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"Dis aux Bné Israël : Qu’ils prennent pour Moi une Offrande" (vayikrou li térouma - וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה - Térouma 25,2)

=> Quel est le sens de ces mots?

On peut citer :

1°/ Nos Sages affirment que chaque fois que D. prononce dans la Torah le mot "Li" (לִי - pour Moi), cela constitue une promesse éternelle, valable aux temps présents et aux temps Messianiques.
Ainsi, les éléments suivants ont-ils le privilège de l’éternité (midrach Tan’houma) :
a) Les Cohanim : "Ils seront des prêtres pour Moi" (Chémot 40,15).
b) Les Léviim : "Les Léviim seront à Moi" (Bamidbar 8,14).
c) Le peuple juif : "C’est à Moi qu’appartiennent les Bné Israël" (Vayikra 25,55).
d) Le Sanhédrin : "Rassemble pour Moi soixante-dix hommes parmi les anciens" (Bamidbar 11,16).
e) La terre d’Israël : "Car la Terre est à Moi" (Chémot 19,5).
f) Jérusalem : "C’est la ville que J’ai choisie pour Moi" (Mélah'im I 11,36).
g) La Royauté de David : "Car c’est un de ses fils qui sera roi pour Moi" (Chmouël I 16,1).
h) Le Temple : "Ils construiront pour Moi un Sanctuaire" (Chémot 25,8).

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2°/ Rachi commente les mots "pour Moi" : "li lichmi" (לִי לשְִׁמיִ - Pour moi), à Mon intention (pour Mon Nom).

3°/ "L’intention (la kavana) d’accomplir le Commandement uniquement parce que c’est la Volonté de D., pour Mon Nom, est supérieure à toutes les intentions, aussi profondes soient-elles".
[‘Hidouché haRim].

4°/ "Généralement, l’argent est quelque chose de bas mais si on le donne dans un but important (‘pour Mon Nom’), il s’élève à un niveau supérieur. Nos Sages disent : ‘Prendre signifie soulever (ou élever)’, et c’est pourquoi le verset emploie le mot : ‘Qu’ils prennent [qu’ils élèvent] pour Moi une Offrande’ et non : ‘Qu’ils me donnent une Offrande’» [Si’hot Tsaddikim].

5°/ Le Sfat Emet commentait ainsi le verset : "A Moi est l’argent, à Moi est l’Or, dit Hachem Tsévaot" (‘Hagaï 2,8) : "Hachem a-t-il besoin de se vanter que l’argent et l’or Lui appartiennent? Qu’est-ce qui ne Lui appartient pas?
En fait, Hachem enseigne au peuple juif que sa mission consiste à faire que l’argent et l’or soient ‘à Moi’, c’est-à-dire à les élever à D. par l’accomplissement des Commandements."

6°/ La lettre "Lamed" est la plus grande lettre de l’alphabet hébraïque ; elle symbolise l’immensité du ciel, tant sur le plan physique mais surtout dans sa dimension métaphysique : le monde spirituel du divin.
La lettre "Youd" est la plus petite lettre de l’alphabet ; elle symbolise la petitesse de la terre au regard de l’univers mais aussi la dimension limitée de l’homme.
La construction du Sanctuaire pour Hachem (Li - לִי – pour Moi) consiste à "marier" ces deux "Mondes" pour révéler l’unicité de D. dans Sa Création.
L’homme, de par sa nature, constitué à la fois d’un corps matériel et d’une âme spirituelle, est le mieux à même à réaliser un tel projet.
[d'après le Ben Ich ‘Haï]

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-> "Ils prendront pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Rachi explique que ces offrandes que les Juifs devaient apporter pour la fabrication du Michkan devaient être offertes "pour Moi", c'est a dire "pour Mon Nom", à savoir épuré de tout intérêt personnel. Uniquement dans le but et l'intention de faire résider la Présence d'Hachem parmi eux.

Parfois il arrive que l'on accomplisse une mitsva avec un certain intérêt personnel, dans l'espoir de récolter une récompense, une réussite que l'on attend. Ce peut être dans l'intérêt de réussir dans une affaire, ou encore de recevoir de la reconnaissance des autres, ou même parce qu'on y trouve son compte, cette mitsva nous paraissant plus motivante.
Bien que dans tous ces cas, la mitsva restera valable, acceptée par Hachem et on s'en sera acquitté. Malgré tout, elle n'aura pas la force d'attirer la Présence Divine de façon dévoilée dans le monde. Le seul moyen de construire un Sanctuaire où la Présence Divine y sera ostensible, c'est d'accomplir Ses mitsvot "lichma" uniquement pour réaliser Sa Volonté et pas parce qu'on y trouve la sienne.
Quand un homme se soumet à Hachem en accomplissant Ses mitsvot, il plie par cela son "moi", qui ne fait donc plus écran au dévoilement d'Hachem. Certes ce travail est difficile, car il demande un certain renoncement de sa volonté en faveur de celle d'Hachem. Mais c'est ainsi que l'on méritera en contrepartie de ce sacrifice, d'attirer la sainteté Divine dans son coeur.
Ce qui nous permettra de ressentir Sa Proximité dans nos vies. Et il n'y a rien de plus agréable que de sentir Son coeur s'ouvrir et se rapprocher d'Hachem. C'est ainsi qu'après coup, on se rendra compte qu'en vérité, le sacrifice que l'on a fait, de renoncer à sa volonté en faveur de la Sienne, a bien valu le coût.
Le plaisir de se sentir plus proche d'Hachem dépasse de loin tous les intérêts que l'on aurait souhaité obtenir dans l'accomplissement de la mitsva. Ainsi, pour fabriquer un Sanctuaire, pour attirer la Présence Divine parmi nous, et la ressentir dans nos coeurs, les offrandes devaient être apporter "pour Hachem", en renonçant à son intérêt personnel.
C'est uniquement cet effort qu'Hachem attend de nous. Tout le reste est entre Ses Mains, de nous renvoyer en échange Ses Bénédictions, qui découleront naturellement du fait qu'Il résidera parmi nous.
[rav Mikaël Mouyal]

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