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"C’est pourquoi, il est dit dans le livre des guerres d’Hachem" ('Houkat 21,14)

Les nations du monde font la guerre en utilisant des armes, mais les guerres que font les juifs, qui sont "des guerres d’Hachem", ils le font avec "le livre", allusion à l’étude de la Torah.
L’essentiel de la victoire du peuple d’Israël contre leurs ennemis s’obtient grâce à l’étude de la Torah qui se renforce dans notre peuple.

[Rabbi Méir Chapira de Lublin]

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-> Le Méam Loez écrit sur ce verset :
Dans le livre des Guerres d'Hachem, les sages de l'époque consignèrent les grandes batailles et les événements miraculeux.
On appelait ces sages des mochlim, des auteurs de paraboles, car ils écrivaient les faits sous forme de paraboles et de métaphores.
Ce livre s'intitulait le "Livre des Guerres d'Hachem" car toutes les guerres se déroulent suivant le plan de D.

Au début de l'exil, ce livre et de nombreux ouvrages écrits par ces hommes célèbres furent perdus, parmi eux ceux du prophète Nathan, ceux du prophète Ido, les chroniques des rois du royaume d'Israël et les poèmes et paraboles du roi Chlomo.

"Ceci est un statut de la loi ('houkat haTorah) qu'a prescrit Hachem, en disant : avertis les enfants d'Israël de te choisir une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n'ait pas encore porté le joug" ('houkat 19,2)

-> Rabbi 'Haïm Halberstam de Tsanz (Divré 'Haïm) commente :
"Ceci est un statut de la loi " = [Les cendres de la vache rousse doivent être aspergées sur une personne qui a été rendue rituellement impure par le contact avec un cadavre].

La cause profonde de tout péché est la convoitise et l'orgueil.
C'est l'origine de la faute d'Adam qui a apporté la mort dans le monde.
[lorsque nous fautons, nous ne faisons pas suffisamment preuve d'humilité pour nous soumettre à la volonté de D., plutôt qu'à la nôtre!]

Pour rectifier ce péché, les cendres de la vache rousse sont aspergées sur la personne impure.

Brûler la vache rousse exprime symboliquement que nous effaçons toute trace de matérialité, de sensualité et de convoitise anormale.
Par cela, le péché originel, cause de la mort, sera réparé et l'impureté quittera la personne souillée par le contact d'un cadavre.

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-> "Avraham dit : … Je ne suis que poussière (afar) et cendre (éfer)" (Vaéra 18,27)

Le Ben Ich 'Haï commente : Avraham a fait preuve d’une humilité à la fois matérielle (son corps est comme poussière, à l’image de tout corps après la mort) et à la fois spirituelle (son âme est comme cendre, élément sans usage).

"Ce puits, des princes (Rachi: Moché et Aharon) l'ont creusé, les plus grands du peuple l'ont ouvert" ('Houkat 21,18)

-> Le puits fait allusion à la Torah Orale.
Le mot puits, qui se dit “béer (באר), se rapproche du mot : “béour" (באור), qui signifie : "explication", allusion à la Torah Orale qui est l’explication la Torah Ecrite.
Or, la loi Orale émerge des Sages en Torah, et pour la mériter, il faut investir de grands efforts et se parfaire dans les 48 qualités/vertus que cite la Michna de Avot (Pirké Avot 6,6), qui permettent d’acquérir la Torah.
Par l’acquisition de ces 48 qualités, qui exige de grands efforts, l’homme devient un être de Torah, et peut épancher la Torah Orale.

=> C’est ainsi que le terme "béer" (באר) apparaît 48 fois dans toute la Torah, car ce sont les 48 vertus que citent nos Maîtres, qui font de l’homme un puits épanchant les eaux de la loi Orale, qui est le "béour" (explication) de la Torah Ecrite.

[d'après le Sfat Emet]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°528) enseigne :
Le mot "beer" (puits) a la même valeur numérique que "guer" (étranger).
On sait que partout, l’eau désigne la Torah, elle descend d’un endroit élevé pour aller vers un endroit bas (guémara Taanit 7a).
Le verset dit que lorsque l’homme s’abaisse comme un étranger pour les paroles de la Torah, sa Torah subsiste en lui.

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-> "Ce puits, des princes l’ont creusé, les plus grands du peuple l’ont ouvert avec leur sceptre, avec leur bâton" ('Houkat 21,18)

Le Gaon de Vilna explique que telle est la mesure de la Torah, dont il est dit : "A l’ombre de la sagesse, à l’ombre de l’argent" (Kohélet 7,12), et aussi : "Elle est un arbre de vie pour ceux qui la soutiennent" (Michlé 3,18).
Celui qui n’a pas la possibilité d’étudier lui-même et soutient les autres pour qu’ils puissent étudier la Torah a lui aussi sa récompense, au même titre que celui qui étudie lui-même, car "à l’ombre de la sagesse, à l’ombre de l’argent".

C’est ce que dit le verset : "ce puits", c’est la Torah, "des princes l’ont creusé", les princes de la Torah et ceux qui l’étudient la creusent et l’approfondissent par leur étude de ses secrets ; "les plus grands du peuple l’ont ouvert", cela veut dire que les bienfaiteurs et les riches qui passent tout leur temps dans le commerce acquièrent la Torah au prix de l’argent.
Le mot karouah (l’ont ouvert) rappelle la notion d’acquisition, comme dans "mon sépulcre, que j’ai acquis (kariti)" (Vayé'hi 50,5).
La Torah explique que les deux ont une part dans la Torah, les uns "avec leur sceptre (me’hokek)", ils décrètent les lois (‘houkim) de la Torah, et les autres "avec leur bâton", par le fait qu’ils soutiennent la Torah.

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-> "Ce puits, des princes l’ont creusé, les plus grands du peuple l’ont ouvert avec leur sceptre, avec leur bâton. Et de Midbar ils allèrent à Matana. Du désert à Matana, de Matana à Na’haliel, de Na’haliel à Bamot et de
Bamot à la vallée." ('Houkat 21,18-20)

-> Nos Sages (guémara Nédarim 55a) ont vu dans ce verset la condition indispensable pour acquérir la Torah, l’humilité. Ils disent : Quand l’homme fait de lui-même un désert livré à tous, la Torah lui est donnée en cadeau (Matana), ainsi qu’il est dit : "du désert à Matana". Comme elle lui a été donnée en cadeau, Hachem est leur héritage, ainsi qu’il est dit : "de Matana à Na’haliel (D. est mon héritage)", et comme Hachem est son héritage il monte à la grandeur, ainsi qu’il est dit : "de Na’haliel à Bamot (un lieu élevé)".
Mais il doit faire attention dans son ascension de ne pas tomber dans les pièges de l’orgueil, sinon, s’il s’enorgueillit, Hachem le fait tomber, ainsi qu’il est dit "de Bamot à la vallée", et même s’il s’est enorgueilli, quand il le regrette Hachem l’élève de nouveau, ainsi qu’il est dit : "toute vallée sera élevée" (Yéchayahou 40,4).

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
La Torah est comparée à un désert : "Et de Midbar (désert) ils allèrent à Matana" ('Houkat 21,18).
Il est difficile de tenir dans un désert. Le jour la chaleur y est suffocante, et la nuit il y fait glacial.
Dans le désert, rien ne peut subsister. Lorsqu'un homme se trouve dans le désert, il est déconnecté de tout.
L'homme doit prendre conscience qu'il n'y a rien d'autre dans ce monde que la Torah et l'attachement à Hachem. Rien d'autre!
Le désert représente le détachement de ce monde, car pour servir Hachem, il faut se détacher complètement de ce monde, ne dépendre d'aucune chose matérielle, comprendre que nous y sommes des étrangers, provisoires, temporaires.

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+ Briser le rocher = introduire la divergence d'opinion entre les Sages sur la Torah :

-> "Moché leva sa main et frappa le rocher avec son bâton à 2 reprises, des eaux abondantes jaillirent" ('Houkat 20,11)

-> Le Zohar (tikouné Zohar 21, 44a) enseigne :
"De ce rocher, ne sont sorties que quelques gouttes d'eau de Torah. C'est parce que Moché frappa le rocher avec son bâton à 2 reprises que seules quelques gouttes de paroles de Torah en sont sorties, un peu par-ci et un peu par-là ...
Si Moché n'avait pas frappé le rocher, le peuple d'Israël, les Tanïm et les Amoraïm n'auraient pas connu de difficulté dans la Torah orale qui est représentée par le rocher (séla - סלע) ...
Et l'eau de la Torah serait sortie dans l'abondance, sans se tarir, sans question et sans désaccord, comme il est écrit à propos de la Présence divine : "Ma parole n'est-elle pas comme un feu, déclare Hachem, et comme le marteau qui fait voler en éclats le rocher?" (Yirmiyahou 23,29).
Par l'intermédiaire de ces paroles de feu, c'est-à-dire la Torah orale, la Présence divine auraient été continuellement dans la bouche d'Israël.
Or, la Torah orale est incarnée par le rocher (séla - סלע) car ce terme est composé des mêmes lettres que על ס que sont les 60 traités du Talmud." [samé'h = valeur de 60]
[על ס (al samé'h - litt. à propos des 60) se réfère aux 60 traités du Talmud]

-> Le Shvilé Pin'has commente :
Nous apprenons de ce passage du Zohar que lorsque Hachem dit à Moché : "Vous parlerez au rocher devant leurs yeux et il donnera de ses eaux" ('Houkat 20,8), Il souhaitait en réalité que jaillisse une abondance de Torah, qui est comparée à l'eau, comme l'enseignent nos Sages : "Il n'y a pas d'eau si ce n'est la Torah" (guémara Baba Kama 17a).

De plus, le Zohar explique que le mot סלע (séla - rocher) est une allusion aux 60 traités de la Torah orale qui viennent éclaircir la Torah écrite dans le but d'écarter le moindre doute dans la façon d'accomplir les commandements.

Ainsi, lorsque le Créateur dit à Moché : "Tu feras sortir pour eux de l'eau du rocher" ('Houkat 20,8), son intention était de faire jaillir une grande quantité "d'eau de Torah" afin que les lois puissent s'établir dans une clarté totale par le biais de la Torah orale.
Ainsi, si Moché avait uniquement parlé au rocher, l'abondance de Torah qui serait sortie aurait été telle qu'il n'y aurait subsisté aucun doute ni aucun désaccord dans l'interprétation de la Torah orale ...
Mais après avoir frappé le rocher, seule une infime quantité d'eau de Torah en sortit et par conséquent les désaccords, les discussions et les doutes entre les Sages de la Torah orale se sont multipliés.

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=> Tentons d'approfondir les paroles du Zohar. Pourquoi la Torah orale est-elle comparée à de la roche qu'il faut briser pour en extraire de l'eau?

-> Rabbi 'Haim Vital (chaar amitsvot - Vaét'hanan) dit au nom de son maître le Arizal :
"J'ai vu mon maître décupler ses forces comme un lion au moment d'étudier la halakha, jusqu'à ce qu'il transpire d'une façon très abondante. Je lui ai demandé pourquoi il fournissait tant d'efforts? Il me répondit que c'est uniquement de cette façon, en étudiant intensément et en profondeur la loi que l'on parvient à briser les klipot que sont les questions d'ordre halakhique. Ces questions empêchent la compréhension pure et les réponses sont accessibles seulement à travers la difficulté de l'étude."

-> Le Shvilé Pin'has commente :
Il ressort de cet enseignement que les questions présentes dans la halakha sont essentiellement dues aux klipot qui empêchent d'atteindre la clarté substantielle de la Torah.
Lorsque l'homme investit toutes ses forces pour approfondir et répondre aux questions, il brise les klipot. Il faut expliquer que le terme "klipot" désigne les forces de touma et signifie littéralement "écorces".
De la même façon qu'il est impossible de manger un fruit aussi bon soit-il sans en retirer l'écorce, ainsi en est-il pour la Torah qui est un fruit pur et délicieux dont la douceur dépasse l'entendement. Il faudra pour se délecter de son fruit, en retirer les klipot par nos efforts soutenus.

À présent, nous pouvons comprendre pourquoi la Torah orale est comparée à la solidité de la roche car elle fait allusion aux klipot qui sont aussi dures que la pierre et empêchent l'homme d'en extraire l'eau de la Torah, qui est la Torah orale.
Lorsque Hachem ordonna à Moché et Aharon : "Tu feras sortir pour eux de l'eau du rocher" ('Houkat 20,8), son intention était de soumettre les forces d'impureté que sont les klipot, qui sont dures comme de la roche, afin de pouvoir faire jaillir de l'eau en abondance de la Torah orale, comme ce sera le cas à l'avenir où les forces de la klipa seront annulées du monde et ainsi "ils n'auront plus besoin de s'instruire mutuellement en disant : reconnaissez Hachem! Car tous Me connaîtront du plus petit au plus grand, dit Hachem" (Yirmiyahou 31,33).

Cependant, en frappant le rocher une première fois, Moché n'a pas soumis complètement les forces de la klipa et c'est la raison pour laquelle très peu d'eau en est sortie, "quelques gouttes par-ci et quelques gouttes par-là" = entrainant de nombreux doutes, et multipliant les points de vue des Sages de la Torah.

-> "Ce sont les eaux de la discorde où se querellèrent les enfants d'Israël" ('Houkat 20,13)
Rabbi Natan Shapira (Mégalé Amooukot) explique ainsi ce verset :
Si Moché était entré en terre d'Israël, il n'y aurait jamais eu de divergence d'opinion dans la Torah. Seulement après avoir frappé le rocher, ces divergences se sont multipliées parmi les Sages de la Torah et c'est le secret du verset : "C'est pourquoi on appela ce lieu "le rocher de la discorde/désaccord [parmi les Sages en Torah]"." (Chmouël I 23,28).

Ainsi, le rav Shapira explique également que c'est le secret du verset : "Ma parole n'est-elle pas comme un feu?" (Yirmiyahou 23,29) = s'il en est ainsi, les paroles de la Torah auraient dû être comprises par tous, de la même manière, sans divergences d'opinion ni doutes.
Cependant : "comme le marteau qui fait voler en éclats le rocher" = parce que Moché frappa le rocher avec son bâton comme un marteau (patich - פטיש) qui a la même valeur numérique que les termes bâton Moché (maté Moché - מטה משה) soit 993, cela entraîna des désaccords entre les Sages de la Torah.

Rabbi Natan Shapira poursuit son enseignement : nous pouvons expliquer la raison profonde pour laquelle Moché Rabbénou désira tant entrer en terre d'Israël. Il vit par prophétie au Mont Sinaï que se multiplieraient les divergences dans la Torah orale entre Hillel et Chamaï (משה = ma'hlokét Hillel Chamaï & akol cham'ou miSinaï).
Ainsi, Moché pria de toutes ses forces pour entrer en Terre promise et que les divergences d'opinion cessent de se multiplier par le mérite de la sainteté de la terre d'Israël.
Ceci pour que ne subsiste qu'une seule Torah et un seul jugement pour Israël.

-> Le Shvilé Pin'has conclut :
L'intention de Moché était incontestablement au Nom du Ciel. Cependant, celle du Maître de l'univers était de protéger à l'avenir les bn" Israël. En effet, si Moché était entré en terre d'Israël et avait construit le Temple, ce dernier aurait été indestructible par le mérite de sa sainteté et Hachem n'aurait pas pu déverser Sa colère sur le bois et les pierres qui le constituaient mais sur les Bné Israël.
La destinée d'un Juste est aussi insondable qu'elle est précieuse pour le peuple d'Israël car par ses mérites, nous survivons sans le savoir à des décrets célestes de stricte rigueur.

"Une vache rousse intègre qui n’a pas de défaut qui n’a pas porté le joug" ('Houkat 19,2)

Le 'Hozé de Lublin explique ce verset de la façon suivante :
Celui qui se considère parfait, sans défaut, cela est la preuve que cette personne ne porte pas le joug de la Royauté Divine.
Car celui qui porte véritablement ce joug, ne peut que trouver en lui de multiples défauts.

Ainsi, si quelqu’un pense qu’il "n’a pas pas de défaut", cela prouve "qu’il n’a pas porté le joug".

"Vous parlerez au rocher" ('Houkat 20,8)

-> Hachem a demandé à Moché de parler au rocher (du puits) afin qu'il produise de l'eau.
Qu'est-ce que Moché aurait dû dire au rocher?

Il aurait dû étudier un chapitre de Torah et alors le rocher aurait donné de l'eau.
[midrach Yalkout Chimoni 763]

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-> Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman enseigne :
Le Zohar (Térouma 161b) affirme que Hachem regarda dans la Torah et créa le monde.
Ainsi, puisque la Torah est le fondement du monde, toute la création lui est assujettie.
Moché, à qui Hachem avait ordonné de dire une parole de Torah au rocher, aurait alors fait sortir l'eau sans même le lui demander.

Même si finalement, l'eau qui avait jailli après les 2 coups provenait bien d'un mrarcle, car Moché en avait la capacité par ses pensées pures et saintes, cependant le kidouch Hachem consistait à montrer aux Bné Israël que la nature est totalement soumise à la Torah.
C'est pourquoi Hachem dit à Moché et Aharon ('Houkat 8,12) : "Puisque vous n'avez pas eu confiance en Moi ... vous ne conduirez pas ce peuple en terre d'Israël".

Le rav Steinman conclut que même si nous ne sommes pas au niveau d'agir de manière surnaturelle par des paroles de Torah, à l'image de Moché, nous pouvoir quand même voir de là la grandeur de l'étude de la Torah.

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-> "Moché leva la main et frappa le rocher (sela - סֶּלַע)" ('Houkat 20,11)

Le livre "Tikounei haZohar" dit que si Moché n’avait pas frappé le rocher, mais lui avait parlé comme l’avait ordonné Hachem, les bné Israël auraient appris la Torah sans aucune difficulté ni dissension.

Le Yichma’h Israël (rabbi Yaakov 'Haïm Sifer) écrit que l'on en trouve une allusion dans les paroles de la guémara (Méguila 18a) : "un mot vaut un sela (pièce de monnaie) et le silence en vaut deux".
Cela signifie que s’il y avait eu "un mot pour le rocher (sela), une parole et non un coup, pour le rocher que Moché a frappé, alors il y aurait eu "le silence pour deux", entre deux talmidei ‘hakhamim qui étudient la Torah, et qui auraient étudié la Torah calmement, sans difficultés ni dissensions.

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+ "Prends le bâton ... toi et Aharon ton frère, et vous parlerez au rocher sous leurs yeux et il donnera ses eaux ... tu feras boire l'assemblée et leurs animaux" ('Houkat 20,8)

-> Le verset dit "le bâton" (hamaté), et non : "ton bâton" (matékha).
Hachem fait référence au bâton avec lequel Moché et Aharon ont fait de nombreux miracles.
Ils devaient prendre précisément ce bâton pour frapper le rocher, plutôt que son bâton personnel, afin de rappeler au peuple juif les énormes miracles que Hachem a réalisés, et à quel point Il contrôle absolument tout dans ce monde.
Ainsi, ils n'auraient pas dû douter à savoir si Hachem pouvait faire sortir de l'eau de ce rocher. [Une telle interrogation ne doit pas exister car] Hachem contrôle tout dans ce monde et peut manipuler la nature comme Il le désire.
[Sifté Cohen]

-> L'article défini (le/au puits - asséla) indique qu'il s'agit d'un rocher bien précis.
Les Sages enseignent que D. a créé un rocher dont Il s'est souvent servi comme source miraculeuse.
C'est le rocher que l'ange avait révélé à Hagar alors que son fils Ichmaël se mourait de soif -Béréchit 21,19), celui-là même dont Moché avait fait sortir de l'eau sur l'ordre de D. près de 40 ans plus tôt (Chémot 17,6). Et ce même rocher avait accompagné le peuple dans ses pérégrinations aussi longtemps que Myriam était en vie. Mais à sa mort, il a cessé de donner de l'eau.
[Ramban]

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-> "Puisque vous n'avez pas cru en Moi pour Me sanctifier aux yeux des Bné Israël" ('Houkat 20,12)
Rachi commente : "Si vous aviez parlé au rocher et qu’il eût fait jaillir de l’eau, j’aurais été sanctifié aux yeux de la communauté qui se serait dit : "Si ce rocher, qui ne parle ni n’entend ni n’a besoin de nourriture, exécute l’ordre de Hachem, à plus forte raison nous incombe-t-il de le faire!"

-> La nature est soumise aux tsadikim, car toute la création l'a été pour eux. Cependant, la nature n'est pas soumise aux animaux des tsadikim.
Moché a pensé à tord que le peuple juif n'était pas méritant d'avoir les lois de la nature se changeant pour eux. C'est pourquoi il a frappé 2 fois le rocher : une fois pour faire sortir de l'eau pour le peuple juif, et une autre fois pour les animaux. ("tu feras boire l'assemblée et leurs animaux").
['Hatam Sofer]

-> Hachem dit à Moché qu'il avait fait une erreur. En effet, Moché pensait que Hachem n'accomplit des miracles uniquement pour les tsadikim.
Cependant [la réalité est que] dans les situations qui vont générer une sanctification du Nom Divin, alors Hachem réalise des miracle également pour les réchaïm.
Ainsi, "Puisque vous n'avez pas cru en Moi" = puisque Moché n'a pas cru correctement sur comment Hachem fait des miracles, alors il n'a pas parlé au rocher, "pour Me sanctifier" = en amenant un kidouch Hachem [ce qui aurait permis d'avoir un miracle même pour les réchaïm], alors Moché n'a pas mérité d'amener les Bné Israëk en terre d'Israël.
[Tsor haMor]

->b'h, également : http://todahm.com/2013/10/27/frapper-le-rocher-2-fois

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-> Selon Rachi (Vaéra 7,19) : Moché n'a pas frappé le Nil (lors de la 1ere et 2e plaie), car le fleuve l'avait protégé lorsqu'il y avait été jeté [avant que la fille de Pharaon l'y récupère].
De même, Moshé n'a pas frappé la terre (lors de la 3e plaie), car elle lui a permis d'enterrer l'égyptien qu'il avait tué.

Dans la paracha 'Houkat, Moché va frapper le rocher pour en faire sortir de l'eau, à la place de lui parler.
A cause de cette erreur, il lui a été interdit d'entrer en terre d'Israël.
Le midrach (Yalkout Chimoni 'Houkat 21) explique que Hachem a dit à Moché : "Est-ce que tu sais ce que les rochers ont fait à Mes enfants?" [comme il est dit : "l'a nourri avec le miel des rochers" (vayénikéou dvach misséla - Haazinou 32,13)]
[les rochers ont donné miraculeusement du miel pour nourrir les enfants juifs en Egypte.]
[Hachem a dit : ] "Après que le rocher a fait une telle faveur, tu oses le frapper?! Tu n'es pas digne de mener Mes enfants. J'ai déjà désigné quelqu'un pour prendre la relève : Yéhochoua bin Noun"."

=> Ainsi, selon ce midrach l'erreur de Moché a été son manque de reconnaissance envers les rochers, qui ont fait tant de bonté au peuple juif par le passé.

[ b'h, issu du divré Torah : http://todahm.com/2014/01/03/980-2 ]

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+ Quelques autres raisons sur : Pourquoi Moché et Aharon ont-ils été punis?

-> Le Ramban a écrit au nom de Rabbénou ‘Hananel que la faute était d’avoir dit "nous allons vous faire sortir de l’eau", alors qu’il aurait fallu dire "Hachem va vous faire sortir de l’eau", comme il est dit à propos de la manne : "Le soir, Hachem vous donnera de la viande à manger".

-> Pour le Ibn Ezra, leur faute (à Moché et Aharon) était d’avoir frappé plusieurs fois avec leur bâton. S’ils avaient frappé le rocher une seule fois, ce n’aurait pas été une faute.

-> Le Ibn Ezra au nom d’autres personnes rapporte que c’est parce que Moché et Aharon n’ont pas dit la chira sur le fait que l’eau sortait du rocher, et que les bné Israël ont dit la chira. Moché et Aharon ont donc été punis et ne sont pas entrés en Erets Israël avec les bné Israël.

-> Le Ibn Ezra au nom d’autres personnes rapporte que les bné Israël ont dit qu’ils allaient faire sortir l’eau d’un autre rocher (ce qu’on tire des mots du verset : "Est-ce que de ce rocher-là nous allons vous faire sortir de l’eau"), alors Moché a craint de modifier la parole de Hachem et de frapper un autre rocher, et parce qu’il n’avait pas fait sortir l’eau du rocher qu’on lui avait demandé, ils ont été punis parce qu’ils avaient empêché une sanctification du Nom de D.
C’est le sens de "parce que vous ne M’avez pas fait confiance pour Me sanctifier".

-> Le Méam Loez ('Houkat 20,12) rapporte l'interprétation suivante : lorsque Moché désobéit à l'ordre de D. et frappa le rocher, il perdit l'occasion d'enseigner une leçon importante aux Bné Israël.
S'il avait parlé au rocher, et par quelques mots, avait fait couler de l'eau, non seulement le Nom de D. aurait été sanctifié mais les Bné Israël en auraient déduit la leçon suivante : "Si un rocher, privé de parole, d'ouïe et n'ayant pas besoin de subsistance, obéit à la parole de D., qu'en est-il de nous qui avons assisté à tant de prodiges et pour qui tant d'actes de bonté ont été accomplis?"

-> Il y a un avis cité par Ibn Ezra selon lequel Hachem leur a reproché d’avoir manqué de respect aux bné Israël en disant : "Ecoutez, ô rebelles!" ('Houkat 20,10), alors qu’il ne convient pas à un homme pieux de parler de façon méprisante aux descendants d’Avraham, Its'hak et Yaakov.
Nos Sages ont appris de là que celui qui ne respecte pas l’honneur dû à la communauté, c’est comme s’il avait profané le Nom de Hachem.

-> L’avis du Rambam est que la faute de Moché était d’avoir penché vers la colère en disant : "Ecoutez, ô rebelles" ('Houkat 20,10).
Hachem a estimé qu’un homme comme lui ne devait pas se mettre en colère devant la communauté des bnei Israël, à un endroit où la colère ne convient pas.
C’est une profanation du Nom de Hachem, parce qu’ils apprenaient de tous ses gestes et de toutes ses paroles, espérant arriver à la réussite en ce monde et dans le monde à venir.
Quelle impression allaient-ils donc avoir de la colère, qui fait partie des choses mauvaises et qui ne provient que d’une mauvaise disposition.
En effet, cette génération était formée de grands sages. La plus petite des femmes parmi eux était comme Yé’hezkel ben Bouzi, et tout ce que disait ou faisait Moché, ils l’observaient.
Quand ils ont vu qu’il se mettait en colère, ils se sont dit qu’il n’avait pas de défaut, et que donc s’il n’avait pas su que Hachem était fâché contre eux pour avoir demandé de l’eau et qu’ils L’avaient irrité, il ne se serait pas mis en colère.

-> Pour le Abrabanel, quand Hachem a ordonné à Moché de parler au rocher, et que Moché l’a frappé au lieu de lui parler, cela a provoqué que Hachem punisse Moché et Aharon pour d’autres fautes qu’ils avaient commises : Aharon pour le Veau d’Or qu’il avait fabriqué, car même s’il n’avait pas fauté en l’adorant, comme il avait été la cause que beaucoup de gens soient morts et ne rentrent pas en terre d'Israël, lui aussi en a été puni.
Et Moché parce qu’il avait envoyé des explorateurs et leur avait demandé de faire leur rapport au peuple, ce que les bné Israël n’avaient pas demandé et ce que Hachem n’avait pas ordonné, à savoir d’observer le peuple installé dans le pays pour voir s’il était fort ou faible, peu nombreux ou nombreux.
Bien qu’il ait eu une bonne intention, il s’en est suivi que les explorateurs ont dit : "Le peuple est puissant ... et les villes fortifiées", et ils ont introduit la peur dans le peuple, qui a protesté contre Hachem et contre Moché. A cause de cela, il a été décrété qu’ils ne rentreraient pas en terre d'Israël et mourraient tous dans le désert.
Comme Moché avait été à l’origine de cet incident, il était juste que lui non plus n’entre pas en terre d'Israël. Et parce que les bné Israël avaient fauté délibérément et Moché par erreur avec de bonnes intentions, Hachem a protégé son honneur en faisant passer le décret contre lui à l’intérieur du décret contre le peuple.
Il a montré de la patience avec lui comme envers Aharon pour la faute du Veau d’Or.

-> Le Tsror haMor enseigne que Moché s’est fâché que les Bné Israël demandent de l’eau, parce qu’il croyait qu’ils n’avaient pas besoin d’eau. En effet, la manne était une nourriture très fine qui ne donnait pas soif. Elle se trouvait également entre deux couches de rosée, au point qu’elle représentait presque du pain et de l’eau.
C’est pourquoi il leur a dit : "Ecoutez, ô rebelles" ('Houkat 20,10), vous êtes des contestataires et des protestataires, est-ce que nous allons vous faire sortir de l’eau de ce rocher, faut-il donc aider les réchaïm?
Car quand Hachem fait des miracles, il convient qu’Il le fasse pour l’honneur de tsaddikim comme Daniel, ‘Hanania, ..., mais pour des réchaïm il ne convient pas qu’Il fasse des miracles.
Quand les bné Israël ont entendu ce que disait Moché, peut-être ont-ils pensé que Hachem ne pouvait pas, ou pour toute autre raison, et ce à cause du manque de foi qui était entré dans leur cœur à cause des paroles de Moché. Cela leur a été compté comme si c’étaient eux qui n’avaient pas cru. Tout cela parce que D. se montre sévère à l’extrême avec les tsaddikim. [il s'agit de la génération de la connaissance (dor déa)]
[voir également ci-dessus le commentaire du Tsor haMor]

-> Inversement, il est intéressant de souligner que Rabbi Chmouël David Luzzato fait remarquer dans son commentaire sur la Torah : "Toute ma vie, j’ai évité d’examiner trop profondément cette question, par crainte de ne rien dire de nouveau, et que j’ajoute encore une faute à Moché notre maître"

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1038) enseigne :
Au-delà de la sanctification du Nom divin qu’ils (Moché et Aharon) ont amoindrie en frappant le rocher au lieu de lui parler, ils ont manqué de livrer un enseignement aux générations à venir.
Dans le Midrach (Yalkout Chimoni 20), il est écrit : "Vous parlerez au rocher : Il lui a dit : lorsqu’un enfant est jeune, son maître le frappe pour lui enseigner ; quand il grandit, il le reprend par des paroles. De même, Hachem dit à Moché : lorsque ce rocher était petit, tu l’avais frappé, comme il est dit : “tu frapperas le rocher” (Béchala'h 17,6), mais maintenant, “vous parlerez au rocher” : dis-lui quelques mots de Torah et il fera sortir de l’eau".

Autrement dit, Hachem désirait que le peuple juif apprenne de cet événement une leçon importante d’éducation : lorsque les enfants sont encore petits, on peut parfois les frapper, quand c’est nécessaire. Mais, dès qu’ils grandissent, les coups n’ont plus aucune utilité, et il faut avoir recours à la parole, leur enseigner une chose, une halakha avec douceur et finesse. Par ce biais, le jeune aura envie de se rapprocher de la Torah, et ses parents auront le bonheur de constater qu’il "fait sortir" de l’eau, que les eaux de la Torah jaillissent de lui.

C’est cet enseignement édifiant que le Créateur désirait enseigner à Ses enfants (les Bné Israël) en ordonnant à Moché et Aaron de parler au rocher plutôt que de le frapper. Ainsi, lorsque Moché le frappa par erreur, il manqua à sa mission essentielle en même temps que l’opportunité de transmettre cet enseignement aux générations suivantes.
D’où la colère de D. et la sévérité de la punition qu’Il leur infligea.

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-> "Moïse leva la main, et il frappa le rocher de sa verge par 2 fois" (20,11)

-> Le Gan Ravé enseigne :
Pourquoi avons-nous besoin de savoir combien de fois le rocher a été frappé? De plus, pourquoi Aharon a été puni pour une action qu'il n'a pas personnellement faite?

Nous voyons ici que quelqu'un qui se tient à côté d'un autre qui réalise une faute (avéra), et qu'il ne fait rien pour essayer que l'en empêcher, alors il est également coupable.
La 1ere fois où Moché a frappé le rocher, c'est seulement lui qui était responsable, car comment Aharon pouvait-il connaître son acte?
Mais après qu'il l'ai frappé une 1ere fois, Aharon aurait dû dire quelque chose.
Ainsi, le verset nous dit que Moché a frappé une 2e fois, pour nous signifier que Aharon est devenu responsable de la faute pour avoir laissé Moché frappé le rocher une 2e fois.
[Aharon pensait que les actions de Moché étaient la volonté de D. (les tsadikim sont jugés sur l'épaisseur d'un cheveu)]

-> Que vient nous apprendre dans le verset le fait que "Moïse leva la main"? L'essentiel étant qu'il "frappa le rocher".
Le Divré Chaoul donne la réponse suivante :
Le rabbi Ména'hem Mendel de Riminov dit que les 248 membres du corps humain correspondent aux 248 mitsvot positives. Chaque organe du corps correspond à une mitsva.
Celui qui est un tsadik sanctifie chacun de ses membres, au point où il en vient à accomplir automatiquement la volonté de D.
La guémara (Nédarim 32b) rapporte ainsi que Avraham avait tellement sanctifié les membres de son corps qu'il réalisait automatiquement la volonté d'Hachem.
[c'était d'ailleurs une des difficulté de l'épreuve de la Akédat Itsa'hak, puisqu'il a dû aller à l'encontre de cet aspect habituellement automatique : ses bras de voulaient pas spontanément tuer son fils, à l'inverse de ce que lui demandait Hachem]

Selon cette explication, nous pouvons comprendre pourquoi le verset dit que : "Moïse leva la main".
Les membres de Moché voulaient faire spontanément la volonté de Hachem.
Ainsi, ses mains ne voulaient pas frapper le rocher, car cela n'était pas ce que voulait Hachem. C'est pourquoi le verset souligne que Moché a levé sa main = en d'autres termes, il a dû aller contre la volonté des organes et lever ses mains, afin de ne pas faire la volonté Divine.

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-> Le Méam Loez ('Houkat 20,11) enseigne :
Selon une opinion, [lorsque Moché frappa le rocher pour la première fois,] seules quelques gouttes d'eau s'écoulèrent lentement.
Les israélites le grondèrent : "Fils d'Amram! L'eau que tu fais sortir suffit pour des enfants à peine sevrés".
Ainsi, Moché frappa une 2e fois et l'eau jaillit avec tant de force qu'elle noya tous les railleurs qui l'avaient ridiculisé. Ils périrent car ils n'étaient pas dignes de boire cette eau.
Cet épisode est mentionné dans le verset : "Certes, il a frappé le rocher et de l'eau en a coulé ; des torrents en ont jailli" (Téhilim 78,20).

L'eau jaillit non seulement du rocher que Moché avait frappé mais de toutes les roches du désert.
D. accomplit ce miracle afin que les Bné Israël ne puissent prétendre que ce rocher-là avait la capacité de fournir de l'eau et aucun autre.
Le verset dit : "Il fendit des rochers [et non un rocher] dans le désert et abreuva le peuple comme des abîmes profonds" (Téhilim 78,15).
[...]
Nos Sages disent que le Nom Divin était gravé sur le côté du bâton qui fendit la mer et assécha l'eau à l'ouverture de la mer Rouge. De l'autre côté, était gravé le Nom Divin propre à produire de l'eau.
Ainsi, lorsque Moché, en colère contres les israélites, frappe le rocher, il abattit son bâton du mauvais côté, ce qui l'empêcha de produire de l'eau.
La 2e fois, il frappa sur l'autre côté du bâton et l'eau se mit à couler.

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-> Le gaon Rabbi Sim’ha HaCohen Rappoport, s’appuyant sur l’enseignement du midrach (Chémot rabba 3) : "La Chékhina parlait par la gorge de Moché", s’interroge : Pourquoi Moché a-t-il été puni pour avoir dit : "Ecoutez, je vous prie, ô rebelles", puisque la Chékhina parlait par sa gorge et que lui-même ne disait rien?
La guémara (Pessa’him 66b) enseigne que "Quiconque se met en colère, si c’est un Prophète, sa Prophétie [la Chékhina] le quitte". Par conséquent, comme Moché s’était mis en colère, c’est lui-même, et non pas la Chékhina, qui disait : "Ecoutez je vous prie, ô rebelles", c’est pourquoi il a été puni.
[Migdanot Yaakov]

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-> "Tu abreuveras l'assemblée et leurs animaux" ('Houkat 20,8)

Le Sefer 'Hassidim commente ainsi :
Nos Sages disent que l'on doit donner à manger d'abord à ses animaux avant soi-même, comme il est dit : "Je donnerai de l'herbe dans ton champ pour ton animal, et tu mangeras", d'abord ''à ton animal'' et après ''tu mangeras''.
En revanche, en ce qui concerne le fait de boire, d'abord l'homme boira, et ensuite il donnera à boire à ses animaux. Comme il est dit : "Tu abreuveras l'assemblée", c'est-à-dire d'abord les hommes, "et leurs animaux", ensuite on donnera à boire aux animaux.

"Ceci est le décret ('houkat) de la Torah, que Hachem a prescrit" ('Houkat 19,2)

-> Le terme "décret" ('houka) fait référence à la mitsva de la vache rousse dont la raison n'a pas été révélée au peuple juif.

Le roi Chlomo (le plus sage de tous les hommes) a déclaré à son sujet : "J'ai dit que je deviendrai sage, mais elle [la mitsva de la vache rousse] était loin de moi" (Kohélet 7,23, d'après le midrach Bamidbar rabba 19,3).

=> Même en y mettant toute son incroyable sagesse, il n'a pu la comprendre.

-> Les eaux de la vache rousse avaient 2 propriétés contradictoires : elles purifiaient l’impur et rendaient impur le pur.
Cette mitsva semble contenir un paradoxe mystérieux : purifie-t-elle ou rend-elle impure ?
Le Midrach fait remarquer que seul Hachem, Qui est absolument Un, peut faire cela, car Son Unité permet de réunir les opposés et les divisions.

-> Le Béra'h Moché dit que cette mitsva a été donnée au peuple juif afin qu'il ne devienne pas arrogant, car on ne pourra jamais dire que l'on a une compréhension totale de la Torah, puisque l'explication de cette mitsva ne nous est pas accessible.
Plein d'humilité, nous devons suivre la volonté de D. même quand son sens nous est totalement caché.

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-> Le secret de la vache rousse ne fut révélé qu'à notre maître Moché ...
Même le roi Chlomo, l'homme le plus sage au monde qui était expert dans tous les domaines de la connaissance, ne pénétra pas le secret de la vache rousse;
Il est dit : "Je dis : je serai sage, mais c'est loin de moi" (Kohélet 7,23).
Le roi Chlomo pensait devenir assez sage pour sonder le secret de la vache rousse, mais "c'est loin de moi".
Les mots "véhi ré'hoka" (c'est loin) ont la même valeur numérique que celle de l'expression : "para adouma" (vache rousse).
[Méam Loez - 'Houkat 19,1-22]

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-> La Torah a voulu par l'expression : "Ceci est le décret", faire allusion que quiconque réaliserait ce commandement (de la vache rousse), bien qu'il ne connaisse pas la raison de cette loi irrationnelle, la Torah le considérera comme s'il a accompli toute la Torah qu'Hachem a ordonnée.

En effet, l'accomplissement d'un commandement irrationnel atteste de la foi et de l'acceptation de cette personne d'accomplir toutes les volontés de Son Créateur."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Bamidbar 19,2]

-> Le rav 'Haïm Chmoulevitch explique :
N'est considéré comme un authentique serviteur de D. que celui qui respecte les mitvot sans réclamer de justification.
Dès qu'un homme exige des explications, il n'est plus un "serviteur", mais une personne se considérant libre et agissant conformément à ses choix personnels. Or, notre rôle consiste précisément à devenir des serviteurs dévoués au Maître du monde.
Le prophète Yéchayahou adressa d'ailleurs un reproche en ce sens au roi 'Hizkiyahou : "Pourquoi t'immisces-tu dans les calculs divins? Ce qu'on t'a ordonné de faire, tu dois l'accomplir!"
Autrement dit, conforme-toi aux ordres sans y impliquer tes calculs personnels! ...

En vérité, ce point représente l'un des aspects les plus ardus de notre service Divin.
L'homme accepte difficilement d'être totalement soumis, contraint de respect les mitsvot parce que telle est la volonté de D.
Il préfère agir selon ce que son intellect lui dicte, et non en tant que serviteur soumis.

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-> L'intitulé de la vache rousse : "Ceci est le décret de la Torah" ('Houkat 19,2) est également celui du passage énonçant les règles de purification des ustensiles utilisés par des non-juifs (Matot 31,21).
Quelle est la relation entre ces 2 thèmes? Pourquoi n'est-il pas écrit ici : "Ceci est le décret de la vache rousse", et là-bas : "Ceci est le décret des ustensiles"?

Selon le rav Moché Feinstein (Darach Moché), ces intitulés identiques nous apprennent une règle générale concernant la Torah tout entière : aussi bien les préceptes que nous pouvons comprendre que ceux dont le sens nous dépasse doivent être respectés comme des "décrets" incompréhensibles.
Même lorsque la Torah nous renseigne sur la signification d'une loi, et à plus forte raison si celle-ci est expliquée par la guémara ou les commentateurs, nous devons néanmoins la considérer comme une mitsva insondable.

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-> La mitsva de la vache rousse est une procédure qui fonctionne à l'opposé de toute logique.

Les eaux, confectionnées avec les cendres de la vache rousse purifient ceux qui sont impurs et rendent impurs ceux qui les préparent et qui étaient purs initialement.

L'expression : "Ceci est le décret" vient enseigner : ne crois pas que ce sont les cendres de la vache rousse qui ont un pouvoir purificateur ou impurificateur, mais c'est la volonté d'Hachem qui agit dans le sens indiqué par la Torah.
[Rabbi 'Haïm Chmoulevitch]

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-> "Avraham dit : ... Je ne suis que poussière (afar) et cendre (éfer)" (Vaéra 18,27)

La guémara ('Houlin 88b) enseigne que pour avoir dit : "afar" nous avons reçu la mitsva de la Sotah, et pour avoir dit : "éfer" nous avons reçu la mitsva de la vache rousse..

=> Comment comprendre que pour un seul acte d'humilité, Avraham nous a fait mérité 2 mitsvot?

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyda) apporte la réponse suivante.

Il existe 2 types différents d'humilité : l'humilité du corps et l'humilité de l'âme.

Certains en parlant de sujets spirituels attribuent tout à Hachem, mais dès que cela touche à la matérialité, il sont certains que tout n'arrive que grâce à eux.

D'autres, sont conscients que leur apparence physique, leur force, leur réussite, ... provient totalement de Hachem, mais en ce qui concerne leur étude et leur accomplissement des mitsvot, ils s'attribuent tous les mérites.

Avraham a fait preuve d'une humilité à la fois matérielle (son corps est comme poussière, à l'image de tout corps après la mort) et à la fois spirituelle (son âme est comme cendre, élément sans usage).

Le peuple juif a reçu la mitsva de la Sotah qui représente la matérialité (poussière de terre dissoute dans l'eau) ; et la mitsva de la vache rousse pour la spiritualité (les cendres de la vache, 'hok par excellence).

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-> Pourquoi est-ce que ces 2 mitsvot ont-elle nécessité un mérite pour les obtenir, contrairement au restant des 248 mitsvot positives?

Hachem a fait un miracle afin que l'on puisse facilement constater qu'une vache rousse n'a jamais porté de joug.
Il a placé 2 poils dans sa nuque qui y restent tant qu'elle n'a pas porté de joug, ce qui permet de la déclarer cashère.

De même, Hachem a fait un miracle avec la femme Sotah, afin que son mari puisse avoir un signe clair si elle est de confiance ou pas.
[Amenée au temple, elle suivre une procédure au terme de laquelle, si elle avait effectivement trompé son mari, elle décédait, et sinon elle était bénie de nombreuses bénédictions.]

Le Ben Ich 'Haï conclut que ces 2 mitsvot sont spécifiques, dans le sens où D. a changé les lois de la nature afin de pouvoir les accomplir.
Nos Sages en ont déduit qu'elles n'ont pu nous être accordées que grâce à un mérite spécial.

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+ Quelques autres explications sur la mitsva de la vache rousse :

1°/ Selon le 'Hatam Sofer :
Il rapporte un enseignement de la guémara (Avoda Zara 4) qui dit que les juifs, compte tenu de leur haut niveau spirituel, n'auraient jamais dû commettre la faute du Veau d'or, et c'est seulement Hachem Lui-même qui les a poussés à cette faute pour enseigner à la communauté la force du repentir.

En effet, si une assemblée en venait à fauter, ils se diront que de même que lorsque le peuple a fait le Veau d'or, ils se sont repentis et Hachem les a pardonnés, ainsi eux-aussi en viendront à se repentir et ils seront pardonnés.

Il en ressort que les juifs étaient purs à la base.
Seulement, ils se sont souillés par la faute du Veau d’or malgré leur pureté, pour que d’autres personnes qui seraient impurs suite à leurs pêchés, apprennent d’eux la leçon du repentir et se purifient.
Or, comme le rapporte Rachi, la vache rousse venait expier la faute du Veau d’or.
[la vache, qui est la mère du veau, doit venir nettoyer la saleté de son fils - "Vienne une vache pour faire expier la faute du veau d’or" - cf. Rachi v.19,22].

=> Ainsi, à l’instar de la faute du Veau d’or, les cendres de la vache rousse aussi ont cette même particularité : elles rendent impur celui qui est au départ pur dans le but de purifier l’impur.

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-> "Pour quelle raison utilise-t-on une femelle pour le sacrifice de la vache rousse, alors que tous les autres sacrifices proviennent d'animaux mâles?
Rabbi Eibo enseigna : C'est à l'image du fils d'une servante qui aurait souillé le palais royal.
Le monarque déclara : "Que sa mère vienne nettoyer les excréments de son fils!"
Ainsi, Hachem s'est-Il exprimé : que la vache vienne expier la faute du Veau d'or".
[midrach Bamidbar rabba 19,8]

-> Le rav Its'hak Goldwasser (Yitspon laYécharim Touchya) enseigne :
La fabrication du Veau d'or consista à transformer par l'effet du feu une matière inerte (un bloc d'or) en un être vivant.
C'est pourquoi, l'expiation était obtenue en transformant par les flammes une bête vivante, la vache rousse, en un tas de cendres.

Nous pouvons apprendre de là le pouvoir que détient le feu autant pour détruire que pour construire.
Mais cette propriété n'est pas exclusive au feu : toute force au monde peut agir dans un sens comme dans l'autre. Ne nous fions donc pas aux apparences, tel que notre intelligence les décrypte ...
Tel est le message que nous enseignent le Veau d'or et la vache rousse : le processus de celle-ci semble consister en une destruction, mais il est pourtant l'unique moyen pour atteindre la purification.
Et vice-versa pour le Veau d'or : sa fabrication, obtenue en faisant fondre de l'or, n'entraîna que perte et destruction.

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2°/ Selon le Rabbi Mena'hem Mendel de Vorka :
Il disait que le secret de la vache rousse fait écho à la mitsva d’aimer son prochain.
En effet, les cendres de la vache rousse purifiait celui qui était impur et rendait impur celui qui était pur.
Ainsi, le Cohen était prêt à devenir impur et à contracter l’impureté, le tout pour purifier son prochain.

Cela nous permet de comprendre un midrach qui enseigne que Hachem n’a révélé le secret de la vache rousse qu’à Moché et à personne d’autre.
(Hachem a annoncé à Moché : "A toi, Je révèle la signification de la vache rousse, mais pour les autres, elle reste un décret" - midrach Bamidbar rabba 19,6)
En effet, Moché n’a pas seulement accepté de se rendre impur pour son peuple, mais il a été prêt à disparaître totalement ("efface-moi du livre que Tu as écrit (la Thora)").
C'est grâce à cet acte d’amour absolu, que lui seul a pu atteindre le niveau pour comprendre ce secret de la vache rousse.

-> Nous allons voir un enseignement du Rabbi de Loubavitch permettant de développer l'idée précédente.

D'un côté, le Cohen qui s’affairait à purifier son prochain devenait lui aussi impur, car il devait créer un lien entre lui et la personne impure qu'il allait purifier.
Il devait lui aussi descendre de niveau et se mettre dans la situation d'impureté du juif qu'il allait rendre pur.

Mais d’un autre côté, l’impureté qu'il contractait à cette occasion était plus faible, car elle ne durait qu’un seul jour, contrairement à la personne impure au contact d’un mort, qui allait être purifiée par les cendres de la vache rousse, dont l’impureté s’étendait sur 7 jours.

[La vache rousse renvoie à l'idée que parfois, il faut savoir se jeter (de façon maîtrisée) dans la boue afin de pouvoir relever un frère juif qui y est, et lui redonner alors toute sa dignité.
Certes je me suis sali, mais voir autrui de nouveau propre, pur : qu'elle joie! ]

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-> Le Rabbi Mena'hem Mendel de Vorka enseigne également que : la faute du Veau d’Or résultait d’un manque de confiance en Hachem, c’est pourquoi on a donné aux bnei Israël la mitsva de la vache rousse, qui est une ‘houka sans raison compréhensible.
En l’accomplissant, les Bné Israël prouvent qu’ils font totalement confiance à Hachem, et ainsi la faute du Veau d’Or se trouve rachetée.

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3°/ Selon le Baal Chem Tov :
Il explique que la vache rousse symbolise le fait d’accomplir les mitsvot dans un but intéressé, pour obtenir des honneurs par exemple. En effet, la couleur rouge représente ce qui n'est pas pur, à l’instar de celui qui respecte les mitsvot de façon intéressée, dont l'intention n’est pas pure et relève de la couleur rouge.

Nos Sages enseignent qu’au départ, il convient justement de pratiquer la Torah avec des intentions intéressées, car cela est un moyen de se motiver et de rendre plus facile la pratique, qui peut paraître difficile au début.
Mais, le but final est d'en venir à une pratique désintéressée (sans intérêt personnel), uniquement pour réaliser la volonté d'Hachem, et s'il ne le fait pas, cela lui sera considéré comme une faute.

=> La vache rousse qui symbolise le service divin intéressé, purifie l'impur, c'est-à-dire qu'elle permet de rapprocher celui qui vivait jusqu'à présent dans la faute et l’impureté. L'impur devient pur (comme attiré par la carotte).
En revanche, celui qui est arrivé à un niveau de pureté et est déjà bien engagé, alors pour lui, la pratique intéressée sera négative et sera considérée comme une faute relevant de l’impureté.
La vache rousse rend le pur impur : il devra se débarrasser de son intérêt personnel dans l'accomplissement des mitsvot.

[Un enfant a besoin d'être motivé par des sucreries, tandis qu'un adulte n'en a pas besoin puisqu'il sait que c'est ce qu'il doit faire, que c'est pour son bien ultime.
Il en est de même dans la pratique de nos mitsvot, où notre maturité spirituelle se traduit par des actes désintéressés.]

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-> L’un des détails de la mitsva est que la vache doit être "parfaite", c’est-à-dire intégralement rousse, car si elle a 2 poils noirs, elle ne peut pas servir.
Le ‘Hidouchei haRim fait observer à ce propos : "On peut tirer de là une grande leçon. En ce qui concerne la perfection de la couleur de la vache rousse, 2 poils suffisent à la rendre inapte, mais en ce qui concerne la perfection du juif qui a reçu la mitsva "soyez parfaits avec Hachem votre D.", même l’équivalent d’un seul poil suffit à l’annuler!"
[d'où l'importance d'examiner nos actions, et de faire souvent téchouva pour revenir vers cet état de perfection!]

-> Une autre raison pour laquelle la vache doit être rousse est que les péchés sont comparés à la couleur rouge, ainsi qu’il est dit : "Si vos péchés sont comme l’écarlate ... s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine" (Yéchayahou 1,18).
Et la vache dot être parfaite comme Israël qui est parfait, alors que par la faute du Veau d’Or il est devenu infirme. La raison pour laquelle la vache ne peut pas servir si elle a porté le joug est une allusion au peuple d’Israël, car toute sa chute provient du fait qu’il a rejeté le joug du royaume des Cieux.
[la voie à suivre n°270]

-> Neuf vaches rousses au total ont été brûlées depuis notre maître Moché jusqu'à la destruction du 2e Temple.
La première fut brûlée par Moché, la 2e par Ezra haSofer, 2 par Chimon haTsadik, 2 par le Cohen Gadol Yo'hanan, la 7e par le prophète Eliyahou, la 8e par 'Hanamel l'égyptien, et la 9e par Yichmaël fils de Piakhi.
La 10e sera préparée à la venue du machia'h et purifiera le peuple juif souillé par ses transgressions.
[Méam Loez - 'Houkat 19,1-22]

-> La cendre de la vache a la propriété de purifier ceux qui ont été rendus impurs par un contact avec un mort.
Les plus grands des commentateurs témoignent de ce que la cendre de la vache rousse se trouvait entre les mains des Amoraïm d’Erets Israël qui ont vécu après la destruction du Temple, et ils l’ont utilisée pour se purifier.
Dans la guémara (Nida 6b), ce qui est dit au nom d’Oula est expliqué ainsi par Rachi : "Les ‘haverim de Galilée purifient leur vin pour les libations et leur huile pour les offrandes, dans l’espoir que le Temple sera reconstruit de leur vivant".
On trouve des allusions explicites dans le même esprit chez le Roch, selon qui les Amoraïm d’Erets Israël utilisaient les cendres de la vache rousse : "A l’époque des Amoraïm, on mangeait de la térouma pure en Erets Israël, parce qu’ils avaient les cendres de la vache rousse", et il cite la guémara ci-dessus.

Le ‘Hida témoigne que le Arizal a utilisé les cendres de la vache rousse, sans quoi il ne serait pas arrivé aux niveaux extraordinaires qu’il a atteints.
"Mon cœur me dit que le Rav dissimulait très soigneusement la chose, à cause de nos nombreux péchés".
[la voie à suivre n°580]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°475) enseigne :
"Nos Sages (guémara Béra'hot 5a) enseignent que si quelqu’un voit que des malheurs lui arrivent, il doit réfléchir à sa conduite ; s’il y a réfléchi et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la négligence dans l’étude de la Torah.
[...]
La Torah a ordonné qu’on brûle la vache rousse et qu’on jette sa cendre sur la personne impure, pour lui dire en allusion qu’elle est venue de la poussière et retournera à la poussière.
Cela l’amènera à un repentir total, ainsi que l’ont dit les Sages (Berakhot 5a) : "On lui rappellera le jour de la mort", ce qui est la façon d’être sauvé du mauvais penchant ...

En ce qui concerne la vache rousse, il faut dire que le mot para (vache) est formé des mêmes lettres que le mot rafé (faible). Cela signifie que si l’homme est devenu impur, cela a été provoqué parce qu’il s’était montré faible dans l’étude de la Torah, comme l’ont dit les Sages sur le verset : "Amalek vint et il lutta contre les bnei Israël à Refidim" (Béchala'h 17,1), qu’ils s’étaient affaiblis (rafou) dans l’étude de la Torah (midrach Tan’houma Bechala’h 25).
Et le mot rousse (adouma) évoque le jugement (din), c’est-à-dire que celui qui se montre faible dans l’étude de la Torah, la justice s’éveille contre lui.

C’est ce qu’ont dit les Sages : "Si quelqu’un voit que des malheurs lui arrivent, qu’il examine ses actes ; s’il les a examinés et n’a rien trouvé, qu’il le fasse dépendre de la négligence dans l’étude de la Torah".
Cela signifie que lorsqu’il est arrivé quelque chose qui a rendu l’homme impur, il doit examiner sa conduite et chercher quelle est la faute qui a provoqué cela ; s’il n’a pas trouvé, il doit le faire dépendre de la négligence dans l’étude, car il s’est certainement affaibli dans l’étude et la justice s’est éveillée contre lui, c’est cela la vache rousse, rafé et din (para adouma), on lance sur lui de la cendre de la vache, cela lui rappelle le jour de la mort et il se repent totalement devant Hachem."

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+ La Vache rousse (compilation issue du Méam Loez) :

-> La veau devait être rousse, car Hachem dit : "Que vienne la mère et fasse expiation pour la faute du Veau".
La vache représente une expiation pour la faute du Veau d'or, car la vache est la mère du veau.
La perfection physique que la vache rousse devait posséder fait allusion à la perfection morale des juifs avant la faute du veau d'or.
Une vache sans défaut devait donc les ramener à leur état de perfection antérieur à la faute.
De plus, les juifs avaient rejeté le joug céleste en adorant le veau d'or, il fallait donc que la vache rousse n'ait jamais porté de joug.

La 1ere vache rousse fut donnée à El'azar et non à Aharon car un procureur ne peut se faire avocat.
Le peuple s'était rassemblé devant Aharon et avait réclamé qu'il leur fabrique le veau d'or, ce qu'il fit.
[Aharon ne pouvait donc effectuer l'expiation des Bné Israël]

La pulvérisation de la vache par le feu rappelle celle du veau d'or.
Les 3 objets liés ensemble (le bois de cèdre, l'hysope et la laine écarlate) font allusion aux 3 000 personnes qui moururent à cause de cette faute.
Ces 3 espèces furent choisies car le cèdre est l'arbre le plus haut et l'hysope, le plus bas.
La Torah nous enseigne qu'un homme excessivement orgueilleux doit apprendre se considérer aussi bas que le ver qui produisait la teinture écarlate (tola'at).
Le roi David a dit : "Je suis un ver et non un homme" (Téhilim 22,7).
Lorsqu'un homme s'abaisse, ses fautes, [seraient-elles écarlates,] lui sont pardonnées.

De plus, la faute du veau d'or devait être rappelée dans toutes les générations, comme il est écrit : "Cependant, lorsque Je me souviendrai du peuple, je prendrai en compte ce péché" (Ki Tissa 32,34).
Hachem ordonna, de même, que les cendres de la vache rousse soient conservées pour toutes les générations : "Elles resteront en dépôt pour la communauté israélite".

La vache rousse rendait impurs tous ceux qui la touchaient, car selon la loi, un objet idolâtre rend impur par toucher.
La guémara enseigne : "Quelle est la preuve qu'une idole rend impur par contact, comme une femme nidda? Car il est dit : "Vous rendrez également impur le revêtement d'argent de vos idoles gravées et l'ornement doré de vos images moulées. Vous les rejetterez comme un objet impur (dava)" (Yéchayahou 30,22).
De même qu'une femme nidda (appelée aussi : dava) rend impur par contact, l'objet d'un culte idolâtre rend impur. Comme l'idole du veau d'or rendit impurs tous ses adorateurs, la vache rousse rend impur quiconque la touche.

A l'inverse, de même que les Bné Israël furent purifiés par les cendres du veau que Moché brûla et pulvérisa, les cendres de la vache rousse purifient toute personne impure.

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-> "Ceci est un Statut de la Loi (‘Houkat haTorah) qu’a prescrit Hachem, en disant : Parle aux Bné Israël et qu’ils prennent vers toi une Vache Rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n’ait pas encore porté le joug" ('Houkat 19,2).

Rachi commente l’expression : "Qu’ils prennent vers toi" = "Elle sera toujours appelée d’après ton nom : la vache que Moché a faite dans le désert".
=> Pourquoi la Loi de la "Vache Rousse" est-elle liée à Moché plus qu’une autre mitsva?

On peut citer les explications suivantes :

1°/ Le midrach (Bamidbar rabba 19,6) enseigne : "Hachem dit à Moché : A toi, Je révèle les raisons du Commandement de la Vache Rousse mais pour les autres, c’est un Statut (‘Houka)".
On peut expliquer le privilège de Moché ainsi : Les fautes de l’homme l’empêchent de saisir la Torah et les Commandements. Elles constituent des cloisons qui assombrissent sa perception de la Lumière divine. L’impureté est un écran qui prive l’homme de la capacité de saisir les choses spirituelles élevées.
La "Vache Rousse" fait expiation sur la faute du "Veau d’Or" (comme rapporté par Rachi). Elle recèle donc en elle-même une certaine "impureté" qui rend impurs ceux qui l’étudient au point de brouiller leur perception de la signification de ce commandement.
Tous les membres du peuple juif portent une certaine part de responsabilité dans la faute du "Veau d’Or". La Tribu de Lévi aussi était coupable, parce qu’Aharon a fabriqué le "Veau" d’une part et parce que chacun est responsable de l’autre, d’autre part.
Le seul qui n’ait pas pris part à la faute était Moché qui, à ce moment-là, se trouvait au Ciel. Il n’avait donc pas la moindre idée du motif du Commandement de la Vache Rousse parce qu’il n’avait pas en lui le moindre rapport avec cette faute. Hachem le lui a expliqué et il fut le seul capable de comprendre la raison du Commandement de la Vache Rousse car aucune imperfection ne brouillait sa perception.
[Mélo haOmer]

2°/ La Loi de la "Vache Rousse" est appelée "Décret de la Torah" (‘Houkat haTorah), car elle inclut en elle l’ensemble des Commandements de la Torah [le Principe stipulant que toutes les mitsvot, y compris celles dont le sens est dévoilé, doivent être accomplies avec abnégation et soumission totale (kabalat ol), comme s’il s’agissait d’un ‘Hok (décret du Roi)].
C’est pour cela qu’elle est appelée au nom de Moché, car la Torah est aussi appelée en son nom (guémara Shabbath 89a), comme il est dit : "Souvenez-vous de la Torah de Moché (Torat Moché), Mon serviteur" (Mala'hi 3,22).
[Likouté Thora]

3°/ La "Vache Rousse" fait expiation sur le "Veau d’Or". Puisque Moché a lui-même commencé cette expiation, comme il est dit : "Il (Moché) prit le Veau qu’on avait fabriqué, le calcina par le feu, le réduisit en menue poussière qu'il répandit sur l'eau et qu'il fit boire aux Bné Israël" (Ki Tissa 32,20), il lui revenait de droit de la terminer.
Or, le midrach (Tan’houma Ekev 6) enseigne : "La mitsva n’est appelée que par le nom de celui qui la finit". Ainsi, le Commandement de la "Vache Rousse" est-il appelé au nom de Moché.
[Kli Yakar]

4°/ Moché a été prêt à donner sa vie pour obtenir le pardon de la faute du "Veau d’Or" , comme il est dit : "Et maintenant, si Tu voulais pardonner à leur faute ... sinon, efface-moi du Livre que Tu as écrit" (Ki Tissa 32,32). Ainsi, le Commandement de la "Vache Rousse", qui fait expiation sur la faute du "Veau d’Or" est-il appelé au nom de Moché pour l’éternité, comme il est enseigné dans le midrach (Bamidbar Rabba 19,6) : "Toutes les Vaches [Rousses] seront annulées, tandis que la tienne [la Vache Rousse accomplie par Moché] continuera d'exister".
[feuillet de la communauté de Sarcelles - 'Houkat Balak 5780]

"Toute l'assemblée vit que Aharon était mort et ils pleurèrent Aharon 30 jours, toute la maison d'Israël" ('Houkat 20,29)

-> D'après le Ramban, après avoir effectué le dernier service de l'après-midi au Michkan, et encore vêtu de ses habits de Cohen Gadol, Aharon a été appelé par Moché à gravir la montagne.
En remettant ses vêtements à Elazar, il lui a également transmis la fonction de Cohen Gadol.

-> Rachi décrit l'enchaînement des événements :
Moché a conduit Aharon dans une grotte où se trouvaient un lit dressé et une lampe allumée.
Puis il a demandé à Aharon de monter sur le lit, d'étendre les bras et de fermer la bouche et les yeux.

En voyant cela, Moché a désiré mourir de la même manière et lorsque son heure est venue, D. lui a annoncé qu'il mourrait de la même façon que son frère Aharon (Dévarim 32,50).

[Le Yalkout Chimoni rapporte qu'une fois que Aharon a donné ses vêtements de Cohen Gadol à Elazar, la présence divine est immédiatement descendue et a embrassé Aharon, et Hachem a alors demandé à Moché de partir.

Rabbénou Efraïm note que "וימת אהרן שם" ("Aharon mourut là" - v.20,28) a la même guématria que : מלמד כי מת בנשיקה (mélaméd ki mét bénéchika - Cela nous apprend qu'il est mort par un baiser (divin) ]

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-> Rachi nous rapporte également :
"Lorsqu'ils virent que Moché et Elazar étaient redescendus et que Aharon ne l’était pas, ils ont demandé : "Où est Aharon ?"
Il leur a répondu : "Il est mort."
"Se peut-il, ont-ils répliqué, que l’ange de la mort ... ait pu le vaincre ?"

Aussitôt Moché invoqua la miséricorde divine, et les anges de service leur montrèrent Aharon étendu sur le lit.
Ils l’ont vu et ont alors cru. "

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+ "Toute l'assemblée vit" ('Houkat 20,29)

-> Selon le Min'ha Béloula, la disparition de Aharon a entraîné la disparition de la protection des Nuées de gloire, faisant que le peuple était alors visible à l'extérieur du camp par tous.

-> Le Targoum Yonathan rapporte que Moché a dit : "Honte à moi à propos de mon frère, qui était le pilier de la prière du peuple d'Israël".

Tout le peuple d'Israël, hommes et femmes, connaissait bien Aharon car il était lié à tous par le biais de ses prières. C'est pourquoi tout le monde le pleura.
[Haémek Davar]

-> On dit que 80 000 jeunes enfants portant le nom d’Aharon assistèrent à ses funérailles.
En effet, Aharon passait son temps à instaurer la paix entre maris et femmes, et en agissant ainsi, il a été responsable de la venue de nombreux enfants au monde.

En signe de gratitude, les parents nommaient leur enfant Aharon.
[Chévet Moussar 37]

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-> "Tu mettras au-dessus de toi un roi" (Choftim 17,15), que la guémara (Kiddouchin 32b) commente : "afin de placer sur toi de la crainte"

Le Rachbatz enseigne qu'en tant que "roi" du peuple juif, Moché devait mener le peuple par de la crainte d'Hachem (pour éviter la faute), tandis que Aharon menait le peuple avec de l'amour d'Hachem.

Ceci peut expliquer pourquoi Moché ne fut pas pleuré par tous, contrairement à Aharon.
Rachi (véZot haBéra'ha 34,8) enseigne : "Moché n'a été pleuré que par les hommes [à qui il avait enseigné la Torah], tandis que pour Aharon qui recherchait la paix et qui faisait régner la paix entre les hommes et entre maris et femmes, la Torah indique : "toute la maison d'Israël" ('Houkat 20,29) : hommes et femmes. "

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+ "Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures et en les approchant à la Torah." (Pirké Avot 1,12)

-> Aharon était si grand, qu'il peut nous paraître trop difficile d'agir comme lui, c'est pour cela que la michna parle d'être au moins parmi les "disciples de Aharon".
[le Yarim Moché]

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-> "Aharon sera rassemblé à son peuple" ('Houkat 20,24)

=> Pourquoi Aharon n’a pas prié à propos de sa mort, comme l’a fait Moché. Est-ce qu’il n’avait pas autant envie de vivre que Moché ?
Nos Sages ont déjà dit de Moché : "Avait-il besoin de manger des fruits d’Erets Israël? Mais c’est qu’il voulait accomplir les mitsvot qui dépendent de la terre".
A plus forte raison Aharon, il faut demander : pourquoi lui aussi n’a pas prié pour rentrer en Erets Israël!

-> Le Tséda laDérekh explique qu’Aharon s’est dit :
Moché voulait rentrer en terre d'Israël pour accomplir les mitsvot qui dépendent de la terre. Et moi, l’essentiel des mitsvot qui dépendent de la terre est dans mon intérêt, ce sont les 24 dons aux cohanim.
Par conséquent, les gens diront que je prie pour entrer en Erets Israël pour recevoir ces 24 dons aux cohanim ...
C’est pourquoi Aharon n’a pas prié pour entrer en Erets Israël.

"Alors Israël chanta ce cantique : Monte, ô puits! Proclamez-le! " ('Houkat 21,17)

A la fin de ses 40 années d'errance dans le désert, le peuple a chanté un cantique pour le puits qui lui a fourni de l'eau.
Pourquoi seulement maintenant?

-> Rachi (v.21,15) rapporte les faits suivants :
Une embuscade avait été tendue aux juifs s'apprêtant à s'engager dans une gorge profonde, non loin de la frontière moabite : cachés dans des grottes sur le flanc de la montagne, les Amorréens les attendaient pour faire basculer sur eux d'énormes rochers.

A ce moment, D. accomplit un miracle et l'une des parois de la gorge se rapprocha de celle qui lui faisait face, de sorte que les parties en relief pénétrèrent dans les grottes et écrasèrent les Amorréens qui s'y cachaient.

Pour que les juifs aient conscience du miracle, Hachem a amené le puits jusqu'à la gorge et son eau a entraîné le sang et les membres broyés des assaillants pour les disperser aux alentours du campement d'Israël.

En voyant ce spectacle, les juifs ont réalisé ce que D. avait fait pour eux.

C'est alors qu'ils ont entonné le cantique exprimant la gratitude envers Hachem Qui a accordé ce puits, permettant d'abreuver le peuple dans le désert pendant 40 ans.

-> Dans le désert, le puits était le même que celui dévoilé par Yits'hak, et que Yaakov a vu.
C'est une des 10 choses qui furent créées entre le jour et la nuit du 6e jour de la Création (Pirké Avot 5,8).

[Midrach haGadol]

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-> A la question : "Comment pouvaient-ils tous boire de ce puits?", on répond : "Treize ruisseaux en découlaient et la source du puits se remplissait pour faire ressurgir de l’eau sur les côtés".
Lorsque les bné Israël campaient et avaient besoin d’eau, ils se tenaient près du puits et récitaient un cantique.
Que disaient-ils ?

"Jaillis, ô source! Acclamez-la! Fais monter tes eaux pour que nous puissions boire de ta source"
Ils chantaient ainsi des louanges au puits : "Ce puits, des princes l’ont creusé, les plus grands du peuple l’ont ouvert".
Ils disaient des choses authentiques et cela se déroulait ainsi.
[Zohar - ‘Houkat 183b]

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-> Pourquoi est-ce que le peuple a fait un chant pour le miracle du puits et pas pour le miracle de la manne?

Le puits et l'eau font allusion à la Torah, qui est comparée à l'eau (guémara Taanit 7a).
Le peuple ne chantait pas pour le miracle, mais plutôt pour la Torah qui est comparée à l'eau, et qui est aussi appelée : béér (un puits).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Rabbi Yo'hanan dit que le mot : béér (בְאֵר) apparaît 48 fois dans la Torah, en allusion aux 48 vertus par lesquelles la Torah est acquise (Pirké Avot 6,6).
[midrach haGadol]

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-> "Alors Israël entonna ce chant" (21,17)

Ce verset parle du chant que le peuple juif entonna en l'honneur du puits, et il s'agit apparemment du puits de Miriam.
Le Ohr ha'Haim haKadoch explique que ce chant a été récité en l'honneur de la Torah qu'ils ont reçu 40 ans plus tôt et qui est appelée "puits d'eaux vives", et non en l'honneur du puits de Miriam.

=> Mais alors pourquoi ont-ils attendu 40 ans pour chanter en l'honneur de la Torah?
Pendant les 40 ans dans le désert, le peuple juif a rencontré de multiples épreuves où ils ont échoué. On peut citer le veau d'or, Kivrot Hataava, les explorateurs, ... A chaque fois, au lieu de se soumettre à la Torah, ils ont préféré se laisser aller par leurs désirs, en pensant qu'ils allaient ainsi être gagnants. En effet, le chemin de la Torah est plus contraignant et implique des renoncements auxquels ils n'ont pas souhaité se soumettre.
Mais il s'est avéré après coup qu'ils avaient fait erreur et n'ont récolté que souffrances et amertumes, qu'ils auraient évité s'ils avaient suivi la Torah.
=> A la fin des 40 ans, ils tirèrent enfin la conclusion que finalement, il est préférable de suivre la Torah même si cela parait difficile sur le moment, car sur le long terme, seul ce chemin préserve des problèmes et mène à la véritable réussite. [on ne ressort jamais perdant à suivre la Torah!]
C'est pourquoi, remplis de cette conscience sur le bienfait de la Thora, ils se mirent alors à chanter en Son honneur.
[rav Mikaël Mouyal]

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+ Pourquoi Moché n'est-il pas mentionné dans ce chant?

-> A l'ouverture de la mer Rouge, Moché a chanté la Shira, et le peuple a répété après lui, mot pour mot.

Maintenant, après 40 ans dans le désert, le peuple était capable de chanter à Hachem par eux-même, comme le dit le verset : "Alors le peuple chanta".

[Yalkout Chimoni]

-> A l'ouverture de la mer Rouge, Moché a chanté une Shira à Hachem non pas pour la libération des corps, mais pour celle des âmes des juifs.
De son côté, le peuple chantait pour la libération physique.

Lors du cantique du puits, Moché ne chantait pas de Shira car il voulait voir si le peuple allait chanter de lui-même pour la spiritualité.

Le peuple n'a pas entonné un chant pour la manne car elle était là pour leurs besoins matériels, et l'on fait pour le puits, car il représente la Torah.
Après 40 ans dans le désert, le peuple juif a finalement atteint le niveau que Moché espérait qu'il atteigne.

[ 'Hen Tov]

Le peuple a réalisé que la Torah est notre connexion directe avec Hachem, qu'étant supérieure à tout, elle doit être louée plus que tout.

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-> Le fait de chanter une Shira apporte une expiation (kappara) des fautes.
[midrach Chir haChirim rabba 4,3]

"Israël chanta ce cantique", et alors "Monte ô puits" : c'est comme si les juifs sortaient des eaux du mikvé et qu'ils en étaient purifiés.

[Noam Mégadim]

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-> La Shira sur le puits est différente de celle à la mer Rouge.

A la mer Rouge, Hachem a accompli un miracle suite à une supplication du peuple afin d'être sauvé d'un grand danger (l'armée égyptienne très nombreuses et surarmée).
En réponse, D. a fait un miracle visible, et c'est alors que le peuple a chanté une Shira.

A d'autres moments, Hachem réalise des miracles indépendants de nos prières.
On peut ne pas avoir conscience que l'on est en danger, et cependant Hachem va réaliser un miracle pour nous sauver.

C'est ainsi que le peuple juif ne savait pas que D. les avait sauvé de l'attaque des Amorréens, et lorsqu'ils ont réalisé cela, ils ont chanté une Shira.

[Kédouchat Lévi]

[ Lorsque dans le monde de vérité, nous prendrons conscience de toutes les bontés, de tous les miracles cachés que Hachem a fait pour nous, nous chanterons d'une joie sans limite (az yimalé tsok pinou), nous deviendrons fou à la vision de tout l'amour que D. a pour nous!

En attendant, avec notre perception limitée des choses, chantons, dansons sur ce qui nous est visible (même si c'est un miracle semblant petit, normal, ...), et évitons de nous plaindre (Hachem n'est pas loin de nous, il agit juste dans la plus grande discrétion).

"Hachem dit à Moché : "Fais-moi un [serpent] brûlant et place-le sur une perche, et il adviendra que quiconque aura été mordu le regardera et vivra." ('Houkat 21,8)

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 29a) disent : "Est-ce le serpent qui fait mourir ou fait vivre?
En fait, quant ils regardaient vers le haut et soumettaient leur cœur à leur Père Céleste, ils guérissaient ; sinon, ils mouraient"
[Rachi]

-> Selon les lois de la nature, si une personne est mordue par un serpent, il lui est très dangereux de regarder cet animal ou une image le représentant.
Hachem a fait un miracle à l'intérieur d'un autre miracle : la source de la destruction fut la source de la guérison.
Cela nous enseigne que c'est Hachem qui dirige le monde.
[le Ramban]

-> Quand les juifs verront le serpent, ils penseront au danger du serpent qui est mortel. Naturellement, un homme peut mourir d’une morsure de serpent.
Mais là, puisqu’ils auront levé les yeux, ils penseront alors à Hachem et réaliseront qu’Il est au-dessus de toutes les règles de la nature. Et s’Il le souhaite, Il les sauvera des dangers même mortels.
C’est cette conscience qu’Hachem a tous les pouvoirs, même de sauver de dangers mortels comme la morsure d’un serpent, qui pourra les guérir. Et pour éveiller cette conscience, il fallait mettre un serpent en haut du bâton.
Quand on est face à un danger, et qu’on se renforce dans la foi qu’Hachem peut nous sortir de tous les problèmes, c’est cela qui aura la force de nous sauver.
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm]

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-> Le Sfat Emet explique que le fait d'avoir placé le serpent en cuivre est bien en soi le remède, car Hachem soigne avec le coup lui-même. Cependant, le juif doit savoir que même quand il utilise des remèdes et des solutions naturels à ses soucis, la réalité est que ce n'est pas le remède qui guérit mais c'est Hachem.
Malgré tout, Hachem souhaite qu'on utilise les voies et les remèdes naturels pour solutionner ses soucis, car Il n'aime pas opérer des miracles entièrement surnaturels, Hachem souhaite cacher les miracles au maximum pour maintenir le libre arbitre et pousser l'homme à chercher Hachem dans la nature, ce qui est l'essentiel du travail de homme.
C'est pourquoi, d'un côté il fallait placer un serpent remède sur la perche pour jouer ce rôle de remède, mais le but était de ne pas se leurrer. Malgré tout, l'homme devait tourner ses yeux vers Hachem pour reconnaître que c'est Lui qui guérit et pas le remède. Et c'est essentiellement cette reconnaissance là qui donnera toute la force au remède et pourra mener à la guérison de cet homme.
Ce schéma est bien sûr applicable à tous les domaines de la vie, où l'homme est amené à utiliser des voies naturelles pour atteindre sa réussite.

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-> Le serpent en cuivre ne causait pas la vie ou la mort, mais c'était le fait de tourner son cœur vers Hachem qui avait le pouvoir de guérir.
Si cela était ainsi, pourquoi Moché n'a-t-il pas simplement demandé au peuple de prier, plutôt que d'accrocher le serpent?

L'objectif de la perche était d'obliger le peuple à regarder vers le haut, car lorsqu'une personne regarde vers le Ciel, elle a plus d'intention (de kavana) dans sa prière.
De plus, la vision du serpent entraînait de la peur, ce qui contribuait également à augmenter la kavana.

[le Gour Aryé]

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-> Le serpent en haut de la perche prouve le pouvoir de l'image et de l'imagination sur le cœur de l'homme. Sans image et sans imagination, il est impossible de se concentrer pour intégrer dans son cœur les notions spirituelles étudiées ...

La vision du serpent d'airain éveillait dans leur cœur la racine du serpent, c'est-à-dire la prise de conscience du "serpent" symbolisant le mauvais penchant (yétser ara) qui est niché en nous.
D'ailleurs, l'ordre de placer le serpent en haut de la perche (ness - נס) fait allusion à l'étendard (déguel), donc à l'élévation et à la grandeur (romémout).
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.5,p.145-146)]

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+ Pourquoi un serpent?

-> Hachem a puni le peuple juif par des serpents car ils ont suivi le chemin du 1er serpent (na'hach akadmoni).

Le serpent a parlé du lachon ara sur Hachem à 'Hava.
De même, le peuple juif a dit du lachon ara à Moché sur ce que Hachem leur a fait.
[le Béer Mayim 'Haïm]

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-> Pourquoi les serpents plus que d’autres châtiments?
Parce que D. a dit au serpent : "Tu mangeras de la poussière toute ta vie", et il ne s’est pas plaint.
C’est donc lui qui devra châtier les bné Israël, qui se sont plaints de leur subsistance.
[Michnat Rabbi Eliezer]

-> Le Méam Loez ('Houkat 21,6) écrit :
Une voix céleste déclara : "... Voyez le serpent! Je lui ai imposé la malédiction de se nourrir de terre et il ne se plaint pas! Que ce serpent punisse les rouspéteurs! Que le serpent qui a parlé contre Moi châtie à présent ceux qui ont parlé contre Moi. Que le serpent pour lequel tout a le goût de terre punisse ceux qui n'ont pas montré leur gratitude pour cette nourriture offrant tous les goûts".

Le serpent qui pique l'homme sans profit pour lui-même mais simplement par méchanceté a donc puni le peuple perverti qui avait critiqué cette nourriture parfaite.
D. a envoyé les serpents venimeux du désert contre les Bné Israël ...
Pendant leurs 40 ans dans le désert, les Bné Israël n'avaient jamais souffert des serpents. L'une des 7 Nuées brûlait et détruisait tous les reptiles et les scorpions sur leur route.
Cependant, la 40e année, cette nuée n'existait plus.
Après cette faute, D. envoya des serpents et des vipères pour piquer le peuple.
Mis en péril par la destruction générale que causèrent les serpents, les Bné Israël se tournèrent vers Moché.

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-> "Moché fit un serpent de cuivre qu'il plaça sur une haute perche (ness - נֵּס). Si quelqu'un était mordu par un serpent, il observait le serpent de cuivre et vivait" ('Houkat 21,9)

Le Méam Loez commente :
Le mot "ness" signifie à la fois "perche" et "miracle".
Selon certains commentateurs, Moché jeta le serpent de cuivre en l'air et il resta suspendu par miracle.

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-> "Ce sera, quiconque aura été mordu, qu’il le regarde et il vivra!" ('Houkat 21,8)

Le terme véhaya (ce sera) exprime invariablement la joie.
=> En quoi le fait d’avoir été mordu par le serpent était-il source de joie?

Le Messekh ‘Hokhma explique qu’il est écrit "quiconque aura été mordu" pour inclure les individus déjà atteints d’une autre maladie et à l’article de la mort. Même ces derniers, si le serpent les mordait et qu’ils regardaient ensuite le serpent de cuivre, guérissaient et retrouvaient leur pleine santé. De telles personnes se réjouissaient donc d’avoir subi cette morsure.

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+ Pourquoi était-il placé sur une perche en hauteur?

-> On apprend de là qu'il ne suffit pas au fauteur d'uniquement faire téchouva.
En plus de regretter ses fautes, il doit faire des plans pour le futur, lui assurant qu'il ne retombera pas de nouveau dans la faute.

[Fauter est humain, mais l'essentiel est de ressortir de la boue, de se relever, plutôt que de rester à terre en déprimant d'avoir fauté.
Le serpent était placé en hauteur dans le ciel afin qu'après avoir fait téchouva nous puissions aller de l'avant en "visant la lune", plutôt que de viser la terre en restant confortablement allongé la tête vers le bas. ]

[Tséror haMor]

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-> Selon nos Sages, le message est que dans la vie il faut savoir s'élever au-dessus de nos problèmes du moment : regarder vers le haut, penser plus loin comme à notre monde à venir.
Par exemple dans une dispute, on peut se projeter un an après et se dire : est-ce que cela aura toujours autant d'importance émotionnelle, ou bien cela le cadet de mes soucis?

Nos problèmes prennent les dimensions que nous voulons bien leur donner. Plus nous savons prendre de l'altitude sur l'immédiateté, plus nos soucis deviennent petits.
[pourquoi se pourrir la vie, alors qu'elle est tellement courte. Profitons-en au maximum!]
Non seulement on prend trop à cœur, mais on oublie que tout vient d'Hachem pour notre bien ultime, et que rien ne peut nous arriver sans l'accord d'Hachem.

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+ "[Le peuple dit à Moché : ] Prie Hachem qu'Il retire de nous le serpent (ana'hach)" ('Houkat 21,7)

-> Rabbénou Yoël fait remarquer que les dernières lettre de : יְהוָה, וְיָסֵר מֵעָלֵינוּ אֶת-הַנָּחָשׁ (Hachem qu'Il retire de nous le serpent) forment : Torah (תורה).
Le peuple juif sera sauvé par le mérite de la Torah.

-> "[Hachem dit :] J'ai créé le yétser ara et J'ai créé la Torah, comme antidote". (guémara Kidouchin 30b)
Grâce à la Torah, on peut se purifier et se mettre à l'écart du yétser ara.

[shiviti Hachem lénegdi tamid => tant que l'on maintient son regard vers la Torah, alors on est guéri et protégé des effets du yéter ara (le serpent) ]

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-> Hachem a envoyé une multitude de serpents pour attaquer ceux qui avaient fauté.
Pourquoi est-ce que le peuple juif a demandé à Moché de prier pour retirer le serpent (au singulier) ?

Les serpents qui les ont attaqués étaient avec eux depuis leur entrée dans le désert, mais ils ne les ont jusque là pas attaqué.
Le peuple juif a alors pris conscience que ce n'était pas les serpents qui causent des dommages, mais plutôt leurs fautes

En disant : "retire de nous le serpent", ils faisaient référence au yétser ara, qui renvoie au 1er serpent (na'hach hakadmoni).

Ils ont demandé que "le serpent", le yétser ara en eux soit retiré, et Hachem a répondu qu'on ne peut pas totalement le supprimer.
En effet, le yétser ara est nécessaire, car sinon il n'y a pas de récompense.

=> En demandant à Moché de le placer en hauteur, Hachem maintient le yétser ara tout en le mettant à distance du peuple.

[le Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

[le yétser ara est mis en hauteur afin de toujours l'avoir à l’œil avec l'aide de D., afin de pouvoir le comparer avec le divin, le spirituel.

Cela doit nous inciter à toujours nous interroger sur ce que Hachem attend de nous, à nous rappeler que seul D. est éternel (le yétser ara viendra nous accuser et sera égorgé à la venue du machia'h!), et que la récompense du yétser ara n'est que passagère (comme un oiseau passant dans le ciel), à l'inverse de l'éternité des mitsvot. ]

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=> Pourquoi Hachem demande-t-il à Moché de faire un sharaf (שרף) et non pas un serpent (na'hach - נחש)?

-> Hachem dit à Moché : "Fais-toi un serpent (saraf) et place-le sur une perche" (v.21,8).
Ainsi, Hachem demande à Moché de confectionner un serpent venimeux désigné : "saraf".
Cependant, au verset suivant (v.21,9), il est écrit : "Moché confectionna un serpent", désigné ici : na'hach.
=> Pourquoi ce changement de dénomination?

C'est parce que les enfants d'Israël se sont doublement rebellés : contre Hachem et contre Moché :
- Pour avoir parlé contre Hachem, il fallait faire un "na'hach" sur le modèle du serpent originel qui avait séduit 'Hava qui a agi contre Hachem.
- Pour avoir parlé contre Moché, il fallait faire un "saraf", d'après la michna : "Réchauffe-toi au feu des sages, mais fais attention ... leur murmure est celui du serpent (saraf)" (Pirké Avot 2,10).

Hachem aurait pardonné le manque de respect du peuple à son égard, mais non pas son manque de respect à l'égard de Moché. C'est pourquoi Hachem a ordonné de confectionner un "saraf", terme associé à Moché, d'après les Pirké Avot (2,10).
Par contre, Moché a pardonné la rébellion des enfants d'Israël à son égard, mais pas celle envers Hachem ; c'est pourquoi il fit un "na'hach", terme associé à Hachem.
[Ktav Sofer]

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-> De son côté, le Ben Ich 'Haï enseigne :
La guémara (Roch Hachana 20a) écrit : "Est-ce le serpent [sur la perche - v.21,8] qui fait mourir ou vivre? Non, c'est pour t'apprendre que lorsque le peuple d'Israël tournait son regard vers le Ciel et soumettait son cœur à son Père Céleste, ils étaient guéris ; sinon ils mouraient empoisonnés."

[dans le texte : "son regard vers le Ciel" se dit : "klapé lémala", soit littéralement : "vers le haut"]
=> Vers le haut, c'est-à-dire au-dessus des 3 lettres composant le mot : sharaf (שרף) se trouvent respectivement dans l'alphabet hébraïque les lettres : ר et ק et ע qui forment le mot : קרע (kira - déchirure), qui fait allusion à la déchirure du décret prononcé contre la personne qui a subi une morsure mortelle.
[ce qui explique que Hachem demande à Moché de faire un charaf, et non un na'hach.]

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+ Le serpent de cuivre (d'airain) :

-> Le serpent de cuivre fabriqué par Moché fut conservé très longtemps.
Il servait à rappeler aux générations suivantes la sévère punition infligée à ceux qui parlaient contre les prophètes.
Cependant, au cours du règne du roi 'Hizkiyahou, l'idolâtrie s'est répandue.
De nombreux Bné Israël firent l'erreur de considérer le serpent de cuivre comme un objet de culte.
Selon eux, puisque Moché avait fabriqué ce serpent sur l'ordre de D. et qu'il pouvait guérir toute personne victime d'une morsure de serpent, il devait posséder certains pouvoirs occultes.
Le roi 'Hizkiyahou décida donc de pulvériser ce serpent, comme il est écrit : "Il brisa le serpent de cuivre que Moché avait fabriqué car jusqu'à ce moment-là, les Bné Israël lui brûlaient de l'encens. Et il l'appela Né'houchtane" (Méla'him II 18,4).

Cet acte de 'Hizkiyahou fut l'une de ses 6 initiatives dont 3 furent louées par les Sages et les 3 autres, désapprouvées.
Les voici :
1°/ A'haz, le père de 'Hizkiyahou, était un racha et un hérétique qui commit tous les crimes possibles. A sa mort, son fils 'Hizkiyahou refusa de lui accorder des funérailles prestigieuses, comme c'est la coutume pour un roi. Il fit traîner son corps à la tombe sur un brancard de cordes. Il voulait ainsi, d'une part faire obtenir à son père l'expiation grâce à cette humiliation, et d'autre part faire un exemple que les réchaïm prendraient à cœur, de crainte de subir le même sort.

2°/ La 2e action de Hizkiyahou consista à détruire le serpent de cuivre pour empêcher le peuple de l'adorer.

3°/ Sa 3e initiative fut de dissimuler le Livre des Remèdes écrit par le roi Salomon.
Ce livre exposait toutes les maladies. Dès qu'une personne tombait malade, elle guérissait en le consultant.
Cependant, le roi 'Hizkiyahou constata qu'aucun malade ne se souciait plus de supplier D. de le guérir mais plaçait plutôt sa confiance en ce livre. Il décida donc de le dissimuler afin que le peuple remette sa foi en D., le vrai Médecin.

Selon une autre opinion, ce Livre des Remèdes était basé sur des considérations astrologiques.
Le patient était guéri en dessinant une forme déterminée à une certaine heure qui correspondait à un astre particulier. Or ces méthodes païennes étaient interdites.
L'auteur de ce livre n'avait pas voulu qu'on l'utilise de cette façon mais comme un texte destiné à fournir des connaissances théoriques.
Ainsi lorsque le roi 'Hizkiyahou vit que le livre avait une mauvaise influence sur le peuple, il le cacha.

A part ces 3 actes que louèrent nos Sages, les 3 suivants ne gagnèrent pas leur approbation.
4°/ Lorsque le roi assyrien San'hériv attaque Jérusalem et y mit le siège, 'Hizkiyahou prit peur et tenta de l'amadouer en lui offrant d'importantes quantités d'or et d'argent ; Il défit même les portes d'or du sanctuaire du Temple pour les envoyer au monarque assyrien.

5°/ De plus, lorsque San'hériv assiégea Jérusalem pour la 2e fois, 'Hizkiyahou boucha la source Guichone pour priver l'ennemi d'eau.
Il est écrit : "Il prit conseil auprès de ses princes et de ses hommes puissants pour arrêter l'eau des sources hors de la ville, et ils l'aidèrent" (Divré haYamim II 32,3).
Les sages n'approuvèrent pas son acte car il aurait dû mettre sa confiance en D.

6°/ Il le désapprouvèrent également lorsqu'il tarda à déclarer une année "méoubérét" en intercalant un 2e mois d'Adar, et qu'il attendit le début de Nissan pour le nommer Adar II.
[Méam Loez - 'Houkat 21,9]

"On mêlera de l'eau vive dans un vase" ('Houkat 19,17)

Rav Méir Shapira de Lublin explique :
Le peuple d'Israël est comparé à l'eau, au même titre que l'eau peut se répandre et couvrir d'immenses espaces, fertiliser des déserts, ébranler des montagnes, creuser des chemins, et ce, malgré la présence d'obstacles importants.

Quand cela se passe-t-il?
Lorsque le peuple d'Israël correspond à l'état liquide.
Mais lorsqu'il est dans un état "gelé", il n'a aucune force.

Ainsi, il en va d'Israël ; par le dynamisme et l'enthousiasme, tout est possible, mais dans une situation de gel et de froid, il est impossible d'atteindre quoique ce soit.