Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Lorsque Yaakov questionna l’ange pour connaître son identité, l’ange lui répondit : " Pourquoi demandes-tu mon nom ? " (Vayichla’h 32,29)

Quel en est le sens ?

Le Or Yahel de répondre que l’ange a vraiment répondu à Yaakov au sujet de son identité et que son nom est bel et bien : "Pourquoi demandes-tu mon nom" (lama zé tich'al lichmi).
Mais comment est-il possible de porter un nom pareil ?

Le nom de chaque chose en hébreu reflète son essence, et l’ange d’Essav qui n’est autre que le yétser ara (mauvais penchant) a voulu révéler à Yaakov une facette essentielle de sa personnalité : son nom est "pourquoi demandes-tu mon nom", c’est-à-dire pourquoi cherches-tu à connaître mon essence, je n’en ai pas !!

En effet, il n’y a rien derrière tout ce que le yétser ara propose : aucune essence, aucun contenu, rien à demander, rien à espérer.

Toute sa force d’attraction réside dans le pouvoir d’illusion qu’il exerce en trompant l’homme et en lui faisant croire qu’il arrivera à des choses extraordinaires en suivant ses voies.
Il utilise des projections dans notre esprit : promesses, illusions, désirs, … afin que l’on suive ses conseils, alors qu’en réalité tous ses sujets sont vains et illusoires.

Nos Sages le comparent à une personne ayant sa main fermée et attirant autrui en faisant croire qu'il y a un trésor dedans, mais une fois qu'il ouvre sa main, on aperçoit que depuis le début elle était vide.
De même, le yétser ara nous vend du vide pour du rêve ....

Rabbi Na'hman de Breslev explique les manœuvres du mauvais penchant : Sa ruse consiste à ne pas dévoiler ce qu'il a en main. Cette dissimulation entraîne que chacun croit qu'il a en main la chose même dont lui a besoin, c'est pourquoi beaucoup de gens courent après lui et se soumettent à lui. Mais quand le mauvais penchant ouvre la min, tout le monde voit qu'il n'y avait rien dedans.

"Pourquoi demandes-tu mon nom?" = la force du mauvais penchant existe tant qu'il se trouve caché et tant qu'il n'a pas révélé son nom. Si on lui demande son nom, et qu'il révèle ses secrets et sa nature, sa force diminue immédiatement, c'est pourquoi il se cache toujours.
[nos Sages nous demandent de prendre toujours avant d'agir de s'interroger : qu'est-ce que je gagne, qu'est-ce que je perds? Quelle est la volonté de D.?
En effet, c'est seulement ainsi que nous pouvons vivre dans LA Vérité, et non dans celle vendue par le yétser ara.]

-> Afin de sortir de l’obscurité et éviter d’être victime du yétser ara, il faut éclairer son chemin à la lumière de la Torah et de sa réflexion, pour ainsi faire échouer les plans du yétser ara.
[D. nous disant le secret pour s'en sortir : "J’ai créé le pendant au mal, et j’ai créé la Torah comme antidote" - Barati yétser ara oubarati lo Torah tavline ]

-> Rabbi Yéhouda Leib 'Hasman enseigne :
Les désirs de ce monde ne sont qu'imaginations trompeuses qui induisent l'homme en erreur. Tant que les hommes marchent dans l'obscurité, ils jouissent de plaisirs imaginaires.
Mais quand la lumière de l'intellect s'allume en eux, ils voient clairement que c'était un mensonge, sans aucune réalité, et que c'est seulement l'imagination qui les a fait errer jusqu'à présent.
Dans l'intériorité de l'homme, il sent que les désirs sont vanité, et n'ont aucune réalité. Mais quand le désir l'attaque, il l'aveugle, c'est pourquoi il se représente en imagination la douceur du désir.
Pourtant une fois qu'il a accompli son désir et qu'il est passé de l'imagination à la réalité, il voit par son intelligence l'amère réalité et il est rempli de regret.

<------------------------------------------->

-> Sur ce même sujet, le Néfech Yéhoudi rapporte :
Lorsque D. créa le monde, il voulut que l’homme acquière des mérites, et pour cela il plaça en lui le yétser atov (bon penchant) et le yétser ara (mauvais penchant).

Si D. leur avait ouvert à chacun une boutique, il aurait agencé le magasin du Bien avec de jolies couleurs, une odeur agréable, de la belles marchandises à petits prix, des crédits à long terme sans intérêt et un vendeur toujours souriant.

Le magasin du Mal serait sombre, dégageant une mauvaise odeur, où un vendeur peu accueillant leur proposerait des marchandises horribles qu’il faudrait payer comptant.

Bien sûr, le Mal irait se plaindre au Créateur : "Personne ne veut entrer dans ma boutique !! "

=> C’est pour cela que D. fit l’agencement des 2 boutiques différemment, sans en changer aucunement le contenu.
Il donna au Mal une devanture plus attirante, plus voyante, et au Bien une apparence plus sobre et plus discrète.
Le Mal est en apparence plus attirant que le Bien, c’est là sa seule arme.

[Pour que le libre arbitre puisse réellement exister, il faut que le bien et le mal soient à nos yeux aussi attrayant l'un que l'autre ... ]

<------------------------------------------->

"Laissez un intervalle entre un troupeau et l'autre" (Vayichla'h 32,17)

-> Rachi : mettez de l’espace/intervalle : Entre un troupeau et l’autre, aussi loin que puisse porter le regard, afin de satisfaire l’œil de cet impie et de l’impressionner par l’importance du cadeau.

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein en déduit un principe important dans le service Divin.
Qu'est-ce qui a rassasié la cupidité de ce racha?

Rien! Simplement du vide.
Or, c'est exactement en cela que consistent les désirs de ce monde : ils ne sont que purs artifices, n'ayant aucune consistance.

C'est peut être pourquoi nous avons l'habitude de mettre les mains sur les yeux lorsque nous récitons le Shéma, afin de prendre conscience du fait que seule la foi en D. est authentique et que tout ce que nous voyons n'est qu'une réalité éphémère et inconsistante, une matière faite de vide et trompeuse.

<--->

-> Yaakov pria : "Maître de l'univers, j'ai laissé un espace entre chaque troupeau. Quand mes descendants seront en exil, laisse un espace entre leurs persécutions. Fasse qu'elles ne s'abattent pas sur eux en même temps, mais qu'elles se produisent les unes après les autres, de façon à ce qu'ils puissent se remettre et survivre après chaque persécution."

Quand Yaakov vit au loin Essav, il se lamenta et implora D. qu'il sauve ses enfants lorsqu'ils seront soumis à leur amer et long exil.
[Méam Loez - Vayichla'h 32,17]

<------------------------------------------->

+ "Il prit ce qu'il avait sous la main comme cadeau pour son frère Essav" (Vayichla'h 32,14)

=> Pourquoi Yaakov a-t-il envoyé à son frère un si beau cadeau : 200 chèvres, 20 boucs, ...?

Rabbi Yaakov 'Haïm Sofer (dans son "Yichma'h Israël") répond que c'est parce que les 400 hommes, Essav les avait certainement payés, ou leur avait dit : "Nous allons tuer Yaakov et prendre son argent, et nous partagerons".

Par conséquent, ce serait difficile pour Essav de faire la paix avec lui, parce qu'il devrait payer les 400 hommes qu'il avait amenés. Mais maintenant, quand il aurait reçu ce cadeau, il pourrait s'en servir pour les payer, et de cette façon cela rapprocherait la paix.

[c'est une grande leçon pour nous : à quel point nous devons nous mettre pleinement à la place d'autrui afin de parvenir à une paix avec lui! (lui évitant par exemple tout sentiment de honte, d'orgueil blessé, ...)]

<--->

-> b'h, voir également le passage sur ce verset (hichtadlout superflue) : http://todahm.com/2019/10/02/10637-2

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.