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Les mitsvot d'une personne créent des anges qui défendent ses intérêts et chassent les forces du mal. [voir Pirké Avot 4,11 - et à l'inverse, nos fautes créent des anges accusateurs. ]

L'âme est considérée comme le père de ces anges, car sa sainteté surnaturelle leur donne du pouvoir. [voir Séfer haLikoutim - véZot haBéra'ha - chap.2 ]

Ces anges [défenseur] abattent les forces du mal.
Lorsqu'une personne accomplit une mitsva, la sainteté de son âme repose sur l'ange défenseur et repousse les forces du mal.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Noa'h]

Mitsvot positives et négatives

+++ Mitsvot positives et négatives :

"C'est une nuit de garde pour Hachem" (Bo 12,42)

-> En règle générale, Hachem accorde continuellement Sa bonté au peuple juif.
Pour empêcher les forces extérieures, c'est-à-dire les forces du mal, de bénéficier également de la bonté que D. accorde au monde, le peuple juif accomplit des mitsvot.
En réalisant les commandements positifs, il s'assure que D. accorde continuellement Sa bonté au peuple juif, et en observant les commandements négatifs (c'est-à-dire les interdictions), il empêche les forces extérieures de recevoir une partie de cette bonté.

Lorsque le peuple juif était en Égypte et n'avait pas encore reçu la Torah, il n'avait aucun commandement positif ou négatif à observer.
Néanmoins, D. a agi avec générosité envers le peuple juif, empêchant les forces extérieures de bénéficier de Sa générosité et de Sa bonté.
C'est à cela que le verset fait allusion lorsqu'il dit : "C'est une nuit de garde" (lél chimourim). Hachem a protégé Sa bonté, empêchant les forces extérieures impures d'en bénéficier, même si le peuple juif n'avait pas encore observé de mitsvot.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

La mitsva de réjouir Hachem

+ La mitsva de réjouir Hachem :

-> Hachem prend plaisir à donner au peuple juif.
Par conséquent, en recevant les bontés de D. , le peuple juif accomplit la volonté et le commandement de D., puisqu'il Lui fait plaisir, pour ainsi dire.
C'est le sens sous-jacent du verset : "Vous saurez que Je suis Hachem, qui vous ai fait sortir des souffrances de l'Égypte" (Vaéra 6,7) = "en vous faisant sortir de l'oppression égyptienne et en recevant Mes bontés, vous accomplissez une mitsva, puisque vous Me faites plaisir."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 6,13]

[ par notre réalisation des mitsvot, de l'étude de la Torah, de nos prières, ... nous permettons à Hachem de nous combler de belles bénédictions, et nous réalisons alors la mitsva de faire plaisir à Hachem. ]

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-> Hachem se réjouit d'accorder Ses bontés et Ses bénédictions au peuple juif, comme le disent nos Sages (guémara Pessa'him 112a) : "Plus que le veau ne désire téter, la vache désire l'allaiter."

De plus, j'ai entendu ce qui suit au nom de mon maître, rabbi Dov Ber de Mézéritch, concernant les versets : "Un fils sage réjouit son père" (Michlé 10,1).
Lorsqu'une personne sert Hachem, Hachem en tire satisfaction.
Par conséquent, lorsqu'une personne défend les intérêts de ses concitoyens juifs, D. s'en réjouit. Lorsqu'une personne sert D., elle ne doit pas le faire pour son propre intérêt, mais pour faire plaisir à Hachem.
Pourtant, lorsque nous faisons la prière de la Amida, nous demandons à D. de répondre à nos propres besoins : "Accorde-nous la connaissance", "Rends-nous", "Guéris-nous", ... Mais puisque Hachem se réjouit de nous accorder Ses bontés et bénédictions, nos prières pour notre propre bien-être sont toujours acceptables, car cela Lui fait plaisir de nous accorder bontés et bénédictions.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra 6,26-27]

"Je vous prendrai pour Moi comme peuple ... vous saurez que Je suis Hachem, votre D." (Vaéra 6,7)

-> Aucune pensée ne peut saisir Hachem (Tikouné Zohar - intro 17a), c'est-à-dire que Son essence est insondable, mais nous, le peuple juif, pouvons comprendre la lumière de la Chékhina (présence Divine) en étudiant la Torah et en accomplissant les mitsvot que D. nous a données.

C'est ce que signifient les mots "Je vous prendrai pour Moi comme peuple" et vous donnerai la Torah.
Grâce à la Torah, "vous saurez que Je suis Hachem, votre D.", car vous aurez alors connaissance de la lumière de la Chékhina.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

Voir des mitsvot partout

+ Voir des mitsvot partout :

-> L'un des concepts les plus remarquables du judaïsme est le fait que beaucoup de nos actions quotidiennes, même celles que nous devrions de toute façon faire sont en réalité des mitsvot, dont chacune apporte beaucoup de satisfaction à Hachem, ainsi qu'une récompense et un bonheur éternels.

C'est ce que nous apprend la michna de rav 'Hananya ben Akach'ya, qui dit qu'Hachem voulait que nous gagnions le plus de mérite possible, et pour cela Il nous a donc donné une abondance de Torah et de mitsvot.
Rachi (sur cette guémara Makot 23b) explique que même les actions que nous ferions indépendamment du fait qu'elles soient ou non une mitsva ont été transformées par Hachem en mitsvot afin de nous récompenser de notre obéissance.
L'exemple donné est celui de la mitsva de s'abstenir de manger des insectes. La simple idée de faire une telle chose répugne à la plupart des gens, et ils ne le feraient pas même si vous les payiez grassement.
Pourtant, la Torah considère que s'abstenir de manger de telles créatures est un acte digne d'intérêt et donne une énorme récompense pour cela.
[il vaut la peine de s'arrêter quelques secondes pour réfléchir à ce point. Nous devrions nous sentir inspirés lorsque nous essayons même d'imaginer l'amour incroyable et illimité qu'Hachem a pour nous et qu'Il est prêt à créer des mitsvot "inutiles" uniquement pour notre bénéfice.
Chaque mitsva étant une occasion d'être encore plus proche d'Hachem, cela témoigne d'à quel point Il a envie de nous avoir proche de Lui, avec le meilleur, dans l'éternité du monde à Venir. ]

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-> Il existe de nombreuses actions qui ne semblent pas correspondre directement à une mitsva ou à une particulière (c'est du neutre).
Cependant, le 'Hovot haLévavot écrit que ce n'est pas le cas. Chaque action, parole ou pensée est soit une mitsva, soit une faute.
Par exemple, si quelqu'un s'endort la nuit pendant 7-8 heures afin d'être reposé et capable de prier et détudier correctement le matin, ces heures sont toutes des mitsvot.
Prendre un petit-déjeuner pour avoir des forces pour l'étude du matin est une mitsva.
La michna Béroura (231:5) cite qu'avant de manger, certains tsadikim avaient l'habitude de dire : "Je suis sur le point de manger afin d'être fort et en bonne santé pour le service d'Hachem".
Si un mari fatigué prend un café en rentrant du travail afin de ne pas être colérique avec sa femme et ses enfants, ce café devient une mitsva extraordinaire.

Pour reprendre les termes du Pélé Yoets (dibour), nous pouvons devenir comme un alchimiste qui transforme le plomb en argent. De même, nous pouvons transformer toutes nos actions "banales" en un service actif d'Hachem.
Il ne s'agit pas seulement d'un idéal noble. Le Choul'han Aroukh (Orach Chaim 231) l'évoque en donnant de nombreux exemples de dévouement de toutes nos actions au service d'Hachem. En général, il s'agit simplement d'une question d'habitude. Au début, il se peut que nous ne nous souvenions qu'occasionnellement de faire avec l'intention (kavana), mais avec le temps, Hachem aide ceux qui s'efforcent de s'améliorer et cela deviendra presque une seconde nature de consacrer toutes vos actions aux mitsvot d'Hachem.

=> Comme il est facile de faire des mitzvot! Comme nous devrions nous sentir comblés par le fait que chaque parole et chaque action dans notre vie ont un but et un sens.
Quelle immense joie nous devrions ressentir à l'idée que nous sommes le peuple choisi par Hachem, et qu'en faisant simplement la même chose que tous les non-juifs du monde entier, nous pouvons être des serviteurs d'Hachem et recevoir une récompense pour cela.

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-> Deux personnes peuvent accomplir exactement la même action, mais pour l'une, il s'agit d'un acte insignifiant et banal, alors que pour l'autre, c'est un acte accompli au service d'Hachem.
L'ingrédient crucial est la kavana (intention) selon laquelle il s'agit d'une mitsva d'Hachem (parce qu'Il nous le demande), et la transformation s'opère.
Cela ne coûte pas d'argent, ne prend presque pas de temps et ne demande qu'un effort minime, et pourtant la différence entre les deux actions est indescriptible.
Malheureusement, de nombreuses personnes ne sont pas conscientes du nombre de mitsvot qu'elles accomplissent sans le savoir, et elles passent donc à côté des mines d'or qu'Hachem a préparées pour nous.

Voici 2 des mitsvot les plus courantes qui reviennent fréquemment :
1°/ "Vous prendrez grand soin de vos âmes" (Vaét'hanan 4,15).
Les commentaires expliquent qu'il s'agit également d'une référence au fait de prendre soin de sa santé et de son bien-être.
Il s'agit par exemple de dormir suffisamment, de se brosser les dents, de prendre les médicaments nécessaires, d'éviter les lieux dangereux, de nouer ses lacets pour ne pas trébucher et se blesser, de conduire prudemment, de porter un casque à vélo, de s'habiller correctement en cas d'humidité ou de froid et d'appliquer de la crème solaire avant de passer un long moment au soleil.

Le 'Hafets 'Haïm, cite un midrach (Vayikra rabba 34:3), selon lequel le sage Hillel, avant de s'asseoir pour manger, disait qu'il était sur le point de faire du 'hessed à une âme pauvre et nécessiteuse. En effet, on a besoin de prendre soin de notre corps. Manger un bon repas copieux et nous redonner de l'énergie, c'est faire 'hessed à un juif : nous-même!

Lorsque nous nous faisons couper les cheveux, on peut avoir à l'esprit qu'on fait une mitsva d'Hachem en ne rasant pas les coins de notre tête et de notre barbe.
Se laver le visage le matin est une mitsva d'honorer Hachem.
La guémara raconte que Hillel a expliqué à ses élèves que prendre un bain/douche est une mitsva.
Il explique que les rois non juifs érigent souvent des statues d'eux-mêmes dans les lieux publics et paient des serviteurs pour les nettoyer et les polir. "Moi aussi, j'ai été créé comme un tsélem Elokim, à l'image d'Hachem, et il convient donc d'en faire autant."

Lorsque nous nettoyons la maison chaque semaine pour Shabbath, nous pouvons accomplir la mitsva d'honorer le Shabbath.
Pendant la journée du Shabbath, lorsque nous nous allongeons pour nous reposer l'après-midi ou que nous prenons un bon aliment en l'honneur du Shabbath, nous pouvons accomplir la mitsva de oneg Shabbath (rendre le Shabbath agréable).

Chaque fois que nous prions Hachem (y compris en disant des Téhilim pour les malades), c'est la mitsva de "servir Hachem de tout son cœur" (oul'ovdo bé'hol lévav'hem).
Chaque mot de Torah appris est une mitsva de véchinan'tem (tu l'étudieras).

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2°/ "Aimer son prochain comme on s'aime soi-même" (Kédochim 19,18).
Il s'agit peut-être de la mitsva la plus vaste et la plus complète. Le Ramban l'explique comme signifiant que tout ce que l'on souhaite pour soi-même, on doit essayer de le faire pour les autres.
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed), en fait la source de la Torah pour l'accomplissement du 'hessed.
Si l'on s'arrête un instant pour réfléchir, on se rendra compte qu'il existe littéralement des milliers d'occasions de faire du 'hessed (acte de bonté) chaque jour, en particulier pour un conjoint ou un parent.

L'éducation des enfants est sans doute l'une des tâches les plus difficiles et les plus éprouvantes que l'humanité ait jamais connues. Les parents donnent tout ce qu'ils ont, physiquement, émotionnellement et financièrement, à leurs enfants.
Cependant, les difficultés liées à l'éducation des enfants peuvent être perçues sous un jour tout à fait nouveau si l'on se rend compte qu'elles offrent l'occasion d'atteindre une véritable grandeur en tant que serviteur d'Hachem.
Aider un enfant ou lui fournir quelque chose dont il a besoin est une réalisation de la mitsva inestimable de "véaavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même).
Être parent est une mitsva de la Torah au même titre que secouer le loulav et l'etrog et porter les tefillin. Malheureusement, nous sommes souvent tellement habitués à tout faire pour nos enfants que nous ne nous rendons même pas compte de tout ce que nous faisons pour eux. Même les parents qui sont conscients de ce concept sont surpris du nombre de choses qu'ils font tout au long de la journée sans se souvenir d'avoir l'intention (kavana) qu'ils font du 'hessed.

Alors qu'il allait emmener son enfant malade chez le médecin, le rav Schwadron, le célèbre Maggid de Jérusalem, rencontra son Rabbi, le rav Its'hak Sher, qui lui demanda ce qu'il était en train de faire. Il répondit qu'il emmenait son enfant chez le médecin, mais le rav Sher répéta sa question.
Supposant qu'il ne l'avait pas bien entendu, le rav Schwadron lui donna la même réponse. Cependant, le rav Sher lui demanda à nouveau ce qu'il faisait et, cette fois, le rav Schwadron comprit qu'il voulait lui enseigner quelque chose et lui demanda une explication.
"Vous n'emmenez pas votre enfant malade chez le médecin", sourit Rav Sher, "car si c'est le cas, vous n'êtes pas différent d'un animal qui s'occupe également de ses petits malades. Il y a un petit enfant juif qui est malade et qui ne peut pas aller seul chez le médecin, et il se trouve que vous êtes la personne la plus proche pour faire la mitsva d'aider un enfant sans défense à se rétablir".
Tel est le véritable point de vue de la Torah sur l'éducation des enfants.

La liste est littéralement infinie. Toutes les façons d'aider nos enfants à obtenir ce dont ils ont besoin sont incluses, qu'elles soient grandes ou petites.

Il en va de même entre un mari et sa femme. Tout ce qu'ils font l'un pour l'autre n'est pas une simple "corvée" ménagère, mais plutôt une occasion d'accomplir le "véaavta léréa'ha kamo'ha".
Lorsque la femme repasse les chemises de son mari et nettoie la maison, ou que le mari se rend au magasin pour acheter des provisions ou apporte à sa femme un soutien émotionnel après une dure journée avec les enfants, ils doivent se rendre compte qu'ils accomplissent le magnifique commandement biblique de 'hessed.

On a une priorité de 'hessed avec nos proches, mais on a aussi de nombreuses occasions de bonté avec autrui. Dans notre génération la charité essentiel est le fait d'écouter, de valoriser et complimenter autrui, pour lui redonner des forces.
De même, par exemple en entrant dans une salle on peut prier pour chacun des juifs présents, et on réaliser un acte de charité (prier pour autrui) pour chacun d'eux!

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-> Les gens sont souvent mal à l'aise lorsqu'ils disent qu'ils font une mitsva pour Hachem.
"Je mange ce délicieux dessert le Shabbath parce que j'en ai envie", affirment-ils. Dire que je le fais parce qu'Hachem l'a dit (oneg Shabbath) signifie que je ne suis pas honnête ou réaliste.
Cependant, une telle attitude est incorrecte et n'est qu'un stratagème de notre yétser ara pour nous empêcher de nous efforcer d'atteindre la perfection (en convertissant des actions banales en mitsvot, dont la valeur est infinie).

La guémara (Pessa'him 8a) nous dit que si quelqu'un s'est engagé à donner de la tsédaka pour qu'un proche malade se rétablisse, il est considéré comme un tsadik complet.
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - partie 2, chap.23) explique que, puisqu'il avait l'intention de donner l'argent parce que c'est une mitsva, il mérite le titre de tsadik complet. Le fait qu'il ait également eu à l'esprit l'arrière-pensée que le proche devrait se rétablir n'enlève rien au fait qu'il avait l'intention d'accomplir une mitsva.
En fait, il insiste sur le fait que même si l'on n'est pas en mesure de réalisre une mitsva uniquement pour l'amour d'Hachem (léchem chamayim, parce qu'Il nous le demande), on doit quand même l'accomplir, même si sa motivation première n'est pas pour la mitsva.
Nos Sages nous enseignent qu'il faut toujours commencer à faire les mitsvot, même pour des raisons secondaires (avec des intérêts personnels, lo léchem chamayim), parce qu'une telle personne finira par s'élever et sera capable de les faire uniquement pour Hachem (léchem chamayim).

A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem (2e partie)

+ A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem (2e partie) :

-> En quelque sorte, Hachem a de la satisfaction du fait que ses commandements ont été respectés, car il est alors en mesure de nous combler de ses bénédictions infinies.
Et à l'inverse, si quelqu'un commet une faute, cela cause à Hachem beaucoup de douleur et de mécontentement, car Il ne peut pas lui donner de la bonté, et pire encore, il pourrait avoir besoin d'une punition.

Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - chap.8) va plus loin : Lorsque nous réalisons une mitsva, même si nous savons que nous sommes assurés d'une énorme récompense, il peut nous être difficile de ressentir une véritable joie, comme si nous étions en train de profiter de cette récompense en ce moment même.
De même, bien que nous ayons appris que de terribles punitions attendent ceux qui fautent, il peut nous être difficile de le ressentir maintenant. [libre arbitre oblige, nous avons une perception limitée, ce qui ne sera pas le cas dans le monde de Vérité. ]

Hachem, en revanche, est le Créateur infini, qui n'est pas lié par les limites du temps et de l'espace. Au moment où nous accomplissons une mitsva, Hachem voit l'énorme récompense et le plaisir que nous en retirons et, à ce moment précis, il est rempli d'une incroyable joie, tout comme un père éprouve un grand plaisir au moment où il voit son fils recevoir honneur et grandeur.
De même, si quelqu'un commet une faute, Hachem voit et ressent immédiatement la punition qu'il recevra pour cela, et y a-t-il quelque chose de plus douloureux que de voir son propre enfant souffrir terriblement?

Nous retrouvons cette idée dans la guémara (Sanhédrin 46a) qui nous dit que lorsqu'une personne souffre, Hachem (d'une certaine manière) souffre avec elle.
Lorsqu'une personne souffre, elle ne peut pas maximiser son service à Hachem et est incapable de Lui apporter de la satisfaction (na'hat roua'h). À la suite d'une telle tragédie, Hachem souffre lui aussi terriblement.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (Porte 2, Chap.11) explique longuement que le but réel des prières dans lesquelles nous demandons à Hachem de supprimer notre souffrance n'est pas pour notre bien, mais plutôt pour Lui demander de supprimer la douleur qu'Il ressent à cause de notre douleur.

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-> À la lumière de ce qui précède, le Yessod véChorech haAvoda (Porte 1, chap.4) définit le travail d'un juif : "L'objectif principal de tous nos actes, paroles et pensées, qu'il s'agisse de questions spirituelles ou matérielles, est de donner de la satisfaction à Hachem. C'est le cœur de notre service et c'est l'objectif principal d'Hachem lorsqu'il nous a ordonné d'accomplir ses mitsvot".

Il conclut qu'avant d'accomplir une mitsva, il ne faut pas se contenter de penser : "Je fais cela pour accomplir la mitsva d'Hachem", mais plutôt ajouter : "Je vais accomplir cette mitsva qu'Hachem m'a commandée afin de Lui apporter de la satisfaction/plaisir (na'hat roua'h)!".
Même si l'on ne ressent pas sur le moment que c'est vrai, il faut le penser quand même, et avec le temps, notre attitude changera lentement et on progressera sur l'échelle de la grandeur spirituelle.

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-> Non seulement chaque juif est tenu d'apporter à Hachem de la satisfaction (na'hat roua'h), mais nous devrions souhaiter que tout le monde fasse de même.
Chaque fois qu'une personne accomplit une mitsva, ou tout ce qui peut conduire à une mitsva, doit être une cause de grande joie pour nous, car nous sommes conscients qu'à ce moment-là, Hachem a reçu du plaisir/satisfaction.
D'autre part, nous devrions ressentir une grande douleur lorsque quelque chose est fait pour priver Hachem de ce plaisir.

Nous pouvons maintenant comprendre une déclaration surprenante de Rabbénou Yona (Chaaré Téchouvah (chaar 3:160) qui parle des personnes qui haïssent Hachem. Il écrit qu'occasionnellement, même quelqu'un qui étudie la Torah et fait des mitsvot peut être inclus dans cette catégorie : la personne qui est irritée lorsqu'elle voit une autre personne servir Hachem ou lorsqu'un tsadik est honoré.
Les gens voient souvent quelqu'un d'autre prier avec ferveur ou donner un fantastique cours de Torah, et inconsciemment, ils cherchent des défauts chez lui et se disent qu'ils pourraient faire mieux. C'est une forme de haine envers Hachem!
Celui qui prie avec ferveur et le conférencier inspirant créent un énorme plaisir (na'hat roua'h) pour Hachem. Comment pouvez-vous ne pas vouloir qu'Hachem reçoive le plaisir qu'Il reçoit actuellement? Comment cela peut-il vous déranger si Hachem en est enthousiaste et satisfait?
Une telle personne déteste Hachem lui-même, car elle ne veut pas qu'Hachem soit heureux.

-> La 12e bénédiction de la Amida demande à Hachem de détruire tous les hérétiques et les réchaïm.
Le texte des siddourim ashkénazes est "vékol oyvé'ha mééra yikarétou" (et que tous tes ennemis soient abattus rapidement).
On raconte que le rav Shach préférait utiliser le texte du siddour séfarde, qui se lit : "vékol oyvaï mééra yikarétou" (et que tous les ennemis de Ton peuple soient rapidement abattus), parce qu'il craignait que la première version ne fasse référence à ceux (ennemis d'Hachem) mentionnés par le Chaaré Téchouva.

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+ Exemples de sentiment pour Hachem :

Ce concept mieux compris par quelques exemples donnés par le Yessod véChorech haAvoda :

1°/ Un tsadik, le rav Moché Ivyer, ayant appris qu'un garçon était né dans la ville, fut rempli d'une "énorme joie" et s'exclama avec enthousiasme : "Un serviteur d'Hachem est né!".
On peut supposer que lorsqu'il grandira, il apportera beaucoup de plaisir/satisfaction à Hachem.
De la même manière, lorsqu'une fille naît, il faut se sentir beaucoup de joie car elle grandira et louera sans aucun doute Hachem, Lui apportant beaucoup de na'hat roua'h.
Si telle est l'attitude à adopter lorsqu'on apprend la naissance de l'enfant de quelqu'un d'autre, combien plus d'excitation et de simchah les nouveaux parents devraient-ils ressentir eux-mêmes.
[chaar 4 - chap.5]

2°/ Lorsque l'on voit quelqu'un prier avec passion et concentration, étudier la Torah ou réaliser une mitsva, on doit être enthousiaste : "Combien de plaisir (na'hat roua'h) Hachem reçoit-il de cette personne!"

3°/ Si vous entendez dire que quelqu'un a gagné beaucoup d'argent, nous devrions ressentir une grande joie, car il est presque certain qu'il a exprimé ses remerciements et ses louanges à Hachem et qu'il utilisera probablement l'argent pour accomplir de nombreuses mitsvot, telles que la tsédaka ou d'autres formes de 'hessed.
[ou bien cela lui donnera des conditions de vie pour encore mieux faire les mitsvot, ... ]

4°/ À l'inverse, si une personne apprend que, à D. ne plaise, quelqu'un est décédé, elle doit être remplie de douleur car le défunt n'apportera plus de na'hat roua'h à Hachem avec sa Torah et ses mitsvot.
De même, entendre qu'une personne est tombée malade et ne peut plus fonctionner normalement, ou qu'elle a perdu beaucoup d'argent et ne peut plus donner la tsédaka comme avant, devrait nous causer une grande douleur.

5°/ Lorsque nous entendons parler de mauvais événements qui sont arrivés au peuple juif, nous devrions être remplis d'une grande douleur à cause de ce qu'ils ont vécu et de la douleur qu'ils ont causée à Hachem à cause de cela.
[Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Ainsi, la vision d'un juif qui souffre ou bien le fait de faire souffrir autrui, cela implique un douleur chez Hachem (si l'on peut dire). ]
Lorsque nous apprenons que les juifs ont connu de bons moments ou qu'Hachem a accompli un grand miracle pour nous sauver, nous devrions ressentir une immense joie à propos de ce qui s'est passé et de la satisfaction à Hachem qui a été généréé grâce à cela.
[chaar 9 - chap.12 (9 Av) ; chaar 12 - chap.5 (Pourim)]

6°/ Le Yessod véChorech haAvoda décrit que lorsque le mois de Nissan arrive, nous devrions ressentir une énorme joie à propos de tout le plaisir qu'Hachem recevra au cours de la période suivante, avec tous les préparatifs de Pessa'h et toutes les mitsvot de la nuit du Séder et des jours de Pessa'h.
De la même manière que l'on compte avec enthousiasme les jours qui nous séparent d'un voyage ou d'un anniversaire très attendu, nous devrions nous aussi, à chaque jour qui passe, être de plus en plus ravis à la pensée du bonheur d'Hachem pendant ces jours.
[chaar 9 - chap.4]

7°/ Le jour de Yom Kippour est celui de l'expiation de tous les fautes commises au cours de l'année.
Nous passons la journée à jeûner, plongés dans la prière et la téchouva, nous repentant sincèrement et implorant la miséricorde d'Hachem. Chaque seconde de la journée, nous sommes impliqués dans la réalisation de la volonté d'Hachem, et l'inconfort que nous ressentons est une source d'expiation de nos fautes.
Le pardon final est également une source de grande joie pour Hachem, car nous avons alors une ardoise propre et nous sommes très dignes de recevoir Ses dons infinis et de créer une relation étroite avec Lui.
En gardant cela à l'esprit, quelqu'un qui aime vraiment Hachem souhaiterait que le jeûne dure 2 fois plus longtemps, afin de pouvoir accomplir à chaque seconde la mitsva d'Hachem avec un grand sacrifice personnel et de Lui apporter encore plus de na'hat roua'h.
Plus le jeûne se prolonge et plus il se sent faible, plus il devrait ressentir de la joie, car une mitsva accomplie avec abnégation vaut beaucoup plus qu'une mitsva accomplie sans abnégation, car elle représente une plus grande démonstration d'amour pour Hachem.
[chaar 11 - chap.10]

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+ Est-il possible pour nous d'y parvenir?

-> Il ne fait aucun doute qu'être capable de ressentir de la joie et de la douleur pour Hachem est un idéal très élevé. Cependant, ce n'est pas une raison pour ne pas commencer le cheminement et s'efforcer d'y parvenir un jour, et la Torah nous a déjà enseigné la manière d'atteindre un tel niveau.

La guémara (Shabbath 3la) rapporte l'histoire connue du non-juif qui demanda à Hillel de lui enseigner toute la Torah en se tenant sur une seule jambe.
Les commentaires expliquent qu'il voulait comprendre le principe majeur et sous-jacent de tout ce qui se trouve dans la Torah. Hillel répondit par les mots célèbres : "Ce que tu n'aimes pas, ne le fais pas aux autres".
=> Cela soulève une question évidente. Comment Hillel a-t-il pu dire qu'il s'agissait là de l'essence de toute la Torah? Elle ne traite que des mitsvot avec autrui (ben adam la'havéro). Qu'en est-il de l'autre partie de la Torah, les obligations de l'homme envers Hachem (ben adam laMakom)?

Rachi explique que la réponse d'Hillel est une adaptation du verset : "Aimer ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Dans Michlé, nous trouvons que Hachem est également appelé "réa'ha" (ton prochain/ami).
Hillel lui disait que de la même manière que tu n'aimes pas que les autres ne t'écoutent pas, tu ne dois pas aller à l'encontre des paroles d'Hachem.
Nous en tirons un principe essentiel : la manière dont nous devons nous comporter avec Hachem peut être comprise et apprise à partir de la manière dont nous nous comportons avec nos semblables.
[tout juif a un partie de D. en Lui, et tout juif a une partie d'âme de tous les autres juifs en lui. ]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar 1 - chap.7) écrit que c'est le seul moyen d'atteindre ce niveau extraordinaire de sentiment de joie et de douleur pour Hachem.
Il faut d'abord se perfectionner dans le domaine du "tu aimeras ton prochain comme toi-même", afin d'éprouver ces sentiments pour d'autres personnes, puis il est possible de commencer à éprouver les mêmes émotions à l'égard d'Hachem.
Cela peut être extrêmement difficile au début, car les gens sont naturellement égocentriques et jaloux, mais avec de la pratique, il est possible de se transformer en maître dans ce domaine.
Pour ce faire, il est essentiel d'utiliser l'outil du 'Hovot haLévavot, selon lequel les pensées d'une personne sont affectées par sa parole.
Il faut exprimer ces idées (en soi-même, car en général il est trop gênant que d'autres l'entendent), même si on ne les ressent pas du tout. Avec le temps, comme l'eau érode un rocher, ces mots éroderont notre cœur de pierre et on commencera vraiment à ressentir quelque chose pour les autres.
[on doit aussi prier Hachem de nous y aider]

Par exemple, si vous entendez que quelqu'un a accouché, essayez de ressentir l'excitation des nouveaux parents qui gazouillent devant leur petit bébé tout mignon. Fermez les yeux et imaginez votre réaction si vous étiez dans la même situation qu'eux, puis dites-vous : "Je suis tellement heureux pour untel ou unetelle ; cette nouvelle me rend si heureux".
Vous pouvez faire de même si quelqu'un s'est fiancé, ou si vous voyez qu'il a acheté un nouveau costume ou qu'il a reçu beaucoup d'honneurs pour une conférence qu'il a donnée.
À l'inverse, si vous avez appris une mauvaise nouvelle concernant quelqu'un (ex: il est tombé malade, a perdu son emploi, ...), arrêtez-vous un instant et essayez de vous mettre à sa place et de ressentir la douleur et la souffrance qu'il éprouve.

Le rav 'Haïm Chmoulévitz a été vu un jour dans un couloir avec un grand sourire. Il montra du doigt les chaussures d'un enfant en bas âge qui traînaient sur le sol et expliqua avec enthousiasme qu'il était en train de penser au plaisir que la mère de l'enfant devait éprouver à voir son petit bébé faire ses premiers pas.

Pour réussir dans ce domaine, il faut une pratique constante et un travail acharné, mais les résultats sont fantastiques. Au début, il est plus facile de commencer par les personnes que nous connaissons et avec lesquelles nous sommes proches, comme les membres de la famille ou les amis, mais avec le temps, cela peut et doit s'étendre même à des étrangers.
Finalement, comme l'enseignent les maîtres du moussar, l'habitude devient une seconde nature et nous serons bien équipés pour entamer le grand pas vers l'obtention de ces sentiments à l'égard de notre grand "ami", Hachem.

[rav Avraham Tabor]

Réflexions sur les mitsvot – se connecter à l’infini

+++ Réflexions sur les mitsvot - se connecter à l'infini :

+ Une récompense éternelle :

-> Chaque mitsva que nous faisons est récompensée par un mérite éternel, et l'ampleur de la récompense dépasse de loin notre compréhension. [un acte souvent simple, rapide, parfois logique, peut nous générer un bien qui nous apportera pendant toute notre éternité! ]
Nos Sages (Pirké Avot 2,1) nous disent qu'il faut être aussi scrupuleux dans l'accomplissement d'une mitsva "mineure" que dans l'accomplissement d'une mitsva "majeure", car on ne connaît pas la récompense accordée pour l'une ou l'autre.
L'une des explications proposées est que même pour une mitsva mineure, nous sommes incapables d'imaginer la récompense phénoménale (Rabbénou Yonah).

-> "Un moment de téchouva (retour vers D.) et de bonnes actions dans ce monde a plus de valeur que tout le monde futur.
Et un moment de bonheur dans le monde futur est meilleur que tout ce monde-ci." [Pirké Avot 4,22]

Le rav Dessler commente :
"Si l’on réunit tous les bonheurs et plaisirs qu’un homme peut ressentir sur toute une vie, et si l’on appliquait ce procédé à toutes les personnes que l’on connaît, puis à tous les habitants du pays, et même du monde ; si cette opération était renouvelée sur toutes les générations depuis la création du monde jusqu’à la fin des temps, et si l’on condensait enfin tout ce bonheur dans une seule seconde de bonheur extrêmement intense, cela ne vaudrait pas encore un instant de délice du monde futur.
C’est là le sens de la michna qui affirme : "Et un moment de bonheur dans le monde futur est meilleur que TOUT ce monde-ci"."
[prenons le plaisir cumulé de tous les mariages de l'histoire du monde, tous les plaisirs à chaque naissance, ... tous les plaisirs (petits comme grands) de tous les milliards d'êtres humains ayant vécu dans l'Histoire, et bien cela tend vers un court laps de temps du monde à Venir. ]

-> "Il n'y a pas de récompense dans ce monde pour une mitsva" (guémara Kidouchin 39b).
Le rav Eliyahou Dessler utilise l'idée précédente pour expliquer : il ne peut y avoir de récompense dans ce monde parce que notre univers physique limité n'a tout simplement pas les facultés nécessaires pour procurer le plaisir spirituel d'un autre monde qui est la récompense de ne serait-ce qu'une seule mitsva.

-> Nous affirmons dans notre prière que par amour Hachem a multiplié la Torah et les mitsvot (irba lahem Torah oumitsvot). En effet, ce n'est pas une charge, mais autant d'occasions de nous générer de la joie et des mérites éternels! (je fais la volonté de D., alors que les autres nations investissent leur temps dans du vide! Par exemple, combien nous devons être heureux et fiers sur notre trajet vers la synagogue à Shabbath en voyant les non-juifs faisant du vide, alors que nous on développe notre relation, notre attachement à Hachem par nos mitsvot. )

Par conséquent, la valeur des cadeaux (mitsvot) dont Hachem nous gratifie est éternelle, car ils nous permettent de gagner une sublime vie infinie dans le monde à Venir.
Nous disons dans les Tehillim (118,1) : "Rendez grâce à Hachem, car Il est bon, car Sa bonté dure à jamais" (odou l'Hachem ki tov, ki léolam 'hasdo). Le terme 'hasdo (bonté) est au singulier, ce qui signifie que même un seul acte de Sa bonté dure à jamais (chaque mitsva est une bonté que D. nous fait, car pour un tout petit investissement de notre part, on récolte à l'infini!), car cela nous permet d'obtenir une récompense éternelle si nous l'utilisons pour accomplir le service d'Hachem.

De même, le roi David dit : "olam 'hessed yibané" (Téhilim 89,2). Le rav Shimshon Raphael Hirsch dit que tout au long du Tana'h, le terme "olam" signifie éternité, ainsi le verset se lit : "le 'hessed construit l'éternité". Chaque acte de 'hessed que nous pouvons faire construit une récompense éternelle dans le monde à Venir. [en ce sens, celui qui donne reçoit plus que celui qui reçoit, car en donnant il obtient un bien éternel, et non éphémère. ]

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-> Si nous réalisions la grandeur de chaque mitsva que nous accomplissons, qu'elle vaut tellement plus que si l'on venait nous donner 1 000 000 d'euros, nous déborderions de joie à chaque fois que nous aurions la possibilité d'en accomplir une.
[mais libre arbitre oblige nous n'aurons conscience de cela que dans le monde de Vérité, où notre plus grande souffrance sera sur le fait qu'on aurait pu et du en faire tellement plus (car après notre mort c'est plus possible d'en faire).]

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+ Le 'hessed d'une mitsva :

-> La Torah nous dit : "Vous serez saints" (kédochim tiyou - Kédochim 19,2). Que signifie être "saint" ?
Le Sforno explique : "kédochim, signifie "éternel", comparables au Créateur".
Ainsi, chaque juif a le commandement positif d'être une personne éternelle, d'agir de manière éternelle. Cela est possible parce qu'Hachem nous a donné des âmes, qui proviennent de devant/sous Son Trône de Gloire et qui sont descendus dans ce monde dans nos corps physiques.

Chaque âme est éternelle et ne désire faire que ce qui est agréable à Hachem, mais elle est limitée par un corps physique qui désire tous les plaisirs de ce monde. C'est pourquoi nous vivons dans une lutte constante entre nos aspects physiques/matériels et spirituels.
Notre tâche consiste à devenir des personnes éternelles, à surmonter nos bas instincts et nos désirs (voulant un plaisir immédiat, un moindre effort), et à élever toutes nos actions pour en faire des actes de service à Hachem, pour lesquels nous serons comblés de récompenses éternelles dans le monde à venir.
Ainsi, nos vies deviennent des "vies éternelles", un service sans fin d'Hachem, même dans les aspects banals de la vie quotidienne, et récompensées par un mérite éternel.

-> Dans les bénédictions nous disons : "barou'h ata Hachem Elokénou mélé'h aolam acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou" (Il nous a sanctifiés par Ses mitzvos et nous a ordonné de faire ...)
D'après ce que nous avons expliqué, cela signifie : "Il nous a rendus éternels (Elokénou) en nous donnant ses mitsvot (dont chacune apporte une récompense éternelle) et nous a ordonné de faire..."
La possibilité et la capacité d'accomplir les mitsvot est un acte de bonté d'Hachem encore plus grand que les cadeaux matériels qu'Il nous accorde.
[avec le matériel on a souvent plus de plaisir avant de l'avoir, et une fois qu'on l'a le plaisir passe vite, on a la tête déjà sur une autre chose à avoir. A l'inverse, le spirituel est un acquis qui ne disparaît jamais, et au contraire il sera pleinement exploité après notre mort.]
Lorsque nous faisons une bénédiction, nous bénéficions d'un bienfait matériel nous permettant de mieux faire la volonté de D. (de la nourriture dans ce monde où l'on est de passage), mais l'essentiel c'est que par la récitation de cette bénédiction nous obtenons un bienfait spirituel éternel (de la nourriture/argent pour l'éternité de notre monde à Venir), et donc notre bénédiction est une profonde gratitude pour cette bonté d'Hachem.

-> Le rav Shimon Schwab écrit qu'une fois, il a passé Shabbath avec le 'Hafets 'Haïm, qui s'est approché de lui et lui a demandé : "Qu'avez-vous à l'esprit lorsque vous dites [dans la bénédiction de la lecture de la Torah] : "qui a implanté la vie éternelle en nous" (vé'hayé olam nata béto'hénou)?
Le rav Schwab est resté muet, trop effrayé pour répondre, et le 'Hafets 'Haïm a continué : "Où serez-vous dans 500 ans?" Une fois de plus, le rav Schwab est resté silencieux et le 'Hafets 'Haïm a dit : "La réponse est auprès d'Hachem. Et dans 5 000 ans? Et dans 5 millions d'années? Avec Hachem! C'est ce que signifie "a implanté la vie éternelle en nous" = nous avons en nous une vie infinie, ce qui signifie la proximité et l'attachement à Hachem [que chaque mitsva contribue à renforcer davantage]".

-> b'h, à ce sujet : Les mitsvot = des liens d'amour avec Hachem : http://todahm.com/2023/05/30/les-mitsvot-des-liens-damour-avec-hachem

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+ La valeur réelle d'une mitsva :

-> Au-delà de ce que nous venons de voir, il existe un niveau beaucoup plus profond de compréhension.
Le Pélé Yoetz (Sim'ha) pose la question hypothétique suivante : Que feriez-vous si vous aviez le choix d'accomplir une seule mitsva pour laquelle vous recevriez une punition horrible dans le Guéhinam, ou de commettre une seule faute contre la volonté d'Hachem, pour lequel vous gagneriez un plaisir infini dans le monde à venir?
Si nous sommes vraiment honnêtes avec nous-mêmes, il est probable que nous choisirons la seconde option, car que peut souhaiter de plus un juif que de jouir des beautés du monde à venir?

Le Pélé Yoetz écrit cependant que la bonne réponse devrait être la première.
Le véritable but de notre vie n'est pas de gagner notre part dans le Monde à venir, mais plutôt, comme nous le disons à la fin de nos prières du matin : "Béni soit-Il, Hachem, notre D., qui nous a créés pour Sa gloire" (barou'h ou Elokénou chébaranou likhvodo).
Hachem nous a créés pour que nous soyons Ses loyaux serviteurs et que nous nous comportions selon Sa volonté. Chaque fois que nous agissons de la sorte, nous lui apportons, pour ainsi dire, du "na'hat roua'h", c'est-à-dire que nous Lui donnons de la satisfaction de Ses créations.
L'idée de commettre une faute pour gagner une récompense pour nous-mêmes est absurde, car nous nous abstenons de fauter et accomplissons les mitsvot pour Son bien, et non pour le nôtre.

-> Essayons d'expliquer cette idée plus en profondeur.
La même michna qui dit qu'une heure de bonheur spirituel dans le monde à Venir est plus grande que la somme totale des plaisirs de la vie dans ce monde, dit aussi qu'une heure de repentir et de bonnes actions dans ce monde est meilleure que la vie entière dans le Monde à venir.
Comment concilier cette apparente contradiction? Qu'est-ce qui est le plus grand : ce monde ou le monde à venir?

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 103a) raconte qu'après la mort de Rabbi, l'auteur de la Michna, il avait l'habitude de rentrer chez lui tous les vendredis soirs pour faire le Kiddouch. Cette pratique ne s'est arrêtée que lorsqu'un voisin est passé par là et a entendu ce qui se passait. Après cela, Rabbi n'est plus jamais revenu, non pas parce qu'il n'en avait pas envie, mais pour ne pas faire honte aux autres tsadikim du ciel qui n'ont pas été autorisés à faire de même.
Si le but de l'accomplissement des mitsvot dans ce monde est de gagner une joie spirituelle sans fin dans le monde à venir, pourquoi, après avoir atteint l'autre monde, Rabbi est-il revenu pour accomplir une autre mitsva?
Pour répondre à cette question, nous devons d'abord examiner de plus près qui nous sommes vraiment.

-> Chaque jour nous disons dans la Kédoucha, lors de la répétition du Amida par l'officiant : "Nous sanctifierons ton nom dans ce monde tout comme [les saints anges] le sanctifient dans les cieux".
Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - part.2, chap.10) note que cela semble être une extraordinaire arrogance de notre part. Pouvons-nous vraiment nous comparer aux anges les plus saints du ciel qui louent constamment Hachem?
Examinons ce qu'est réellement un juif.

Avant notre naissance, notre âme réside dans les mondes supérieurs avec d'innombrables anges. Leur tâche consiste à servir et à louer Hachem en permanence.
Hachem souhaite également avoir des âmes qui Le serve dans ce monde et c'est pourquoi il "choisit" certaines âmes et les envoie comme Ses messagers pour accomplir Son service dans notre monde.
Les anges et nous-mêmes sommes tous deux des serviteurs d'Hachem, et nous sommes tous deux chargés de sanctifier le nom d'Hachem. Leur lieu de service est au Ciel et le nôtre est sur terre.

Un juif est l'une des rares âmes qui a eu le mérite d'être un messager d'Hachem dans ce monde. Il est observé par Hachem et par tous les milliards d'âmes et d'anges au Ciel pour voir comment il se comporte.
Le 'Hafets 'Haïm écrit que : "s'il réussit, il reçoit beaucoup de bienfaits d'Hachem et ses actes sont inscrits dans le livre spécial de souvenir d'Hachem. Ses actes sont publiés devant tous les anges et il recevra un grand honneur et une grande gloire lorsqu'il atteindra le monde à Venir, car il a mérité d'être un serviteur loyal du Roi des rois".

=> C'est un honneur si prestigieux d'être choisi comme l'un des rares messagers à venir dans ce monde que n'importe quelle âme serait prête à renoncer à toute sa part dans le monde à venir pour avoir cette opportunité.
Le 'Hafets 'Haïm conclut que si quelqu'un réalise cela : "il devrait être rempli d'une joie énorme et explosive quand il réalise une mitsva. Lorsqu'il se souvient qu'il n'est qu'un humble humain physique mais qu'il a le mérite de parler à Hachem tout comme les anges les plus saints, ses yeux se rempliront d'une incroyable joie, il s'humiliera devant Hachem et s'engagera à accomplir la volonté d'Hachem de tout son cœur."

C'est pourquoi le Pélé Yoetz a écrit que même si une personne risque de mériter le terrible Guéhinam en réalisant une mitsva, elle devrait quand même choisir d'accomplir cette mitsva.
Le mérite d'être le messager choisi par Hachem devrait l'emporter de loin sur les considérations relatives à ce qui se passera dans l'autre monde.
C'est ce qu'exprime clairement l'enseignement du nos Sages (Pirké Avot 1,3) : "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître pour recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent leur maître non pas pour recevoir une récompense".

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+ Une mitsva pour un sou :

-> Le Gaon de Vilna allongé sur son lit de mort, éclata soudain en sanglots. Il se tourna vers les personnes rassemblées autour de lui et leur dit : "Je suis prêt à renoncer à toute ma part dans le monde à Venir pour qu'on me donne une heure de plus à vivre".

Les spectateurs expriment leur surprise face au commentaire de leur grand maître, car le célèbre tsadik, dont la vie entière avait été parfaitement consacrée à la Torah et aux mitsvot, n'était pas du genre à exagérer (chacune de ses paroles étant Vérité pure). Comment pouvait-il être prêt à renoncer aux réalisations de toute une vie et à l'objectif de tout juif de jouir de son sort dans l'autre monde?

Voyant leurs regards déconcertés, le Gaon de Vilna s'expliqua : "Ce monde est si précieux. Dans l'autre monde, vous n'aurez pas la permission de faire une quelconque mitsva, même si vous offrez de payer toute votre part dans le monde à Venir. Pourtant, dans ce monde, pour quelques centimes, vous pouvez accomplir une mitsva dont la récompense est de mériter de voir Hachem Lui-même. Par conséquent, cela vaudrait la peine pour moi de renoncer à ma part dans le monde à Venir pour avoir l'opportunité de faire des mitsvot supplémentaires." [cité dans le Chem Olam - chap.19]

Prenons quelques instants pour comprendre ce qu'a dit le Gaon de Vilna.
La prochaine fois que nous nous apprêtons à réaliser une mitsva, même "petite" et facile, cela signifie que vous êtes sur le point de faire quelque chose que le géant Gaon de Vilna était prêt à renoncer à toute sa part dans le Monde à venir pour pouvoir l'accomplir.
[on a vu auparavant que pour toute mitsva on doit être plus joyeux que si on recevait des millions d'euros cash sur notre compte bancaire, et là nous voyons que pour chaque mitsva nous devons nous réjouir car pour cela le Gaon de Vilna était prêt à renoncer à toute sa part phénoménale du monde à Venir!
Evidemment nous n'en avons pas conscience, mais le Gaon de Vilna qui avait une parfaite perception de la réalité de choses, nous témoigne de la juste/véritable valeur des choses. ]
Quelle excitation nous devrions ressentir en nous préparant à une occasion aussi précieuse!

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+ Servir Hachem avec joie :

-> La Torah décrit 98 horribles punitions qui s'abattront sur le peuple juif, à D. ne plaise, si nous ne respectons pas les commandements d'Hachem, et en donne ensuite une raison : "Parce que vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie (sim'ha)" (Ki Tavo 28,47).
Comment se fait-il que les châtiments les plus terribles surviennent parce que nous n'avons pas agi avec joie? Est-ce un crime de ne pas être heureux?

La réponse est : oui!
Hachem nous a choisis et créés pour être Ses loyaux serviteurs. Nous avons reçu l'illustre mission de vivre notre vie en tant que porteurs de Sa royauté, et en tant que tels, nous devrions être extrêmement fiers et enthousiastes à chaque fois que nous avons l'occasion de servir notre Roi.
Si nous servons Hachem sans le faire avec joie, nous disons en fait à Hachem : "Merci mais, non merci".
Nous montrons que nous ne considérons pas ce qui nous a été donné comme quelque chose de prestigieux ou de spécial et que nous ne sommes pas fiers de L'avoir comme roi et maître. Si c'est ce que nous ressentons, Hachem n'a pas besoin de nous et le résultat peut, à D. ne plaise, être terrible.

-> Par ailleurs, le Yessod véChorech haAvoda (chap.34) écrit dans son testament comment il a atteint son niveau de grandeur extraordinaire :
"... Parce que mon cœur brûlait constamment d'une grande joie et d'un grand bonheur, la plus grande joie possible que l'on puisse atteindre : J'ai un tel D. dont la royauté ne s'arrêtera jamais pour toujours.
Après avoir créé tant de mondes qui ne peuvent même pas être comptés, tous Le reconnaissent, le servent et le louent constamment. Puis Il m'a choisi, moi, un simple humain de chair et de sang, et dans Sa grande bonté, Il m'a créé comme l'un des membres de la sainte nation juive, afin que je puisse moi aussi reconnaître un peu de Sa grandeur et de Son exaltation dans ce monde ...
Mon cœur brûlait constamment d'une grande fierté d'avoir mérité d'être un serviteur éternel d'un tel D., et je ressentais continuellement de l'orgueil à l'égard de Sa sainteté.
En raison de cette fierté, de cette joie et de ce bonheur qui brûlaient en permanence dans mon cœur à propos de Sa sainteté, j'avais toujours l'habitude de Le mentionner et de Le louer.
Quoi qu'il m'arrive, que ce soit bien ou mal, je Le louais toujours, car j'étais convaincu que tout venait de Lui et était sous Son contrôle."

A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem

+ A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem :

-> "Le monde a été créé pour la bonté" (olam 'hessed yibané - Téhilim 89,3).
Nous appelons Hachem "le Bon". (haTov)
Le Séfer ha'Hinoukh explique que ce titre ne peut être attribué qu'à quelqu'un qui a atteint la perfection d'être "bon", ce qui signifie qu'il fait du bien aux autres. Le désir d'Hachem est de faire du bien à Ses créations, et Il a créé le monde uniquement dans ce but, afin qu'il y ait des personnes pour lesquelles Il puisse faire preuve de bonté.
Cette bonté s'exprime d'abord dans ce monde par la multitude de bontés dont Hachem nous comble, mais elle n'atteindra son maximum que dans le monde à Venir, où l'âme se prélassera dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar avodat Hachem - chap.9) écrit :
"la vérité sur le secret de notre venue dans ce monde est la suivante : Hachem nous a créé à partir du néant absolu parmi les nombreuses forces spirituelles qu'Il a créées. Il voulait nous promouvoir et élever notre stature pour que nous rejoignions Ses âmes pures bien-aimées et choisies qui sont proches de Sa Gloire, afin qu'Il puisse nous faire du bien et accomplir des actes de bonté à notre égard.
Cela ne pouvait être réalisé si nous restions dans les mondes supérieurs, et c'est pourquoi Il nous a fait descendre dans ce monde".

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-> Imaginons un instant un père aimant et dévoué qui a un seul et unique fils qu'il aime infiniment. Il attend chaque occasion d'exprimer ses sentiments en couvrant son fils de cadeaux somptueux et coûteux.
Si le fils se comporte mal, le père, pour l'éducation morale de son fils, ne peut pas lui donner une récompense, et c'est à contrecœur et péniblement qu'il doit renoncer à son grand désir de choyer l'enfant.
Si l'enfant se comporte correctement, le père ressent une grande joie car son rêve se réalise et il peut à juste titre couvrir son fils bien-aimé de toutes les gâteries possibles.

La relation d'Hachem avec Son peuple bien-aimé et élu, les juifs, fonctionne de la même manière.
Hachem a créé le monde afin de nous gratifier de son infinie bonté et attend avec impatience de pouvoir le faire.
Tant que nous ne l'écoutons pas et que nous agissons contre sa volonté, il n'est pas en mesure de nous combler de ses bienfaits et il en est terriblement peiné. Si nous nous comportons correctement et devenons ainsi dignes de recevoir Ses bénédictions, Hachem ressent une grande joie, et Son désir d'être le "Bon" (haTov) en nous accordant Ses bénédictions est comblé.

-> Dans les mots du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 95) :
"Tout ce que l'on obtient en réalisant les mitsvot d'Hachem se résume à ceci : c'est Son désir de nous faire du bien, et lorsque, par l'accomplissement de ces mitsvot, un homme se rend capable et prêt à accepter ce bien, Hachem lui accordera des bienfaits.
Il leur a donc enseigné la bonne voie à suivre pour devenir des personnes honnêtes, à savoir la voie de la Torah par laquelle un homme devient bon.
Par conséquent, quiconque accomplit les mitsvot d'Hachem satisfait le désir d'Hachem en étant digne de recevoir Ses bienfaits. En revanche, si l'on ne se prépare pas à cela, la faute est très grande, car on connaît le désir d'Hachem et on agit à l'encontre de ce désir."

-> Il est à noter que dans sa compilation des mitsvot, le Séfer ha'Hinoukh va répéter à 48 reprises cette idée (cf. mitsva 42, 63, 171 et 344). Cela témoigne à quel point cela est un aspect fondamental du judaïsme.

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+ "Aider" Hachem :

=> Quelle est la raison profonde pour laquelle Hachem ne veut nous accorder Ses bénédictions que si nous adhérons à Sa volonté? Il est certain que si Son seul désir est de nous combler de bénédictions, Il devrait le faire indépendamment de notre comportement.

-> Expliquons-le par une parabole. Un père demande à ses deux fils de l'aider à nettoyer leur maison. L'un des fils se met au travail, déplaçant, transportant, balayant et organisant à lui tout seul, tandis que l'autre se promène paresseusement, ramassant un déchet par-ci par-là, mais pas grand-chose de plus.
Une fois le travail terminé, le père appelle chacun de ses fils dans sa chambre et leur remet une grosse barre de chocolat en remerciement de leur aide.
À première vue, les deux fils semblent avoir reçu exactement la même récompense. En réalité, il existe une grande différence entre eux.
Quelle émotion éprouve chacun d'eux en recevant la tablette de chocolat?
Le premier fils se sent très bien dans sa peau. Il sait que son dur labeur a été remarqué et apprécié, et que le chocolat est une juste récompense pour ses efforts. Il repart avec un sentiment de satisfaction et d'accomplissement.
Le second fils, en revanche, accepte le chocolat avec timidité. Il ressent une profonde gêne, sachant qu'on lui a donné quelque chose qu'il ne mérite pas.
Quantitativement, les récompenses sont les mêmes, mais qualitativement, celle du premier fils est incommensurablement plus grande, car elle a engendré un bon sentiment chez celui qui la reçoit.

Hachem est l'ultime dispensateur de bienfaits. Il a créé le monde afin de nous combler de Ses bienfaits. Cependant, Il veut s'assurer qu'Il donne au maximum, ce qui signifie que le bénéficiaire repart avec le meilleur sentiment possible.
C'est pourquoi Hachem nous supplie : "S'il vous plaît, suivez mes ordres afin de mériter la récompense que Je suis prêt à vous donner. Je veux vous donner le meilleur bienfait possible et j'ai besoin que vous me le permettiez."

=> Il s'agit là d'une pensée vraiment stupéfiante. Hachem, en quelque sorte, a besoin que nous l'aidions!
Nous avons la capacité de permettre à Hachem de réaliser Son plus grand désir : être le Bien ultime. C'est ce que veut dire le Zohar lorsqu'il affirme : "Qui est un 'hassid (un homme pieux)? Celui qui fait du 'hessed avec son Créateur".
Nous faisons 'hessed avec Hachem en Lui permettant de réaliser le summum de la bonté, un privilège incroyable et une responsabilité redoutable.

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+ Le but de la création

-> Selon le Ramban, le but de la Création du monde est pour permettre à l'homme de reconnaître et proclamer que Hachem a créé le monde (rien ne peut exister une seconde sans qu'Il le permette) et qu'Il contrôle ce qui s'y passe, à la fois le monde en général mais également chaque petit détail de la vie d'une personne (sans ne peut se faire sans un décret Divin le permettant).

=> Pourquoi le but de la création est-il de reconnaître Hachem?
Quelqu'un qui voit la bonté et la gentillesse infinies d'Hachem dans le monde et qui réalise qu'Hachem contrôle personnellement chaque partie de sa vie, alors il s'est élevé au-dessus du reste de l'humanité.
Cependant, cette reconnaissance n'est pas le point final.
Certes mais comme nous l'avons expliqué, elle a pour but de le propulser à partir de sentiments de pure gratitude et de s'efforcer de rendre à Hachem tout ce qu'il peut en observant tous les commandements d'Hachem et en menant sa vie uniquement en fonction de la volonté d'Hachem.
Nos sentiments de pure gratitude doivent nous propulser à rendre à Hachem en observant ses commandements, en vivant sa vie selon les désirs d'Hachem, et ce faisant, on se rendra digne de recevoir davantage de bonté de la part d'Hachem.
On atteint alors le véritable objectif de la création : qu'Hachem ait la possibilité de nous couvrir à juste titre d'une bonté infinie.
[faire des efforts pour prier avec kavana, faire les mitsva avec joie, ... cela permet de donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) pour qu'Il nous comble de belles choses, et nous retire le sentiment de "pain de la honte". Tout cela permet de générer un maximum de plaisir à Hachem, car Il a pu nous faire plaisir au mieux. ]
Il s'agit là de l'accomplissement ultime du commandement d'Hachem à Avraham : "Deviens une bera'ha", une personne qui engendre la bénédiction dans le monde en se rendant agréable aux yeux d'Hachem.

[c'est une grande responsabilité que d'être juif, car parfois on a envie de se laisser aller dans nos mitsvot (j'ai envie de kiffer à rien faire comme les non-juifs), mais de ce fait nous retirons à Hachem de la joie, la capacité de donner des bontés. ]

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+ Apporter de la satisfaction à Hachem :

-> En réalisant les mitsvot, nous apportons de la satisfaction (na'hat roua'h) à Hachem.
La source de ceci est Vayikra 1,9, qui nous dit que si l'on apporte une offrande à Hachem, c'est "un parfum agréable à Hachem".
Rachi, citant un midrach, explique le terme "agréable" comme signifiant "c'est une source de satisfaction devant Moi, car J'ai dit [d'apporter une offrande] et Ma volonté a été faite".

=> Qu'est-ce que cela signifie que nous donnons à Hachem de la satisfaction en accomplissant Sa volonté? A-t-il vraiment besoin que nous l'écoutions pour le rendre heureux?

-> Le rav Israël Nadjara, l'un des plus proches élèves du Arizal, donne une explication fondamentale basée sur le principe précédent. Il est évident qu'Hachem n'a besoin de rien de notre part. Son plus grand désir est de nous combler de Ses dons et de Sa bonté sans fin, mais Il ne le fera que si nous méritons de les recevoir.
Lorsque nous accomplissons les commandements (mitsvot) d'Hachem, nous nous rendons plus dignes, ce qui donne à Hachem l'occasion de nous offrir Ses dons inépuisables.
Hachem dit qu'Il a de la satisfaction (na'hat roua'h) que Sa volonté a été faite, parce qu'Il peut alors nous inonder de Sa bonté.
Loin de nous l'idée de Lui donner, c'est au contraire une autre possibilité pour Lui de nous donner.

-> En utilisant cette idée, le Rachba explique la déclaration de nos Sages selon laquelle Hachem prie chaque jour pour que son Attribut de Miséricorde l'emporte sur Sa colère contre ceux qui vont à l'encontre de Sa volonté et pour qu'il traite le peuple juif avec grâce.
Il suggère que, pour ainsi dire, Hachem prie pour que nous nous améliorions et que nous agissions conformément à sa volonté afin que sa miséricorde puisse se manifester et qu'Il puisse nous accorder toutes Ses bénédictions.

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-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch (sur Yitro 18,11) dit : "en prononçant "barou'h (béni) un homme exprime son renoncement à ses pouvoirs d'action totalement libres pour ne faire que ce qui plaira et donnera satisfaction à Hachem".
Cet abandon de son libre arbitre pour ne faire que ce qu'Hachem désire est le niveau le plus élevé d'acceptation du joug Divin (kabbalat ol malkhout chamayim
L'apogée a été atteint au mont Sinaï lorsque le peuple juif a accepté la Torah. Chaque fois qu'une personne dit : "barou'h", il répète la plus grande déclaration de tous les temps : "naassé vénichma".

[un sens des bénédictions qui commencent par "barou'h", est que c'est nous qui bénissons Hachem en faisant Sa volonté, car grâce à cela Il pourra nous combler du meilleur et Il se réjouira.
Le principal : permettre à D. de réaliser son désir de nous faire du bien. Le secondaire : nous profiterons de ce bien. ]

Le résultat d'une bénédiction est qu'Hachem continuera à nous inonder de bénédictions, et de cette manière, le monde entier verra qu'Il est la source de tout bien et de toute bonté dans le monde.
À leur tour, les autres souhaiteront vivre leur vie selon Sa volonté, ce qui engendrera encore plus de bénédictions dans le monde.
Finalement, cela conduira au grand jour où "Hachem sera Roi sur le monde entier ; ce jour-là, Hachem sera Un et Son Nom sera Un" (Zé'haria 14,9).

[rav Avraham Tabor]

Il est expliqué dans le Réchit 'Hokhma (chaar haYira 7:12) que lorsqu'une personne faute, elle endommage une partie de son âme, en fonction de la faute et du membre avec lequel elle a fauté.
En effet, de même qu'il y a 248 membres et 365 nerfs physiques, il y a un nombre similaire de "membres" et de "nerfs" dans l'âme spirituelle, correspondant aux 613 commandements. [Chaaré Kédoucha 1:1]
C'est la raison pour laquelle le résultat d'une faute est appelé un "vide" dans l'âme (midrach Téhilim 51), car ce membre spirituel particulier devient vide de sa sainteté, et le vide qui s'ensuit est occupé par une force extérieure racha (mauvaise/impure), qui demeure jusqu'à ce que l'âme soit purifiée dans le guéhinam, si la personne ne s'est pas repentie [de son vivant].

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,28]

Servir Hachem pour Lui donner du plaisir, c’est mériter Ses bontés infinies, et non limitées

+ Servir Hachem pour Lui donner du plaisir, c'est mériter Ses bontés infinies, et non limitées :

-> Au sujet de la gloire future du peuple juif, il est écrit : " la reine se tient à ta droite, parée de l’or d’Ophir" (Téhilim 45,10)

Nos Sages (guémara Roch Hachana 4a) disent : "Parce que la Torah est aussi chère au peuple juif que les relations intimes le sont aux nations du monde, vous avez mérité comme récompense l'or d'Ophir".
Ce passage du Talmud est difficile à comprendre. Pourquoi le peuple juif devrait-il être récompensé de cette manière spécifique? Les nations non juives recherchent également d'autres types de plaisir (que celui des relations intimes).

Lorsqu'une personne pense à certains désirs, qu'il s'agisse de relations intimes ou de tout autre plaisir physique, elle devrait réfléchir à ce qui suit : Ce plaisir particulier a été créé par D., et tout ce que D. a créé, Il l'a créé pour Sa gloire (Pirké Avot 6,11). C'est son objectif et sa raison d'être.
Pour toute chose, son but et son objectif sont toujours plus grands qu'elle-même.

Si c'est le cas, la personne doit penser : "Pourquoi devrais-je désirer quelque chose d'insignifiant, qui est éphémère et disparaît? Ne serait-il pas préférable pour moi de servir Hachem, de L'aimer, Lui qui est la raison d'être de toutes choses?
De plus, même si j'obtiens le plaisir que je désire, je ne pourrai en jouir qu'une seule fois à la fois. Mais lorsque je sers D. avec ardeur et exubérance, je peux en un instant goûter à tous les plaisirs, car Il est le plaisir qui englobe tout".

C'est ainsi qu'une personne peut maîtriser son penchant et s'élever du plus bas au plus haut des niveaux.

Bien que cette technique soit efficace, ce n'est pas la façon idéale de servir Hachem. En effet, la personne qui agit ainsi se sert elle-même d'une certaine manière, en considérant son propre plaisir et le bonheur qu'elle tire du service de D.
La meilleure façon de servir Hachem est de lui faire plaisir : que D. se réjouisse de son œuvre, qu'Il se réjouisse du service de ses enfants, tout comme un père se réjouit de son fils intelligent.
Comme le dit le verset : "Mon fils, si ton cœur est devenu sage, mon cœur aussi se réjouir" (Michlé 23,15).
Il dit aussi : "Réjouis toi, D., de ton œuvre" (Téhilim 104,31).

Normalement, les désirs physiques/matériel sont généralement des choses qui procurent du plaisir à une personne, faisant d'elle un bénéficiaire de ce plaisir.
Tous les plaisirs physiques sont temporaires et finissent par disparaître, montrant ainsi leur inutilité.
Le plaisir que procurent les relations intimes, en revanche, est exactement l'inverse.
Dans ce cas, c'est l'homme qui donne et la femme qui reçoit. L'homme tire son plaisir de ce qu'il donne à la femme, et malgré le fait qu'il soit celui qui donne, il reçoit du plaisir.

Telle est l'intention du passage talmudique susmentionné : "Parce que la Torah est aussi chère au peuple juif que les relations intimes le sont aux nations du monde, vous avez mérité comme récompense l'or d'Ophir".
Dans les relations intimes, celui qui donne éprouve du plaisir à donner. De même, l'étude de la Torah et le service d'Hachem, sont précieux pour le peuple juif, car leur principale façon de servir D. est de donner, d'accorder le bonheur et le plaisir à D.

Lorsque l'on sert D. de la première manière, nous recevons facilement l'aide divine.
En revanche, lorsqu'on sert D. de la seconde manière, l'aide divine lui nous parvient plus difficilement, au prix d'efforts considérables.

[ => ainsi, lorsque nous servons Hachem dans un but de recevoir Sa bienveillance/bontés, la bienveillance que nous recevons est limitée.
En revanche, lorsque nous servons Hachem pour Lui donner du plaisir, la bienveillance/bontés que nous recevons de D. à ce titre est infinie. ]

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-> Une personne peut recevoir une récompense proportionnelle à sa capacité de recevoir et à sa stature. Dans ce cas, chacun reçoit différemment de l'autre, car la capacité de recevoir de chacun dépend de sa préparation.
Cependant, il arrive que D. donne de manière disproportionnée par rapport à la préparation, selon Son désir inné, qui dépasse la capacité de réception de la personne.

Or, lorsqu'une personne saisit le niveau supérieur du service divin, c'est-à-dire qu'elle sert Hachem uniquement pour accomplir la volonté de D. (pour Lui donner du plaisir), elle peut obtenir une bienveillance/bonté illimitée de la part d'Hachem. [et non limité à ses actes]
De même que D. est infini, de même Sa volonté est infinie ...
Mais pour atteindre ce niveau élevé, il faut d'abord commencer par le niveau le plus bas, celui de la foi (émouna) de base. Ensuite, on peut compléter cette foi par une compréhension intellectuelle, en vertu de laquelle on réalise qu'il ne doit servir Hachem que pour Lui plaire [Lui faire plaisir].

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,28]