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"Hachem combattra pour vous, et vous tenez-vous tranquilles" (Béchala'h 14,14)

-> Rabbi Elimélé'h de Lizensk (Noam Elimélé'h) commente ;

Toute existence est imprégnée d'étincelles de sainteté. Sans étincelles de sainteté, rien ne pourrait survivre dans l'univers.
L'étincelle de sainteté qui est prisonnière des nations du monde est jalouse de la pureté et de la sainteté du Peuple juif. C'est la racine de leur haine du juif.

C'est ce à quoi Moché faisait allusion quand il disait : "Hachem combattra pour vous" = Hachem faisant référence à l'étincelle Divine prisonnière des égyptiens. Cette étincelle est la source de leur hostilité. C'est cela la force qui vous livre combat.

Le mot hébreu : "ta'harichoun" (et vous tenez-vous tranquilles - תַּחֲרִשׁוּן), peut également être traduit par : "vous devez labourer" (du verbe 'harach).
C'est la tâche spécifique d'Israël de labourer, c'est-à-dire de travailler dur pour libérer ces étincelles de sainteté prisonnières.
Quand cela se produira, les nations malfaisantes, ayant perdu leur force vitale, cesseront d'exister et la Présence Divine dominera.
Très bientôt, la fin de l'obscurité arrivera et la Rédemption finale se produira.

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-> "Le but de tous les exils du peuple juif aux 4 coins de la terre est de libérer les étincelles de sainteté qui sont emprisonnées dans ces endroits.
Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte, la rédemption était totale, car il ne restait plus aucune étincelle de sainteté dans le pays, comme il est écrit : "de sorte qu'il dépouilla les égyptiens" (Bo 12,35).
La Rédemption finale d'Israël de l'exil ne surviendra que lors de l'arrivée du machia'h . Alors, toutes les étincelles de sainteté (nitsotsot hakédochim) dispersées dans le monde auront été libérées, tout comme elles l'ont été en Egypte."
[rabbi Pin'has Horowitz - Panim Yafot - Yitro]

"La mitsva n'est pas de se souvenir que Amalek est venu nous attaquer, mais plutôt de se souvenir de la raison pour laquelle Hachem lui a permis de nous attaquer."

[Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik)
- "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" - Ki Tétsé 25,17]

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Amalek est le fils de Elifaz, et le petit-fils de Essav.

-> Le nom de son père : Elifaz (אליפז) est une combinaison des mots : "éli" (mon dieu - אלי) et "paz" (l'or - פז).
=> Ainsi, cela représente la notion de : "Mon dieu est mon or!"
Tout son système de croyance était dans son argent et ses possessions matérielles.
Plutôt que de croire en Hachem, son dieu réside dans tout ce qui "brille" extérieurement, dans ce que son égo désire sur le moment.

[notre yétser ara (le Amalek en nous) est tellement fort qu'il arrive à nous vendre des actions contraires à la volonté de D., comme des affaires en or massif!
Mais un juif doit vérifier la marchandise, et si nécessaire se rendre chez des experts (nos sages), car tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Notre vie est ce que nous avons de plus précieux, dommage de se la faire voler par des tromperies sur la marchandise!]

-> Le nom Amalek (עמלק) est la combinaison de 2 mots : "am" (peuple - עם) et "malak" (décapiter - מלק), ce mot provient du concept de : "mélika" (מליקה) qui dans le service du Temple était la partie où le Cohen coupait la tête de l'oiseau que l'on allait sacrifier à Hachem.
=> Ainsi, Amalek a pour objectif de couper la connexion entre le peuple juif et leur source Divine, d'endommager la émouna qui nous lie à Hachem.

Amalek marche dans les voies de ses ancêtres, persuadé qu'il n'y a pas de D. dans ce monde, et en ce sens il passe son temps à essayer d'anéantir toute relation entre les juifs et Hachem.

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-> "Et il ne craint pas Hachem" (Ki Tétsé 25,18)

La Torah décrit Amalek comme quelqu’un qui ne craint pas Hachem. Cela parait surprenant de ne trouver à reprocher à Amalek, l’ennemi juré d’Hachem, qui incarne le mal par excellence, que le fait de manquer de crainte d’Hachem!

-> Le Rav Yehouda Leib ‘Hasman explique que le garde-fou qui protège l’homme et l’empêche de tomber dans de graves fautes, c’est la crainte d’Hachem. Quand un homme a peur d’Hachem, de Son Jugement et Ses punitions, même si son cœur le tente à de graves déviations, il saura se maîtriser et se retenir, craignant la Colère Divine et redoutant d’être puni et de souffrir.
Mais quand un homme n’a pas de crainte d’Hachem, alors il risquera de se laisser aller à tous les aléas de son cœur, sans connaître de retenue. Il y a alors lieu de craindre le pire, D.ieu Préserve. Le seul garant préservant d’une chute vertigineuse c’est la crainte d’Hachem.
Ainsi, bien qu’il soit clair que la méchanceté et la corruption d’Amalek soit à un niveau si grave qu’il n’est pas approprié de lui reprocher de manquer de crainte d’Hachem. Au niveau de cruauté, de haine et de dépravation où il se trouve, on n’en est plus à parler de manquer simplement de crainte d’Hachem. Mais malgré tout, c’est uniquement son manque de crainte d’Hachem qui a causé sa glissade jusqu’à en venir là où il en est arrivé.

Chaque homme se doit de mesurer où il en est dans sa crainte d’Hachem. Est-ce que la peur du Jugement d’Hachem et de Ses sanctions occupe une place dans ses pensées et dans son cœur ? Dans le cas échéant, il y a lieu de se remettre en question et de se renforcer dans ce domaine par l’étude des textes qui sensibilisent sur cela. Car sans crainte d’Hachem, la porte est ouverte aux plus graves chutes. Cette réflexion doit nous éveiller à renforcer en nous cette crainte.

"Lorsque les juifs observent fidèlement la Torah et les mitsvot, au point qu'ils sont prêts à sauter dans la mer [agitée], alors non seulement la mer s'ouvre, mais elle se transforme en une barrière protectrice qui les protège."

[le rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

"Moché étendit sa main au-dessus de la mer au-dessus de la mer, et Hachem déplaça la mer par un vent d'est puissant toute la nuit" (Béchala'h 14,21)

-> Pour quelle raison était-il nécessaire que ce soit Hachem qui réalise le miracle de la mer Rouge ("Hachem déplaça la mer")?
En effet, la Torah (Béchala'h 13,18) nous rapporte que les juifs étaient armés. Pourquoi ne leur a-t-Il ordonné de combattre avec leurs armes, entraînant une victoire par les moyens naturels.

Le 'Hatam Sofer donne la réponse suivante.

Les juifs n'avaient pas le droit moralement de combattre les égyptiens.
En effet, ils devaient à l'Egypte une dette de gratitude, pour avoir bien voulu héberger notre Patriarche Yaakov et ses enfants.

Il est écrit : "N'aie pas en horreur l'égyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8)
Rachi commente : Entièrement, et bien qu’ils aient jeté tes enfants mâles dans le fleuve (Chemoth 1, 22). Et pour quelle raison? Parce qu'ils vous ont hébergés en période de détresse.

"Ne lance pas une pierre au fond du puits duquel tu as bu" (guémara Baba Kama 92b).

C'est ainsi que : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
En effet, par reconnaissance il ne convenait pas que les juifs s'engagent dans une bataille contre les égyptiens, et c'est pour cela que "Hachem combattra pour vous".

=> Combien à plus forte raison, devons-nous témoigner de la gratitude à Hachem, Source de toute chose, envers nos parents, ...

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-> "Hachem déplaça la mer par un vent d'est" (Béchala'h 14,21)

=> Quelle a été la fonction de ce vent d'est ?

-> En fait, ce vent d'est fait allusion à l'état que le monde avait au moment de la création. En effet, "un vent d'est" se dit dans le Torah : "Roua'h Kadim" (רוח קדים), qui peut aussi se traduire par "souffle ancien (Kadoum)".
Car les lois de la nature qu'Hachem a créées au moment de la création du monde, sont fixes et ne sont pas appelées à changer. Quand Hachem réalise un miracle qui bouleverse les règles de la nature, Il replace alors le monde dans son état originel, comme au moment de la création, pour y apporter la modification nécessaire au miracle.
Ainsi, quand Hachem ouvrit la mer, Il la déplaça par un vent d'est, c'est à dire "un souffle ancien". Il replaça le monde à sa situation ancienne, de l'époque de la création, pour modifier la nature et réaliser le miracle.
[d'après rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

"A la mer Rouge, les juifs étaient largement plus nombreux que leurs poursuivants égyptiens, et pourtant ils n'ont pas pensé à se défendre, car ils gardaient toujours leur mentalité d'esclaves.

Le même principe s'applique chez chacun de nous dans sa bataille contre son yétser ara.
Si une personne se voit comme inférieure et se sent excessivement coupable, elle n'essaiera même pas de se battre contre ses pulsions négatives.
Puisqu'elle ne croit pas en elle et en ses capacités, une telle personne se décourage totalement.

Notre travail est de nous regarder d'une manière élevée, internalisant la certitude que nous avons un énorme potentiel (divin, puisque D. nous a créé à Son image!).

Soyons conscients de nos forces, et sachons que lorsque nous sommes décidés à être victorieux de nos pulsions (négatives), alors nous en serons victorieux."

[Rav 'Haïm Chmoulévitz - Si'hot Moussar]

"La mer Rouge ne s'est pas ouverte en une seule fois, mais plutôt petit à petit. En effet, alors que les juifs continuaient d'avancer dans le lit sec, [à chaque pas] la mer continuait de s'ouvrir devant eux.

Ceci est à l'image du miracle de la manne, qui ne survenait pas qu'une seule ou deux fois par mois, mais plutôt chaque jour il tombait [du Ciel] une nouvelle portion.

De cette façon, Hachem accoutumait leur nature à avoir confiance en Lui. Par le biais de cette émouna, Hachem rendait apte la Nation juive à recevoir la Torah."

[Rabbénou Bé'hayé - Introduction Béchala'h]

-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]

-> "Il est aussi difficile de mettre ensemble [un mari et une femme] que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Sotah 2a]

=> Est-ce que quelque chose peut être difficile à réaliser pour Hachem?

Nous allons voir b'h 2 explications, ci-dessous.

-> 1°/ La guémara (Sotah 37a) rapporte que lorsque les juifs se sont approchés de la mer Rouge, ils se sont inquiétés, se rendant compte d'à quel point la mer était profonde [et agitée]. Cependant, Na'hchon ben Aminadav a plongé, avançant jusqu'à avoir de l'eau lui arrivant à ses narines, et ce n'est qu'alors que la mer Rouge s'est divisée.

Selon le rabbi Its'hak Marinover, ont apprend de là que Hachem réalise des miracles pour une personne, tant qu'elle ne lève pas son nez vers haut, c'est-à-dire qu'elle tant qu'elle n'est pas orgueilleuse.

En effet, nos Sages (guémara Sotah 4b) affirment que D. dit au sujet d'un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
Rabbénou Yona commente : "du fait que Hachem le tient en horreur, il ne bénéficie d’aucune aide divine."

=> Na'hchon a été sauvé en provoquant l'ouverture de la mer pour tout le peuple juif, car il n'a pas levé son nez, le gardant hors de l'eau, en essayant de s'en sortir uniquement par ses propres moyens (je vais nager!).
D'un côté, il était conscient qu'il devait réaliser sa hichtaldout jusqu'au bout, mais d'un autre côté, il est resté convaincu que la finalité est à 100% dans les Mains de Hachem.

[de même que la mer a commencé brusquement à s'ouvrir, de même notre délivrance personnelle et collective peuvent arriver à tout instant, et ce d'une façon totalement inattendue.
A l'image de nos ancêtres, nous devons prier du plus profond de notre cœur, et également faire notre hichtaldout (se jeter dans le bain!).
De plus, pour que Hachem nous vienne en aide, nous devons être humble, nous reposant sincèrement sur Son aide.]

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-> Na'hchon ben Aminadav se jeta dans les flots et accepta de faire don de sa vie au point que les eaux lui arrivèrent au visage.
Le Réchit 'Hokhma écrit à ce sujet que : "nous apprenons de cela que celui qui désire qu'Hachem accomplisse pour lui un miracle au-delà de l'ordre naturel doit faire don de soi et de ses désirs ainsi que ses tendances personnelles.
Hachem se conduira alors en retour Lui aussi au-delà de l'ordre naturel".

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-> 2°/ Les Tossafot (guémara Arakhin 15a) affirment que le trajet dans la mer Rouge avait la forme d'un demi-cercle, puisque les juifs ont émergé du même côté duquel ils ont pu y entrer, mais plus en amont.

Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer 42) enseignent que chacune des 12 tribus avait un chemin unique pour traverser la mer Rouge. Il y avait ainsi 12 demi-cercles concentriques, impliquant que les distances parcourues pouvaient être significativement différentes (très courtes proche du centre, et très longues vers l'extrémité).

Le rav Israël Reisman dit qu'il en est de même avec les chidou'him : certains rencontrent très rapidement leur conjoint, tandis que pour d'autres le chemin est beaucoup plus long.
Même si nous ne pouvons pas connaître à l'avance quel chemin Hachem nous a octroyé, nous devons toujours garder notre émouna, confiant que nous sommes sur le chemin voulu par D. et que la sortie peut avoir lieu à tout moment.

De même que l'ensemble du peuple a chanté la Chirat haYam, de même quelque soit la durée de la recherche de notre conjoint, nous ne devons pas oublier d'exprimer nos louanges de remerciement à Hachem, confiants que tout est pour le bien.

[d'ailleurs, lorsque cela se fait rapidement, au lieu de prendre cela pour la normalité de la vie, il faut doublement apprécier de ne pas avoir eut à subir les frustrations d'atteindre, et d'avoir à la place pu bénéficier des joies du couple, en avance sur les autres! ]

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-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge" [guémara Pessa'him 118a]

Le Alshich haKadoch écrit :
"Mais pourtant, l'ouverture de la Mer Rouge était un miracle, alors que la parnassa de l'homme semble venir de manière naturelle.
[notre yétser ara nous fait être ingrats envers D. : mon salaire arrive depuis des années par virement sur mon compte. J'ai travaillé, j'ai mon argent! ]
En vérité, la raison est que puisque l'homme n'est pas apte à recevoir un certain flux d'abondance, alors ce qu'Hachem lui donne par l'intermédiaire de la nature est considéré comme un aussi grand miracle que l'ouverture de la Mer Rouge."

-> b'h, pour continuer à développer ce point :
- https://todahm.com/2019/07/08/9701
- https://todahm.com/2019/07/08/9693

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-> "Les enfants d'Israël vinrent au milieu de la mer à sec" (Béchala'h 14,22)
"Tout d'abord, ils entrèrent dans les flots violents de la mer, et seulement après la mer partagée devint sèche. Les juifs avaient une foi aveugle en Hachem, et [c'est] leur foi qui provoqua le partage de la Mer.

De la même manière, chaque fois que vous êtes confronté à des difficultés pour gagner votre vie, vous devez croire fermement que Hachem a le pouvoir de combler vos besoins dans l'abondance.
Si vous croyez en cela avec une foi parfaite, alors assurément, D. vous ouvrira Son trésor de bonté. Votre foi est la clé de ce trésor.
De même, si votre problème est de trouver l'âme soeur, ayez simplement confiance en D., en voyant qu'Il a préparé pour vous le conjoint idéal.
Lorsque cela devient votre mode de pensée, D. vous laissera atteindre votre destinée.

Telle est la voie de Hachem : Il tient chaque chose prête pour vous, et à l'instant où vous croyez d'une émouna parfaite que D. y pourvoira, tous les bienfaits qui sont stockés à votre intention sont déversés sur vous."
[Rabbi Yéhouda Leib Eiger (petit-fils de rabbi Akiva Eiger) - dans son Torat Emet (Béchala'h)]

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-> Quelle est la similitude entre gagner sa vie et la séparation de la mer Rouge?

Lorsque les juifs virent les égyptiens derrière eux, et la Mer Rouge devant, ils ne purent imaginer comment D. pourrait les aider.
Certains pensaient que cela se produirait d'une certaine manière, et d'autres d'une manière différente ; mais personne n'aurait cru qu'il pourrait effectivement traverser la Mer Rouge.
=> De la même manière, lorsqu'une personne doit gagner sa vie, elle envisage plusieurs plans, mais D. la conduit selon Sa propre voie.
[rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa - 'Hevdat Sim'ha]

-> Face à la mer Rouge déchaînée et l'arrivée de l'armée surpuissance de Pharaon, il y a eu différents groupes avec chacun proposant une solution (combattre les égyptiens, retourner en Egypte, ...).
Hachem ordonna alors à Moché : "Que cris-tu vers Moi? Parle aux Bné Israël et qu'ils avancent" (Béchala'h 14,15).
Le rabbi de Peshischa enseigne qu'Hachem ordonna : "qu'ils avancent" = ce qui signifie : "Cessez de vouloir Me donner des conseils et remettez-vous en seulement à Moi, vous verrez ainsi les prodiges que J'accomplirai pour vous".
En effet, lorsque Hachem fendit la mer, ce fut un miracle inédit jusqu'alors et jusqu'à nos jours.
Le rabbi de Peshischa dit que cela s'applique au sujet de notre subsistance : l'homme doit cesser de vouloir conseiller Hachem la manière de la lui faire parvenir.
Car l'homme a tendance à penser ainsi : "Je vais ouvrir une affaire, il me fera gagner tant et tant".
Mais en réalité, une seule chose lui est demandée : faire ce qui est en son pouvoir et lever les yeux au Ciel en priant qu'Hachem le fasse réussir.
Il pourra alors mériter la bénédiction et le succès de ses entreprises et recevoir la profusion qu'Hachem lui a réservée de Sa main généreuse et bienfaisante.

[ce n'est pas une stratégie élaborée qui a permis d'être sauvés des égyptiens, mais plutôt notre émouna simple et sincère qui a permis de provoquer l'ouverture de la mer Rouge.

Le rav 'Haïm Vittal disait : "Quand un homme cherche des subterfuges (des moyens habiles et détournés se reposant notre intelligence, notre force, ... pour se sortir de l'embarras), alors il ne mérite pas qu'Hachem l'exauce"
D'une certaine façon, de la même façon que l'on va à l'encontre de notre naturalité en mettant tous nos espoirs en Hachem (et nous en notre toute puissance, nos relations, ...), de même Hachem agit alors à notre égard d'une façon au-delà de la naturalité.
La émouna est notre meilleur investissement pour tout changer! ]

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-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2020/07/22/14481

-> ainsi que : http://todahm.com/2023/01/24/hachem-desire-nos-prieres

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-> Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
[Targoum Yonatan ben Ouziel ; midrach Sékhel Tov 14,21]

-> Au regard de la "difficulté" du miracle de l'ouverture de la mer Rouge, on pourrait désespérer de recevoir une bonne parnassa (subsistance) ou un bon Zivoug (conjoint).
Cependant, le mérite est tout à fait accessible (et donc il n’y a pas lieu de désespérer), puisque selon la tradition, Datan et Aviram, ont bénéficié d'une seconde ouverture de la Mer, malgré le fait qu’ils étaient des réchaïm, pour la raison qu’ils étaient les surveillants juifs qui recevaient des coups pour le compte des Bné Israël. C’est précisément grâce à ce mérite, celui de se sacrifier pour le peuple juif, qu'ils n'ont pas péri durant la plaie de l’Obscurité et que la Mer s’est "déchirée" pour eux.
=> C’est ce comportement qui consiste à faire du bien à son prochain, parfois à son propre détriment, à l’instar de Datan et Aviram, que l’on peut mériter la "déchirure de la Mer" (kri'at ayam) ou son équivalent : une bonne parnassa (subsistance) ou un bon zivoug (conjoint).
[d'après le 'Hidouché haRim]

"Le jour de mon Jugement, je n'aurai pas peur de la question : Pourquoi n'as-tu pas été comme Moché rabbénou?

La question que je me dois de garder à l'esprit est : Pourquoi est-ce que je ne suis pas parvenu à la totalité de ce que Israël Salanter aurait pu être?"

[Rabbi Israël Salanter]

[lors de la traversée de la mer Rouge, il y avait 12 passages, un par tribu. Notre vécu dans ce monde est unique, mais la question finale est la même : as-tu réussi à atteindre le maximum de TA personne?]

"Ils eurent foi en Hachem et en Moché, Son serviteur. Alors chanta Moché (az yachir Moché)" (Béchala'h 14,31 et 15,1)

"C'est précisément parce que les juifs ont cru en Hachem et en Moché, Son serviteur, que Moché a pu chanter cette Chira (le Cantique de la mer).
En effet, lorsque nous croyons en un tsadik, cela a la capacité de donner du pouvoir et des forces à ce tsadik."

[le Déguel Ma'hané Efraïm - Rabbi Moché 'Haïm de Sedlikov]

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-> Rabbi Israël de Rizhin dit :
"Ce n'est pas parce qu'ils ont été sauvés par le miracle de la mer Rouge dont les eaux se sont fendues que les juifs se sont mis à chanter, mais parce que ce miracle a fortifié leur confiance en D. ainsi que le dit le texte : "Et ils eurent foi en Hachem" (Béchala'h 14,31)."

Questions/Réponses – Paracha Béchala’h

+ Questions/Réponses – Paracha Béchala'h :

1°/ Est-ce que dans le désert les bébés mangeaient de la manne, ou bien ils étaient nourris par leur mère?

+ Les femmes allaitaient leurs bébés :

-> La manne ne pouvait pas avoir le goût d’aliments, tels que : les concombres, les melons, les poireaux, les oignions ou bien l’ail (Béaaloté'ha 11,5).

Rachi de commenter : Puisque ces aliments ne sont pas sains pour les femmes allaitant des bébés, la manne ne pouvait pas avoir leur goût.

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+ Les bébés mangeaient de la manne :

-> La guémara (Yoma 75a) enseigne que la manne permettait de résoudre des litiges juridiques.
Par exemple, si une femme divorçait et se remariait immédiatement, et qu'elle donnait naissance à un enfant, la paternité pouvait alors être clamée par les 2 hommes (l'ancien et le nouveau mari).
Moché demandait d'atteindre jusqu'au matin suivant, lorsque la portion de manne pour l'enfant allait tomber à la tente du véritable père.
=> Il semble nous indiquer que les bébés mangeaient de la manne.

Cependant,cela est remis en question :
- pour le 'Hatam Sofer, cette preuve n'est pas suffisante, car peut être que la portion additionnelle était destinée à la mère, afin qu'elle puisse avoir les capacités d'allaiter son enfant.
- Le livre Dagan Chamaïm suggère que cette portion supplémentaire ne tombait que lorsque l'enfant était assez grand pour ne plus être nourri directement par sa mère, ou bien il se peut que cette portion supplémentaire ne tombait qu'une seule fois afin de clarifier la paternité, et non dans un but de nourrir l'enfant.

-> Selon le midrach (Chémot rabba 5,9), la manne prenait le goût approprié à la personne la consommant, et un des exemples qui y est donné, est le fait que chez les bébés elle avait le goût du lait d'une mère.
=> Cela implique que les bébés mangeaient de la manne.

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2°/ Comment les juifs avaient-ils la possibilité de réaliser la mitsa de la tsédaka dans le désert?
En effet, puisqu'ils recevaient la nourriture, la boisson, que leurs vêtements ne s'usaient pas, ... il n'y avait pas de juif dans le besoin.

-> Il est écrit : "Ils en ramassaient [de la manne] chaque matin ... et quand le soleil chauffait, elle fondait" (Béchala'h 16,21).

[le 'houmach Artscroll précise que chaque juif avait quotidienne la même provision de manne, correspondant au volume de 43,2 œufs de taille moyenne, mais cependant plus on était racha, plus la distance nécessaire pour l'obtenir était longue]

-> Rabbénou Bé'hayé répond qu'en raison du fait que la manne fondait dans les 4 premières heures de la journée, ceux qui avaient déjà pu la récupérer, faisaient tsédaka en venant aider ceux qui avaient négliger de le faire, leur évitant ainsi de manquer de manne en ce jour.

-> Le Mochav Zékénim est d'avis que la manne prenait le goût que l'on souhaitait, mais uniquement après que nous en ayons exprimé verbalement notre désir.

Selon lui, il en est ainsi car sinon la Torah ne nous aurait pas demandé de "cuisiner" la manne avant Shabbath (v.16,23), puisqu'il n'y a pas de problématique à "cuisiner" Shabbath par la pensée.
[c'est ainsi que sur le supplément de manne du vendredi, nous devions dire verbalement le goût que nous désirons avoir pour le repas de Shabbath]

Pour revenir à notre question originelle, le 'Hidouché haRim suggère que les juifs les plus riches faisaient tsédaka aux juifs plus simples qu'eux, en leur décrivant verbalement des nourritures luxueuses, et ce afin qu'ils puissent le demander verbalement, profitant alors d'un goût exquis, d'un repas raffiné.

-> Certains commentent que dans le désert, la tsédaka était spirituelle. Chacun venant donner à autrui des perles, des beautés de Torah!

-> Le rav Aharon Leib Steinman explique que les juifs avaient toujours la possibilité d'accomplir des actes de bonté (tsédaka) en aidant un autre juif dans le besoin (ex: physiquement, par des paroles, par de l'écoute, par un sourire/de la considération, ... ).

Selon le rabbi Its’hak de Vork, les juifs faisaient la tsédaka par des mots.
Ils se disaient des mots agréables d'encouragement l'un l'autre, et ceci est une forme de tsédaka.

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3°/ Quelle bénédiction était faite sur la manne?

Il existe de nombreux avis sur la question, et b'h, on peut citer :

-> Rav Yéhouda ha'Hassid écrit que la bénédiction récitée avant de manger de la manne était : "Qui donne le pain du Ciel" (הנותן לחם מן השמים - anotèm lé'hem min achamaïm). [Séfer ha'Hassidim]

-> Le Rama miPano suggère que les mots étaient : "Qui amène le pain du Ciel" (המוציא לחם מן השמים - amotsi lé'hém min achamaïm).

["Moché leur dit : c’est le pain (ou alé’hém) que D. vous a donné à manger" (Béchala’h 16;15).
=> Puisque le pain venait du Ciel, ils faisaient la bénédiction : "amotsi lé’hem min achamayim" (et non "min aaréts" - de la terre).]

-> Le Ben Ich 'Haï est d'avis que la bénédiction était : "Qui fait pleuvoir le pain du Ciel" (הממטיר לחם מן השמים - amam'tir lé'hem min achamaïm), comme le langage de la Torah : "Me voici faisant pleuvoir pour vous du pain du ciel" (inéni mamtir la'hem lé'hem mim achamayim - Béchala'h 16,4)

-> Le Mirkévét haMichné (Béchala'h 4,3) maintient qu'ils récitaient la bénédiction correspondante au goût qu'ils donnaient à la manne.

-> Selon le rav 'Haïm Palagi (Néfech 'Haïm), la Torah décrit que la manne : "avait la saveur d'un gâteau frit au miel" (Béchala'h 16,31), du coup la bénédiction aurait dû être : "boré miné mézonot" (celle sur les gâteaux).
Mais puisque les Bné Israël fixaient leur repas sur la manne, alors la bénédiction appropriée était : "amotsi".

-> Le Bné Yissa'har (Maamaré haShabbatot 3) a pour opinion qu'ils ne récitaient pas de bénédiction sur la manne pendant la semaine.
Cependant à Shabbath, ils disaient : "Qui nous a sanctifié avec Ses mitsvot et nous a ordonné de manger le repas de Shabbath" (אשר קדשנו במצוותיו וציוונו לאכול סעודת שבת - achér kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léékhol séoudat Shabbath).

-> Le Sforno (16,27) écrit que la manne reçoit des aliments du sol, entraînant que la bénédiction à réciter est : boré péri aadama (Qui a créé les fruits de la terre).

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-> La guémara (Béra’hot 48b) enseigne que les juifs récitaient le Birkat haMazon après avoir mangé de la manne.

Cependant, le rav ‘Haïm Kanievsky affirme que les juifs ne faisaient le Birkat haMazone, uniquement lorsqu’ils mangeaient la manne en tant que pain (ayant demandés ce goût et cette composition).

-> On peut également noter que le mot manne est l’abréviation de : "Ma Névaré'h " (Quelle bénédiction doit-on réciter?).
[Le verset peut alors se lire : Les juif se demandèrent :"Quelle bénédiction doit-on réciter?" (מָן הוּא - manne ou) car ils ne savaient ce que c’était" (Béchala’h 16,15)

-> Le Rachba pose la question suivante : les Bné Israël ignoraient-ils réellement ce qu'était la manne en disant : "ma ou" (qu'est-ce que c'est)?
Les 2 lettres du mot "ma" (מה) sont les acronymes de "min aarets" (de la terre) ou bien de "min achamayim" (du ciel). En d'autres termes, les Bné Israël voulaient savoir quelle bénédiction réciter en consommant la manne.

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-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano enseigne qu'à l'avenir lorsque nous viendrons prendre part au repas du Léviathan, la manne conservée depuis le temps de Yéchayahou, tombera du ciel.
La manne est appelée "pain", comme le mentionne la Torah : "C'est le pain que Hachem vous a donné pour nourriture" (Béchala'h 16,15).

On a pu voir que le rav de Pano est d'avis que dans le désert les Bné Israël récitaient sur la manne la bénédiction de : "hamotsi lé'hem min hachamayim" (Qui amène le pain du Ciel).
Il conclut dans ses écrits que nous devrons réciter la même bénédiction dans le futur.
Rabbi Ména'hem Azaria de Pano rapporte également dans ses écrits l'avis de Rabbi Israël Dov, selon lequel dans le futur lorsque la manne tombera nous n'aurons pas de bénédiction à faire dessus. En effet, il s'agit de pain spirituel entièrement absorbé par les 248 membres du corps (guémara Yoma 75b). Or la raison essentielle pour laquelle nous faisons des bénédictions est d'extraire les étincelles de sainteté qui se trouvent dans l'aliment.

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4°/ "Moché dit à Yéhochoua : Choisis des hommes et va livrer bataille à Amalek" (Béchala'h 17,9)

-> Rachi commente : Choisis des hommes = Forts et attentifs à ne pas pécher, afin que leur mérite les assiste.

En quoi le fait d'avoir des soldats forts, était-il une précision importante, sachant que c'est Hachem qui va mener miraculeusement cette bataille?

Le rav Israël Shenker, rapporte la guémara (Yoma 75a) qui enseigne que plus une personne était méritante, plus la manne tombait proche de sa maison. Ainsi, les véritables tsadikim n'avaient qu'à la récupérer à l'entrée de chez eux.

Cependant, la guémara ajoute que la manne tombait également à la porte d'entrée des malades et des personnes âgées, et ce indépendamment de leur niveau spirituel afin de leur éviter la fatigue de se déplacer pour récupérer leur portion de manne.

=> Ainsi Yéhochoua, pour être sûr de choisir des personnes 100% méritante, il devait observer la proximité de la chute de manne, mais surtout y ajouter la notion de personne forte (non malade ou âgée).

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-> "Moché dit à Yéhochoua : Choisis-nous des hommes et sors faire la guerre contre Amalek"

Rachi explique qu'il fallait choisir des hommes forts et craignant Hachem.
=> Puisque la guerre contre Amalek était essentiellement spirituelle, et que c'est surtout les mérites du peuple qui le fera gagner, si on comprend que les soldats devaient craindre Hachem, pourquoi fallait-il aussi qu'ils soient forts? Dans une telle guerre, la force n'entrait pas en ligne de compte!

-> En fait, la guerre contre Amalek était bien spirituelle. Amalek est venu installer le doute dans le cœur du peuple et refroidir leur foi, faisant croire que tout est naturel et pas issu de la Volonté Divine.
Pour vaincre Amalek, il fallait enraciner dans le peuple que même la nature n'est que l'expression de la Volonté Divine.
Ainsi, il fallait choisir des hommes forts, pour que superficiellement on puisse croire que les juifs ont des chances de gagner de façon naturelle, du fait de leur force. Et malgré tout, ces hommes devaient craindre le Ciel et reconnaître que malgré les chances naturelles, en réalité Seul Hachem permettra la victoire et absolument pas leur force.
Cette compréhension-là a permis de rattacher même la nature à la Volonté Divine, niant toute autonomie de la nature. Cela était déjà en soi la racine spirituelle de leur victoire.
[d'après le rav Mikaël Mouyal]

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-> Rachi commente également : Autre explication : Choisis-nous des hommes qui sachent déjouer la sorcellerie dont usent Amalek.

Quelle autre caractéristique liée à la sorcellerie, recherchait Moché chez les soldats allant combattre Amalek?

Rabbénou Efraïm (17,9) écrit que la sorcellerie n'a pas de pouvoir sur une personne qui est née au mois d'Adar chéni.
=> C'est ainsi que les soldats devaient être nés en Adar II, pour que l'important pouvoir de sorcellerie d'Amalek ne lui serve à rien.

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-> [Moché] dit : "Car la main est sur le trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ - al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala'h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ailleurs, sur un autre sujet, la guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence divine réside avec eux.
Rachi (sur cette guémara) explique que le mot hébreu : "ich" (homme - איש) contient une des lettres du Nom Divin (יהוה) : le youd (י). Il en est de même, chez le mot : "icha" (femme - אשה), qui contient la lettre hé (ה) du Nom Divin.

=> Ainsi, selon Rachi, dans le meilleur scénario possible, un couple parfait méritera de faire résider dans sa maison un Nom Divin incomplet (ya - יה), à l'image du verset avec Amalek ci-dessus.
Pourquoi cela?

Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) répond qu'au départ, Hachem bénit le couple avec qu'une partie de Son Nom, afin d'apporter les fondations sur lesquelles il leur sera possible de se construire et de se développer.

Ainsi, un couple doit toujours avoir conscience qu'il est à un niveau incomplet, et qu'il doit constamment chercher à compléter le Nom de Hachem (la présence divine) présent entre eux deux, et ce comportement permet d'amener une pluie de bénédictions sur leur foyer.

[dans le cas contraire, Hachem peut se retirer du couple. Lorsque l'on enlève les 2 lettres Divine (יה) de איש et אשה, il ne reste plus que : un feu (éch - אש), allusion à la destruction, à la colère, ... ]

[De même que nos actions positives diminuent à chaque fois un peu plus l'influence d'Amalek dans le monde, et renforcent davantage celle de Hachem, Lui rendant plus complet Son Nom Divin.
De même dans la vie de notre couple, nous devons agir de façon à pouvoir accueillir davantage de divinité en nous, ce qui contribue à davantage compléter le Nom Divin, qui est lié à notre couple.
Dans tout les cas, plus Hachem est présent, plus nous lui sommes proches, plus nous bénéficions de bénédictions!]

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+ "C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> "Car Hachem a fait choix de Sion, il l’a désirée pour demeure" (ki ba'har Hachem bétsion, iva lémochav lo - Téhilim 132,12)

Lorsque Hachem choisira Sion, alors : "iva" (אִוָּהּ - "il l'a désirée) = il retournera ces 3 lettres (א ו ה), rendant alors le Trône et le Nom Divin complets.
[Maharcha - guémara Ména'hot 87a]

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-> "Avec le nom [Youd-Hé - יָהּ], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres le monde fut créé"
[guémara Ména'hot 29b]

=> Notre travail est de nous parfaire, ainsi que le monde, de l'élever spirituellement afin de mériter cette consolation de D., Qui aura alors Son Nom complet, rayonnant alors de toute Sa magnificence!

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5°/ "Moché prit avec lui les ossements de Yossef, car il avait formellement fait jurer les Bné Israël" (Béchala'h 13,19)

La guémara (Sotah 13a) note que seul Moché a pris les restes de Yossef, le reste du peuple était occupé à "emprunter" des objets de valeur aux égyptiens [réalisant ainsi la volonté de D. et Sa promesse à Avraham].

=> Que sont devenus les ossements de Yossef durant les 40 années dans le désert?
Comment Moché pouvait-il les garder (étant en contact avec un mort), et en même temps être toujours disponible pour échanger prophétiquement avec Hachem (ce qui nécessite d'être pur)?

-> Le Tossafot Shantz (guémara Sotah 13a) écrit que Moché a placé les ossements de Yossef dans une carcasse de mouton vide, et à ce moment le mouton est revenu à la vie, et il a alors suivi Moché dans le désert pendant 40 années.
Le roi David fait allusion à cela, lorsqu'il écrit : "Qui a mené Yossef comme un troupeau" (noég katson Yossef - Téhilim 80,2).

-> Dans le même ordre d'idée, le Hadar Zékénim affirme que Moché a lié les ossements de Yossef à de la peau d'une chèvre, et il a écrit dessus le Nom Divin ineffable, ce qui a entraîné la résurrection de la bête. Cette dernière a ensuite suivi Moché durant les 40 ans dans le désert.

-> Le Séfer haKouchyot explique que l'objectif de Moché en agissant ainsi, était de ne jamais en venir à oublier accidentellement les ossements de Yossef pendant les déplacements dans le désert.
[puisque le mouton ou bien la chèvre le suivait d'elle-même, il n'avait plus besoin de s'en occuper personnellement]

Cependant, le Rokéa'h est d'avis que Moché a oublié une fois les ossements de Yossef, et c'est alors que Hachem les a transformé en un mouton vivant qui a ensuite accompagné Moché.

-> Le 'Hizkouni et le Sifté Cohen enseignent que Hachem a fait en sorte que le cercueil de Yossef se portait tout seul, sans avoir besoin de l'aide de personne pour se déplacer.

=> Selon tous les avis, il en découle que Moché n'était jamais en contact direct avec les ossements de Yossef, le laissant pur et éligible à recevoir la prophétie à tout moment.

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-> "Il (Yossef) a fait jurer les enfants d'Israël en disant : Hachem vous libérera et vous ferez monter mes ossements" (Béchala'h 13,19)

Le midrach explique que ce serment que Yossef a imposé à ses frères était de leur jurer de ne plus du tout lui en vouloir, et lui aussi leur a juré qu'il ne leur en veut plus.
Mais comment cette explication s'inscrit-elle dans la suite et le contexte de ce verset?

En réalité, l'unité et l'harmonie dans le peuple d'Israël (entre les juifs) entraîne la délivrance.
Ainsi, le fait que Yossef et ses frères se sont jurés de ne plus s'en vouloir, cette harmonie générée par ce serment a contribué à ce que "Hachem vous libérera".
Bien plus, grâce à l'unité, chacun s'élève de niveau et grandit spirituellement.

=> C'est ainsi que "vous ferez monter mes ossements" = grâce à l'harmonie qui régnera entre les juifs, alors cela entraînera que mes ossements et ma personne monteront de niveau et je m'élèverai.
[il en est de même dans notre exil : plus nous nous efforçons de faire régner l'unité/la paix entre les juifs, plus nous nous élevons individuellement et collectivement de niveau, et plus nous faisons monter "les ossements" = nous activons la venue du machia'h. ]
[Imré Emet]

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-> Il ne faut pas penser que les juifs n'eurent pas le temps de se préoccuper de la dépouille de Yossef parce qu'ils étaient occupés à accumuler de l'or et de l'argent.
En réalité, ils considéraient comme une tâche essentielle de chercher les ossements de Yossef, toutefois ils désiraient laisser à Moché l'honneur de la mener à bien.
Le consensus général était le suivant : "Sans les ossements de Yossef, nous ne pourrons pas quitter l'Egypte. Puisque Moché est l'initiateur de la sortie d'Egypte, il doit en faire partie. Etant donné que Moché a amorcé la mission de nous faire sortir d'Egypte, qu'il la termine en prenant soin de la dépouille de Yossef.
Qui plus est, ce sera un honneur pour Yossef que Moché soit celui qui prenne soin de sa dépouille mortelle. Après tout, Moché est le plus grand homme au monde.

[De plus,] si nous nous mettions tous à accomplir cette tâche, des problèmes surgiraient sans aucun doute. Il est impossible que 600 000 hommes s'unissent pour la mener à bien. Des divergences d'opinion pourraient surgir [désunissant le peuple!], qui mettraient en danger tout le projet. [la force des juifs réside dans leur unité]
Pour toutes ces raisons, il vaut mieux que seul Moché s'occupe du cercueil de Yossef".

[Rachi sur : "Vous ferez monter mes ossements d’ici avec vous" (v.13,19) = étant donné que c’est à ses frères qu’il a fait prêter serment, nous déduisons du mot it'hem ("avec vous") que les juifs ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribu. (Ainsi, les dépouilles des autres fils de Yaakov furent également emportées hors d'Egypte!)]

Il pourrait sembler très étonnant que la Torah parle des "ossements de Yossef". En effet, les corps des tsadikim ne se décomposent pas et leurs corps restent intacts, comme au jour de leur enterrement.
De plus, Yossef ayant été gouverneur, son corps fut embaumé comme le voulait l'usage (Béréchit 50,26).

En réalité, Yossef avait prié que son corps se décomposât. Il pensait qu'au cours de son travail de vice-roi, il avait certainement commis de nombreuses fautes. Il voulait que la décomposition de son corps fasse expiation de tous ses péchés. [Sifté Cohen - Vayé'hi]
[Méam Loez - Béchala'h 13,19]

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-> "Moché emporta en même temps les ossements (atsmot - עַצְמוֹת) de Yossef" (13,19)

Le Mégalé Amoukot précise que Moché a emporté la force (otsem yado) de Yossef : son authenticité (‘atsmiouto) et sa puissance.
Or quelle était sa force?

C’est qu’il ne s’est pas montré vindicatif et rancunier envers ses frères, qui l’avaient pourtant vendu comme esclave. Il les a nourris, parce qu’il continuait à les aimer.
De même, Moché ne s’est pas fâché des désobéissances et des plaintes que les Bné Israël lui ont adressées. Il a supporté avec amour toute leur charge et leur fardeau, et a couru devant eux tel un cheval pendant les 40 années passées dans le désert.

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-> "Moché prit les ossements de Yosseph avec lui" (13,19)

=> Pourquoi le verset précise-t-il : "Avec lui"? Ces termes semblent apparemment inutiles!

Quand un homme accomplit une mitsva, le gain que cela lui rapporte l'accompagne pour l'éternité, dans ce monde et dans l'autre monde. Ainsi, la mitsva est réellement avec la personne qui l'accomplit.
Contrairement aux gains matériels, comme l'or et l'argent, qui ne lui apportent aucun supplément dans sa personnalité dans ce monde, et l'abandonnent après la mort, ne lui étant d'aucun intérêt dans l'autre monde.

Ainsi, la Torah veut enseigner que Moché a réalisé une grande mitsva en prenant les ossements de Yossef.
C'est pourquoi, le verset signale qu'il les a pris "avec lui", comme pour dire que cette mitsva est vraiment "avec lui" et l'accompagnera pour toujours, contrairement aux biens matériels, qui ne sont pas réellement avec l'homme.
[Kli Yakar]

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+ Bonus (b'h) :

-> "C’est par 10 fois que nos ancêtres éprouvèrent Hachem dans le désert, car il est dit : "Ils M’ont éprouvé par 10 fois et n’ont pas entendu Ma voix" (Chéla'h Lé'ha 14,22)."
[Pirké Avot 5,4]

Il est remarquable de constater que 6 de ces 10 fois, se déroulent dans la paracha Béchala'h, c'est-à-dire tout de suite après la sortie d'Egypte, et les 4 autres fois ont lieu pendant l'année qui suit.
=> Ainsi, pendant pratiquement 39 ans (sur les 40 du séjour dans le désert), nos ancêtres ont été irréprochables, le peuple juif ne fautant à aucune reprise!
Cela témoigne de la grandeur de cette génération, comme il n'y en aura plus jusqu'à la venue du machia'h!

Ces 6 fois dans notre paracha sont :
-> Ils dirent à Moché : "N'y a-t-il pas de tombeaux en Egypte que tu nous aies emmenés pour mourir dans le désert? Que nous as-tu fait là de sortir d'Egypte?" (v.14,11)
=> Ils ont préféré rester esclaves en Egypte que de mourir aux mains des égyptiens à la mer Rouge.

-> "Que boirons-nous?" (v.15,24)
=> Ils se sont plaints de n'avoir rien à boire, si ce n'est les eaux amères de Mara.

-> "... vous nous avez fait sortir dans ce désert, pour faire mourir toute cette communauté de faim" (v.16,3)
=> Ils se sont plaints lorsque leur stock de nourriture a été épuisé.

-> "Ils n'obéirent pas à Moché et quelques uns en laissèrent jusqu'au matin" (v.16,20)
=> Malgré l'interdiction, ils ont laissé de la manne de côté pour plus tard.

-> "le 7e jour, quelques-uns du peuple sortirent pour [en] ramasser" (v.16,27)
=> Malgré l'interdiction, ils sont sortis à Shabbath récupérer de la manne.

-> "Le peuple querella Moché et ils dirent : Donnez-nous de l'eau que nous buvions!" (v.17,2)
=> A Réfidim, ils se sont plaints de ne plus avoir de l'eau.

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Les 4 autres fois :
-> le Veau d'Or (Ki Tissa 32,4)

-> "Le peuple chercha des sujets de récriminations" (Béaaloté'ha 11,1)
=> A Tav'éra, ils se sont plaints de leur moyen de survie dans le désert, se lamentant sur leur sort.
Cela se passa au moment de quitter la région du Sinaï, encore proche des civilisations, et le peuple a paniqué en s'enfonçant dans le désert immense, sauvage et inconnu.

-> "les enfants d'Israël pleurèrent à nouveau, et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger?" (Béaaloté'ha 11,4)
=> Ils ont exprimé leur insatisfaction de la manne, désirant de la viande (entraînant l'apparition des cailles).

-> la faute des explorateurs (Chéla'h Lé'ha 14,1-4)