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"It'shak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère ; il épousa Rivka, elle devint sa femme et il l'aima ; et Its'hak se consola de sa mère." ('Hayé Sarah 24,67)

-> Rachi : Aussi longtemps que Sarah était en vie, une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante, la pâte qu’elle pétrissait était bénie, et une nuée était fixée au-dessus de la tente. Tout cela a cessé à sa mort, pour reprendre à l’arrivée de Rivka.

-> Le Gour Aryié explique qu'il s'agit des 3 mitsvot destinées spécifiquement aux femmes :
- la lumière représente l'allumage des bougies de Shabbath ;
- la pâte, c'est le prélèvement de la pâte de la 'hala (la afrachat 'Hala) ;
- la nuée, symbole de la présence divine (cf. Chémot 40,34), fait référence à la pureté familiale, puisque la pureté permet à une personne de recevoir la présence divine.

-> Lorsque le peuple juif arriva près du mont Sinaï et y érigea le Michkan, Hachem rétablit Sa présence parmi eux. A cet instant précis, ils retournèrent au statut de leurs Pères, qui avaient vécu à un niveau tel que la Présence Divine planait au-dessus de leur demeure.
[Ramban - Introduction au Séfer Chémot]

Le Chem miChmouël ('Hayé Sarah 5671) poursuit que les miracles de Sarah sont à mettre en parallèle avec ceux du michkan :
- sa lampe brillait toute la semaine, de même que la lampe occidentale (nér atamid) de la Ménorah restait miraculeusement allumée continuellement alors même que les autres lumières s'éteignaient.
Les autres lumières étaient du reste allumées par le feu du ner hamaaravi (guémara Shabbath 22b).
- sa pâte était bénie, de même que les pains de proposition (lé'hem apanim), c'est-à-dire les 12 miches de pain qui étaient placées sur la table d'or dans le Michkan, qui restaient chauds et frais pendant toute la semaine.
En effet, après avoir passé une semaine entière sur la table, d'où ils étaient ensuite retirés pour être consommés par les Cohanim, ils avaient encore conservé toute leur fraîcheur et leur onctuosité.
De plus, une bénédiction spéciale accompagnait ce pain, dont il suffisait de consommer une petite quantité afin de se sentir tout à fait rassasié (Rabbénou Bé'hayé - Vayikra 24,7).
- une nuée était fixée au-dessus de la tente, et il en était de même au-dessus du michkan.

Le Chem miChmouël écrit :
"La nuée de Gloire Divine qui planait au-dessus du Michkan était tel un signe venant rappeler au peuple juif que D. était toujours à ses côtés, de manière ostensible. Il s'agissait sans doute de la même Gloire Divine que celle qui se trouvait sur la tente de Sarah Iménou.
En effet, la tente de Sarah était un lieu de repos pour la Présence Divine, un Michkan miniature appelé à remplir le même rôle que ce dernier."
[la tente de Sarah représente la maison juive par excellence, et il nous appartient donc de suivre son exemple]

-> Pourquoi est-ce que : "une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante"?
Le Chem miChmouël répond : C'est parce que dans la tente de Sarah, la sainteté de Shabbath restait durant toute la semaine sans aucune perte, jusqu'à ce qu'elle soit renouvelée le Shabbath suivant.

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-> "Le soleil se lève, le soleil se couche" (Kohélet 1,5)

Avant que le "soleil" de Sarah ne se couche, celui de Rivka s'est levé.
Rivka a réalisé les mêmes bonnes actions que Sarah, et a ainsi mérité les mêmes bénédictions.
[Rabbénou Efraïm]

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-> Les 3 signes particuliers qui régnaient dans la tente de Sarah correspondent aux 3 principaux devoirs de la femme juive : celui d’allumer les lumières de Shabbath (הדלקה – Hadlaka), celui de prélever la ‘Hala de la pâte ( חלה) et le devoir d’observance des Lois de pureté de la vie conjugale (נדה – Nidda).
Les femmes sont particulièrement concernées par ces 3 Commandement car, héritières de ‘Hava la première femme, elles viennent ainsi réparer la faute originelle attribuée à cette dernière, comme il est dit: "La femme jugea que l’arbre était bon comme nourriture, qu’il était attrayant à la vue et précieux pour l’intelligence ; elle cueillit de son fruit et en mangea ; puis en donna à son époux, et il mangea" (Béréchit 3,"6).

-> L’allumage des bougies de Shabbath : En faisant fauter son mari, ‘Hava éteignit "la Bougie de D."
En effet, en consommant du fruit de l’Arbre de la Connaissance, ‘Hava entraîna la mort dans le monde. Or l’âme de l’homme est comparée à la "Bougie de D.", comme il est dit : "L’âme de l’homme est un flambeau divin" (Michlé 20,27).
En fautant, elle causa la séparation du corps et de l’âme du 1er Homme, entraînant ainsi l’extinction dans le monde physique de la "Bougie de D." : l’âme d’Adam.
=> En allumant les bougies de Shabbath, la femme répare et rétablit cette "Bougie originelle" que ‘Hava endommagea.

-> La pureté familiale : En poussant son mari à manger le fruit défendu, elle versa d’une certaine manière son sang à terre. En effet, D. dit à Adam haRichone : "Du jour où tu en mangeras, tu dois mourir" (Béréchit 2,17).
Or il est écrit: "Celui qui verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé car l’homme a été fait à l’image de D." (Béréchit 9,6).
=> Ainsi, pour expier la faute de ‘Hava, la femme connait-elle une période de menstruation au cours de laquelle la Torah l’oblige à s’éloigner de son mari et à respecter les Lois de pureté familiales.

-> Le prélèvement de la ‘Hala : Adam haRichone est comparé à la "‘Hala du Monde".
De même que la femme mélange la farine avec l’eau avant de pétrir sa pâte, de même Hachem a-t-il imbibé la terre avant de façonner l’homme, comme il est dit : "Et une exhalaison s’élevait de la terre et arrosa toute la surface du sol. Hachem façonna l’homme" (Béréchit 2,6-7).
En faisant fauter Adam, ‘Hava rendit la "‘Hala du Monde" impure.
=> Ainsi, mesure pour mesure, la femme doit accomplir le Commandement du prélèvement de la ‘Hala pour réparer la détérioration causée par ‘Hava à la "‘Hala du Monde".

==> Ainsi, Sarah et Rivka qui vécurent de façon miraculeuse les 3 signes cités plus haut, furent les premières à réparer la faute de ‘Hava.
[d'après le feuillet de la communauté de Sarcelles (n°145) - année 5782]

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