Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Shavouot

+ Shavouot :

-> "La joie que nous avons vécu lors du don de la Torah dépasse le bonheur que nous avons eu au moment de la sortie d'Egypte."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 306]

La période du Omer est là afin de nous permettre de prendre conscience que : "N’est d’homme libre que celui qui se voue à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)
=> La finalité d'un homme libre n'est pas de se libérer d'Egypte, mais d'être un serviteur de Hachem ...

-> "A chaque Shavouot, une étincelle d'envie et de désir s'éveille dans le cœur de chaque juif.
C'est cette même étincelle que les juifs ont ressenti au moment du don de la Torah"
[Yaavetz - Siddour de rav Yaakov Emden]

-> "Shavouot, qui est située entre Pessa'h et Souccot est considérée comme [la fête] qui a le plus de valeur"
[Sfat Emet - Shavouot]

-> "Chacun des yamin tovim a une mitsva qui lui est spécifique : la matsa à Pessa'h, la Soucca et les 4 espèces à Souccot, le Shofar à Roch Hachana.
Mais Shavouot, qui incarne les 613 mitsvot, est la plus magnifique."
[le Tiféret Shlomo]

<--------------->

+ Shavouot : jour du pardon de nos fautes

-> "Chaque année à Shavouot, lorsque nous acceptons sur nous les obligations de la Torah, Hachem nous pardonne nos fautes"
[guémara Yérouchalmi Roch Hachana 4:5]

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée. [...]
Toutes nos fautes sont pardonnées à Shavouot, de la même façon que Hachem pardonne les fautes de chaque fiancé et fiancée le jour de leur mariage."
[Kédouchat Lévi]

-> "D. a fixé Yom Kippour, jour où Il a donné les 2e Table de la Loi aux juifs, comme le jour du pardon des fautes.
Sans aucun doute, Il pardonnera nos fautes à Shavouot, le jour où nous avons reçu la Torah"
['Hessed lé'Avraham]

-> Durant un Shavouot, le Rabbi de Berditchev a plaidé :
"Maître du monde! A Roch Hachana, Tu es le Roi et le Juge. Tu ne peux pas renoncer à Ton honneur, car la loi juive est qu'un roi ne peut pas renoncer à l'honneur qui lui est dû.
Mais aujourd'hui, à Shavouot, le moment du don de la Torah, Tu es notre Rav. Aujourd'hui, Tu peux pardonner toutes nos fautes et échecs, car la loi juive est qu'un rav a le droit d'abandonner son honneur"

<--------------->

+ Shavouot : le jour où nos prières sont exaucées :

-> Le Zohar nous enseigne qu'à Shavouot, Hachem déclare : "Demandez moi tout ce dont vous avez besoin, et Je vous le donnerai!"

-> "Je suis (ano'hi), Hachem, ton D. qui t’ai tiré du pays d’Egypte. Ouvre largement ta bouche et je la remplirai." (Téhilim 81,11)
Rachi commente que cela signifie de prier pour toute chose que nous avons besoin, et Hachem réalisera nos demandes.

Le 'Hessed lé'Avraham fait remarquer que ce verset des Téhilim commence par : "ano'hi", et que c'est peut être une allusion à Shavouot, le jour où Hachem a donné les 10 Commandements, qui commencent par : "Ano'hi Hachem" (Je suis Hachem).
Cela nous indique que c'est à Shavouot que Hachem accomplira nos prières venant du fond du cœur.

<--------------->

+ "Tu célébreras la fête de Shavouot en l'honneur de Hachem, ton Dieu" (Dévarim 16,10)
Comment célébrer Shavouot en faisant un honneur à Hachem?

En priant pour une fin de l'exil de la présence divine, c'est-à-dire prier pour que la présence divine puisse se réjouir, lorsqu'elle résidera à nouveau dans le Temple.
[le Tiféret Shlomo - Shavouot]

Naassé véNichma = associer le coeur à l’accomplissement des mitsvot

+ Naassé véNichma = associer le coeur à l'accomplissement des mitsvot :

-> "Le peuple entier répondit ensemble en disant : 'Nous ferons tout ce que D. a dit'." (Yitro 19,8 - lecture de la Torah pour Shavouot).

-> "Le peuple entier répondit d'une seule voix en disant : "Nous ferons toutes les choses que D. a dites" ... Il prit le livre de l'Alliance et le lut aux oreilles du peuple. Ils dirent : 'Tout ce que D. a dit, nous ferons et nous écouterons' " (Michpatim 24,3-7).

=> ces versets ont de quoi nous surprendre. Pourquoi, dans les deux premiers (v.19,8 et v.24,3), le peuple juif répondit-il seulement "naassé" (nous ferons) alors que dans le troisième (v.24,7), il répondit "naassé vénichma" (nous ferons et nous écouterons)?
De plus, la Torah souligne qu'ils répondirent d'abord "ensemble" puis "d'une seule voix", ce qu'ils ne firent pas la troisième fois. Pourquoi?

<--->

-> En déclarant "naassé vénichma", le peuple d'Israël parlait de deux aspects différents de l'observance.
1°/ Le premier aspect est l'accomplissement tangible, physique, du commandement (les mains) que la personne en comprenne les raisons ou non, qu'elle saisisse l'impact de la mitsva qu'elle fait dans le monde supérieur ou pas.
L'acte même du commandement dans le but d'obéir à la volonté de D. correspond à "naassé" (nous ferons). Le peuple juif a accepté d'accomplir tout ce que D. lui ordonnerait sans poser de questions, que le but de la mitsva soit compris ou pas.

2°/ Le deuxième aspect, c'est la pureté et la noble intention (le cœur) investis dans chaque mitsva.
Outre l'acte physique, chaque personne a un niveau différent de compréhension. Plus un homme fait d'efforts pour comprendre le commandement en profondeur et plus ce commandement peut le faire progresser.
Tel est le sens de "vénichma" (nous écouterons). Plus qu'écouter, ce terme laisse entendre qu'on intériorise le sens profond de la mitsva.
En étudiant et en vivant le but de chaque commandement, en s'efforçant d'imprégner son âme de ses buts et effets sublimes, l'homme peut élever le niveau de son observance au plus haut point et, plus encore, s'attacher à D.
[ le Targoum Onkelos et le Targoum Yonathan traduisent le mot "vénichma" par "nekabel", qui semble vouloir dire écouter avec son cœur et pas seulement avec ses oreilles.
Rachi interprète ce mot de la même façon dans Vayéchev 37,27 ]

D'après ce qui précède, il est clair que le peuple juif ne fut capable de déclarer vénichma qu'après la lecture par Moché du "Livre de l'Alliance" (séfer haBrit), c'est-à-dire la Torah.
C'est seulement par l'étude de la Torah qu'il est possible de percevoir les profondeurs du sens de chaque mitsva. En explorant le contenu de la mitsva et en l'intériorisant, l'homme peut élever son observance au plus haut niveau et accomplir la volonté de D. de la façon la plus profonde.

<--->

-> Ce principe nous aide à comprendre pourquoi les Bné Israël ont pu proclamer "naassé" tous ensemble, d'une seule voix mais pas "naassé vénichma".
Naassé représente l'engagement du peuple à accomplir chaque mitsva. Tout le peuple s'est
montré capable de s'engager à accomplir chaque mitsva exactement comme elle avait été ordonnée dans tous ses détails.

Quant à l'aspect "nichma", les niveaux étaient différents à l'intérieur du peuple. L'engagement de chaque personne à "naassé" dépendait de sa préparation spirituelle personnelle.
Certains accomplissent les mitsvot comme une charge nécessaire par peur des conséquences s'ils ne les accomplissent pas.
D'autres accomplissent les mitsvot parce que leur cœur déborde d'amour pour D. qui les a ordonnées. Ils cherchent toutes les occasions d'en accomplir autant que possible, car ils comprennent que c'est la voie royale pour s'attacher à D. envers Qui leur amour devient toujours plus fort.

Il n'était donc pas possible que le peuple juif dise "naassé vénichma" d'une seule voix.
Le "nichma" de chacun était à son propre niveau, avec ses propres notes jouées sur les cordes de son cœur. L'observance des mitsvot de chacun dépendait de son niveau de sagesse en Torah et de sa préparation spirituelle.
Etant donné que le niveau d'engagement de chacun était différent, la déclaration "venichma" de chacun était différente et ne pouvait pas venir "d'une seule voix".

<--->

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 88a) : "Lorsque le peuple d'Israël déclara naassé venichma, en donnant la réponse naassé avant michma, 600 000 anges de service descendirent du ciel. Chacun attacha deux couronnes sur la tête de chaque membre du peuple, l'une correspondant à naassé et l'autre correspondant à nichma".

Ce passage sous-entend que les Bné Israël furent loués d'avoir déclaré qu'ils s'engageaient à écouter, et pas seulement d'avoir dit naassé avant nichma. Il semble admirable d'avoir fait précéder le naassé avant le nichma mais qu'y avait-il de louable à dire nichma?

D'après ce que nous avons expliqué, il apparaît que la grandeur du "nichma" était que le peuple s'est engagé à un niveau supérieur d'observance.
Chacun prit cet engagement : "Non seulement je vais accomplir toutes les mitsvot, mais je vais m'efforcer de les observer en tant que devoir du cœur aussi, du mieux possible. Je désire me servir des mitsvot comme moyen d'exprimer mon amour pour D."
Le peuple s'est engagé à se pencher sur le sens plus profond de chaque mitsva, ce qui allait lui permettre d'améliorer leur accomplissement.

Nous voyons donc qu'il existe deux aspects de service de D. à cultiver.
Il existe premièrement l'engagement de base d'accomplir entièrement toutes les mitsvot et deuxièmement, à dépasser les exigences minimales et à mieux accomplir les mitsvot afin de nous attacher solidement à D.
Chaque juif, selon sa personnalité, ses dons et ses tendances, peut le faire de la façon qui lui convient le mieux.

Chacun peut atteindre ce niveau en étudiant la Torah pour comprendre chaque mitsva en profondeur avec les capacités intellectuelles et émotionnelles dont D. l'a doté à cette fin. Il méritera ainsi d'accomplir toutes les mitsvot de façon remarquable, de tout son cœur.
[rav David Hofstedter - Darach David - Moadim - Shavouot]

<--->

[il revient à chaque juif de mettre son cœur, de la joie, de la fierté, ... (le nichma) dans l'accomplissement des mitsvot (le naassé).
(on peut éventuellement dire qu'une avodat Hachem (ex: prière) faite sans sentiment, par routine (juste en bougeant extérieurement, mais pas le coeur), est du bon naassé (respectant la halakha), mais il manque véritablement du nichma. )
ex: on peut personnaliser notre service Divin en donnant une vie toute particulière aux mitsvot qui nous parlent davantage personnellement.
En ce sens, dans le train-train de notre vie quotidienne, influencé par l'environnement non-juif et notre yétser ara qui nous endort spirituellement, chaque juif a la possibilité d'avoir un "nichma" unique, sublimant son service Divin. ]

D. dit à Israël : "Si tu prends sur toi le joug de la Torah [le jour de Shavouot], Je te considérerai comme si tu n'avais jamais fauté toute ta vie entière."

[guémara Yérouchalmi Roch Hachana 4:8]

Quelle opportunité!!
=> Acceptons avec joie, au maximum de nos capacités, de vivre au quotidien selon notre Torah.
Notre Père, D., nous le promet : on ne peut que y gagner ...

Pourquoi Hachem n'a-t-il donné la Torah au peuple juif qu'après sa sortie d'Égypte, et non avant?

Considérons le principe suivant : Celui qui sert D. par crainte est comme un serviteur, mais celui qui sert D. par amour est comme son enfant. (Zohar 3:82b)
Si Hachem avait donné la Torah au peuple juif avant qu'il ne quitte l'Egypte, le peuple juif aurait reçu la Torah en raison de sa peur/crainte, peur que s'il n'acceptait pas la Torah, D. ne le libère pas. Il aurait donc reçu la Torah en tant que simple serviteur.
C'est pourquoi Hachem les a d'abord fait sortir d'Egypte et ne leur a donné la Torah qu'ensuite. À ce moment-là, le peuple juif a reçu la Torah par amour, en tant qu'enfant de D.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,2 ]

<--->

-> Hachem nous a donné la Torah après nous avoir libérés de l'Égypte afin que nous le servions par amour et pas seulement par crainte.

"Puisqu'ils haïssent la discorde et aiment la paix, le moment est venu que Je leur donne la Torah."

[traité Déré'h Erets Zouta]

Notre Torah …

+ Notre Torah ...

-> "Il n’y a pas d’autre bien que la Torah.
Si les hommes sentaient combien la Torah est douce et agréable, ils seraient follement épris d’elle ; tout l’or et l’argent du monde n’aurait aucune valeur à leurs yeux, car la Torah inclut tous les biens du monde."

[Rabbi ‘Haïm ben Atar – Or ha’Haïm, Dévarim 26,1]

-> "Face à une vie de Torah, combien la "vie amusante" de ce monde paraît pitoyable. "

[ Rav Wolbe ]

-> "Il n’y a aucun bonheur que l’on peut retirer de la matière : celui-ci ne peut que se retrouver dans la spiritualité.
Quiconque a une vie spirituelle intense est véritablement heureux et il n’existe pas d’autre forme de bonheur dans l’existence."

[Rav Dessler – Mikhtav MéEliyahou – dans une lettre à son fils]

-> "Il n’existe pas de plus grand plaisir que celui d’étudier un paragraphe de la Torah et de constater sa pertinence, et son bon sens … "
-> "Sans la Torah et sans crainte de D., la vie n'a aucun sens."

[Rav Chakh – Ma’hchévet Moussar]

-> "Si Ta Torah n’avait fait mes délices, j’aurais succombé dans ma détresse."
[le roi David - Téhilim 119,22]

-> "Si tu considères la Torah comme l’air que tu respires, tu finiras par oublier les difficultés. Tu percevras ainsi la Torah comme une perfusion qui te maintient en vie."

[Rav Yossef Chalom Elyashiv]

-> "La différence entre la Torah et les futilités est aussi grande qu’entre la lumière et les ténèbres."

[Rabbi Méïr Baal haNess - Kohélet Rabba 2,1]

-> " "Elle est plus précieuse que les perles, tes plus chers trésors ne la valent point" (Michlé 3;15)

= Toutes les pierres précieuses et les perles du monde ne valent pas une seule parole de la Torah."

[guémara Yérouchalmi Péa - chapitre 1]

<--------------->

-> Selon le rav Pinkous, l’âme de l’homme, par sa nature, est assoiffée de quelque chose, et lorsqu’elle ne le trouve pas, elle reste affamée … et devient triste.
Nous devons donc vérifier, en nous-mêmes, si nous connaissons la vraie joie, si nous sommes heureux d’être juifs, de pouvoir accomplir les mitsvot, d’étudier la Torah : bref, être en relation directe avec le Maître du monde.

-> Selon le Rav Akiva Tatz = "La joie réelle, c’est ce qu’on éprouve quand on fait ce qu’on doit faire."
Ainsi, la joie est la réponse de la néchama (l’âme), lorsqu’on fait ce qui doit être fait.

Or, sachant que l’âme de tout juif n’aspire qu’à étudier la Torah, à accomplir les mitsvot, …
(cf. l'appel divin quotidien : http://todahm.com/2014/11/30/lappel-divin-quotidien )

-> "Crains D. et observe Ses commandements ; car c’est là tout l’homme."

[Roi Salomon - Kohélet]

Shavouot : 1 jour en Israël et 2 ailleurs …

+ Shavouot : 1 jour en Israël et 2 ailleurs ...

Dans le passé, on déterminait le nouveau mois (Roch 'Hodech) sur la base d'un témoignage par 2 personnes d'une vision de la nouvelle lune.
Ensuite, les messagers étaient envoyés dans les communautés juives afin de les informer du jour désigné comme Roch 'Hodech, base permettant de déterminer sur quels jours tomberont les fêtes.

Les communautés qui ne pouvaient pas être informées avant la moitié du mois, restaient avec un doute sur le calendrier, et célébraient un jour supplémentaire de fête afin de tenir compte de toutes les éventualités.

=> C'est ainsi, qu'en dehors d'Israël, nous célébrons les fêtes de Pessa'h, de Shavouot et de Souccot pendant 2 jours.

De nos jours, bien que notre calendrier soit basé sur des calculs (permettant une vision à très long terme), nous continuons d'observer l'usage des 2 jours de Yom Tov en dehors d'Israël.

On pourrait s'interroger sur la nécessité d'observer 2 jours à Shavouot, car la date de cette fête est connue depuis Pessa'h, puisqu'ayant lieu le 50e jour du Omer (qui commence le 2e jour de Pessa'h).
Quel est le sens de rajouter un 2e jour, puisque l'on connaît, en avance, avec exactitude sa date?

Le Rambam (Kiddouch ha'Hodech 3,12) écrit que : "afin de ne pas faire de différence entre les fêtes, les rabbins ont institué que tout endroit que les messagers ne pourraient atteindre avant le milieu du mois de Tichri ou de Nissan, devra célébrer 2 jours de Yom Tov, ceci incluant la fête de Shavouot."

<--------------->

Par ailleurs, nos Sages avec leur interprétation de la Torah ont permis le mariage de Ruth avec Boaz, rendant possible la venue du roi David et du Machia'h.

Tout ceci, nous montre comment D. laisse nos Sages prendre des décisions lourdes de conséquences dans la gestion du monde.

=> A notre niveau, nous devons avoir beaucoup de respect et de vénération envers l'enseignement de nos rabbins.

[A Shavouot = jour déterminé par nos Sages, est lu la méguilat Ruth, qui a pu se marier à un juif (Boaz) grâce à nos Sages ...]

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

<--------------->

-> Selon le 'Hatam Sofer, contrairement à Pessa'h et Souccot qui durent 7 jours (en Israël), Shavouot (la fête de la moisson) ne dure qu'un seul jour, car les jours qui la suivent doivent être consacrés à partager l'abondance des récoltes avec le pauvre, une activité empreinte d'une sainteté aussi grande que les fêtes elles-mêmes.

<--------------->

-> Voir également (b'h) : http://todahm.com/2018/04/21/pourquoi-2-jours-de-fete-en-dehors-disrael/

Pourquoi lit-on la Méguilat Ruth à Shavouot?

+ Pourquoi lit-on la Méguilat Ruth à Shavouot?

Dans beaucoup de communauté, il est de coutume de lire la Mégulat Ruth durant Shavouot
["Nous avons l’habitude de lire le livre de Ruth à Shavou‘ot." - Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 490].

Quelle est la raison de cette coutume?

1°/ Ruth est l'ancêtre du roi David, qui est l'ancêtre du Machia'h.

Le livre de Ruth se termine avec des versets qui montrent le lien entre le roi David et Ruth (le dernier verset étant par exemple : "et Ovéd engendra Yishaï, et Yishaï engendra David." - Ruth 4,22).

Le roi David est mort à Shavouot (Talmud de Jérusalem - 'Haguiga 2,3).
La guémara (Roch Hachana 11a) de dire : "D. achève les années des justes d'un jour à jour."
Il en résulte que David est né le même jour que sa mort, soit aussi à Shavouot.

On a coutume de lire la méguilat Ruth en son honneur.

-> Selon la guémara (Baba Batra 15b), elle était appelée Ruth, car son descendant David a inondé ('riva') D. avec des chants et des prières (ex : les Téhilim).

-> Bien que le livre de Ruth ait été écrit par le prophète Chmouël, il a été incorporé aux Kétouvim et non aux Névi'im. En effet, la méguilat Ruth provient d'un degré de prophétie inférieur à celui du livre des Juges (Choftim) et du livre de Chmouël composés par le même prophète.
[Méam Loez - Introduction à la Méguilat Ruth]

-> En s'attachant au peuple juif, Ruth a hérité (en araméen : yarat - similaire à Ruth) le meilleur de ce monde et a fondé la dynastie de David.
Elle est devenue l'ancêtre de David qui a saturée (rava - רוה - de la même racine que Ruth) Hachem de cantique et de louanges.
Pure comme une colombe (tor - תור - qui est le nom de Ruth en anagramme), elle craignait Hachem et se gardait de toute faute.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 1,4]

<--------------------------------->

2°/ A Shavouot, nous recevons la Torah, qui contient 613 mitsvot.
Le monde entier avait déjà reçu 7 de ses lois afin de les observer.
A Shavouot, il restait ainsi encore 606 mitsvot à recevoir.

Ruth était la fille du roi de Moav (guémara Sotah 47a), et lorsqu'elle se convertit à la religion juive, elle a pris sur elle d'accepter ces 606 commandements (spécifiques aux juifs), de la même façon que le peuple juif l'a fait au mont Sinaï.

=> Afin d'insister sur le fait qu'à Shavouot, nous recevons tous 606 mitsvot, nous lisons la démarche de Ruth, dont le nom a pour valeur numérique : 606.
[Ruth ne s'est pas contentée des 7 lois de Noa'h imposées aux non-juifs, elle a accepté les 613, en tant que juive à part entière]

-> Le Rabbi Yisroël Millier insiste sur l'importance qu'à chaque Shavouot, on doit accepter la Torah de son propre chef :

"Le Sinaï fut la conversion au judaïsme de tout le peuple ; notre mitsva aujourd’hui est de faire l’effort de se convertir de nouveau, au plan individuel.
Pour ce faire, le Tana'h consacre tout un volume à l’histoire d’une personne qui l’entreprit, peut-être la plus grande de toutes les converties : la Méguilat Ruth."

Il est écrit dans le Midrach Michlé (31) :
" "Bien des femmes se sont montrées vaillantes, tu leur es supérieure à toutes" (Michlé 31,29).
Cela fait référence à Ruth qui entra sous les ailes de la présence divine."

=> A l'image d'un converti qui démarre sa vie juive plein de fraîcheur, de sincérité, d'ambitions, ... utilisons le don de la Torah de cette année afin de repartir sur des bases positives, laissant la lourdeur de l'habitude, de la paresse, ... derrière nous.

<--------------------------------->

3°/ L'histoire de Ruth est celle d'une femme de Moav, qui selon la Torah n'avait apparemment pas le droit de se marier avec un juif.
Cependant, nos Sages (guémara Yébamot 69a) interprète le verset : "Un Ammonite, ni un Moabite ne seront admis dans l'assemblée de D." (Bamidbar 23,4), comme ne concernant que les hommes de Moav, et non les femmes.

Ainsi, c'est en raison de l'interprétation de nos Sages, qu'il a été possible à Ruth de se marier avec Boaz, et d'être à l'origine du roi David et du Machia'h.

=> On lit à Shavouot le livre de Ruth pour insister sur l'immense bénéfice que les juifs tirent de la Torah Orale.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

Pourquoi est-il de coutume de manger des produits laitiers le 1er jour de Shavouot?

+ Pourquoi est-il de coutume de manger des produits laitiers le 1er jour de Shavouot?

1°/ Dans le Chir haChirim (4,11), D. dit aux juifs : "la douceur [de la Torah] sort de tes lèvres, comme du miel et du lait qui coulent sous ta langue."
Comme la Torah est comparée au lait, nous mangeons des produits laitiers à Shavouot, moment où la Torah a été donnée.

Le miel est issu des abeilles, et le lait est un produit dérivé du sang (cf. guémara Béra'hot 6b).

Les abeilles et le sang sont interdits à la consommation : ils sont impures (tamé), mais ce qu'ils vont produire (le lait ou le miel) est permis (tahor) selon la loi juive .

=> La Torah est comparée au lait et au miel car elle a le pouvoir d'élever et de purifier une personne qui est tombée dans un état d'impureté spirituelle.
En consommant du lait, on prend conscience de ce pouvoir de la Torah.

-> On peut citer les paroles du Rabbi Chimon Finkelman :
"L’un des miracles de l’enfantement est que le lait maternel fournit au jeune enfant toute la nourriture dont il a besoin.
En ce sens, la Torah est comme le lait, car elle couvre les besoins nutritifs dont l’âme de l’homme a besoin pour sa vitalité spirituelle et sa croissance.
Ainsi, les laitages à Shavou‘ot font allusion à la Torah elle-même."
-> La comparaison de la Torah avec le lait nous apprend que de même que le lait se conserve mieux dans un récipient en terre (poterie), et s'abîme rapidement dans un récipient en argent ou en or, de la même façon la Torah reste au sein de personnes humbles et elle dédaigne les orgueilleux et arrogants.

<-------------------->

2°/ Une des lois Noa'hiques (s'appliquant à tout être humain) est l'interdiction de manger un membre d'un animal vivant (éver min ha'haï - Rambam Méla'him 9,1).

La guémara Béra'hot (6b) demande : Pourquoi nous a-t-il été permis de boire le lait d'une vache.
Ne vient-il pas d'un animal vivant?

Une des réponses est que puisque la Torah loue la terre d'Israël comme la terre où coule le lait (Chémot 13,5), il doit être permis à la consommation, en raison du fait que la Torah n'aurait pas loué quelque chose d'interdit.
Cependant, ce n'est qu'après que les juifs aient reçu la Torah, dans laquelle D. loue la terre d'Israël pour son lait, qu'il est devenu possible de le boire.

Ainsi, avant le don de la Torah, le lait était interdit , car considéré comme : "un membre vivant d'un animal".
=> Le fait de consommer des produits laitiers à Shavouot, vient nous rappeler que le lait nous est devenu autorisé qu'après le don de la Torah.

<-------------------->

3°/ Moché Rabbénou est né le 7 Adar.
3 mois plus tard, sa mère l'a déposé dans un panier et l'a placé parmi les roseaux sur la rive de la rivière.
Batya, la fille de Pharaon, l'a trouvé et il a refusé de boire du lait d'une femme égyptienne.
Ainsi, elle a du recourir à Yo'hévet (sa mère) pour l'élever.

Selon la guémara Sota (12b), cet épisode a eu lieu le 6 Sivan, le jour où plusieurs années après Moché a reçu la Torah directement de D. au mont Sinaï.

=> Manger des produits laitiers à Shavouot nous rappelle le fait que Moché et sa mère ont été réuni de façon miraculeuse (pour lui faire boire le lait maternel).

<-------------------->

4°/ Le mot hébreu pour lait : " 'halav" a pour valeur numérique : 40.
Le fait de manger des produits laitiers à Shavouot nous rappelle les 40 jours que Moché a passé au Ciel afin de recevoir la Torah.

<-------------------->

5°/ Selon le midrach Rabba (28,1), les anges voulaient attaquer Moché pour le fait qu'il venait chercher la Torah au Ciel pour la ramener sur la terre.
D. a changé son visage afin qu'il ressemble à Avraham, et Il leur a dit : "N'avez-vous pas honte d'attaquer une personne qui a été si hospitalière avec vous?"

Avraham a servi aux anges de la crème, du lait et du veau (Béréchit 18,8).
=> Afin de se rappeler de ce repas qui a contribué à permettre aux juifs de recevoir la Torah à Shavouot, nous mangeons des produits laitiers, et ensuite un repas de viande.

<-------------------->
+ Autres raisons :

-> La Michna Béroura (494,14) nous dit :
"De même qu’à Pessa‘h nous avons un rappel du sacrifice de l’agneau pascal, ainsi à Shavou‘ot nous devons rappeler les deux pains qui étaient apportés au Temple (le jour des Bikourim).
Et c’est la raison pour laquelle nous mangeons des laitages et ensuite de la viande, chacun nécessitant un pain pour l’accompagner, car il est interdit de se servir de la même miche de pain pour le lait et la viande, et nous nous rappelons ainsi de l’offrande des deux pains."

-> La Michna Béroura (494,12) nous enseigne également :
"Les Hébreux se tinrent sur le mont Sinaï et reçurent la Torah.
Ils retournèrent ensuite dans leurs demeures, mais ne purent consommer immédiatement des mets à base de viande car ils nécessitaient une préparation : la Ché‘hita avec un couteau qui est aiguisé et vérifié ; le nerf sciatique est retiré, ainsi que les graisses interdites et le sang ; la tremper et la saler ; et la cuire dans des nouvelles casseroles, car toutes casseroles existantes avaient été utilisées dans les 24 heures pour de la nourriture non-cachère, et il leur était donc interdit de les utiliser.
Les Juifs décidèrent donc de manger des laitages.
C’est en souvenir de cela que nous en consommons."

 

Source (b"h) : inspiration & traduction d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

"Nos enfants seront nos garants." (Midrach Rabba 1:3,1)

Selon ce midrach, lorsque les juifs se sont tenus au mont Sinaï afin de recevoir la Torah, D. leur a demandé une caution/garantie afin de leur donner Sa Torah.

Ils ont répondu :
- "Nos ancêtres seront nos garants" (avoténou orvim otanou).
D. n'a pas accepté, et ils ont dit alors :
- "Nos prophètes seront nos garants" (névi'énou arévin lanou).
Cela aussi D. ne l'a pas accepté, et ils ont dit alors :
- "Nos enfants seront nos garants" (banénou orvim otanou)
D. a répondu : "En effet, se sont de bons garants. Par leur mérite, je vous donnerai la Torah."

Pourquoi D. a donné la préférence aux enfants sur les ancêtres et les prophètes?

On peut expliquer ce midrach de la façon suivante :
-> Avec la 1ere réponse : "Nos ancêtres seront nos garants", le peuple juif voulait dire :
"Lorsque nos parents atteignent un âge avancé et ne sont plus un atout pour le monde du travail, nous allons les mettre dans un club de personnes âgées ou une maison de retraite, et afin de les maintenir occupés nous allons leur organiser des cours de Torah."

D. a refusé cette conception, comme garantie permettant de faire prospérer la Torah au sein du peuple juif, car si uniquement les personnes âgées y sont impliquées, ce n'est pas suffisant.

-> Ensuite, les juifs ont répondu : "Nos prophètes seront nos garants".
Le mot hébreu pour un prophète est "navi", c'est un dérivé de : "niv séfata'im : la parole des lèvres. (Yéchéyahou 57,19).

Cette réponse signifiait : "Nous engagerons des rabbins qui vont servir d'orateurs, qui vont étudier la Torah, laissant le restant du peuple s'engager dans le monde du travail."

D. souhaitant que la Torah soit étudiée et observée par tous, Il a également rejeté cette offre.

-> Finalement, les juifs ont dit : "Nos enfants seront nos garants".
Leur intention était d'envoyer les enfants à la yéchiva lorsqu'ils étaient jeunes, et ensuite de les envoyer sur le marché du travail.

D. a accepté, sachant qu'une fois qu'un enfant est dans une yéchiva, il va être modelé dans un amour juif de la Torah, qu'il refusera de quitter.
De plus, l'enfant va influencer ses parents afin qu'ils apprennent eux aussi la Torah et qu'ils suivent les mitsvot.

=> Ainsi, c'est bien au travers cette affirmation que la continuité de l'étude de la Torah et de son observance peut être garantie pour toutes les générations à venir.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)