Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La 10e plaie : la mort des 1ers nés

+ La 10e plaie : la mort des 1ers nés :

-> Pour la 1ere fois, Hachem a communiqué avec Moché directement dans le palais de Pharaon.

Pour le placer au-dessus de l'espace souillé par l’idolâtrie, D. va élever Moché à une hauteur de 1 mètre (10 téfa'him).
[Daat Zékénim - Bo 11,1]

-> Hachem va réunir Son tribunal céleste, et la sentence décrétée sur tous les premiers-nés d'Egypte sera appliquée à minuit.
C'est D. Seul qui les punira, mais Il "demande conseil" à Son tribunal pour montrer l'importance de l'humilité.
[Rachi - Bo 12,29 ; midrach Chémot rabba 12,4]

-> Brusquement à minuit de la nuit du 15 Nissan, les ténèbres de la nuit se dissipent et l'Egypte toute entière s'illumine comme en plein jour, et ce pendant toute la durée de la plaie.
[Zohar haKadoch 37 - rapporté par le Or ha'Haïm]

Le tonnerre et les éclairs déchirent le ciel. [Rokéa'h]
Un gaz toxique pollue l'air, faisant de nombreuses victimes. [Abravanel]
[le Abarbanel (Bo 12,3) enseigne que la plaie des 1er nés a eu lieu par le fait qu'Hachem a amené un air pollué sur l'Egypte. L'air entré dans la bouche et les narines des 1er nés, et allait directement dans leur coeur, les tuant.
Dans la grande miséricorde d'Hachem, les 1er nés juifs qui avaient le sang du korban Pessa'h sur leur porte, n'ont pas été affectés par cette plaie.]

Un certains nombre de premiers-nés périssent, terrassés par ces bruits terrifiants [Rokéa'h], et d'autres sont frappés par le décret divin sans qu'aucune cause naturelle n'explique leur mort. [Targoum Yonathan]

<--------------->

-> Tous les premiers nés égyptiens vont y mourir.

Le midrach haGadol rapporte que Moché en prévenant Pharaon, s'est tourné vers les ministres l'entourant et a dit : "Vous, cher monsieur, vous êtes un premier-né et vous allez mourir : je ne vous reverrai plus jamais! Vous, par contre, n'êtes pas premier-né, vous vous humilierez en venant m'implorer."

-> S'il n'y a pas de premier-né dans une maison, c'est la maître de maison qui mourra. [Ibn Ezra] ; ou l'enfant le plus âgé [midrach haGadol].

Les premiers-nés des animaux périssent également. [Baal haTourim]

Les femmes enceintes d'un premier-né accouchent d'un mort-né et périssent en même temps. [midrach Chémot rabba 17,5]

-> Tous les premiers-nés étrangers séjournant en Egypte sont également morts, afin que les égyptiens n'attribuent pas cette plaie aux divinités d'autres peuples. [Rachi - Bo 12,29]

[les premiers-nés égyptiens qui s'étaient sauvés d'Egypte par peur de la mise en garde de Moché, sont également morts]

-> Les seuls premiers-nés égyptiens à être épargnés sont ceux qui se sont convertis plus tôt dans la journée pour prendre part au sacrifice Pessa'h.
[midrach Chémot rabba 18,10 -> il rapporte également que tous ceux qui haïssaient Israël sont morts, même s'ils n'étaient pas des premiers-nés]

Pharaon est le seul 1er-né non méritant à rester en vie, car Hachem voulait qu'il soit témoin des différents miracles qui vont avoir lieu à la mer Rouge. [Mékhilta Bo 13]

Batya, la fille aînée de Pharaon a été épargnée par le mérite d'avoir sauvée Moché du Nil. Elle était une femme juste aux yeux de Hachem. [midrach Chémot rabba 18,3]

-> Chez les juifs, absolument personne ne va mourir (même ceux à l'agonie), pour ne pas laisser croire aux égyptiens que la plaie les affecte aussi.
[Haggadat haGra]

-> Le midrach haGadol précise que la notion de premier-né est à prendre au sens large : c'est le 1er enfant du père ou de la mère.
Dans un pays aux mœurs légères comme l'Egypte, cela faisait qu'un homme ou une femme pouvait avoir plusieurs enfants considérés comme premier-né (issus de relations cachées).

<--->

-> Le Nétsiv (Bo 12,30) enseigne :
Les soldats de Pharaon n'ont pas été inclus dans la plaie des premiers-nés, puisque les membres de l'armée n'avaient pas de supériorité sur les autres en raison du fait d'être premier-né (à la différence des membres d'une famille qui vivent ensemble).
C'est pourquoi les premiers-nés servant dans l'armée n'avaient pas véritablement le statut de premiers-nés.
Les membres de l'armée de Pharaon seront tous punis plus tard, au moment de la mer Rouge.

<--->

-> Rabbénou Yona (guémara Béra'hot 2b) nous rapporte :
Cette nuit les juifs ont prié d'être épargné de la plaie des premiers-nés.
Bien qu'ils avaient pu recevoir la promesse qu'Hachem passera au-dessus de leur maison, néanmoins ils avaient peur qu'ils aient pu commettre une faute dans l'intervalle, qui aurait conduit Hachem à revenir sur Sa promesse.
En se basant sur cette prière que nous avons dite en Egypte, nous disons également la prière de "Hachkivénou" chaque soir, demandant à Hachem de nous protéger des dangers.

<--->

-> "Il y eut un grand cri en Egypte" (Bo 12,30)

Le rav Ovadia Yossef explique :
Le verset vient nous apprendre qu'il y avait beaucoup de cris en Egypte, et nous apprenons cela du verset "tout premier-né mourut".
Comme l'ont expliqué les Sages, même un aîné de père mourait.
Comme les égyptiennes trompaient leur mari et avaient des enfants d'hommes célibataires, ces enfants étaient des aînés de père. Donc il y avait beaucoup d'aînés dans chaque maison et ils sont tous morts.
Et comme dans la plaie des premiers-nés les maris ont compris que ces enfants qui muraient n'étaient pas les leurs, mais ceux d'un autre, des disputes éclataient à cause de la conduite des femmes égyptiennes.

C'est cela : "Il y eut un grand cri en Egypte" = il y avait une multitude de cris. Non seulement un cri à cause de la mort des fils, mais aussi des cris sur les femmes qui étaient infidèles à leur mari.

<--------------->

-> Les égyptiens tenaient en grande estime les premiers-nés, et lorsque ce dernier mourrait, sa famille faisait sculpter une effigie du défunt ou une reproduction de son portrait sur les murs de sa maison. Puis tous dansaient et chantaient, comme s'il était encore vivant.
Pendant cette nuit, toutes ces représentations se sont pulvérisées en un clin d’œil. (le métal fondant, la pierre tombant en miette).

La Mékhilta poursuit en rapportant : "Les égyptiens avaient l'habitude d'enterrer leurs morts dans leur maison. La nuit de cette 10e plaie, les chiens ont creusé et ouvert ces tombes. Ils y ont retiré les ossements des premiers-nés enterrés, et ils ont joué, se sont promenés joyeusement avec ces os. Cela a été aussi douloureux pour les égyptiens que le jour où ils ont pu enterrer leurs enfants.

-> Le midrach haGadol raconte le cas d'une vieille femme qui vivait entièrement seule, sans enfant, ni famille. Le seul lien qu'elle avait encore avec le monde qui l'entoure était la statue sculptée à l'image de son premier-né défunt. Le culte idolâtre qu'elle lui vouait représentait toute sa raison d'être et sa consolation.
Cette nuit, lorsque cette statue s'est réduite à néant, cette femme a poussé un cri inhumain, qui dominait tous les autres bruits.

<--------------->

-> On a vu que les premiers-nés vivants, ainsi que les effigies des défunts, ont été détruits.

Cette plaie va également entraîner l'exhumation de tous les premiers-nés égyptiens, qui sont morts et enterrés depuis longtemps.

Dans tous le pays, les chiens se déchaînent, et déterrent les cadavres, dans les cimetières et sous les maisons, et ils les mettent en pièces, éparpillant les ossements à travers tout le pays.

Les égyptiens en sont affligés, car ils ont tous au moins un ancêtre qui a été tiré de sépulture et profané par les chiens déchaînés.

[Léka'h Tov ; midarch Chir haChirim 2,10]

<--------------->

-> Quelques égyptiens, craignant la colère de D., essaient de sauver leurs premiers-nés en les envoyant dormir dans les maisons des juifs.

Ce sont les mêmes qui avaient mis leur bétail à l'abri avant la grêle.
Même s'il dort dans un même lit qu'un enfant juif, le premier-né égyptien est frappé à mort.

Cette nuit-là, les juifs dorment si profondément qu'ils n'entendent pas les clameurs que poussent les égyptiens, et ne vont s'en rendre compte qu'à leur réveil.
[midrach Chémot rabba 18,2 ; midrach Yalkout Chimoni 984]

-> Certains égyptiens vont cacher leurs premiers-nés dans les temples égyptiens, s'imaginant qu'ils y seront en sécurité.

Cette nuit-là, Hachem va détruire toutes les divinités des égyptiens, à l'exception de l'idole de Baal Tséfon, fait qui encouragera les égyptiens à poursuivre les juifs, et à se noyer dans la mer.

Ainsi, tout objet en rapport avec les idoles vont se désintégrer (le métal fond, la pierre s'effrite, le bois pourrit), et cette destruction va causer aux égyptiens encore plus de chagrin que la mort de leurs premiers-nés (tellement ils y sont attachés).

[midrach haGadol ; Mékhilta]

<----------------------------->

-> Cette plaie a entraîné :

1°/ une révolte des premiers-nés qui ont massacrés leur père.

En effet, après avoir soufferts pendant 9 plaies, les 1ers nés ont pris à cœur l'avertissant annonçant leur mort pendant la 10e plaie. Ils demandent à leurs pères et à Pharaon de laisser partir les juifs, mais ils vont refuser.

Frustrés et terrorisés, ils vont reporter leur colère sur leurs pères, et 600 000 égyptiens vont mourir ainsi.

Ils vont alors essayer de soulever la masse du peuple égyptien, qui va faire la sourde oreille, les laissant affronter l'inévitable : la 10e plaie.

[Chaque plaie a le nom de ce qui a attaqué les égyptiens (ex: celle des sauterelles). Cette 10e plaie est dénommée celle des 1ers-nés, car le principal dégât est provenu de cette révolte des 1ers-nés envers leurs pères.]

2°/ la plaie elle-même : la mort des 1ers-nés.

3°/ juste après, Pharaon lui-même a massacré un grand nombre de personnalités de 1er rang. [Zohar haKadoch 45]

4°/ Selon le Beit haLévi, les corps en pourriture des morts de cette plaie, vont répandre largement un grave épidémie. [ceci est développé immédiatement ci-dessous]
On parle de "maka bé'horot" : car il y avait la mort des "bé'hor" (1ers-nés), puis une autre "maka" (plaie) dans la plaie : une épidémie dévastatrice.

<--->

-> "Il n’y aura pas chez vous de prise pour l’exterminateur quand Je frapperai la terre d’Egypte" (v.12,13)
-> "Il ne permettra pas à l’exterminateur d’entrer dans vos maisons pour sévir" (v.12,23)
=> Comment comprendre cette apparente contradiction?

Le Beit haLévi explique : Dès que les égyptiens mouraient dans la plaie des premiers-nés, ils pourrissaient immédiatement, et il s’ensuivait des épidémies supplémentaires.
En plus de la plaie des premiers-nés, il y avait des "exterminateurs" (c’est la signification du verset selon lequel Hachem ne laissera pas l’exterminateur frapper les maisons des juifs : ils ne souffriront ni de la plaie des premiers-nés ni des épidémies qui la suivront).

<--------------->

-> Après la plaie, Pharaon est allé voir Moché, qui lui a demandé de proclamer publiquement : "Peuple d'Israël, vous n'êtes plus les esclaves de Pharaon. Vous êtes dorénavant les serviteurs de D.!"
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 5,5]

-> Selon le Ibn Ezra, Pharaon a uniquement accordé aux juifs le voyage de 3 jours, qu'ils avaient pu demander.

-> Selon le Rokéa'h et le Alchikh, Pharaon a accepté que les juifs ne reviennent pas du tout.

<------------------------------------------->

+ Les jours précédents la 10e plaie :

-> Le 10 Nissan, Shabbath avant la sortie d'Egypte, les juifs vont se repentir de leurs fautes et se détourner de l’idolâtrie. ['Hatam Sofer]

Dès ce jour, ils vont attacher au lit pour chaque foyer un agneau mâle sans défaut, de première qualité, sous les yeux des égyptiens, montrant ainsi leur bravoure (c'était pour eux une divinité).

-> Les juifs vivaient en Egypte depuis 210 ans, et Hachem avait informé Avraham d'un exil de 400 ans pour ses descendants (Béréchit 15,13).
Selon le Zohar, durant les quelques jours où les juifs gardèrent l'agneau, ils éprouvèrent une si grande terreur d'être tués par les égyptiens que ces 4 jours leur furent comptés comme complétant les 400 ans.

Pour les égyptiens le fait de voir leur animal sacré enchaîné dans une maison juive allait leur causer plus de douleur que ne le firent toutes les autres plaies. [Zohar - Pin'has]

Un jour de Hachem représente 1 000 ans (Téhilim 90,4).
Hachem créa le monde en 6 jours, un jour pour chacun des 6000 ans que le monde est destiné à durer.
Le 7e jour, le Shabbath correspond donc au dernier Shabbath qui sera l'ère messianique.
Cette préparation à la sortie d'Egypte eut lieu [en 2448], soit 2000 après la création d'Adam.
Hachem ordonna que les juifs retinssent le sacrifice Pessa'h pendant 4 jours, correspondant aux 4000 ans à venir jusqu'à la rédemption finale.
[...]
Hachem ordonna aux juifs de se procurer l'agneau le 10 Nissan, 4 jours avant son sacrifice, et de le garder enchaîné dans leurs maisons, là où les égyptiens pourraient le voir.
Aux questions des égyptiens, les juifs seraient bien obligés de répondre qu'ils allaient égorger et manger l'animal, tout en sachant que cette réponse mettait leur vie en danger.
De la sorte, pendant 4 jours entiers, les juifs allaient sanctifier le nom de D. et réparer la profanation des 4 lettres de Son Nom (יהוה).
Cet acte allait également expier les 4 fautes qu'ils avaient commises en participant aux rites idolâtres.

Moché prescrit donc aux juifs : "Conduisez et prenez un mouton pour vous" (Bo 12,21) = ceci signifie qu'ils devaient acheter des agneaux et les conduire dans les rues, là où tous les égyptiens pourraient les voir.
L'agneau devait également être égorgé publiquement, en présence de toute la communauté : hommes, femmes et enfants.
Ce rituel était destiné à offenser les égyptiens et à les faire réagir très vivement à la profanation de leur animal sacré, attaché et rôti au feu.
En effet, ils risquaient de venir avec épées dégainées et d'attaquer les juifs.
Ces derniers mettaient ainsi leur vie en danger en réfutant les divinités égyptiennes et expiaient leur péché d'idolâtrie. En contrepartie, Hachem allait protéger les juifs en rendant les égyptiens aussi faibles que les agneaux n'osant pas même protester contre le "sacrilège" perpétré par les juifs.

[une autre raison à l'attente de 4 jours, est que les juifs devaient se circoncire pour consommer ce sacrifice (v.12,48), et que durant 3 jours les douleurs sont fortes et empêchent les mouvements (la célébration et la sortie d'Egypte n'auraient pu être totales!).]
[Méam Loez - Bo 12,7]

<--->

-> Dans la Haggada avant de réciter les 10 plaies, nous disons : "dam va'éch vétim'rot achan" (du sang, du feu et des colonnes de fumée - Yoël 3,3).

Cela fait allusion : au sang placé sur les portes, au feu de la viande du korban Pessa'h qui était rôtie, et au fait que ce feu a entraîné une colonne de fumée.
Pour les égyptiens le fait de voir leur propre idole (dieu) traité d'une telle manière était aussi douloureux pour eux qu'une autre plaie, puisqu'ils étaient impuissants de pouvoir sauver leur dieu.  [à l'inverse des ex-esclaves qui avaient un D. au-delà de tout!]
[haChir véHachéva'h]

<--->

-> Lorsque Hachem parcourut l'Egypte pour frapper les premiers-nés, Il guérit en même temps les plaies de la circoncision dont souffraient les juifs et leur rendit force et santé.
Moché y fit allusion lorsqu'il dit aux juifs : "Hachem passera au-dessus de l'ouverture" (Chémot 12,23) = Moché aurait dû dire que "Hachem passera au-dessus de vous" (Chémot 12,13), comme D. le lui avait promis.
En réalité, Moché faisait également allusion au fait que Hachem allait passer au-dessus de l'ouverture (péta'h) de la plaie ouverte de la circoncision pour la guérir. [ils ont ainsi pu quitter l'Egypte sans souffrir et danger liés à une très récente circoncision]
[Méam Loez - Bo 12,51]

<--->

-> Cette nuit-là Hachem provoqua la calcination des moutons sacrés d'Egypte. Leur odeur se répandit à travers toute la ville, ce qui causa aux égyptiens autant de souffrance que toutes les autres plaies.

Hachem jugeau également les anges veillant sur l'Egypte ; Il les abaissa et réduisit leur puissance.
A ce moment-là, Douma, l'ange gardien de l'Egypte, parcourut 400 lieues en un instant pour supplier Hachem de ne pas le démettre de sa fonction.
Hachem lui répodnit qu'une fois un décret semblable émis, il ne peut être annulé. Pourtant, puisque cet ange avait supplié D. d'avoir pitié de li, Il le fit régner sur le Guéhinam (purgatoire), où il punirait tous les réchaïm.

[Zohar (Chémot) - rapporté par le Méam Loez - Bo 12,12]

<--->

-> Les égyptien adorait le mouton, et en particulier le signe zodiacal du Bélier (associé au feu), qui est lié au mois de Nissan. [l'Egypte fêtait pendant un mois entier le dieu mouton à partir du 15 Nissan (la pleine lune)]
Le sacrifice Pessa'h était "rôti au feu" (v.12,8) pour fournir un contraste avec Avraham qui jeté au feu en était sorti sain et sauf.
[Taamé haMitsvot]

<--------------->

-> La veille de Pessa'h, à la suite des milliers de circoncisions effectuées, une véritable rivière de sang se répandit. Le sang de la circoncision se mêla au sang de l'agneau pascal, et par le mérite de ces sangs, les juifs furent libérés.
[...]

Lorsque Hachem parcourut l'Egypte pour frapper les premiers-nés, Il guérit en même temps les plaies de la circoncision dont souffraient les juifs et leur rendit force et santé.
Moché y fit allusion lorsqu'il dit aux juifs : "Hachem passera au-dessus de l'ouverture" (Chémot 12,23) = Moché aurait dû dire que "Hachem passera au-dessus de vous" (Chémot 12,13), comme D. le lui avait promis.
En réalité, Moché faisait également allusion au fait que Hachem allait passer au-dessus de l'ouverture (péta'h) de la plaie ouverte de la circoncision pour la guérir. [ils ont ainsi pu quitter l'Egypte sans souffrir et danger liés à une très récente circoncision]
[Méam Loez - Bo 12,50-51]

<--->

-> Le 14 Nissan, Hachem a donné 2 mitsvot aux juifs à faire : se circoncire et préparer le sacrifice de Pessa'h, afin qu'ils acquièrent des mérites.

En mangeant du sacrifice, ils vont être immédiatement guéris de la brit mila. [Zohar]

Le midrach (Chémot rabba 15,12) dit : "De votre côté, vous égorgerez le sacrifice Pessa'h, et de Mon côté, j'égorgerai les premiers-nés égyptiens".

-> Les juifs appliqueront le sang du sacrifice (associé à celui de la circoncision) sur les montants latéraux et la poutre transversale des portes, en expiation de leurs fautes.

Le sang ainsi mis forme la lettre 'hét (ח), qui est la première du mot : 'haïm (la vie).
Selon le 'Hizkouni cela est une allusion au fait que Hachem passera alors au-dessus d'eux, leurs laissant la vie sauve.

Selon le midrach (Chémot rabba 17,3), cela va rappeler le mérite de la brit mila d'Avraham, faite à Pessa'h, qui va protéger ses descendants pendant la plaie.

Selon le Béer Mayim 'Haïm, les 2 montants latéraux font allusion à Moché et à Aharon, les piliers qui supportent la nation juive. Le sang sur le montant transversal renvoie à Hachem qui regarde le peuple juif avec plein de bienveillance et de bonté.

Selon le 'Hizkouni, certains sont d'avis que les juifs ont inscrit en haut : un youd ; sur le montant à droite : un vav, et à gauche : un hé.
Il y avait ainsi écrit le nom de D. (Tétragramme) dans Sa pleine miséricorde.

Le midrah rapporte également que pour appliquer le sang sur les portes, ils ont utilisé des branches d'hysope, un tout petit arbrisseau.
Cela symbolise, que malgré le mépris des égyptiens qui les considèrent comme un peuple inférieur et sans importance, les juifs sont précieux aux yeux de Hachem.

-> Selon le Zohar (Bo 35b), le sang va mettre une barrière entre les maisons juives et l'idolâtrie répandue en Egypte.

-> "Vous toucherez le linteau et les 2 montants (mézouzot - מְּזוּזֹת) avec le sang" (Bo 12,22)
Le Tikouné Zohar (10,25a) fait remarquer que les lettres du mot : mézouzot (les montants (d'une porte) - מזוזות), permettent de former : "la mort est enlevée" (zaz mavét - זז מות).
De même que le sang sur les montants (mézouzot) a permis de protéger les juifs de la plaie des premiers-nés, de même, de nos jours, chaque mézouza protège la maison.

<--->

-> Hachem voulait dire aux juifs : "Le sang sera pour vous un signe sur les maisons dans lesquelles vous demeurez. Je connais tous vos péchés et Je sais que vous méritez d'être punis. Toutefois, Je vous donne ce commandement du sacrifice afin que vous vous repentiez. Vous devez vous rendre compte que tout ce que vous ferez à cet agneau : l'égorger, le dépecer et le rôtir, ... aurait dû vous être fait à vous.
C'est donc un signe pour vous, afin que vous ressentiez, comme par procuration, la punition que vous méritez ...
Voyez le sang et prenez conscience de Ma miséricorde et de Mon amour envers nous.
Vous vous rapprochez alors de Moi et vous deviendrez Mon peuple".
[Méam Loez - Bo 12,13]

-> Le sang sur les portes [des maisons juives au moment de la sortie d'Egypte] n'a pas empêché la plaie d'entrer dans leur maison, mais c'est plutôt ... tout celui qui croyait et avait confiance en Hachem, et n'avait pas peur de Pharaon et de ses décrets, en sacrifiant publiquement le dieu égyptien (l'agneau) ... celui-ci est considéré comme un tsadik.
Puisqu'il a confiance en Hachem, alors il mérite d'être protégé.
[rabbénou Bé'hayé]

[En ce sens, le Kessef Mézoukak dit que Hachem n'a pas besoin de signe, mais le sang sera la preuve, l'affirmation symbolique de l'indépendance vis-à-vis des croyances égyptiennes. Le mérite de cet acte de confiance va les protéger de la plaie.]

<--------------------->

-> La nuit du 15 Nissan, où tous les juifs se sont réunis, a duré 36 heures.
[Séder haDorot]
Selon le Zohar, le soleil a brillé pendant cette nuit.

-> Au moment où les juifs étaient sur le point de manger, un nuage Céleste est descendu, il s'est élevé et les a transporté à Jérusalem, où tous les juifs ont mangé leur part du korban Pessa'h au-dessus du mont du Temple.
En un instant, ils sont retournés en Egypte.
[Targoum Yonahan - Yitro]

-> Après avoir mangé du sacrifice, ils se sont tranquillement endormis afin de prendre des forces pour le départ dans le désert le lendemain matin.
Le bruit du deuil et des souffrances atroces des égyptiens ne les a pas réveillé, et en rêve Hachem leur a montré tous les miracles se produisant au même moment en Egypte.
[Méam Loez]

-> "Les Egyptiens se réjouirent de leur départ, car ils avaient été saisis de peur à cause d’eux." (Téhilim 105,38)

Le Bné Yissakhar rapporte que les égyptiens leur ont donné leur or et argent, espérant ainsi les persuader de partir au plus vite, mais les juifs ont patiemment attendu le temps fixé par Hachem.

<--->

-> "Que pas un d'entre vous ne franchisse alors le seuil de sa demeure, jusqu'au matin." (lo tétsé'ou ich mipéta'h béto ad boker -Bo 12,22).

=> Quels juifs avaient le droit de quitter leur maison pendant cette nuit?

-> L'ordre contenu dans le verset ci-dessus ne s'appliquait qu'aux hommes juifs.
Les femmes et les enfants avaient le droit de sortir de leur maison.
[c'est pour cela que le verset utilise le terme "ich" [אִישׁ] pour en exclure les femmes et les hommes]
Les femmes allaient et demandaient l'or, l'argent et les vêtements des égyptiens pendant cette nuit.
[Panim Yafot]

-> Le Ibn Ezra explique qu'après l'exécution de la plaie des 1ers nés, Pharaon a appelé Moché et Aharon, qui sont alors apparus devant lui dans son palais.
Cela implique qu'également Moché et Aharon sont allés dehors de leur maison en cette nuit.

<---------------------->

-> "Hachem, Lui-même infligera cette plaie (en un instant), car Lui seul sait quels égyptiens sont réellement des premiers-nés." [Zohar haKadoch - Vayéra 108]

D. qui sait tout n'a pas besoin de signe pour différencier les juifs, des non-juifs.
Rachi (Bo 12,13) dit : "Hachem a-t-Il besoin de voir pour savoir ? D. a dit : "Je saurai, en voyant le sang, que vous êtes occupés à la pratique de mes mitsvot, et je passerai alors sur vous". "

Parfois nous nous interrogeons : En quoi mes actions sont-elles utiles à Hachem, qui a et est tout?

Sans nullement remettre en question l'ordre divin, les juifs ont appliqué la volonté de D. dans la joie, et c'est tout ce que Hachem attend de nous.

Une mitsva peut sembler un acte simple, inutile, mais le fait que Hachem nous l'ordonne, lui confère une valeur infinie, et doit nous remplir de joie d'avoir l'honneur de pouvoir l'accomplir.

<--->

-> "Je verrai le sang et Je passerai par-dessus vous"

L'agneau était l'idole principale des égyptiens, et qu’il fallait beaucoup de dévouement aux Bné Israël pour acheter et égorger leur idole aux yeux de leurs ennemis. Pourtant, ils n’ont pas tardé et n’ont pas hésité, mais l’ont fait avec simplicité, sans aucun calcul.
Les dernières lettres des mots "Et adam oufassa’hti aleikhem" (le sang et Je passerai par-dessus vous - אֶת הַדָּם וּפָסַחְתִּי עֲלֵכֶם) forment le mot "tamim" (simples - תמים), pour nous insinuer que par le mérite d’avoir fait la mitsva avec simplicité, Hachem a passé par-dessus eux.
[Maskil El Dal]

<--------->

+ "Hachem passera pour frapper l'Egypte ... et Hachem passera par-dessus l'entrée et Il ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper"(Bo 12,23)

-> Selon la guémara (Baba Kama 60a), une fois que l'ange de la mort/destructeur a la permission de tuer, il ne fait pas la distinction entre les tsadikim et les réchaïm.
[c'est pour cela que les juifs avaient l'interdiction de sortir de leur maison cette nuit]

=> Est-ce Hachem ou bien un ange qui a apporté cette plaie?
De plus, si les 1ers-nés égyptiens sont morts vers midi, alors pourquoi les juifs ne pouvaient-ils pas sortir ensuite?

Le 'Hatam Sofer donne la réponse suivante.
A minuit, Hachem a frappé les 1ers-nés égyptiens par une plaie mortelle, mais cependant ceux-ci sont restés en vie jusqu'au matin.
En effet, Hachem ne voulait pas les tuer lui-même, puisqu'un baiser mortel est une mort adaptée uniquement pour les tsadikim, et les égyptiens ne méritaient pas une telle mort.

Le 15 Nissan c'est le jour où la constellation du bélier est au plus haut. Or, le bélier, c'était le signe du zodiaque propre aux égyptiens. Ainsi, le 15 Nissan, la force des égyptiens était au plus haut.
C'est alors qu'au milieu de la nuit du (14 au) 15 Nissan, Hachem frappa dans le ciel la constellation du bélier. La conséquence de cela fut que les 1ers-nés égyptiens en furent extrêmement affaiblis, car le bélier c'est l'aîné et le 1er des 12 signes du zodiaque.

Quand on dit que seul Hachem frappa les 1ers-nés, il s'agit de ce coup qu'Hachem occasionna à l'astre des égyptiens à minuit. Mais, c'était un ange qui termina la plaie et qui mit réellement à mort les 1ers-nés au matin.
Ces deux étapes étaient nécessaires
Les 1ers-nés égyptiens étaient dans un état d'agonie toute la nuit, et au matin, Hachem envoya un ange qui finalisa la mort des 1ers-nés.
En effet, si Hachem ne les avait pas affaiblit, alors l'ange de la mort n'aurait pas pu triompher sur Rahav, l'ange responsable de l'Egypte (Zohar 2:272b).
[les 1ers-nés étant alors au plus haut de leur force, du fait qu'en ce jour leur astre était au plus haut, alors, l'ange n'aurait pas eu assez de force pour les tuer au matin.]

Une fois que l'ange de la mort avait la permission de tuer les 1ers-nés, jusqu'au matin, les juifs devaient rester cachés, et Hachem veillait sur eux.

<---------------------->

+ Pourquoi est-ce que Hachem, Lui-même, a tué les 1ers-nés?

-> Selon le Zohar (Béréchit 117a), il y avait tellement d'impureté en Egypte qu'aucun ange ne pouvait se risquer à y aller, seul Hachem qui est parfait, pouvait le faire tout en restant par la suite complet.

-> Selon le Sfat Emet, les juifs étaient remplis de fautes (ils étaient au 49e degré d'impureté sur 50), et seulement Hachem qui a mis en chaque juif une âme divine était capable de déceler cette trace dans Son peuple, permettant alors de les sauver.

Le Or ha'Haïm voit cette intervention divine, comme un signe de Son énorme amour pour Sa nation : "le 1er-né de Mes fils" (Chémot 4,22).
[D. nous aime tellement qu'Il voulait Lui-même le faire!]

-> Le Maharal rapporte que la naissance est une des 3 clés que D. n'a donné à personne d'autre que Lui-même (guémara Taanit 2a).
Puisque cette nuit de Pessa'h marque la naissance du peuple juif, seulement Hachem pouvait être la "sage-femme".

-> La guémara (Baba Kama 60b) enseigne que les aboiements des chiens sont un signe que l'ange de la mort est présent dans la ville.
Il est écrit : "pas un chien n'aboiera" (Bo 11,7).
Selon Rabbi David Feinstein c'est une preuve que seul Hachem est intervenu en cette nuit.

<--->

-> Le Ramban explique que la mort des 1ers-nés a été réalisée par Hachem. C'est Lui Qui les a mis à mort. Seulement, il est connu que quand dans un endroit, se trouve de nombreux morts rassemblés, cela peut entraîner une infection, car des microbes peuvent se diffuser et entraîner une contamination.
Or, il existe un ange particulier, responsable de cette sorte de contamination suite au rassemblement de nombreux morts. Et la Torah vient ici préciser que non seulement la mort des 1ers-nés en elle-même, qui a été réalisée par Hachem seul, n'a pas atteint les juifs. Mais même une fois tous les morts égyptiens exposés, que cela risquait d'entraîner une infection et une contamination, malgré tout Hachem protégea les juifs pour que cet ange destructeur responsable de cette contamination, ne les touche pas.

-> Le Gaon de Vilna explique que la Torah vient préciser que non seulement la plaie des 1ers-nés n’atteindra pas les juifs, laquelle plaie était réalisée uniquement par Hachem. Mais qu’en plus de cela aucun juif ne mourra cette nuit-là même d’une mort naturelle.
En effet, le peuple d’Israël était très nombreux et il est clair que naturellement plusieurs juifs auraient dû mourir cette nuit-là, ne serait-ce que de vieillesse, leur temps étant arrivé.
Cependant Hachem a empêché l’ange de la mort de faire son travail pour reprendre l’âme du moindre juif et même de celui pour qui le moment de mourir était arrivé.
Tout cela avait pour but de faire taire les égyptiens qui voudraient dire que même chez les juifs il y a des morts.

=> C’est à cela que fait référence la Torah quand elle dit qu’Hachem ne laissera pas l’ange destructeur (il s'agit donc de l'ange de la mort) frapper les juifs, à savoir d’une mort naturelle. Mais il est clair que la plaie de la mort des 1ers-nés en elle-même, n’a été réalisée que par Hachem Lui-Même.

<--->

-> "Lorsque Hachem s’avancera pour frapper l’Égypte, il regardera le sang appliqué au linteau et aux deux poteaux et il passera devant la porte et il ne permettra pas au Destructeur d’entrer dans vos maisons pour sévir" (Bo 12,23)

=> Il est une apparente contradiction entre le début et la fin de ce verset, qui a frappé les égyptiens lors de cette plaie de la mort des premier-nés? En premier lieu il semble que ce soit Hachem lui-même, mais alors pourquoi ensuite dire que c’est l’ange Destructeur?
De plus, pourquoi exiger ce signe du sang? Que ce soit Hachem ou un ange, il pourra très bien faire la différence entre une maison juive et une maison égyptienne.

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Bo) enseigne :
En fait le midrach rabba (Chémot 18,2) nous explique que ce signe a induit les égyptiens en erreur, ils ont cru qu’ils allaient échapper à la plaie des premier-nés en les cachant dans les maison juives et que grâce à ce signe du sang à la porte, ils seraient épargnés. Mais une peine double leur a alors été appliquée.
En effet, l’ange Destructeur n’a pas été autorisé à entrer dans les maisons juives porteuses du signe du sang, il ne s’est aventuré que dans celles des égyptiens et y a tué les premier-nés présents, mais dans celles où le premier-né (béchor) avait été placé en maison juive, il a tué le plus grand de la famille à la place du premier né.
Ensuite Hachem lui-même est entré dans les maisons juives et y a tué les premiers-nés égyptiens. Et pourquoi?
Car l’ange Destructeur, s’il avait eu a tuer les égyptiens dans les maisons juives y aurait tué aussi des juifs, car il est inspiré par l'attribut de Rigueur (midat hadin), mais Hachem, Lui, y a fait usage de miséricorde, Midat Hara’hamim, avec les Bné Israel, même au moment de tuer les égyptiens cachés.
On comprend donc quel est le rôle de l’ange Destructeur, celui d’Hashem et la raison du sang sur les portes.

[c'est exactement ce que dit le verset : "(Hachem) ne laissera pas l’ange destructeur venir dans vos maisons pour frapper" = Ce verset évoque le cas où le 1er-né égyptien se trouvait dans une maison juive. Dans ce cas, Hachem ne laissa pas l'ange entrer dans la maison juive pour frapper l'égyptien, car il risquait de ne pas savoir distinguer. Alors, c'est Hachem Lui-Même qui frappa.]

<--------------------->

-> La guémara (Taanit 2a) enseigne que Hachem Lui-même va réaliser la résurrection des morts.
Hachem a le statut de Cohen (kav ya'hol).

Un Cohen n'a pas le droit de se rendre impur, à l'exception de pour ses enfants.
Ainsi, si le peuple juif n'était pas considéré comme Ses enfants, D. n'aurait pas le droit de se rendre impur pour eux, en réalisant leur résurrection.
Cela démontre que les juifs sont Ses enfants.

Lorsqu'un père envoie ses enfants travailler en tant qu'esclaves, il fait tout ce qu'il peut pour en raccourcir la durée.
De même, Hachem a souffert plus qu'un père en voyant Ses enfants souffrir en esclavage, et Il a tout fait pour en diminuer la durée au maximum.

[le 'Hida - Roch David ]

<------------------------------------->

+ Le 15 Nissan : une date historiquement favorable aux juifs :

Depuis la Création, cette nuit du 15 Nissan est une date propice pour les juifs, et néfaste pour leurs ennemis.

On peut citer par exemple :

1°/ Adam avait dit à ses enfants Caïn et Evél, que cette nuit-là convenait pour offrir à Hachem un sacrifice.
En effet, c'est cette nuit-là que les juifs apporteront plus tard le sacrifice de Pessa'h.

Caïn, le fils aîné, avait alors apporté un sacrifice de peu de valeur, tandis que Evél, le plus jeune, avait apporté une offrande convenable.
D. avait accepté celle de Evél, et refusé celle de Caïn.
[Pirké déRabbi Eliézer 21]

2°/ Its'hak a choisi de bénir son fils Essav le 14 Nissan.

Essav est un chasseur extrêmement habile, mais Hachem a éloigné les animaux pour le retenir loin du foyer pendant qu'il chassait de la nourriture pour son père.

Pendant ce temps, Rivka demande à son fils le plus jeune, Yaakov, de se préparer à prendre les bénédictions, et lui dit : "Cette nuit (le 15 Nissan), les portes de la bénédiction sont ouvertes. Cette nuit, les anges dans le ciel vont chanter un cantique pour célébrer la délivrance future de nos enfants ..."

Yaakov pris alors 2 chevreaux : un pour que sa mère prépare un plat pour son père, et un autre symbolisant le sacrifice de Pessa'h, qui sera offert plus tard.

C'est ainsi que Yaakov reçoit les bénédictions de son père.
[Pirké déRabbi Eliézer 32]

3°/ A l'époque des Juges, Midiyan opprima les juifs et leur causa des ennuis sans fin.
La nuit du 15 Nissan, Guidéon prendra une armée de 300 hommes et détruira la puissante armée midianite.
[Choftim7,9 ; Rachi sur ce verset]

4°/ A l'époque des Rois, les armées assyriennes opprimeront les juifs, et sous le règne de San'hériv, elles mettront le siège autour de Jérusalem.

La nuit du 15 Nissan, un ange de D. descendra dans le camp assyrien endormi et fera périr 185 000 soldats.
San'hériv retournera seul en Assyrie, sans aucune armée, et mourra assassiné par sa propre famille.
[Méla'him II 19,35 ; Radak sur ce verset]

5°/ Après la destruction du 1er Temple, les juifs ont été exilés dans les territoires de l'empire perse.
Haman, 1er ministre, préparera une potence élevée pour y pendre Mordé'haï, dirigeant spirituel des juifs exilés.

La nuit du 15 Nissan, le roi A'hachvéroch ne trouve pas le sommeil, et c'est le début d'une chaîne d'événements qui vont conduire Haman à sa chute, et au sauvetage des juifs.
[méguilat Esther 6 ; Pessikta déRav Kahana 17]

6°/ Autres : c'est en cette nuit du 15 Nissan que Hachem a détruit Sodome, que Daniel sortira indemne de la fosse aux lions, que Avraham est parti en guerre contre les 4 rois qui ont enlevé Lot, son neveu, et qu'il retrouva sa trace.

7°/ C'est en une nuit du 15 Nissan, qu'une femme juive va pousser des cris déchirants en voyant son nouveau né jeté dans le ciment du puits où elle travaille.
Ces cris vont monter directement au ciel et l'ange Gavriel descendra pour prendre le ciment dans lequel est imbriqué l'enfant et le déposer au pied du trône céleste.

Le tribunal céleste décrète alors qu'un an plus tard, jour pour jour, les égyptiens seront punis pour toutes ces atrocités.
[Pirké déRabbi Eliézer 48]

==> La nuit du 15 Nissan est une nuit de protection contre tout mal (leil chimourim - Bo 12,42 : "une nuit de protection pour tous les enfants d'Israël, pour leurs générations"), et ce de tout temps.

A la fin des temps, c'est ce jour que débutera la rédemption finale avec Eliyahou hanavi et le machia'h. [Or ha'Haïm - Bo 12,42 ; midrach Chémot rabba 18,12]

<--->

-> La nuit de Pessa'h est différente de toutes les autres nuits, et appartient à la miséricorde totale.
Non seulement la nuit de Pessa'h qui a eu lieu en Egypte, mais chaque année c'est une nuit de miséricorde totale.
Le verset (12,42) se termine d'ailleurs par : "pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations".
[le Kaf Cohen]

-> La nuit du Séder nous sommes des gardiens (shomrim), et c'est pour cela que cette nuit s'appelle : "leil shimourim" (la nuit des gardes). En effet, en cette nuit chaque juif est de service et il doit rester debout aussi longtemps qu'il le peut afin de parler à propos de la sortie d'Egypte.
[Ibn Ezra - Bo 12,42]

<------------------------------------------------->

+ Mesure pour mesure :

-> Ils ont opprimé et tué Israël, premier-né de D. (cf.Chémot 4,22).
A présent, les premiers-nés, dont les égyptiens vouaient un culte idolâtre vont mourir.
[Malbim]

-> Le Ramban explique que les égyptiens avaient l'autorisation de prendre un juif comme esclave personnel à son service.
Ainsi chaque famille égyptienne avaient plusieurs esclaves juifs.
Le rav Soloveitchik dit qu'à cette époque, les premiers-nés étaient généralement les responsables de la gestion du foyer et avaient la responsabilité des esclaves. Lorsque le père n'était pas là, ils assuraient sa place.
Puisque globalement ils ont tous joué un rôle de premier plan dans l'oppression des juifs, ils ont été punis mesure pour mesure par Hachem.

-> Les prêtes égyptiens étaient composés des premiers-nés égyptiens. [Kol Bo 58]
De plus, les premiers-nés étaient eux-mêmes servis comme idoles par la nation.
Ainsi, Hachem a puni les idoles d'Egypte par le biais de la plaie des premiers-nés. [Panim Yafot]

-> La plaie des premiers-nés était la rétribution des égyptiens pour avoir jetés les bébés juifs dans le fleuve. [Abarbanel 6,6]
Au sujet de la 10e plaie :"Ce fut une clameur immense dans l'Égypte : car il n'y avait point de maison qui ne renfermât un mort" (Bo 12,30)
Les pleurs et les cris que l'on entendait des égyptiens à cause de la plaie des premiers-nés, était une punition directe pour être restés silencieux lorsqu'ils ont entendu les juifs crier pendant tout leur esclavage, et pour être restés silencieux lorsque les enfants juifs ont été tués.
Maintenant, eux-aussi allaient crier de douleur.
[rav Chimchon Raphaël Hirsch]

<--->

-> Dans le livre de Bamidbar, la Torah rapporte le recensement des premiers-nés mâles, qui sont un total de 22 273.
Pourquoi y avait-il si peu de premiers-nés? En effet, puisqu'à cette époque la nation juive comprenait 600 000 hommes, nous pourrions penser qu'il y avait certainement un nombre beaucoup plus important de premiers-nés dans la population.

Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Chémot 2,23) écrit que lorsque Pharaon a contracté la lèpre, chaque jour il égorgeait 300 garçons premiers-nés juifs, afin de se baigner dans leur sang.
Puisque le barbarisme de Pharaon a considérablement appauvri le nombre des premiers-nés au sein du peuple juif, mesure pour mesure, les premiers-nés ont été décimés pendant la plaie des premiers-nés.
[rav Binyamin Wurzburger]

[le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Béchala'h) dit que Pharaon tuait 150 enfants pour son bain du matin, et 150 enfants pour son bain du soir, soit 300 enfants chaque jour.
Selon l'opinion de Rabbi Akiva (citée dans la Haggada), Hachem a puni les égyptiens de 300 plaies (50 en Egypte et 250 à la mer Rouge). Les égyptiens ont mérité 300 plaies en punition pour le fait que Pharaon tuait 300 enfants juifs tous les juifs.]

One comment

  1. Pingback: Aux délices de la Torah

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.