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"Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (Toldot 27,1) :

Selon Rachi, l'affaiblissement de la vue de Its'hak (alors âgé de 123 ans), avait 3 raisons :
-> suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.
-> lorsqu'il a été ligoté sur l'autel de la Akéda, les anges au-dessus de lui, ont pleuré, et leurs larmes ont coulé dans ses yeux et les ont obscurcis.
-> Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

D'après la raison selon laquelle ce fut les larmes des anges qui affaiblirent sa vue, pourquoi les yeux d’Its’hak ne s’altérèrent que dans sa vieillesse, et pas juste après la ligature ?

En fait, les larmes des anges purifièrent et sanctifièrent tellement les yeux d’Its’hak, qu’ils ne purent plus supporter l’impureté de la fumée des offrandes des femmes de Essav à leurs idoles. Et c’est cette fumée qui affaiblit les yeux d’Yits’hak quand il était âgé.

=> Ainsi, en réalité toutes les raisons sont liées.

[le Zéved Tov]

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-> la 3e exlication de Rachi : Hachem a provoqué sa cécité pour que Yaakov puisse recevoir les bénédictions [sans que Its'hak ne s'en aperçoive].

=> Cette explication de Rachi mérite d’être approfondie: Pourquoi était-il nécessaire de faire souffrir Its’hak pendant tant d’années afin que Yaakov puisse recevoir les bénédictions? Est-ce que D. ne pouvait pas s’arranger à ce que Yaakov les reçoive par un autre moyen?

-> Le rabbi de Loubavitch (Likouté Si'hot) enseigne :
En fait, la paracha témoigne que Its’hak était déjà conscient qu’Essav n’était pas aussi vertueux que son frère Yaakov. Its’hak savait que le Nom de D. ne faisait pas partie du vocabulaire de Essav.
D. aurait pu simplement dévoiler à Its’hak la vraie personnalité d’Essav. En lui indiquant qu’Essav était racha, Il aurait évité de rendre Its’hak aveugle?
Ainsi, Yaakov aurait reçu directement les Bénédictions. Pourquoi D. ne révéla-t-Il pas la vérité à Its’hak?

La réponse est simple et la leçon est forte : D. répugne la médisance (le lachon ara), même lorsqu’il s’agit d’une personne aussi méchante qu’Essav. En dépit du fait qu’Essav était racha, D. s’est abstenu de le publier.
=> Dans ce passage, la Torah vient mettre l’accent sur la gravité de cette transgression (du lachon ara). Si D., Lui-même, s’est retenu de prononcer du lachon ara sur un homme comme Essav, combien devons-nous être vigilants et faire attention de ne jamais dire du lachon ara.

-> Il est écrit dans la guémara (Sanhédrin 11a), au sujet d'Akhan qui fauta au temps de Yéhochoua, fils de Noun, : Yéhochoua demanda à Hachem : "Qui a fauté envers Toi"?
Hachem répondit : "Suis-Je un délateur pour toi!"

-> Si Hachem a refusé de raconter la moindre médisance, même à l'encontre d'Essav qui était pourtant assassin, pratiquait l'idolâtrie et péchait avec les femmes d'autrui, ... alors à plus forte raison, devons-nous faire extrêmement attention de ne pas proférer la moindre médisance sur n'importe quel juif, même de façon superficielle, car nous sommes tous les enfants d'Hachem. [autrui n'est pas pire qu'Essav, alors suit l'exemple d'Hachem, et ne dit pas de lachon ara! Comment nous est-il possible d'émettre de la médisance sur les enfants du Maître du monde, le Roi de tous les rois, Hachem ?! ]

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-> L'intention de la providence était d'induire en erreur le Satan car s'il avait su depuis le départ que les bénédictions revenaient à Yaakov, toutes les forces du sitra a'hra (impureté) se seraient réunies afin d'empêcher que les bénédictions ne lui reviennent.
Ainsi la providence organisa avec précision le déroulement des événements afin qu'Its'hak demande à Essav de partir à la chasse avant de le bénir pour que Yaakov puisse s'introduire à son insu et se saisisse des bénédictions. C'était la seule façon pour Yaakov de pouvoir profiter des bénédictions contre la volonté des forces du mal. Ainsi Rivka demanda à Yaakov de lui apporter deux bons chevreaux afin qu'elle prépare à Its'hak un repas et qu'il bénisse ensuite son fils Yaakov. Ces bénédictions auront un impact sur Yaakov et sa descendance jusqu'à la dernière génération au moment de la venue du Machia'h.

[plus l'enjeu spirituel est important, plus les forces du mal se mobilisent pour l'empêcher, d'où le déroulé si 'particulier' pour obtenir les bénédictions (puisqu'impactant positivement tous les juifs de l'Histoire!). ]

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-> la 1ere explication de Rachi : suite aux fumées [des encens] que les femmes de Essav offraient aux idoles.

-> Its’hak ayant "fermé les yeux" sur les agissements d’idolâtrie des femmes de Essav, et n’ayant donc pas empêché ces comportements détestables au sein de sa propre maison, a fini par subir en conséquence, selon le principe de "mesure pour mesure", la perte de l’usage de la vue [voir Sforno qui compare Its’hak au Grand Cohen Eli qui perdit lui aussi la vue du fait qu’il n’avait pas empêché ses enfants de fauter].

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Le Méam Loez (Toldot 27,1) rapporte également les autres raisons suivantes :
-> Its’hak avait souvent observé le visage d'Essav. Or, c'est un grave péché de regarder fixement la face d'un racha. Quiconque le fait devient aveugle.

[Le guémara (Méguila 28a) enseigne : "Rabbi Yo’hanan a dit : Il est interdit de porter ses regards sur l’apparence (le visage) d’un racha ... Rabbi Elièzer a dit : [Celui qui agit ainsi,] ses yeux s’obscurcissent, comme il est dit: ‘II arriva, comme Its’hak était devenu vieux, que sa vue s’obscurcit’. [En effet,] parce que Its’hak a contemplé le visage de Essav le racha, sa vue fut troublée".]

-> Its’hak aimait Essav plus que Yaakov, car Essav lui apportait des mets raffinés. Pour cela, il considérait Essav comme plus vertueux que Yaakov.
Or, la Torah dit : "la corruption aveugle les yeux des sages". C'est pourquoi Its’hak fut frappé par ce châtiment, puisqu'il se laissait corrompre par les repas que lui apportait Essav. Il ne discernait plus la véritable nature d'Essav qui "jouait" le fils dévoué et pieu.

[selon le Baal hatourim (v.27,1) : Its'hak prit des cadeaux corrupteurs d'Essav. En d'autres termes, puisqu'Essav honora Its'hak en l'achetant par ses paroles, Its'hak se remplit d'amour à son égard. En conséquence de quoi, ses yeux furent frappés et il perdit la vue.]

[rabbi Its’hak, dans le midrach, évoque un motif qui fait apparaître la cécité de Its’hak comme une conséquence de sa propre faute. Il se réfère à la défense: "N’accepte point de présents corrupteurs ; car la corruption trouble la vue des clairvoyants" (Micpatim 23,8). Or, Its’hak accepta des présents de son fils racha (Essav) : le gibier et les ragoûts qu’il aimait (voir le verset 4 et Rachi sur Toldot 25,28). Ils le corrompirent au point que sa "sa vue s’obscurcit".]

-> Dans la paracha 'Hayé Sarah, nous voyons que Its’hak pria Hachem pour que les hommes souffrent et fassent ainsi leur repentir afin de mériter le monde à venir. Il endura donc la perte de la vue.
[b'h, cf : http://todahm.com/2018/12/09/7694 ]

[Its’hak avait réclamé à D. l’octroi des souffrances physiques en arguant : Si l’homme meurt sans souffrances, son jugement s’exercera contre lui dans l’au-delà dans toute sa rigueur. Mieux vaut qu’il expie un peu de ses fautes sur terre grâce à ses souffrances physiques. Hachem lui répondit : "Ta demande est justifiée et Je commencerai par toi" (cf. midrach Béréchit rabba 65).]

-> Hachem provoqua la cécité d'Its’hak pour que celui-ci ne voit pas la méchanceté d'Essav.
En effet, à l'âge adulte, les méfaits de ce dernier devinrent si insupportables que personne ne pouvait vivre à ses côtés. Il eut été d'un déshonneur extrême pour Its’hak de devoir subir les affronts de ses contemporains le pointant du doigt et disant : "Voici le père d'Essav le racha".
D. le rendit donc aveugle afin qu'il soit incapable de sortir de sa demeure.

-> Sur l'autel, au moment de la ligature, Its’hak avait fixé du regard la présence Divine. C'était en réalité un grave péché, car bien qu'il était étendu face au ciel, il aurait dû fermer les yeux.
Pour avoir regardé la présence Divine, il aurait dû mourir, comme il est écrit : "Nul homme ne peut me voir et vivre" (Chémot 33,20).
Afin de ne pas affliger Avraham, Its’hak eut la vie sauve. Cependant, D. le punit par la cécité, une perte de la vue, qui équivaut à la mort.
[le Séfer Pninim Yékarim rapporte la guémara (Nédarim 64b) qui dit que "4 personnes sont considérées comme mortes : les pauvres, les métsora, les aveugles et ceux qui n'ont pas d'enfants".
Ainsi, pendant 23 années suite à la Akéda, Its'hak n'avait pas d'enfants, faisant qu'il était considéré comme mort.
Après avoir eu des enfants, la sentence a été modifiée dans le fait qu'il est devenu aveugle, car un aveugle est aussi considéré comme mort.
On apprend de là que certaine situation peuvent paraître mauvaises, mais en réalité c'est une bonne chose, qui nous protège de situations tellement pires.
Le Steïpler a dit une fois à quelqu'un : "Peut-être que si vous n'aviez pas ces malheurs, vous ne seriez plus vivant. Peut-être que vous avez ces dettes à la place de la mort".
Ainsi, au lieu de se plaindre, nous devons nous réjouir, et en profiter pour faire téchouva, prier, accumuler des mérites, car Hachem peut changer notre mazal au point que nous devenions une nouvelle personne sur laquelle aucun décret de mort n'a été décrété.]

-> Lorsque Avraham se trouvait dans le pays de Philistins, Avimélé'h enleva Sarah et fut puni sévèrement (paracha Vayéra).
Il endura ainsi une maladie si terrible, qu'il en vint à maudire Avraham en lui disant que son fils deviendrait aveugle. Cette malédiction s'est accomplie.
Ceci nous enseigne combien nous devons nous prémunir des malédictions, même prononcées par le simple des mortels.

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-> "Ce fut quand Its'hak était âgé, ses yeux s’affaiblirent" (v.27,1)

Une des explication de Rachi est : "Au moment où il [Its'hak] avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis.

=> Pourquoi les cieux avaient-ils besoin de s'ouvrir pour que les anges puissent voir la ligature d'Its'hak?

Le rav Elimélé'h Biderman répond que les anges voient ce qui se passe dans notre monde avec la perspective du Ciel, et en ce sens tout est pour le bien au final, il n'y a donc pas de malheur.
Cependant lorsque : "les cieux s’étaient ouverts", alors les anges ont vu le monde avec notre perspective, et c'est cela qui les a poussés à verser des larmes.

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