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Lé’h Lé’ha – mériter une délivrance

+ Lé'h Lé'ha - mériter une délivrance :

-> Dans la paracha Lé'h Lé'ha, après qu'Avraham ait réussi à faire la guerre pour sauver son neveu Lot, il craint d'avoir épuisé ses mérites (Lé'h Lé'ha 15,1, et voir Rachi). Cependant, Hachem assure à Avraham
que sa récompense est très grande.
Avraham demande alors à Hachem quelle récompense Il peut bien lui accorder. Après tout, il n'a pas d'enfant et son seul héritier est son serviteur, Eliézer.
Hachem répond qu'Avraham mettra au monde un fils qui héritera de lui, et que ses descendants seront aussi nombreux que les étoiles du ciel : "Compte-les [les étoiles] si tu le peux ... ta descendance sera aussi nombreuse".
L'épisode conclut qu'Avraham "a cru en Hachem, et Il a considéré que c'était de la Tsédaka (droiture ou bonté) pour lui"(Lé'h Lé'ha 15,1-6).
Rachi (ibid. 15,6) explique que la foi inébranlable d'Avraham en la promesse d'Hachem a été considérée comme un mérite pour lui et comme un acte extrêmement juste.

=> Cela laisse perplexe. Ce n'était pas la première ou la plus grande démonstration de la foi inébranlable d'Avraham en Hachem. Il s'était laissé jeter dans une fournaise ardente plutôt que de renoncer à sa foi en Lui. Il avait enseigné la foi en Hachem pendant des décennies. Pourquoi cette foi particulière, en la promesse d'Hachem, est-elle considérée comme un acte méritoire?

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz répond (en se basant sur le Sforno - Béchala'h 15,6) qu'Avraham avait atteint un nouveau niveau de émouna, qui était désormais totalement inébranlable.
Avraham avait déjà conclu qu'il était physiquement incapable d'avoir des enfants. De plus, il comprenait les rouages de l'astrologie et savait qu'il était hors de question pour lui d'avoir des enfants. Enfin, sa femme et lui avaient dépassé l'âge normal de la procréation. Pourtant, lorsque Hachem lui annonça qu'il porterait un enfant, Avraham l'accepta sans l'ombre d'un doute.
Un tel niveau d'émouna est considéré comme un accomplissement méritoire, même pour quelqu'un de la stature d'Avraham.

-> Rachi (Vaéra 6,3) note qu'Hachem a délibérément traité les Avot (Patriarche) de cette manière. Afin de renforcer leur émouna, Il leur a promis des choses dont ils n'ont jamais vu la moindre trace de leur vivant.

Nous sommes tenus de renforcer notre propre émouna de la même manière.
La foi dans les promesses d'Hachem, même lorsqu'elles semblent ne pas correspondre à la réalité que nous percevons, génère un mérite extrêmement puissant pour nous.
En fait, le midrach (Yalkout Chimoni - Hochéa 2) affirme que la émouna que les juifs en Égypte avaient concernant leur libération éventuelle était en fait ce qui a permis à leur délivrance de se produire.
C'est la raison pour laquelle Moché a d'abord partagé la nouvelle de la délivrance avec les juifs lorsqu'il est retourné en Égypte. Ce n'est qu'ensuite qu'il alla parler à Pharaon (Chémot 4,31 ; 5,1). Il avait besoin d'allumer la flamme de la émouna des juifs avant que la délivrance ne se produise.
De même, le Sforno (Bo 12,11) écrit que lorsque le peuple juif a mangé le Korban Pessa'h la nuit précédant la sortie d'Égypte, il lui a été ordonné de le faire "(avec) vos reins ceints, vos chaussures aux pieds et votre bâton à la main" (Bo 12,11). Les juifs devaient agir comme s'ils étaient déjà en train de partir. Ils démontraient ainsi leur foi en la réalisation de la sortie d'Egypte, ce qui leur permettait de partir (voir Sforno - Vaéra 6,9).

-> Il nous est enseigné que c'est également de cette manière que la délivrance future doit se produire.
Ce même midrach (Yalkut Chimoni - Hochéa 2) poursuit : "Par le mérite de la émouna, nous mériterons la délivrance future et le rassemblement des exilés .... [tout comme] ils ont quitté l'Égypte grâce à [leur] émouna".

-> Ce concept est également crucial pour notre vie quotidienne.
Le moyen de nous racheter de nos difficultés personnelles est également la émouna.
Le midrach (Béréchit rabba 98,14) affirme que l'on se libère de la souffrance grâce à "l'espoir".
Le rav Yérou'ham explique cette affirmation ainsi :
Supposons qu'un juif souffre et qu'il renforce sa émouna en pensant que toute sa douleur vient d'Hachem. Il affirme qu'Hachem peut mettre fin à sa douleur à tout moment, et cette connaissance l'imprègne du grand espoir que les choses changeront.
C'est précisément cette émouna et cet espoir qui fournissent le mérite par lequel la délivrance [personnelle] d'une personne peut survenir.

Pourquoi en est-il ainsi?
La réponse est simple : Hachem veut nous racheter de nos problèmes. Cependant, Il attend que nous renforcions notre émouna.
En effet, le but même de la souffrance est souvent de renforcer notre émouna et de nous rapprocher de Lui.

Comment pouvons-nous renforcer notre émouna ?
Le rav Shach disait aux gens de revoir les récits miraculeux de l'histoire du peuple juif. En apprenant et en revoyant tous les détails de la sortie d'Egypte, de la division de la mer Rouge et autres, nous gagnerons en clarté dans notre émouna.
Cette foi plus puissante nous accompagnera tout au long de notre vie quotidienne. Plus nous voyons clairement qu'Hachem nous a délivré dans le passé, plus nous pouvons facilement envisager que cela nous arrivera dans le futur (voir Ramban - Bo 13,16).

Le rav Yé'hezkel Lévenstein vivait cela. Il consacrait beaucoup de temps à la réflexion sur la émouna, se remémorant et imaginant des événements tels que les 10 plaies, les miracles de la mer Rouge, le don de la Torah au mont Sinaï, la manne et bien d'autres encore.
En tant que responsable de la yéchiva (machguia'h), il parlait souvent de ces événements avec les bachourim, et ils étaient souvent le sujet de ses discours à la yeshiva. Il a atteint un niveau d'émouna si palpable que beaucoup témoignent de lui : "On pouvait lire sa émouna sur son visage".

Lorsque le Rav Levenstein est décédé, HaRav Shlomo Wolbe a fait son éloge : "nous avons perdu un juif qui faisait partie de la génération qui a quitté l'Égypte. Il est sorti d'Égypte avec la nation, portant fièrement les matsot sur son épaule. Il a traversé les eaux de la mer Rouge et a chanté après la noyade des Égyptiens. Le rav Yé'hezkel a vécu tout cela!".

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