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Prendre le deuil de Jérusalem = se lier avec Hachem

+ Prendre le deuil de Jérusalem = se lier avec Hachem :

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 7 Av - 5560) écrit :
Il est dit : "oz vé'hédva bikomo" - Divré haYamim I 16,27).
[selon le Avot déRabbi Nathan (34,9), le terme : 'hedva (חדוה) est l'un des 10 termes hébraïques signifiant : joie.]
Ainsi, ce verset signifie : "Force et joie emplissent Sa résidence".

Hachem réside dans la joie, et nos Sage disent qu'Hachem ne réside pas dans les endroits où il y a de la tristesse. [à l'image de Yaakov dont la Présence Divine l'a quittée pendant les années où il était triste de la perte de Yossef. ]
Néanmoins, le 9 Av est appelé : "yom mar" (un jour amer - יום מר). Par conséquent, il est approprié pour tous les gens amers et brisés de pleurer et de se lamenter en ces jours où Hachem est également en deuil.
Le 'Hatam Sofer ajoute : "S'ils le font, leur deuil s'élèvera très haut. Ils ne le voient pas, mais leur mazal le voit, et ils entendront la voix d'Hachem qui pleure avec eux".

[ainsi, nous sommes très proches d'Hachem lorsque nous portons le deuil le jour du 9 Av.]

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-> Rabbi Pin'has de Koritz (Imré Pin'has 378,380) écrit :
"L'endroit où réside Hachem, tous les anges du Ciel s'y trouvent.
En ce jour [du 9 Av], si l'on peut dire, Hachem pleure. Par conséquent, lorsqu'une personne se trouve également dans ce lieu [de deuil], elle est protégée [parce qu'elle est avec Hachem].
Rire le jour du 9 Av est dangereux (sakana néfachot) car lorsqu'on est avec le roi, on est protégé, mais lorsqu'on est éloigné du roi, on n'a pas de protection. Et en ce jour, la Ché'hina est si l'on peut dire, assise sur la terre [et le seul moyen de se connecter à Elle est par le deuil]".

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-> Il est dit que le 9 Av est "appelé un moed" (kara alaï moéd - un jour de fête - Eikah 1,15).
C'est pourquoi le Choul'han Aroukh (559:4) déclare : "Nous ne disons pas de ta'hanoun ou de séli'hot le jour du 9 Av parce qu'il est appelé moéd (un jour de fête)"

=> Comment de fait-il que le 9 Av est considéré comme un jour de fête, alors qu'il semble plutôt être le contraire de cela!

-> Rabbi Mordé'haï Gifter zt'l répond que "moéd" (מועד) a deux traductions.
Il signifie : un lieu de rassemblement (comme Ohel Moéd - מועד אהל), et également : "moéd" désigne les jours spéciaux de l'année où nous nous rassemblons et nous connectons avec Hachem.
Pendant les yamim tovim, nous nous lions avec Hachem dans la joie, et le jour du 9 Av, nous nous connectons à Hachem dans le deuil.
C'est un moment particulier, car nous nous attachons avec Hachem, mais au lieu d'utiliser pour cela la joie, en ce jour nous utilisons le deuil (ex: avoir le coeur brisé, voir même en arriver à pleurer).

-> La Méguila du 9 Av s'appelle : Méguilat Eikha (מגילת איכה), et de nombreux kinot commencent par le mot "Eikha" (איכה).
Dans la Torah, Hachem demande à Adam après sa faute : "Où es-tu?" (ayéka - איכה - Béréchit 3,9).
[eikha et ayéka ont les mêmes lettres. ]

Le Zéra Kodech (Dévarim) explique que tout au long de l'exil, Hachem demande : "Ayéka?" (où es-tu? - איכה).
Si l'on peut dire, Hachem nous cherche, se demandant pourquoi nous sommes si éloignés de Lui.
Il nous cherche jusqu'à ce qu'Il nous trouve, comme il est dit : "J'ai trouvé Israël" (matsati Israël - Hochéa 9,10).
Et quand Hachem nous trouve, Il voit que tout au long du l'exil, nous étions également constamment en train de Le chercher.
Nous demandons toujours : "Où est Hachem pour que nous puissions L'exalter?" (ayé mékom kévodo léaaritso - איה מקום כבודו להעריצו).

Hachem et les juifs se cherchent et aspirent au fond d'eux à ce moment où nous pourrons totalement nous unir ensemble.
Le jour de 9 Av, nous nous unissons dans le deuil, tandis que les jours de Yom tov, nous nous unissons dans la joie, et lorsque le Temple sera reconstruit, nous nous unirons dans son mode parfait, au milieu d'une joie immense, totale.

-> Le Avodat Israël (Avos 3:1) décrit la avoda des 3 semaines (17 tamouz au 9 av) et du 9 Av par un machal :
Un père a jeté des diamants à la poubelle et a demandé à son fils de chercher dans les ordures, de les trouver et de les nettoyer. C'était un travail difficile et inconfortable.
Le fils recevra certainement une grande récompense pour avoir fait cela pour son père, plus importante que s'il avait servi son père d'une autre manière.
Ceci décrit la avoda des 3 semaines et du 9 Av. C'est une période creuse, une période difficile, mais la avoda est très précieuse.

Le Avodas Yisrael conclut : "Ce qu'une personne peut réparer le jour du 9 Av, qui est un jour bas [en joie], on ne peut pas le faire même à Sim'hat Torah (moment d'apothéose de joie, clôturant les fêtes de Tichri)".

[ainsi, en comparaison des Yom Tov c'est pas très "agréable" de s'attrister sur le Temple (on préfère se réjouir), mais c'est justement cela qui fait que l'impact et la valeur aux yeux d'Hachem est plus grande.]

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