet 7,23, d'après le midrach Bamidbar rabba 19,3).

=> Même en y mettant toute son incroyable sagesse, il n'a pu la comprendre.

-> Les eaux de la vache rousse avaient 2 propriétés contradictoires : elles purifiaient l’impur et rendaient impur le pur.
Cette mitsva semble contenir un paradoxe mystérieux : purifie-t-elle ou rend-elle impure ?
Le Midrach fait remarquer que seul Hachem, Qui est absolument Un, peut faire cela, car Son Unité permet de réunir les opposés et les divisions.

-> Le Béra'h Moché dit que cette mitsva a été donnée au peuple juif afin qu'il ne devienne pas arrogant, car on ne pourra jamais dire que l'on a une compréhension totale de la Torah, puisque l'explication de cette mitsva ne nous est pas accessible.
Plein d'humilité, nous devons suivre la volonté de D. même quand son sens nous est totalement caché.

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-> Le secret de la vache rousse ne fut révélé qu'à notre maître Moché ...
Même le roi Chlomo, l'homme le plus sage au monde qui était expert dans tous les domaines de la connaissance, ne pénétra pas le secret de la vache rousse;
Il est dit : "Je dis : je serai sage, mais c'est loin de moi" (Kohélet 7,23).
Le roi Chlomo pensait devenir assez sage pour sonder le secret de la vache rousse, mais "c'est loin de moi".
Les mots "véhi ré'hoka" (c'est loin) ont la même valeur numérique que celle de l'expression : "para adouma" (vache rousse).
[Méam Loez - 'Houkat 19,1-22]

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-> La Torah a voulu par l'expression : "Ceci est le décret", faire allusion que quiconque réaliserait ce commandement (de la vache rousse), bien qu'il ne connaisse pas la raison de cette loi irrationnelle, la Torah le considérera comme s'il a accompli toute la Torah qu'Hachem a ordonnée.

En effet, l'accomplissement d'un commandement irrationnel atteste de la foi et de l'acceptation de cette personne d'accomplir toutes les volontés de Son Créateur."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Bamidbar 19,2]

-> Le rav 'Haïm Chmoulevitch explique :
N'est considéré comme un authentique serviteur de D. que celui qui respecte les mitvot sans réclamer de justification.
Dès qu'un homme exige des explications, il n'est plus un "serviteur", mais une personne se considérant libre et agissant conformément à ses choix personnels. Or, notre rôle consiste précisément à devenir des serviteurs dévoués au Maître du monde.
Le prophète Yéchayahou adressa d'ailleurs un reproche en ce sens au roi 'Hizkiyahou : "Pourquoi t'immisces-tu dans les calculs divins? Ce qu'on t'a ordonné de faire, tu dois l'accomplir!"
Autrement dit, conforme-toi aux ordres sans y impliquer tes calculs personnels! ...

En vérité, ce point représente l'un des aspects les plus ardus de notre service Divin.
L'homme accepte difficilement d'être totalement soumis, contraint de respect les mitsvot parce que telle est la volonté de D.
Il préfère agir selon ce que son intellect lui dicte, et non en tant que serviteur soumis.

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-> L'intitulé de la vache rousse : "Ceci est le décret de la Torah" ('Houkat 19,2) est également celui du passage énonçant les règles de purification des ustensiles utilisés par des non-juifs (Matot 31,21).
Quelle est la relation entre ces 2 thèmes? Pourquoi n'est-il pas écrit ici : "Ceci est le décret de la vache rousse", et là-bas : "Ceci est le décret des ustensiles"?

Selon le rav Moché Feinstein (Darach Moché), ces intitulés identiques nous apprennent une règle générale concernant la Torah tout entière : aussi bien les préceptes que nous pouvons comprendre que ceux dont le sens nous dépasse doivent être respectés comme des "décrets" incompréhensibles.
Même lorsque la Torah nous renseigne sur la signification d'une loi, et à plus forte raison si celle-ci est expliquée par la guémara ou les commentateurs, nous devons néanmoins la considérer comme une mitsva insondable.

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-> La mitsva de la vache rousse est une procédure qui fonctionne à l'opposé de toute logique.

Les eaux, confectionnées avec les cendres de la vache rousse purifient ceux qui sont impurs et rendent impurs ceux qui les préparent et qui étaient purs initialement.

L'expression : "Ceci est le décret" vient enseigner : ne crois pas que ce sont les cendres de la vache rousse qui ont un pouvoir purificateur ou impurificateur, mais c'est la volonté d'Hachem qui agit dans le sens indiqué par la Torah.
[Rabbi 'Haïm Chmoulevitch]

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-> "Avraham dit : ... Je ne suis que poussière (afar) et cendre (éfer)" (Vaéra 18,27)

La guémara ('Houlin 88b) enseigne que pour avoir dit : "afar" nous avons reçu la mitsva de la Sotah, et pour avoir dit : "éfer" nous avons reçu la mitsva de la vache rousse..

=> Comment comprendre que pour un seul acte d'humilité, Avraham nous a fait mérité 2 mitsvot?

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyda) apporte la réponse suivante.

Il existe 2 types différents d'humilité : l'humilité du corps et l'humilité de l'âme.

Certains en parlant de sujets spirituels attribuent tout à Hachem, mais dès que cela touche à la matérialité, il sont certains que tout n'arrive que grâce à eux.

D'autres, sont conscients que leur apparence physique, leur force, leur réussite, ... provient totalement de Hachem, mais en ce qui concerne leur étude et leur accomplissement des mitsvot, ils s'attribuent tous les mérites.

Avraham a fait preuve d'une humilité à la fois matérielle (son corps est comme poussière, à l'image de tout corps après la mort) et à la fois spirituelle (son âme est comme cendre, élément sans usage).

Le peuple juif a reçu la mitsva de la Sotah qui représente la matérialité (poussière de terre dissoute dans l'eau) ; et la mitsva de la vache rousse pour la spiritualité (les cendres de la vache, 'hok par excellence).

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-> Pourquoi est-ce que ces 2 mitsvot ont-elle nécessité un mérite pour les obtenir, contrairement au restant des 248 mitsvot positives?

Hachem a fait un miracle afin que l'on puisse facilement constater qu'une vache rousse n'a jamais porté de joug.
Il a placé 2 poils dans sa nuque qui y restent tant qu'elle n'a pas porté de joug, ce qui permet de la déclarer cashère.

De même, Hachem a fait un miracle avec la femme Sotah, afin que son mari puisse avoir un signe clair si elle est de confiance ou pas.
[Amenée au temple, elle suivre une procédure au terme de laquelle, si elle avait effectivement trompé son mari, elle décédait, et sinon elle était bénie de nombreuses bénédictions.]

Le Ben Ich 'Haï conclut que ces 2 mitsvot sont spécifiques, dans le sens où D. a changé les lois de la nature afin de pouvoir les accomplir.
Nos Sages en ont déduit qu'elles n'ont pu nous être accordées que grâce à un mérite spécial.

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+ Quelques autres explications sur la mitsva de la vache rousse :

1°/ Selon le 'Hatam Sofer :
Il rapporte un enseignement de la guémara (Avoda Zara 4) qui dit que les juifs, compte tenu de leur haut niveau spirituel, n'auraient jamais dû commettre la faute du Veau d'or, et c'est seulement Hachem Lui-même qui les a poussés à cette faute pour enseigner à la communauté la force du repentir.

En effet, si une assemblée en venait à fauter, ils se diront que de même que lorsque le peuple a fait le Veau d'or, ils se sont repentis et Hachem les a pardonnés, ainsi eux-aussi en viendront à se repentir et ils seront pardonnés.

Il en ressort que les juifs étaient purs à la base.
Seulement, ils se sont souillés par la faute du Veau d’or malgré leur pureté, pour que d’autres personnes qui seraient impurs suite à leurs pêchés, apprennent d’eux la leçon du repentir et se purifient.
Or, comme le rapporte Rachi, la vache rousse venait expier la faute du Veau d’or.
[la vache, qui est la mère du veau, doit venir nettoyer la saleté de son fils - "Vienne une vache pour faire expier la faute du veau d’or" - cf. Rachi v.19,22].

=> Ainsi, à l’instar de la faute du Veau d’or, les cendres de la vache rousse aussi ont cette même particularité : elles rendent impur celui qui est au départ pur dans le but de purifier l’impur.

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-> "Pour quelle raison utilise-t-on une femelle pour le sacrifice de la vache rousse, alors que tous les autres sacrifices proviennent d'animaux mâles?
Rabbi Eibo enseigna : C'est à l'image du fils d'une servante qui aurait souillé le palais royal.
Le monarque déclara : "Que sa mère vienne nettoyer les excréments de son fils!"
Ainsi, Hachem s'est-Il exprimé : que la vache vienne expier la faute du Veau d'or".
[midrach Bamidbar rabba 19,8]

-> Le rav Its'hak Goldwasser (Yitspon laYécharim Touchya) enseigne :
La fabrication du Veau d'or consista à transformer par l'effet du feu une matière inerte (un bloc d'or) en un être vivant.
C'est pourquoi, l'expiation était obtenue en transformant par les flammes une bête vivante, la vache rousse, en un tas de cendres.

Nous pouvons apprendre de là le pouvoir que détient le feu autant pour détruire que pour construire.
Mais cette propriété n'est pas exclusive au feu : toute force au monde peut agir dans un sens comme dans l'autre. Ne nous fions donc pas aux apparences, tel que notre intelligence les décrypte ...
Tel est le message que nous enseignent le Veau d'or et la vache rousse : le processus de celle-ci semble consister en une destruction, mais il est pourtant l'unique moyen pour atteindre la purification.
Et vice-versa pour le Veau d'or : sa fabrication, obtenue en faisant fondre de l'or, n'entraîna que perte et destruction.

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2°/ Selon le Rabbi Mena'hem Mendel de Vorka :
Il disait que le secret de la vache rousse fait écho à la mitsva d’aimer son prochain.
En effet, les cendres de la vache rousse purifiait celui qui était impur et rendait impur celui qui était pur.
Ainsi, le Cohen était prêt à devenir impur et à contracter l’impureté, le tout pour purifier son prochain.

Cela nous permet de comprendre un midrach qui enseigne que Hachem n’a révélé le secret de la vache rousse qu’à Moché et à personne d’autre.
(Hachem a annoncé à Moché : "A toi, Je révèle la signification de la vache rousse, mais pour les autres, elle reste un décret" - midrach Bamidbar rabba 19,6)
En effet, Moché n’a pas seulement accepté de se rendre impur pour son peuple, mais il a été prêt à disparaître totalement ("efface-moi du livre que Tu as écrit (la Thora)").
C'est grâce à cet acte d’amour absolu, que lui seul a pu atteindre le niveau pour comprendre ce secret de la vache rousse.

-> Nous allons voir un enseignement du Rabbi de Loubavitch permettant de développer l'idée précédente.

D'un côté, le Cohen qui s’affairait à purifier son prochain devenait lui aussi impur, car il devait créer un lien entre lui et la personne impure qu'il allait purifier.
Il devait lui aussi descendre de niveau et se mettre dans la situation d'impureté du juif qu'il allait rendre pur.

Mais d’un autre côté, l’impureté qu'il contractait à cette occasion était plus faible, car elle ne durait qu’un seul jour, contrairement à la personne impure au contact d’un mort, qui allait être purifiée par les cendres de la vache rousse, dont l’impureté s’étendait sur 7 jours.

[La vache rousse renvoie à l'idée que parfois, il faut savoir se jeter (de façon maîtrisée) dans la boue afin de pouvoir relever un frère juif qui y est, et lui redonner alors toute sa dignité.
Certes je me suis sali, mais voir autrui de nouveau propre, pur : qu'elle joie! ]

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-> Le Rabbi Mena'hem Mendel de Vorka enseigne également que : la faute du Veau d’Or résultait d’un manque de confiance en Hachem, c’est pourquoi on a donné aux bnei Israël la mitsva de la vache rousse, qui est une ‘houka sans raison compréhensible.
En l’accomplissant, les Bné Israël prouvent qu’ils font totalement confiance à Hachem, et ainsi la faute du Veau d’Or se trouve rachetée.

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3°/ Selon le Baal Chem Tov :
Il explique que la vache rousse symbolise le fait d’accomplir les mitsvot dans un but intéressé, pour obtenir des honneurs par exemple. En effet, la couleur rouge représente ce qui n'est pas pur, à l’instar de celui qui respecte les mitsvot de façon intéressée, dont l'intention n’est pas pure et relève de la couleur rouge.

Nos Sages enseignent qu’au départ, il convient justement de pratiquer la Torah avec des intentions intéressées, car cela est un moyen de se motiver et de rendre plus facile la pratique, qui peut paraître difficile au début.
Mais, le but final est d'en venir à une pratique désintéressée (sans intérêt personnel), uniquement pour réaliser la volonté d'Hachem, et s'il ne le fait pas, cela lui sera considéré comme une faute.

=> La vache rousse qui symbolise le service divin intéressé, purifie l'impur, c'est-à-dire qu'elle permet de rapprocher celui qui vivait jusqu'à présent dans la faute et l’impureté. L'impur devient pur (comme attiré par la carotte).
En revanche, celui qui est arrivé à un niveau de pureté et est déjà bien engagé, alors pour lui, la pratique intéressée sera négative et sera considérée comme une faute relevant de l’impureté.
La vache rousse rend le pur impur : il devra se débarrasser de son intérêt personnel dans l'accomplissement des mitsvot.

[Un enfant a besoin d'être motivé par des sucreries, tandis qu'un adulte n'en a pas besoin puisqu'il sait que c'est ce qu'il doit faire, que c'est pour son bien ultime.
Il en est de même dans la pratique de nos mitsvot, où notre maturité spirituelle se traduit par des actes désintéressés.]

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-> L’un des détails de la mitsva est que la vache doit être "parfaite", c’est-à-dire intégralement rousse, car si elle a 2 poils noirs, elle ne peut pas servir.
Le ‘Hidouchei haRim fait observer à ce propos : "On peut tirer de là une grande leçon. En ce qui concerne la perfection de la couleur de la vache rousse, 2 poils suffisent à la rendre inapte, mais en ce qui concerne la perfection du juif qui a reçu la mitsva "soyez parfaits avec Hachem votre D.", même l’équivalent d’un seul poil suffit à l’annuler!"
[d'où l'importance d'examiner nos actions, et de faire souvent téchouva pour revenir vers cet état de perfection!]

-> Une autre raison pour laquelle la vache doit être rousse est que les péchés sont comparés à la couleur rouge, ainsi qu’il est dit : "Si vos péchés sont comme l’écarlate ... s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine" (Yéchayahou 1,18).
Et la vache dot être parfaite comme Israël qui est parfait, alors que par la faute du Veau d’Or il est devenu infirme. La raison pour laquelle la vache ne peut pas servir si elle a porté le joug est une allusion au peuple d’Israël, car toute sa chute provient du fait qu’il a rejeté le joug du royaume des Cieux.
[la voie à suivre n°270]

-> Neuf vaches rousses au total ont été brûlées depuis notre maître Moché jusqu'à la destruction du 2e Temple.
La première fut brûlée par Moché, la 2e par Ezra haSofer, 2 par Chimon haTsadik, 2 par le Cohen Gadol Yo'hanan, la 7e par le prophète Eliyahou, la 8e par 'Hanamel l'égyptien, et la 9e par Yichmaël fils de Piakhi.
La 10e sera préparée à la venue du machia'h et purifiera le peuple juif souillé par ses transgressions.
[Méam Loez - 'Houkat 19,1-22]

-> La cendre de la vache a la propriété de purifier ceux qui ont été rendus impurs par un contact avec un mort.
Les plus grands des commentateurs témoignent de ce que la cendre de la vache rousse se trouvait entre les mains des Amoraïm d’Erets Israël qui ont vécu après la destruction du Temple, et ils l’ont utilisée pour se purifier.
Dans la guémara (Nida 6b), ce qui est dit au nom d’Oula est expliqué ainsi par Rachi : "Les ‘haverim de Galilée purifient leur vin pour les libations et leur huile pour les offrandes, dans l’espoir que le Temple sera reconstruit de leur vivant".
On trouve des allusions explicites dans le même esprit chez le Roch, selon qui les Amoraïm d’Erets Israël utilisaient les cendres de la vache rousse : "A l’époque des Amoraïm, on mangeait de la térouma pure en Erets Israël, parce qu’ils avaient les cendres de la vache rousse", et il cite la guémara ci-dessus.

Le ‘Hida témoigne que le Arizal a utilisé les cendres de la vache rousse, sans quoi il ne serait pas arrivé aux niveaux extraordinaires qu’il a atteints.
"Mon cœur me dit que le Rav dissimulait très soigneusement la chose, à cause de nos nombreux péchés".
[la voie à suivre n°580]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°475) enseigne :
"Nos Sages (guémara Béra'hot 5a) enseignent que si quelqu’un voit que des malheurs lui arrivent, il doit réfléchir à sa conduite ; s’il y a réfléchi et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la négligence dans l’étude de la Torah.
[...]
La Torah a ordonné qu’on brûle la vache rousse et qu’on jette sa cendre sur la personne impure, pour lui dire en allusion qu’elle est venue de la poussière et retournera à la poussière.
Cela l’amènera à un repentir total, ainsi que l’ont dit les Sages (Berakhot 5a) : "On lui rappellera le jour de la mort", ce qui est la façon d’être sauvé du mauvais penchant ...

En ce qui concerne la vache rousse, il faut dire que le mot para (vache) est formé des mêmes lettres que le mot rafé (faible). Cela signifie que si l’homme est devenu impur, cela a été provoqué parce qu’il s’était montré faible dans l’étude de la Torah, comme l’ont dit les Sages sur le verset : "Amalek vint et il lutta contre les bnei Israël à Refidim" (Béchala'h 17,1), qu’ils s’étaient affaiblis (rafou) dans l’étude de la Torah (midrach Tan’houma Bechala’h 25).
Et le mot rousse (adouma) évoque le jugement (din), c’est-à-dire que celui qui se montre faible dans l’étude de la Torah, la justice s’éveille contre lui.

C’est ce qu’ont dit les Sages : "Si quelqu’un voit que des malheurs lui arrivent, qu’il examine ses actes ; s’il les a examinés et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la négligence dans l’étude de la Torah".
Cela signifie que lorsqu’il est arrivé quelque chose qui a rendu l’homme impur, il doit examiner sa conduite et chercher quelle est la faute qui a provoqué cela ; s’il n’a pas trouvé, il doit le faire dépendre de la négligence dans l’étude, car il s’est certainement affaibli dans l’étude et la justice s’est éveillée contre lui, c’est cela la vache rousse, rafé et din (para adouma), on lance sur lui de la cendre de la vache, cela lui rappelle le jour de la mort et il se repent totalement devant Hachem."

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+ La Vache rousse (compilation issue du Méam Loez) :

-> La veau devait être rousse, car Hachem dit : "Que vienne la mère et fasse expiation pour la faute du Veau".
La vache représente une expiation pour la faute du Veau d'or, car la vache est la mère du veau.
La perfection physique que la vache rousse devait posséder fait allusion à la perfection morale des juifs avant la faute du veau d'or.
Une vache sans défaut devait donc les ramener à leur état de perfection antérieur à la faute.
De plus, les juifs avaient rejeté le joug céleste en adorant le veau d'or, il fallait donc que la vache rousse n'ait jamais porté de joug.

La 1ere vache rousse fut donnée à El'azar et non à Aharon car un procureur ne peut se faire avocat.
Le peuple s'était rassemblé devant Aharon et avait réclamé qu'il leur fabrique le veau d'or, ce qu'il fit.
[Aharon ne pouvait donc effectuer l'expiation des Bné Israël]

La pulvérisation de la vache par le feu rappelle celle du veau d'or.
Les 3 objets liés ensemble (le bois de cèdre, l'hysope et la laine écarlate) font allusion aux 3 000 personnes qui moururent à cause de cette faute.
Ces 3 espèces furent choisies car le cèdre est l'arbre le plus haut et l'hysope, le plus bas.
La Torah nous enseigne qu'un homme excessivement orgueilleux doit apprendre se considérer aussi bas que le ver qui produisait la teinture écarlate (tola'at).
Le roi David a dit : "Je suis un ver et non un homme" (Téhilim 22,7).
Lorsqu'un homme s'abaisse, ses fautes, [seraient-elles écarlates,] lui sont pardonnées.

De plus, la faute du veau d'or devait être rappelée dans toutes les générations, comme il est écrit : "Cependant, lorsque Je me souviendrai du peuple, je prendrai en compte ce péché" (Ki Tissa 32,34).
Hachem ordonna, de même, que les cendres de la vache rousse soient conservées pour toutes les générations : "Elles resteront en dépôt pour la communauté israélite".

La vache rousse rendait impurs tous ceux qui la touchaient, car selon la loi, un objet idolâtre rend impur par toucher.
La guémara enseigne : "Quelle est la preuve qu'une idole rend impur par contact, comme une femme nidda? Car il est dit : "Vous rendrez également impur le revêtement d'argent de vos idoles gravées et l'ornement doré de vos images moulées. Vous les rejetterez comme un objet impur (dava)" (Yéchayahou 30,22).
De même qu'une femme nidda (appelée aussi : dava) rend impur par contact, l'objet d'un culte idolâtre rend impur. Comme l'idole du veau d'or rendit impurs tous ses adorateurs, la vache rousse rend impur quiconque la touche.

A l'inverse, de même que les Bné Israël furent purifiés par les cendres du veau que Moché brûla et pulvérisa, les cendres de la vache rousse purifient toute personne impure.

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-> "Ceci est un Statut de la Loi (‘Houkat haTorah) qu’a prescrit Hachem, en disant : Parle aux Bné Israël et qu’ils prennent vers toi une Vache Rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n’ait pas encore porté le joug" ('Houkat 19,2).

Rachi commente l’expression : "Qu’ils prennent vers toi" = "Elle sera toujours appelée d’après ton nom : la vache que Moché a faite dans le désert".
=> Pourquoi la Loi de la "Vache Rousse" est-elle liée à Moché plus qu’une autre mitsva?

On peut citer les explications suivantes :

1°/ Le midrach (Bamidbar rabba 19,6) enseigne : "Hachem dit à Moché : A toi, Je révèle les raisons du Commandement de la Vache Rousse mais pour les autres, c’est un Statut (‘Houka)".
On peut expliquer le privilège de Moché ainsi : Les fautes de l’homme l’empêchent de saisir la Torah et les Commandements. Elles constituent des cloisons qui assombrissent sa perception de la Lumière divine. L’impureté est un écran qui prive l’homme de la capacité de saisir les choses spirituelles élevées.
La "Vache Rousse" fait expiation sur la faute du "Veau d’Or" (comme rapporté par Rachi). Elle recèle donc en elle-même une certaine "impureté" qui rend impurs ceux qui l’étudient au point de brouiller leur perception de la signification de ce commandement.
Tous les membres du peuple juif portent une certaine part de responsabilité dans la faute du "Veau d’Or". La Tribu de Lévi aussi était coupable, parce qu’Aharon a fabriqué le "Veau" d’une part et parce que chacun est responsable de l’autre, d’autre part.
Le seul qui n’ait pas pris part à la faute était Moché qui, à ce moment-là, se trouvait au Ciel. Il n’avait donc pas la moindre idée du motif du Commandement de la Vache Rousse parce qu’il n’avait pas en lui le moindre rapport avec cette faute. Hachem le lui a expliqué et il fut le seul capable de comprendre la raison du Commandement de la Vache Rousse car aucune imperfection ne brouillait sa perception.
[Mélo haOmer]

2°/ La Loi de la "Vache Rousse" est appelée "Décret de la Torah" (‘Houkat haTorah), car elle inclut en elle l’ensemble des Commandements de la Torah [le Principe stipulant que toutes les mitsvot, y compris celles dont le sens est dévoilé, doivent être accomplies avec abnégation et soumission totale (kabalat ol), comme s’il s’agissait d’un ‘Hok (décret du Roi)].
C’est pour cela qu’elle est appelée au nom de Moché, car la Torah est aussi appelée en son nom (guémara Shabbath 89a), comme il est dit : "Souvenez-vous de la Torah de Moché (Torat Moché), Mon serviteur" (Mala'hi 3,22).
[Likouté Thora]

3°/ La "Vache Rousse" fait expiation sur le "Veau d’Or". Puisque Moché a lui-même commencé cette expiation, comme il est dit : "Il (Moché) prit le Veau qu’on avait fabriqué, le calcina par le feu, le réduisit en menue poussière qu'il répandit sur l'eau et qu'il fit boire aux Bné Israël" (Ki Tissa 32,20), il lui revenait de droit de la terminer.
Or, le midrach (Tan’houma Ekev 6) enseigne : "La mitsva n’est appelée que par le nom de celui qui la finit". Ainsi, le Commandement de la "Vache Rousse" est-il appelé au nom de Moché.
[Kli Yakar]

4°/ Moché a été prêt à donner sa vie pour obtenir le pardon de la faute du "Veau d’Or" , comme il est dit : "Et maintenant, si Tu voulais pardonner à leur faute ... sinon, efface-moi du Livre que Tu as écrit" (Ki Tissa 32,32). Ainsi, le Commandement de la "Vache Rousse", qui fait expiation sur la faute du "Veau d’Or" est-il appelé au nom de Moché pour l’éternité, comme il est enseigné dans le midrach (Bamidbar Rabba 19,6) : "Toutes les Vaches [Rousses] seront annulées, tandis que la tienne [la Vache Rousse accomplie par Moché] continuera d'exister".
[feuillet de la communauté de Sarcelles - 'Houkat Balak 5780]

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