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"Afin que ... vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux qui vous entraînent à l'infidélité" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

Il est écrit dans la guémara (Yérouchalmi - Béra'hot 1,5) :
"Rabbi Lévi a dit : le cœur et les yeux, sont les 2 entremetteurs pour le péché.
D. a dit : si tu me donnes ton cœur et tes yeux, je saurais que tu m'appartiens entièrement."

A première vue, l'ordre des choses est inversé, puisque ce sont d'abord les yeux qui voient et qui incitent le cœur à commettre un péché ; n'aurait-il donc pas fallu écrire : afin que ... vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux?

Le Alchikh dit que les yeux d'un individu ne lui appartiennent pas toujours, parfois il voit sans intention, par force, non par volonté, et c'est pourquoi l'on ne met pas en garde et l'on ne punit pas la vue en premier lieu.

Que met-on en garde et que punit-on?
Le 2e regard, le voyeurisme, la contemplation de l'impudicité, car c'est alors le cœur qui s'entremet auprès des yeux et les pousse à voir et à regarder.

=> Il se trouve, donc, que le cœur est le 1er incitateur et les yeux, le second, et c'est pourquoi il est dit d'abord : "afin que ... et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur", et ensuite seulement "... et de vos yeux".

"Toute personne qui fixe du regard une femme mariée, affaiblit son yétser tov"

[Beit Yossef - Even haEzer 21 - citant Rabbeinou Yona]

-> "Soyez très prudent avec les pensées et les visions indécentes, car elles causent des dégâts énormes à tout développement spirituel"
[Rabbi Yehonatan Eibeshitz - Yaarot Dévach 1;165]

-> "Quoi que vous puissiez apprendre durant la journée au Kollel (lieu d'étude), vous le perdez durant le trajet aller/retour, à moins que vous ne fassiez attention à ce que vous regardez"
[le Steïpler à un jeune kollel man - cité dans le Léchichno Tidrichou]

-> D'un côté plus positif, le Steïpler a dit (Kariena d'Igarta 15,2) :
"Par le fait de maîtriser ses désirs, une personne amène un grand kiddouch Hachem ... et mérite ainsi une incroyable aide divine dans tous les domaines, que ce soit dans l'étude de la Torah, dans l'amélioration de son caractère, et même dans tout domaine lié à ce monde."

-> Le Gaon de Vilna écrit qu’à chaque fois qu’un juif se retient de regarder ce qui ne convient pas, il acquiert un pouvoir de prière considérable.
A ce moment précis, il peut s’adresser à D. et obtenir de très grandes choses.
[rapporté dans un dvar Torah du rav Its’hak Kats]

+ "Quand les Bnei Israël sont descendus en Égypte, ils se sont comportés avec pudeur : chaque personne vivait dans sa propre tente, comme le dit le verset (Chemot 1:1): "Chaque homme et sa famille sont venus."
Ni Réouven ne regardait la femme de Chimon, ni Chimon ne regardait la femme de Réouven.
Chaque homme vivait pudiquement dans sa propre tente.

Même lorsque la population d'hommes était de 600.000 dans le désert, pas un seul homme ne plaça l'ouverture de sa tente en face de l'ouverture de la tente de son prochain."

(Yalkout Chimoni - Balak)

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Un des plus grands maîtres du moussar était le Rav Eliyahou Lopian, qui a enseigné la Torah pendant plus de 70 ans en Europe et en Israël.
Un de ses élèves a été invité à un mariage où les lois de la pudeur ne seraient pas respectées.
Il demanda au Rav Lopian s'il pouvait aller au mariage.
Lorsqu'il lui demanda ce qu'il allait faire à propos de l'absence de tsniout, l'élève lui répondit que la vue de femmes impudiques ne le touchait pas.
Sans un mot, le Rav Lopian chercha un livre de Téhilim et commença à prier.
"Rav, que faites-vous?" demanda l'élève.
Son maître lui répondit : "Je suis âgé de 86 ans et je suis aveugle d'un œil, et je suis toujours touché car c'est la nature humaine.
Vous êtes jeune et dans la fleur de l'âge, si vous n'êtes pas concerné par des vues impudiques, alors peut-être que vous êtes malade. Je dis des Tehilim pour votre rétablissement!"

"Car je suis Hachem votre D." (Chémini 11,44) : c'est-à-dire que vous êtes une nation différente de toutes les autres de par votre sainteté et votre pureté, et D. n'a désiré associer son Nom qu'avec le peuple d'Israël et pour cela il devait les tenir à l'écart des choses impures.

"Vous vous sanctifierez et vous serez saint. Vous ne rendrez pas votre âme impure avec tous ces reptiles qui rampent sur terre". (Chémini11,44)
[Ohr ha'Haïm hakadoch]

 "Parle à toute l'assemblée d'Israël, et dis-leur : soyez saints, car je suis saint, moi, l'Eternel votre D." (Kédochim 19,2)

Nous allons voir b"h quelques commentaires du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abe'hessera) sur ce verset.

1°/ Tout lien qui unit D. à Israël est fait de sainteté, comme il est écrit : "vous serez pour moi, un royaume de prêtres et un peuple saint."

Dans les 2 noms de Yaakov, la sainteté apparaît en allusion :
- יעקב (Yaakov) = les lettres sont les initiales de : עדת בני ישראל קדוש'ם (l'assemblée d'Israël est sainte - adat béné Israël kédochim) ;
=> ce nom renvoie à la sainteté d'Israël

- ישראל (Israël) = guématria de 541 (+1 pour le mot) = 542 = guématria de : קדוש הי אלהיכם (saint, est l'Eternel votre D. - kadoch Hachem élo'é'hem).
=> ce nom renvoie à la sainteté de D.

==> le peuple d'Israël a le devoir d'acquérir cette sainteté ; c'est pour cela qu'il a été créé.

2°/ Dans ce verset, il est écrit : "kédochim tiyou" (saint, vous serez), et non : "kédochim éyou" (soyez saint).
==> Il faut s'attacher à la sainteté, afin de mériter l'aide divine.
Nos Sages disent (guémara Yoma 38b) : "Celui qui désire se purifier sera aidé d'en haut."

3°/ En se fondant sur la juxtaposition du Shabbath et du respect dû aux parents, on peut dire que la démarche d'un homme sincèrement désireux de se purifier et de se sanctifier est facilitée par 3 facteurs : D. lui-même (dans toute sa sainteté) ; les parents (à qui D. a confié une parcelle de sainteté en partageant avec eux son pouvoir créateur) ; le Shabbath (nommé : saint).

Ces 3 facteurs se conjuguent pour rendre inopérantes les incitations au mal, par lesquelles le yétser ara tente de dissuader l'homme de se rapprocher de la sainteté, sous prétexte qu'il est éphémère est insignifiant.
On retrouve ces 3 facteurs dans notre paracha :
- "ki kadoch ani" = sainteté de D. ;
- "craignez votre père et votre mère" = sainteté des parents ;
- "observez mes Shabbath" = sainteté du Shabbath.

De plus, le fait de dépenser généreusement et de bon coeur pour entretenir ses parents et pour l'honneur du Shabbath, permet d'acquérir un surcroît de sainteté.

4°/ Cette recherche de la sainteté doit s'exercer dans tous les domaines : l'étude de la Torah, la parole, la nourriture, les rapports sexuels, car il faut être saint pour pouvoir s'attacher au D. saint.
On peut retrouver ces 4 domaines dans le nom de la paracha kédochim (saints) - קדש'ם :
- קול = la voix = l'étude de la Torah ;
- דבור = la parole = on doit parler sans colère, ni orgueil, ... ;
- שתיה = la boisson (qui inclue la nourriture) = juste ce qu'il faut pour nourir son corps ;
- ידיעה = connaissance (terme renvoyant à la sexualité = connaître la femme).

Par ailleurs, l'interdiction de "se tourner vers les idoles" fait allusion aux passions physiques, assimilables à l'idolâtrie, ainsi qu'à la cupidité.
Le mot תאוה (= passion - taava) = permet de former : אל) תפנו אל האלילים ואלוהי) (Ne vous tournez pas vers les idoles et d'autres divinités).

==> Plus on s'éloigne de ces choses-là, plus on gagne en sainteté.

 

Source (b"h) : le "Pitou'hé 'Hotam" du Abir Yaakov

Egypte – Une nation sainte

+ Egypte - Une nation sainte :

-> Le midrach (Vayikra rabba 32,5) nous dit que le peuple juif n'était pas impliqué dans la promiscuité [sexuelle], et que cela seul le rendait digne de la délivrance.

Ce test était d'autant plus difficile que l'Égypte était la nation la plus vile (racha) et la plus immorale du monde (Rambam - Issouré Bia 21,8), imprégnée de promiscuité et d'impureté, ainsi que de sorcellerie et de mal (midrach Yalkout Chimoni - Chémot 7:182).

En fait, même si le peuple juif n'a pas pu se débarrasser du culte des idoles ou du désir d'invoquer les étoiles, il a néanmoins réussi à maintenir sa sainteté pendant toute la durée de son séjour en Égypte. [ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yonathan - Vaéra 6,13).

-> Où la nation a-t-elle puisé la force de résister à cette immense épreuve?

Le midrach (Vayikra rabba 32,5) note que la force spirituelle nécessaire pour résister à une telle immoralité a été imprégnée au sein de la nation par les grands actes de leurs ancêtres, à savoir Sarah et Yossef.

Sarah, qui a été capturée en Égypte, a réussi à se protéger des avances de Pharaon (voir Béréchit 12,14-20), inculquant ainsi cette force aux femmes de la nation.

Quant à la capacité des hommes à résister à tout élément de promiscuité, elle provient de la vertu de Yossef, qui a fait preuve d'une retenue surhumaine lorsqu'il a relevé les défis quotidiens que lui imposait la femme de son maître Potiphar, après avoir été vendu comme esclave et envoyé en Égypte (voir Béréchit 39,6-20).