Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Quelques réflexions pour un bon mariage (2e partie)

+ Quelques réflexions pour un bon mariage (2e partie) :

-> Le shalom bayit, c'est lorsque les contraires s'entendent.
Cela nous est montré dans les mots qui concluent la Amida : "ossé shalom bim'romav" celui qui fait la paix dans Ses hauteurs). Le Ciel (chamayim) qui correspond à "Ses hauteurs" est la contraction de éch (le feu) et mayim (l'eau), qui sont 2 opposés.
[ainsi pour atteindre des hauteurs dans la vie, il est nécessaire que 2 entités parfois contraires, s'unissent dans un but commun, chacun élevant l'autre. Lorsqu'il y a de la paix dans un couple alors la Présence Divine vient y résider, à l'image du fait qu'elle réside au Ciel (chamayim). ]

En disant : "celui qui fait la paix" (ossé shalom), nous reculons de 3 pas et nous nous inclinons (Chlou'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 123,1). En effet, il faut savoir faire des concessions/renoncer, prendre du recul, prendre sur soi, afin de maintenir la paix.

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (עזר כנגדו - ézer kénegdo - litt. Une aide qui soit face à lui)" (Béréchit 2,18).
Cela ressemble à un puzzle, en ce sens que la pièce qui s'attache à l'autre doit s'emboîter.
De la même manière, puisque le conjoint d'une personne est son autre moitié, les traits opposés sont nécessaires pour qu'elle soit parfaitement assortie.
Cela nous permet de comprendre pourquoi un chidoukh est : "méHachem yatsa adavar" (une chose émanant d'Hachem - 'Hayé Sarah 24,50), car Lui-seul connaît les traits de caractère correspondants qui sont essentiels. [ce que nous avons besoin en face de nous pour nous travailler et améliorer]

Il est intéressant de noter que "עזר כנגדו" a une valeur numérique de : 360, en allusion aux 360 degrés, qui forment un cercle. Pour préserver notre couple, on a besoin d'être flexible, d'utiliser toute la gamme des degrés pour être prêt à s'accorder avec notre conjoint, et restés unis dans la danse de la vie à deux.
De plus "עזר כנגדו" a la même guématria que "kar vé'hom" (le froid et la chaleur - קר וחום), qui sont 2 opposés.

-> Parfois sur certains aspects ce sont les différences qui sont nécessaires, alors que d'autres fois ce sont les similitudes. Seul Hachem sait ce qui est vraiment bien, nécessaire, en nous destinant un "ézer kénegdo" sur mesure. Nous ne devons pas nous défiler, mais plutôt accepter le travail des midot que D. souhaite que nous fassions dans notre vie. Chaque juif a un programme qui lui est propre, même nos Patriarches et Matriarches.

On peut l'illustrer ainsi :
1°/ nécessité de différences :
on peut rapporter que la caractéristique principale d'Avraham était le 'hessed (la bonté), comme il est écrit : " 'hessed léAvraham" (Mi'ha 7,20).
Sa femme Sarah représente l'opposé : le din (la rigueur/justice stricte), comme le montre le fait qu'elle soit celle qui a renvoyé Hagar et Yichmaël.
Ces 2 traits de caractère ne doivent pas être une cause de friction dans le mariage ; au contraire, ils peuvent fonctionner harmonieusement ensemble, comme nous disons dans le ouva létstion : "pour recevoir l'un l'autre" (oumékabélin dén min dén).
Leur fils Its'hak personnifie le trait de caractère du din (rigueur), tandis que Rivka incarne le 'hessed comme nous le voyons lorsqu'elle puise de l'eau pour les chameaux.
Le Rokéa'h commente que "gamal" (chameau - גמל) fait référence à : guémilout (גמלות) 'hassadim.

Il en est de même avec Yaakov.
Le rav Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan - Vayétsé 29,9) explique pourquoi Ra'hél faisait praître les moutons. Lavan savait que les caractéristiques d'un mari et d'une femme doivent se compléter. Puisque Léa était destinée à Essav qui était un "ich sadé" (homme des champs) et qu'elle était une "akérét habayit" (femme s'occupant de la maison), leurs caractéristiques étaient parfaites l'une pour l'autre.
Yaakov, quant à lui, était un "ich tam yochev oalim" (homme assis à étudier toute la journée) et il avait donc besoin d'une personne ayant une qualité opposée. C'était Ra'hél, qui travaillait dans les champs
En fin de compte, Yaakov a également épousé Léa, puisque Lavan ne pouvait pas changer sa vraie nature qui était d'être à l'extérieur, comme Rachi (Vayichla'h 34,1) l'écrit : "Léa aussi avait l’habitude de sortir". Par conséquent, Léa était également un bon chidoukh (complémentaire) pour Yaakov.

[ainsi, même nos Avot et Imaot étaient très différents dans leur nature, et ils ont dû se travailler et faire des efforts au quotidien, pour que cela deviennent une complémentarité élévatrice.]

2°/ nécessité de similitudes :
Moché était si élevé qu'il vivait une existence céleste sur terre ("kimé chamayim al aarets" - Ekev 11,21), séparé de sa femme, ne mangeant ni ne buvant pendant 40 jours, ...
Il a épousé une femme du même genre que lui : Tsipora, qui vient du mot "tsipor" (un oiseau), un oiseau qui vole au-dessus du monde naturel (voir Sanhérin 91a et Moéd Katan 16b). [comme Moché, bien que physiquement sur terre, elle volait spirituellement très haut au ciel]

<--->

-> sur quelques différences entre les hommes et les femmes : http://todahm.com/2017/07/25/5424-2

<--->

-> Il y a 2 opinions contradictoires concernant la façon de placer la mézouza (guémara Ména'hot 33a).
Selon Rachi, la mézouza doit être placée verticalement, tandis que selon rabbénou Tam elle doit l'être horizontalement. Le Tour et le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 289) disent de la mettre en diagonale. Il s'agit d'un compromis entre les 2 opinions.
Cela nous indique qu'il est parfois nécessaire de faire des compromis avec notre conjoint. Cette leçon est enseignée par la mézouza car nous la rencontrons avant d'entrer dans notre mézouza.

[de plus, il est inscrit sur la mézouza la lettre "shin" en référence au nom Divin Shadaï, qui renvoie au fait que Hachem a dit stop, a mise des limites lorsque le monde s'est initialement développé, et à l'idée que c'est uniquement Hachem qui peut mettre un terme à toutes nos difficultés (ש־די : chéyomar daï [daï = assez!]). Egalement dans le futur Hachem nous comblera de tellement de bonnes choses, que nous dirons : "daï!"
Ainsi, en embrassant la mézouza, nous devons avoir en tête que lorsque des disputes se développent, on doit savoir être celui qui se dire : "daï!", je ne veux pas que cela prenne des proportions plus importantes.
Il est intéressant de s'interroger : "est-ce que dans 1 an, cela me sera toujours aussi problématique, ou bien c'est mon yétser ara qui me fait m'énerver.
En sachant mettre des limites aux choses, à l'image d'Hachem lors de la Création, alors on aura des bénédictions d'Hachem au point où on Lui dira : "daï! c'est trop!".

<--->

-> A un 'hatan et à une kalla, il est habituel de leur souhaiter de construire une "bayit nééman béIsraël".
Pourquoi une telle bénédiction? Ne serait-il pas plus logique de leur souhaiter de constuire une maison de 'hessed ou bien de Torah?

Le Nétsiv (Haémek Davar - Béaaloté'ha 12,7) explique que "nééman" signifie celui qui a le pouvoir d'agir mais ne le fait pas.
L'exemple le plus typique est celui de Moché, dont il est dit : "bé'hol béti nééman ou" (dans toute Ma maison, il est la personne de confiance - Béaaloté'ha 12,7).
Moché connaissait le Nom d'Hachem (chem haméforach) qui a servi à créer les cieux et la terre, mais à aucun moment il en a abusé.
[dans son commentaire sur la mer Rouge, le Nétsiv rapporte que si Moché le voulait il aurait pu faire de lui même l'ouverture de la mer Rouge, mais il est resté fidèle (nééman) à la volonté de D. en toute situation. ]
En ce sens, il existe l'expression : "le vrai pouvoir, c'est quand on a la capacité d'agir mais qu'on ne le fait pas".

On peut comparer cela à quelqu'un qui a la clé d'un coffre contenant 100 000 dollars et qui peut l'ouvrir, mais qui ne le fait pas. C'est ce qu'on appelle : nééman.
Il en va de même pour un mari et une femme. Chacun d'eux sait ce qui fait tiquer son conjoint.
Chacun d'eux sait sur quels boutons il peut appuyer pour lui nuire. Ils ont la clé pour atténuer la vie de leur conjoint.
[dans un couple il ne peut être plus vrai que : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21). Chaque conjoint peut donner de la vie ou de la mort à l'autre! ]

=> On bénit donc un couple de construire une "bayit nééman béIsraël", en leur souhaitant que bien qu'ayant le bouton pour envoyer des missiles verbaux à l'autre, ils ne vont jamais l'utiliser.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.