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Vayéra – un juif ne doit jamais désespérer

+ Vayéra - un juif ne doit jamais désespérer :

-> Dans la paracha Vayéra, Avraham accueille trois anges. Bien qu'il ait cru à tort qu'il s'agissait de nomades, Avraham les a traités comme des membres de la famille royale et leur a offert un festin somptueux. Après le repas, l'un de ces "nomades" dit à Avraham que Sarah et lui seront bénis d'un enfant. Sarah, qui entendait la conversation dans l'intimité de sa tente, rit de l'absurdité du commentaire de cet étranger. Hachem, cependant, critique son rire.

=> La question qui se pose est la suivante : qu'y a-t-il de mal à ce que Sarah ait ri?
Pour autant qu'elle le sache, il s'agissait de simples nomades. Comment Sarah aurait-elle pu savoir qu'il s'agissait en fait d'anges, messagers d'une véritable prophétie?
De plus, Sarah était non seulement très âgée, mais le midrach atteste qu'elle était et avait toujours été physiquement incapable d'enfanter. Il était donc parfaitement rationnel pour elle de croire qu'elle ne porterait pas d'enfants malgré le témoignage de ce parfait étranger.

-> Le Ramban répond que le rire de Sarah révélait qu'elle avait désespéré de porter un jour un enfant. Si elle avait cru qu'il était possible qu'elle donne naissance à un enfant, elle n'aurait pas ri, quel que soit l'auteur de l'affirmation. Au contraire, elle aurait apprécié les bons vœux de l'homme, répondant "amen" et espérant avec optimisme que ses paroles se réaliseraient. Au lieu de cela, Sarah jugea ridicule l'idée qu'elle puisse porter un enfant.

C'est pourquoi Hachem s'est mis en colère, pour ainsi dire, contre Sarah. En effet, il ne faut jamais abandonner. Hachem a créé les lois de la nature et n'est pas limité par elles.
La guémara (Béra'hot 10a) dit que même si l'on a l'épée au cou, il ne faut jamais désespérer du salut.
Il n'y a pas d'absolu lorsqu'il s'agit de la volonté d'Hachem. Nous sommes censés vivre avec la conscience inspirée et optimiste qu'Hachem peut tout faire. Même dans les circonstances les plus éprouvantes, lorsque toutes les chances sont contre nous, Il peut accomplir des merveilles.
Il s'agit là d'un principe fondamental de la foi juive.

-> "Lorsque vous partez en guerre contre votre ennemi et que vous voyez des chevaux et des chars (et une armée) plus grands que les vôtres, n'ayez pas peur d'eux" (Choftim 20,1).
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Torah interdit en fait d'avoir peur au combat. Même un soldat isolé qui est en infériorité numérique par rapport à l'ennemi qui avance ne doit pas être angoissé. La raison de cette interdiction est que la peur découle uniquement d'un manque de foi en Hachem.
Puisque Hachem contrôle la situation, un guerrier juif n'a aucune raison d'avoir peur.

Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3:31-32) écrit que cela s'applique non seulement aux soldats, mais aussi à nous, chaque fois qu'un problème survient dans notre vie.
Si nous sommes intimidés par quelqu'un ou quelque chose, cela montre que nous n'avons pas pleinement confiance dans le fait qu'Hachem contrôle entièrement la situation.
Même si nous ne voyons aucune possibilité d'amélioration, cela ne signifie pas qu'Hachem ne changera pas le cours normal des événements et ne renversera pas l'irréversible.
Rabbénou Yona nous enseigne que cette croyance n'est pas seulement bénéfique pour nous, c'est une obligation.

-> Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman observe qu'aujourd'hui, la plupart des gens ne comprennent pas le concept selon lequel Hachem peut accomplir des miracles pour eux.
Ils pensent que les miracles ne se produisaient qu'à l'époque du Tana'h, et qu'à notre époque, ils ne se produisent que pour de très grands tsadikim, voire pas du tout.
Cette attitude est erronée, affirme le rav Steinman, citant Rachi (Béchala'h15,32), qui raconte comment le prophète Yirmiyahou a réprimandé le peuple parce qu'il travaillait trop et négligeait l'étude de la Torah.
Le peuple a défié Yirmiyahou en lui demandant : "Comment allons-nous subvenir à nos besoins?". Yirmiyahou balaya cet argument en sortant une fiole qui contenait encore le manne que les juifs avaient mangé pendant 40 ans dans le désert.
"Hachem vous a soutenus à l'époque, dit Yirmiyahou, et Il vous soutiendra encore aujourd'hui."

Même si l'époque où le manne tombait du ciel est révolue depuis longtemps, Yirmiyahou nous enseigne qu'Hachem n'a pas changé. Même si les circonstances sont différentes, Hachem est toujours Hachem.
Tout comme Il a accompli des miracles pour nos ancêtres dans les temps anciens, Il peut aussi en accomplir pour nous aujourd'hui. Hachem peut faire en sorte que tout arrive.

=> Comment pouvons-nous mériter des miracles?
Le rav Steinman explique que si Hachem est prêt à accomplir des miracles pour chacun d'entre nous, nous devons lui montrer que nous sommes nous aussi au-dessus de la nature.
En nous élevant au-dessus de nos désirs physiques/matériels et en nous engageant plus sérieusement dans la Torah et les mitsvot, en devenant des personnes plus spirituelles, nous pouvons mériter l'assistance miraculeuse d'Hachem.

La guémara (Taanit 21a) nous parle de Na'houm Ich Gam Zou (dont un de ses élèves était rabbi Akiva!), qui était extrêmement affaibli vers la fin de sa vie. Il était aveugle, n'avait plus de mains ni de jambes, et ce qui restait de son corps était couvert de furoncles. Ses élèves devaient mettre les montants de son lit dans des seaux d'eau pour empêcher les fourmis de monter sur son lit et de ramper sur lui.
Un jour, ses élèves ont remarqué que la maison de leur rabbi était sur le point de s'effondrer. Ils le supplièrent de les laisser le sortir et d'essayer ensuite de sauver ses biens.
"Je ne suis pas inquiet", répondit rav Nachum. "Tant que je suis dans la maison, Hachem ne permettra pas qu'il arrive quoi que ce soit. S'il vous plaît, enlevez d'abord mes affaires."
Les élèves s'exécutèrent. Dès que rav Na'houm fut sorti de la maison, celle-ci s'effondra.

Comment rav Na'houm était-il si sûr qu'Hachem le protégerait? Quel était son secret?
Le rav Steinman explique que la confiance de rav Na'houm provenait de sa foi inébranlable dans le fait qu'Hachem faisait constamment tout pour lui.
C'est d'ailleurs cette attitude qui a valu à rav Na'houm le titre de "Ich Gam Zou", car l'expression "gam zou létova" (cela aussi est pour le bien) était toujours sur ses lèvres. Il vivait chaque jour de sa vie avec la conviction que tout était finalement pour le mieux parce qu'il reconnaissait qu'Hachem était constamment là pour l'aider. [étant persuadé que 100% de ce qui lui arrivait dans la vie ne provenait qu'après un décret dans les moindres détails d'Hachem, alors tout n'est que forcément du bien ultime. ]
Il était persuadé que, tout comme Hachem avait pourvu à ses besoins même dans les circonstances les plus difficiles, Il prendrait soin de lui aujourd'hui.

Rav Na'houm s'est entraîné à voir des miracles partout et a appris à vivre avec eux, jusqu'à ce qu'il sache qu'il pouvait compter sur eux. C'est ainsi qu'il choisit de vivre. Hachem, à son tour, a continué à guider rav Na'houm sur cette voie parce que c'est là qu'il voulait aller.
De même, si nous nous engageons à faire la volonté d'Hachem et aspirons à grandir spirituellement, Hachem nous aidera certainement à vivre de cette manière.

Puissions-nous être méritants de toujours plus renforcer notre foi en Hachem et mériter toujours plus Son aide divine!
[rav Moché Krieger]

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