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"Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras la présence d'un sage et tu craindras ton D., Je suis Hachem" (Kédochim 19,32)

-> Rambam (Lois de l’étude de la Thora 6,9] enseigne : "On doit se lever devant un homme qui a atteint un âge très avancé, même s’il n’est pas un sage. Même un sage qui est un jeune doit se lever devant un vieillard ... On doit même témoigner du respect à un vieillard non juif par des paroles, et on lui donne la main pour l’aider, comme il est dit: ‘Lève-toi devant une tête blanche’ ; toute tête blanche est incluse".

-> Selon Choulkhan Aroukh (Yoré Déa 244,1), il s'agit de 2 commandements différents :
- l'un, de se se lever et d'honorer toute personne âgée de 70 ans et plus, même s’il est un ignorant pourvu qu’il ne soit pas un racha ;
- l'autre, de se lever et d'honorer un sage en Torah, même s'il est jeune.

-> Le Ktav Sofer dit que si une personne est les 2 à la fois, alors nous devons lui témoigner un honneur supplémentaire afin d'exprimer qu'on le fait pour ses 2 qualités.

-> Le Panéa'h Raza fait remarquer que le mot : "chéva" (une personne âgée - שֵׂיבָה) a la même guématria que : "Avraham Avinou"(אברהם אבינו).
Cela nous indique que nous n'avons pas d'obligation de nous lever devant une personne âgée qui serait racha/impie (telle est la loi juive).

-> Une personne importante doit essayer d'éviter de marcher devant des personnes qui sont assises.
En effet, lorsqu'elles se lèveront pour lui, cet honneur lui sera pris de ses mérites.
Une personne ne doit pas rechercher l'honneur, mais plutôt toutes ses actions doivent être léchem chamayim (pour Hachem).
[le Séfer 'Hassidim (תק"פ)]

-> A ce sujet le Nétsiv (HaEmèk Davar) rapporte le midrach (Bamidbar rabba 15,17) : Rabbi Abba haCohen bar Papa dit que lorsqu'il voyait un groupe de gens assis, il prenait un autre chemin afin de ne pas les déranger, car il savait qu'en passant à proximité ils se lèveraient pour l'honorer.

Lorsque Rabbi Abba rapporta cela à Rabbi Yossi bar Zévida, ce dernier (Rabbi Yossi) lui répondit qu'il vaut mieux permettre aux gens de se lever devant lui, car en agissant ainsi il amène de la crainte de D. (yirat chamayim), comme l'affirme le verset : "tu honoreras la présence d'un sage et tu craindras ton D."
[en permettant à autrui d'honorer un sage, alors tu lui permets également d'en venir à davantage craindre Hachem!]

Le Nétsiv dit que l'on peut apprendre d'ici que la récompense d'honorer les personnes âgées et les sages en Torah, est de renforcer sa crainte en D.
Cependant, celui qui ne craint pas les personnes âgées et les sages, alors il ne craindra pas son Créateur.

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-> On pourrait penser que la véritable récompense, mesure pour mesure, du fait d’honorer les parents serait d’être à son tour, soi-même honoré. Pourquoi la récompense est-elle alors la "ari'hout yamim" (avoir une vie allongée - אריכות ימים)?
En obtenant une longue vie, on jouira du verset ""Devant une personne âgée tu te lèveras" (מפני שיבה תקום, en présence d’une personne âgée vous vous lèverez. En conséquence, à la fin, on obtient vraiment l’honneur.
[rav Yéhochoua Alt]

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+ "Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras la présence d'un sage"

-> Nous rendons ainsi hommage à l'intellect humain qui a mûri avec les expériences de la vie (personnes âgées), et la sagesse de la vie provenant des mots de Hachem (les Sages en Torah).
Nous rendons hommages à ceux qui possèdent ces qualités en se levant devant eux et en les honorant.
[Rav Shimshon Raphael Hirsch]

-> Le Séfer ha'Hinoukh (257) enseigne :
Le but principal pour lequel l'homme a été créé, est afin qu'il en vienne à reconnaître Son Créateur.
Ainsi, il est bien d'honorer ceux qui ont atteint ce niveau (les sages en Torah), ce qui va entraîner d'autres à vouloir atteindre également ce niveau. [en les honorant, on témoigne que c'est un modèle ultime à atteindre pour tout juif!]

Une personne âgée qui n'est pas sage en Torah, est également inclue dans cette mitsva, car au travers les années elle a certainement reconnu le travail/l'implication et les merveilles de Hachem (ex: qu'est-ce que la nature est belle, qu'est-ce que le corps humain est bien fait, ...).

D'ailleurs, c'est pour cela que l'on ne doit pas honorer une personne âgé qui est racha (impie), car elle n'a pas retiré ce genre de réflexion de la vie.

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-> Concernant le vieillard, le Ibn Ezra précise que ce dernier étant proche de la mort, son corps est comme "mort" (n’ayant plus d’attirance pour les plaisirs de ce monde), ainsi mérite-t-il le respect (celui que l’on doit vouer à une «âme» juive).

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-> Un homme est composé à la fois d'une partie physique et d'une partie spirituelle.
C'est son composant spirituel qui le rend digne de respect.

Une personne qui étudie va nourrir son âme, au point où le spirituel devient l'essentiel et le corps accessoire. Une telle personne [qui s'élève vers D.] mérite d'être honorée.

Nous devons également honorer une personne âgée, car puisque son corps devenant de plus en plus faible, alors son esprit va devenir dominant, et une telle personne est digne de respect.

[Gour Aryé]

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-> "Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras" = mipéné chéva takoum, véadarta (מִפְּנֵי שֵׂיבָה תָּקוּם וְהָדַרְתָּ).

Le Zohar affirme qu'une personne doit se lever avec force et se rappeler de son Créateur avant de devenir vieux. [devant toi vieux = lève-toi et vis en temps que juif, et non endormi dans les illusions du yétser ara ]

Les lettres finales de ces 4 mots du verset forment : "mita" (la mort - מיתה).
Le verset peut ainsi se comprendre : "Tu dois te lever avant ton vieux âge" = il faut se renforcer à faire téchouva, à surmonter son yétser ara (qui nous dit : reste assis/allongé, tu as ta vie devant toi!) alors que nous sommes jeunes, car on se sait jamais quand nous mourrons, et nous pourrions alors ne plus avoir l'occasion de faire téchouva.

[le ‘Hida – ‘Homat Anakh]

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-> Le Zohar (cité ci-dessus) enseigne :
"Avant (de parvenir) à la vieillesse (le terme מִפְּנֵי (Mipéné) – "devant" s’apparente au terme לִפְנֵי (Lifné) – "avant"), lève-toi (et fais téchouva)".

-> "Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse [pour faire téchouva], avant qu’arrivent les mauvais jours et que surviennent les années dont tu diras : ‘Elles n’ont pas d’agrément pour moi’" (Kohélet 12,1) ;

-> "Heureuse fut notre jeunesse de ne pas avoir déshonoré notre vieillesse" [guémara Soucca 53a]

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-> La guématria du mot : "chéva" (une personne âgée - שֵׂיבָה) est la même que : "yétser tov" (יצר טוב).

Le mot : "zakén" (זקן - litt.vieux - ici traduit par : un sage (zé kana 'hokhma)) fait référence au "yétser ara", qui est appelé ainsi (Kohélet 4,13 : "un roi vieux et stupide" - mélé'h zakén ou'hssil).

=> Nous devons élever notre yétser tov, et dominer notre yétser ara.

[Sifté Cohen]

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-> "Devant le vieillard tu te lèveras" (Kédochim 19,32), que le Zohar explique : "Avant la vieillesse tu te lèveras" et te repentira.
Le vrai repentir c’est celui que l’on fait quand on est en pleine force de l’âge et en pleine possession de ses moyens.

[devant le vieillard = il s'agit de toi vieux, moment où de nombreuses tentations deviennent également de plus en plus faibles, et où il sera plus difficile de faire une téchouva aussi belle qu'auparavant par amour pour D. (ex: je pourrais regarder les femmes comme le font tous les autres humains, mais je ne le fais pas pour Toi Hachem!), et non par une baisse du désir, une crainte de la mort se rapprochant nettement au vu du grand âge (ex: je ne regarde pas les femmes certes pour faire Ta volonté, mais surtout parce qu'à l'approche de la fin de ma vie je désire aller au Paradis, ce n'est plus de mon âge ...).
De plus, les mauvaises habitudes d'une vie sont toujours plus difficiles à se débarrasser que celles de quelques années, surtout que plus jeune nous avons toutes les forces et la folie pour réaliser une telle transformation positive de notre être.
La téchouva est acceptée à tout âge, mais en la remettant à plus tard qui sait si l'on sera encore en vie, qui sait si le macchia'h ne sera pas déjà arrivé, qui sait si l'on aura encore les forces nécessaires pour réaliser le : "tu te lèveras".
=> A chaque instant, un juif doit être vivant pour Hachem en observant Sa Volonté, car ultérieurement il pourra être bien trop tard. Nos regrets seront alors pour l'éternité bien plus douloureux que nos efforts temporaires nécessaires pour vivre dans ce monde en tant que juif.]

-> "Devant le vieillard tu te lèveras" (Kédochim 19,32) = avec le temps, l'habitude beaucoup de choses perdent de la valeur, deviennent une normalité, un dû.
Nous devons rester jeune face à la Torah en la regardant comme si on venait juste de la recevoir, on doit rester jeune avec les mitsvot en ayant la même joie et entrain que si c'était la 1ere fois que nous les faisions, on doit rester jeune avec les miracles de la vie en remerciant Hachem, ...
On doit rester jeune = on doit être des fêtards de la vie, où chaque instant de vie est un cadeau sublime, où chaque occasion de faire une mitsva est davantage joyeux que de gagner 100 000 000 d'euros au loto, ...
On doit rester jeune en ayant des rêves et de l'ambition pour notre spiritualité.
On doit rester jeune et être persuadé d'être dans les bras de papa Hachem, qui nous chouchoute et nous regarde à chaque instant.

-> "Devant le vieillard tu te lèveras". Rabbi Mendel de Kotzk disait : Savez-vous ce que cela signifie? Cela veut dire qu'il faut que vous, les vieux, vous vous révoltiez contre la vieillesse.

[dans leur tête, certains sont vieux déjà très jeune, et inversement.
Rabbi Tsvi Hirsch de Tomchov dit : "La vieillesse n'a rien à voir avec le nombre d'années : il y a des hommes qui naissent vieux" ]

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-> "Devant une personne âgée tu te lèveras"

Rabbi ‘Haïm Paltiel affirme que ce verset contient une allusion à la coutume de se tenir debout lorsque l'on récite dans le Kadich : "amen yéhé chémé (שמיה) raba".

En effet : "devant une personne âgée" = mipéné chéva (מִפְּנֵי שֵׂיבָה) : les 1eres et dernières lettres forment : שמיה.

=> lorsque le mot "chémé" du Kaddich est récité, "tu te lèveras".

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-> La guémara (Shavouot 30b) enseigne que l'on est également obligé de témoigner du respect à la femme d'un sage en Torah.

=> En quoi l'honneur de la femme d'un sage, est plus strict que celui de son mari?

Le Min'hat 'Hinoukh cite la guémara (Kidouchin 32a-b), qui établit que bien qu'un sage en Torah peut renoncer à l'honneur qui lui revient, un roi ne peut pas le faire. En effet, un sage en Torah a acquis ses connaissances par ses propres efforts, et il peut ainsi renoncer l'honneur dont sa sagesse lui donne droit.

L'honneur que l'on doit témoigner à la femme d'un sage en Torah, ne lui appartient pas intrinsèquement, mais c'est plutôt une forme de respect pour son mari. C'est pourquoi, bien qu'il puisse renoncer à l'honneur que d'autres lui témoignent, sa femme ne doit pas abandonner cet honneur.

[Il y avait 2 grands tsadikim qui allaient donner un cours devant une foule de personnes.
L'un proposa de passer par l'arrière afin d'éviter au maximum les honneurs.
L'autre lui a répondu, cela ne doit pas se faire au détriment de nos femmes qui sont présentes, et dont l'honneur que l'on nous témoignera leur sera une source immense de satisfaction/joie (tu as vu qui est mon mari!).

=> Seul Hachem peut juger si au fond de notre cœur nos actions sont léchem chamayim ou bien pour notre égo.]

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-> "Devant des cheveux blancs lève-toi et honore la personne du vieillard, crains ton D., Je suis Hachem" (Kédochim 19,32)

Dans la Guemara (Kidouchin 33b), Rabbi Elazar enseigne : "Tout talmid ‘hakham qui ne se lève pas devant son Rav s’appelle racha, ne vit pas longtemps et oublie son étude".

=> Comment comprendre le "mesure pour mesure" dans le châtiment évoqué par la guémara?

Rabbi Yossef Chalom Eliachiv répond en apportant une autre guémara, dans laquelle Issi ben Yéhouda dit que se lever devant des cheveux blancs veut dire devant n’importe qui dont les cheveux sont blancs. Rachi y explique qu’il faut se lever devant des cheveux blancs, même s’il s’agit d’un ignorant, et honorer la personne du "zaken" (littéralement : le vieillard), c’est-à-dire le sage (zakén = zé kana ‘hokhma), même s’il est très jeune.

Par conséquent, le châtiment est "mesure pour mesure" : s’il ne s’est pas levé devant son Rav, Hachem le punit en faisant qu’on ne se lèvera pas devant lui non plus, parce qu’il ne vivra pas longtemps, il n’arrivera donc pas à l’âge de la vieillesse où il aurait fallu se lever devant lui à cause de ses cheveux blancs.
Et si l’on dit qu’on peut tout de même se lever devant lui parce qu’il est sage bien qu’étant jeune, là-dessus il est dit qu’il oubliera son étude, donc à cause de ces 2 raisons-là on ne se lèvera pas devant lui.

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-> "Devant une personne âgée tu te lèveras et tu honoreras" (mipéné chéva takoum, véadarta - מִפְּנֵי שֵׂיבָה תָּקוּם וְהָדַרְתָּ)

-> Notre verset fait allusion à la Délivrance du peuple juif.
En effet, le midrach (Pliya) raconte que lorsque Moché monta au Ciel, et qu’il entendit de la Bouche de D. : "Lève-toi devant une tête blanche", il s’exclama aussitôt: "Lève-toi Vierge d’Israël" (Amos 5,2) [en référence à la l’élévation que connaîtront la Chékhina et Israël lors de la guéoula].
Or, le Divré Yoël interprète ce midrach étonnant de la manière suivante : Selon l’explication du Ohr ha'Haïm haKadoch (sur le passage : Michpatim 21,7-11), il existe 3 scénarios possibles pour accéder à la Délivrance finale :
1°/ Israël est méritant en raison des nombreuses bonnes actions qu’il accomplit, aussi mérite-t-il une guéoula miraculeuse et surnaturelle avant le terme fixé et scellé par D.
2°/ Israël n’est pas méritant en raison de ses nombreuses fautes, aussi doit-t-il attendre le terme fixé par D. pour jouir de la Miséricorde divine.
3°/ Même s’il n’est pas méritant, Israël peut toujours prétendre à la Délivrance même avant le délai prévu (et de manière miraculeuse), car les souffrances et les restrictions qu’imposent les nations au peuple juif, autrement dit la frustration et l’empêchement concernant sa "nourriture" (ses besoins matériels), son "habillement" (sa dignité) ou son "droit conjugal" (sa vie religieuse), constituent le moyen de se racheter aux yeux de D. et de mériter la Délivrance finale.
=> Ainsi, en raison des souffrances terribles de "l’enfantement du machia’h" [qui, selon le Zohar doit durer 70 ans, curieusement comme l’âge de la vieillesse : "A 70 ans, vieillesse (שֵׂיבָה)" (Pirké Avot 5,21)], Moché a vu que le peuple juif, même s’il n’est pas méritant, à l’instar du vieillard, recueillera les honneurs que l’on voue au Sage (le méritant), c’est-à-dire une guéoula anticipée.

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