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Faut prier, pour être livré de nos bénédictions

+ Faut prier, pour être livré de nos bénédictions :

-> Rachi (Vayichla'h 32,9) commente : Yaakov s’est préparé de 3 manières à sa rencontre avec Essav : par des cadeaux, par la prière et par la préparation au combat.

=> Comment comprendre que Rachi a changé son ordre par rapport à celui d'apparition dans la Torah?
En effet, la Torah aborde :
v.8-9 = d'abord le fait qu'il se soit préparé au combat en séparant le camp en deux ;
v.12 = puis ensuite apparaît la prière ("Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère") ;
v14-17 = et pour finir Yaakov va donner des cadeaux ("un cadeau pour Esasv son frère : 200 chèvres ... 200 brebis ...").

=> Pourquoi un tel changement?

En réalité, Rachi nous fait passer un message fondamental.
Le fait d'envoyer des cadeaux pour trouver faveur aux yeux de quelqu'un est une hichtadlout. [effort naturel nécessaire]
De même, se préparer à la guerre est également une approche naturelle.
Rachi a positionné entre ces 2 préparations naturelles (les cadeaux, le combat) la prière, afin de nous enseigner que la prière est également une hichtadlout.
En effet, Hachem a mis dans les règles naturelles de fonctionnement de ce monde que si quelqu'un prie alors Hachem va répondre à sa prière.

Un miracle est lorsque se produit une chose qui défie et dépasse les lois de la nature.
Par exemple, les miracles de 'Hanoucca : une petite fiole qui doit se consommer en un jour va durer 8 jours, ou bien une poignée d'hommes qui battent une énorme armée.
Cependant, au sujet de la prière, c'est quelque chose d'entièrement naturelle.
Hachem a mis dans les lois de la nature que si l'on prie, alors forcément Il nous écoute.
[c'est cela que nous enseigne Rachi en modifiant l'ordre des 3 manières dont Yaakov s'est préparé.]

-> La guémara (Kidouchin 29b) rapporte que la vie de rav A'ha était en danger, et il a été sauvé par ses prières.
Il existe une règle : lorsqu'un miracle se produit pour quelqu'un, il va perdre une partie de ses mérites [éternels du monde à venir]. Ses bonnes actions venant en échange du miracle qui vient d'avoir lieu.
Le Maharcha écrit : ce n'est pas ce qui s'est passé avec rav A'ha. En effet, il n'a perdu aucun mérite, car rav A'ha a été sauvé par le mérite de ses prières, ce qui n'est pas considéré comme un miracle.

[avec les prières on peut obtenir des cadeaux gratuits de D. sans avoir besoin de mérite.
C'est avoir un résultat identique aux miracles mais sans perdre de mérites futurs.]

-> Hachem désire nous combler de belles choses, mais tant que nous ne prions pas, alors il ne peut pas nous les octroyer, car c'est ainsi que fonctionne notre monde.
Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que cela ressemble à quelqu'un qui va dans un super hôtel 5 étoiles. Il y arrive et apprécie le luxe, mais il a été surpris de constater que le personnel ne lui a pas servi de repas.
De retour chez lui, il dit à l'ami qui lui a conseillé cet hôtel : "C'était horrible : Personne ne m'a servi de quoi manger!"
Son ami l'a questionné : "Est-ce que tu as demandé un repas? Est-ce que tu as appelé le room service?
Il a répondu : "non"
"Est-ce que tu es allé à la salle à manger?"
Il a répondu : "non".
"Alors, si tu n'as pas demandé de repas, comment peux-tu t'attendre à en avoir un?"

Il en est de même dans ce monde.
Hachem nous fournit absolument tous nos besoins, mais cependant tout n'est pas livré à notre porte (bien que par bonté de D. beaucoup de choses le soient quand même).
[on a le droit à plein de bénédictions, mais puisqu'on prie pas alors elles ne nous sont pas livrées!]
La procédure qu'Hachem a créée dans le monde, est qu'on peut obtenir tous nos besoins, mais pour cela il faut le demander.
Quoiqu'il puisse manquer dans notre vie, peut être obtenu si nous le demandons de tout notre cœur à notre papa Hachem.

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-> Le Maguid de Mézéritich enseigne que le bita'hon est également une hichtadlout dans la naturalité.
A l'image de la prière, Hachem a également placé dans les lois de la nature que lorsque l'on a confiance en Lui, alors Hachem va nous aider.
C'est totalement naturel!

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-> "Yaakov eut très peur et fut angoissé. Il divisa les gens qui étaient avec lui, ainsi que le menu bétail, le gros bétail et les chameaux, en 2 camps. Il dit : Si Essav marche sur un camp et le défait, le camp restant survivra" (Vayichla'h 32,8-9)

-> Le 'Hozé de Lublin dit qu'il y a 2 camps dans un homme : ses pensées et ses paroles.

Le verset nous enseigne :
- "Si Essav marche sur un camp et le défait" = si le yétser ara frappe un camp : le camp de tes pensées, ce qui implique que tu ne peux plus prier avec kavana.
- "le camp restant survivra" = néanmoins l'autre camp : celui de la parole, reste.

=> Ainsi, même si l'on arrive pas à avoir de la kavana, nous devons quand même prier uniquement avec nos mots, car cela également amène notre délivrance.

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-> "Yaakov s'irrita sur Ra'hél et il dit : Suis-je à la place de D. qui t'a refusé le fruit des entrailles?" (Vayétsé 30,2)

Le Ramban écrit que suite à ces paroles : "Ra'hél a pris conscience qu'elle ne pouvait pas compter sur Yaakov, et elle a prié [du plus profond d'elle-même, en ne s'en remettant qu'à Hachem] ... et Hachem a écouté ses prières."

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-> Ra'hél dit à Yaakov : "donne-moi des enfants, sinon je suis morte" (Vayétsé 30,1)
-> "Yaakov s'irrita sur Ra'hél et il dit : Suis-je à la place de D. qui t'a refusé le fruit des entrailles?" (Vayétsé 30,2)

Le rabbi Yéhochoua de Belz donne l'explication suivante :
Il existe une différence fondamentale lorsqu'une personne prie pour elle-même et lorsqu'elle demande à un tsadik de prier pour elle.
Lorsque nous prions Hachem pour un besoin personnel, même si notre croyance en Hachem n'est pas parfaite, notre prière est suffisante et Hachem va quand même y répondre et réaliser des miracles pour nous.
Cependant lorsque nous demandons à un tsadik de prier pour nous, la délivrance va dépendre d'à quel point nous avons de la confiance dans le tsadik.
Si nous ne croyons pas dans le tsadik à 100%, alors le tsadik ne peut pas pleinement prier pour nous.

En ce sens, Yaakov a dit à Ra'hél : "Suis-je à la place de D." = une personne peut prier Hachem, même en n'ayant pas une émouna parfaite.
Or, je constate que tu as dit : "donne-moi des enfants, sinon je suis morte" = tu n'es pas certaine que je peux t'aider, et si tu ne crois pas pleinement en moi, alors je ne suis capable de t'aider.

[elle s'est alors tournée vers Hachem, et Hachem a écouté ses prières.]

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-> "Hachem se souvint de Ra'hél ; D. l'exauça et ouvrit sa matrice" (Vayétsé 30,22)

Le Ohr ha'Haïm commente : "Le verset dit que malgré le fait que Hachem se souvint des bonnes actions de Ra'hél, elle avait quand même besoin de prières.
Comme il est écrit : D. l'exauça."

[c'est une loi naturelle de ce monde : on a beau mériter plein de super bénédictions, mais si nous ne prions pas de tout notre cœur à Hachem, elles n'ont pas la possibilité de venir sur nous. Même Ra'hél n'a pas échappé à la règle, alors prions!

D'ailleurs, Léa a tellement prié en larmes pour annuler le décret de devoir se marier à Essav, qu'au final elle a réussi à annuler le décret et elle s'est même mariée avant sa sœur avec Yaakov.
Avec autant de belles prières à son actif, elle a eu rapidement des enfants, tandis que Ra'hél d'une certaine façon a dû "rattraper" son retard de prières, en devant alors prier pour mériter d'avoir des enfants.]

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-> C'est seulement une fois que Ra'hél a compris qu'elle seule pouvait implorer D. pour son propre compte avec l'intensité nécessaire, que D. l'a entendue.

Nous trouvons un autre exemple de cette démarche dans la méguilat Esther.
Selon rabbi Né'hémia (guémara Méguila 15b), Esther voulait pousser ses frères juifs à prier D. avec plus de ferveur.
Sachant qu'Esther était reine, les juifs se disaient : "Nous avons une sœur dans la maison du roi", et ils pensaient qu'Esther, saurait sans aucun doute manœuvrer et faire habilement pression sur le roi pour annuler les décret de Haman.

Pour dissiper de telles pensées, Esther a invité Haman. Elle se montrait ainsi à eux comme une renégate qui avait lâchement abandonné son peuple à son triste sort, mais peu lui importait : ce qui comptait c'est que les juifs de Chouchan, lorsqu'ils apprendraient la nouvelle, réalisent qu'ils n'avaient absolument aucun soutien au palais royal.

=> Le seul espoir qui leur restait était d'implorer D. de toutes leurs forces. A ce moment leurs prières montreraient droit au Ciel.

-> Le Darké Moussar enseigne que de son côté, Esther a jeûné 3 jours d'affilé avant de se présenter devant Assuérus, pour également se pénétrer de l'idée, sans que cela ne fasse l'ombre d'un doute à ses yeux, que le salut de l'homme vient uniquement de D. et qu'elle-même n'y aurait aucune part.
Le jeûne qu'elle s'imposait déparerait sa beauté naturelle, en sorte qu'elle ne pourrait pas la mettre à profit pour séduire Assuérus.

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-> "Lorsque mon frère Essav te rencontrera ... tu diras : ... c'est un cadeau, envoyé à mon seigneur, à Essav" (Vayichla'h 32,18-19)

Le Kédouchat Lévi enseigne qu'une stratégie pour lutter contre notre yétser ara est de lui dire que c'est également un cadeau pour lui, que c'est également à son profit, et alors il nous laissera tranquille.
[ex: plutôt que de lui dire je me lève prier/étudier, on peut lui dire : laisse-moi me lever pour prendre un café]

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