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La fête de Pessa’h

+ La fête de Pessa'h :

-> La fête de Pessa'h remplit une fonction vitale dans la vie de chaque juif.
La sortie d'Egypte originelle, qui a eu lieu à cette époque, impliquait non seulement le passage de la servitude à la liberté, d'une terre à l'autre, mais aussi un départ et une progression de nature spirituelle.
Alors qu'ils se trouvaient encore en Egypte, les juifs étaient descendus, sous l'influence égyptienne, au 49e des 50 niveaux d'impureté.
La sortie d'Egypte a permis à la nation de s'élever des profondeurs de l'impureté à de grandes hauteurs spirituelles. Ce phénomène se reproduit chaque année à la même époque, lorsque chaque individu est extirpé de l'emprise des forces du mal.
Imaginez à quel point un juif serait éloigné d'Hachem s'il n'y avait pas la fête de Pessa'h!
[Méor Enayim]

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-> Ce qui s'est passé à la date initiale de Pessa'h se répète chaque année à la même date jusqu'à la fin des temps : à Pessa'h, chaque année, il y a des âmes (néfachot) qui quittent l'Egypte.
[Avodat Israël]

-> En accomplissant les mitsvot associées à Pessa'h (enlever le 'hamets, manger les matsot, ...), nous sommes imprégnés de la même lumière divine qui a brillé sur nos ancêtres au moment où ils ont quitté L'Egypte.
C'est pourquoi Pessa'h est appelé (dans les prières) "zman 'hérouténou, le temps de notre libération, au présent, car l'expérience de Pessa'h se répète chaque année lorsque nous accomplissons les commandements d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

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-> "Vous observerez cette loi en son temps, d'année en année" (Bo 13,10)

-> Ce qui est intéressant dans les 2 derniers mots de ce verset : "miyamim yamima (d'année en année), c'est que si "yamim" est au masculin, "yamima" est au féminin.
Cela évoque la nature de la fête de Pessa'h et sa continuité à travers les générations. La première fête de Pessah, bien sûr, mettait en scène le départ initial des juifs d'Egypte.
Cependant, la sortie d'Egypte a lieu à un certain niveau chaque année, comme l'indique la Haggada : "À chaque génération, une personne est obligée de se considérer comme si elle avait personnellement quitté l'Egypte" (bé'hol dor vador ...).

=> En d'autres termes, les lumières spirituelles originales associées au grand événement de la sortie d'Egypte sont apparues pour la première fois au cours du premier Pessa'h, mais c'est à partir de cette émergence initiale qu'elles continuent à briller chaque année à cette époque.
En un sens, le Pessa'h originel joue le rôle de za'har (mâle/donneur), fournissant une émanation à toutes les fêtes de Pessa'h futures, à travers les générations. Ainsi, toutes les fêtes de Pessa'h suivantes jouent le rôle de nékéva (femelle/bénéficiaire). C'est à cet arrangement que le verset fait allusion en parlant de la continuité de Pessah de cette manière : miyamim (za'har) yamima (nékéva), de l'année d'origine à toutes les années suivantes.
[Maguid de Mézéritch]

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-> Alors que le jugement de Roch Hachana concerne le corps physique, le jugement de Pessa'h concerne la néchama (âme).
[rabbi Pin'has de Koretz]

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-> Le Arizal explique la signification des moadim (fêtes juives) et leur commémoration des miracles d'Hachem de la manière suivante : à l'origine le peuple était menacé par la force du mal (sitra a'hra). Hachem a envoyé une émanation de grande lumière, qui a maîtrisé la force du mal, et a ainsi facilité l'exécution du miracle lui-même. L'importance des moadim est telle que cette lumière originelle brille à nouveau en ce moment de l'année.

-> "Tu as élevé Pessa'h au-dessus de toutes les fêtes" (bérocho kol moadot nisséta Pessa'h - dans le chant "vé'amartem zéva'h Pessa'h" [2e nuit de Pessa'h]).
En quoi Pessa'h est-il considéré comme le roch (littéralement, la tête) de tous les fêtes juives (moadot)?

Cela peut s'expliquer à la lumière du début du traité de Roch Hachana. La première michna avance l'idée qu'il existe plus d'un type et d'une date de Roch Hachana. Nous avons l'habitude de considérer Roch Hachana comme le début de l'année, qui commence le premier jour de Tichri, un jour où l'humanité est jugée et où son attribution [de moyens] pour l'année est fixée.
Mais il y a d'autres jours qui sont considérés comme "Roch Hachana" et qui ont des ramifications dans un domaine ou un autre. Par exemple, Tou BiChevat (le 15 de Chevat) est la nouvelle année des arbres, et affecte les calculs associés au processus de la dîme.

La mishna énonce également : "le premier jour de Nissan est le Roch Hachan ... en ce qui concerne les fêtes de pèlerinage (roch hachana ... laRégalim)".
Les Chaloch Régalim comprennent une série de fêtes : Pessa'h, Shavouot et Souccot (qui comprend Shémini Atzéret). Pessa'h, située en Nissan, commence le cycle de ces fêtes.
Le refrain commun à toutes les Régalim est : "Ata ba'hartanou" (Tu nous as choisis). Dans l'ensemble, les Régalim représentent une unité et un processus par lesquels les juifs s'attachent et se "marient" réellement avec Hachem. Et c'est à Pessa'h que ce processus a commencé.

Le Beit Avraham développe ce concept. Il conçoit la fête de Pessa'h comme une période de fiançailles.
Pessa'h est une période de fiançailles entre le marié (Hachem) et la mariée (le peuple juif). Il est donc logique que ce soit à cette date (le 15 Nissan) que la sortie d'Egypte a eu lieu. C'est le moment où nous avons été élevés et sélectionnés pour la première fois en tant que peuple élu (am haniv'har).
Cette sélection a servi de fiançailles qui ont initié le processus d'établissement d'une relation intime avec Hachem.

Juste après la période des fiançailles de Pessa'h, il y a les jours de comptage du Omer (Yémé haséfira). Pendant cette période intermédiaire entre Pessa'h et Shavouot, nous accomplissons la mitsva de compter 40 jours (sept semaines, sept fois). Il s'agit d'une période de préparation, au cours de laquelle la mariée se prépare au mariage à venir.
Ainsi, le Zohar compare les 7 semaines de décompte aux 7 jours de pureté qu'une femme compte pour atteindre la pureté conjugale. Tout cela nous mène, bien sûr, à Shavouot, le temps du don de la Torah (le zman matan Toraténou).
Le roi Shlomo parle de "Yom 'hatounato" (le jour de son mariage - Chir haChirim 3,11), que nos Sages identifient à ce jour du don de la Torah (guémara Taanis 26b).
En effet, les éléments d'une 'hatouna étaient présents au mont Sinaï. Comme le disent nos Sages (guémara Shabbath 88a) : "Hachem a tenu la montagne au-dessus (des Bné Israel) comme une cuve (géante)". Selon nos commentateurs, la montagne hissée au-dessus des têtes du peuple fonctionnait comme une 'houppa.

La relation progresse encore avec l'arrivée du Yom Tov de Souccot. Entrer dans l'atmosphère sacrée de la soucca, c'est comme entrer dans la maison d'Hachem. Ainsi, à l'occasion de cette fête, le 'hatan (l'époux) amène la kalla (l'épouse) dans Sa maison, comme l'indique le verset : "le Roi m'a fait entrer dans ses appartements privés" (éviani haMélé'h 'hadarav - Chir haChirim 1,4).
Le processus atteint son apogée avec Shémini Atséret, au cours duquel a lieu le "yi'houd ila'i" (l'unification suprême et exaltée) entre Hachem et son peuple, comme le décrit le Arizal.

En reconnaissance de son rôle d'initiateur de ce processus d'attachement, servant d'érousin (fiançailles) entre Hachem et les juifs, Pessa'h est appelé : le roch kol moadot.
Pessa'h déclenche le processus qui se poursuit tout au long des moadim et qui culmine avec le "yi'houd ila'i" de Shémini Atséret.
Chaque année, à cette époque, le processus recommence, car nous sommes choisis une fois de plus, lors de cette fête, comme le peuple élu d'Hachem.

Sur la base de ce qui précède, nous pouvons mieux comprendre l'autre titre sous lequel la fête de Pessa'h est connue : "zman 'hérousténou (le temps de notre libération).
En éclaircissant le processus halakhique par lequel l'érousin (fiançailles) réel est effectué entre un homme et une femme, le Ran (guémara Nédarim 30a) introduit la notion qu'un élément de renonciation (hitbatlout) est impliqué. Afin de faire partie du foyer de son mari et d'adopter cette nouvelle identité, la kalla doit effectivement renoncer à une partie de son entité indépendante, de sorte qu'elle puisse être harmonieusement incluse au sein de l'unité du mari et de la femme.
Comme nous l'avons vu précédemment, Pessa'h fonctionne de la même manière qu'un moment de fiançailles entre Hachem et les juifs. Il est donc nécessaire pour un juif de cultiver ce sens de renoncement pour faciliter cette union exaltée (avec Hachem).

Presque rien n'entrave autant réalisation de ce renoncement (hitbatlout) que les plaisirs matérielles. C'est pourquoi, à cette époque de l'annér, il est donc de la plus haute importance pour un juif de rompre son attachement et son asservissement à ses tendances naturelles et à la poursuite de la matérialité de ce monde.
Et s'il réussit à soumettre sa nature et donc à se renier devant Hachem, il aura atteint la plus grande forme de libération que l'on puisse imaginer.
Telle est la profondeur du "zman 'hérouténou", l'époque où les juifs ont été libérés non seulement de l'esclavage physique d'Egypte, mais aussi des liens contraignants de l'impureté spirituelle d'Egypte.
Le processus de la sortie d'Egypte se renouvelle chaque année à cette époque ; comme nous le déclarons dans la Haggadah : "À chaque génération, une personne est obligée de se considérer comme si elle avait personnellement quitté d'Egypte" = c'est pourquoi il incombe à un juif, en cette période de "zman 'hérouténou, de se libérer de toute complaisance avec soi-même (ne rien se refuser) et de s'effacer devant Hachem.
Il lui sera alors possible de se rapprocher d'Hachem et de s'unir à lui par le lien des fiançailles.

C'est d'ailleurs l'idée qui sous-tend l'interdiction et l'effort de l'élimination du 'hamets à Pessa'h.
La matsa, un mélange des plus simples, est représentative de la notion de "néant", que nous nous efforçons d'atteindre en ce moment. En revanche, le pain levé est beaucoup plus substantiel, reflétant ainsi la qualité de complaisance avec soi-même (ne rien se refuser, être asservi par son égo) .
Ainsi l'appel du "zman 'hérouténou" est donc de se libérer de se tenir à distance du 'hamets et de se libérer de l'indulgence matérialiste qu'il incarne ...
C'est donc l'accomplissement ultime de l'avoda de Pessa'h, par laquelle un juif annule totalement sa volonté au profit de celle de son Créateur. Et c'est là la plus grande libération, qui facilite le lien ultime avec Hachem.
[Nétivot Shalom]

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-> Le terme "Pessa'h" signifie "passer au-dessus", comme dans le verset : "[Hachem] est passé par-dessus les maisons des Bné Israël en Egypte" (Bo 12,27).
Non seulement cela fait référence au fait de passer au-dessus des maisons des juifs, mais cela fait également allusion au fait que Pessa'h est un moment propice pour "passer au-dessus" et surmonter ses tendances naturelles.

Le Arizal note que la guématria de פסח (Pessa'h) est de 148, la même que celle du mot נצח (nétsa'h - être victorieux). Cela signifie que Pessa'h est une période au cours de laquelle un juif peut résister et l'emporter sur son yétzer ara.

Rachi (v.13) donne deux définitions du mot "Pessa'h". L'une d'entre elles est que Hachem a "sauté" les maisons des juifs. Et également que ce terme évoque la 'hemla (compassion), Hachem a eu pitié des maisons des juifs.
Mais ces 2 définitions peuvent en fait être liées, car en "sautant" ses tendances naturelles, on suscite pour soi la compassion d'en-Haut.
[Torat Avot - citant le Saba Kadicha de Slonim]

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=> En quoi Pessa'h, plus que toute autre fête, rappelle-t-elle le Shabbath?

Nous pouvons nous faire une idée de cette question en examinant la différence entre la nature fondamentale du Shabbath et celle d'un Yom Tov "ordinaire".
Yom Tov est comparable à une situation dans laquelle un roi puissant rend visite à un homme humble et indigent.
Imaginez l'immense joie qu'éprouvera ce pauvre individu lorsqu'il se rendra compte que, malgré sa condition inférieure, le roi lui-même a choisi de lui faire la grâce de lui rendre visite. Telle est la joie qu'un juif doit ressentir lorsque le Roi de l'univers vient, pour ainsi dire, lui rendre visite dans sa demeure.

Cependant, le Shabbath représente un scénario différent : l'indigent est invité et escorté dans le palais du roi lui-même. Dans un tel cas, le pauvre homme sera tellement exalté et submergé par la gloire du moment qu'il oubliera essentiellement sa propre bassesse inhérente.

Cela décrit également l'expérience du peuple juif lorsqu'il a quitté l'Egypte à Pessah, car il a été imprégné d'un tel déversement de lumière divine qu'il a été élevé bien au-delà de sa propre condition de pauvre.
C'est de cette manière que Pessa'h prend les caractéristiques du Shabbath.
[Torat Avot - citant le Saba Kadicha de Slonim]

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