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Prier à une place fixe

+ Prier à une place fixe

Il faut prier autant que possible à une place fixe, surtout pour la amida (Ben Ich 'Haï - Mikets).

Pourquoi cela?

1°/ La prière vient remplacer le sacrifice journalier qu'on offrait dans le Temple sur l'autel.
De la même manière que les différentes étapes du sacrifice (korban) étaient faites au même endroit, de même, notre prière doit être prononcée à un endroit précis. [Choul'han Aroukh 90,4]

2°/ Dans la paracha Vayéra (19,27), Avraham s'est tenu pour prier la amida au même endroit où il avait l'habitude de le faire (michna Béroura 90,59).
Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) disent que celui qui a une place fixe lors de ses prières recevra une aide céleste dans ce qu'il entreprendra, et qu'il est appelé 'hassid et humble, et élève Avraham qui priait toujours au même endroit.

3°/ Le Kaf ha'Haïm (90,117) enseigne qu'en ayant une place fixe pendant la prière, ceci protège de partir en exil, selon le principe de mesure pour mesure (on s'évite ainsi de devoir se déplacer pour sa parnassa ou autre raison).
Par ailleurs, en priant à un lieu fixe, on empêche les anges destructeurs (crées par les fautes de l'homme concernant la brit mila), de prendre nos prières et de les utiliser pour causer des dommages et du mal à l'homme.

4°/ Le Noda biYéhouda (sur Béra'hot 6b) affirme que la principale raison de devoir s'établir un lieu fixe pour sa prière est de tirer profit de la sainteté que la place désignée acquiert au fil des prières.
En effet, chacun à son niveau, nous pouvons alimenter un cercle vertueux : par notre respect du lieu et par nos prières sincères, nous augmentons la sainteté de la synagogue, et la sainteté de la synagogue renforce le pouvoir de nos prières pour qu'elles trouvent grâce aux yeux de D.

Le fait d'avoir un lieu fixe, nous pousse à reconnaître humblement que nos prières ne sont pas elles seules suffisantes, mais qu'elles nécessitent le pouvoir spirituel supplémentaire d'un endroit saint pour les aider à atteindre les Cieux.

-> Il ne faudra pas hésiter à céder notre place pour le shalom, afin de respecter autrui, ne pas faire honte (ex: quelqu'un y est déjà assis).

5°/ Il est écrit dans le Kouzari :
"Quiconque se réserve une place fixe pour sa prière, le D. d'Avraham lui vient en aide" (guémara Béra'hot 6b - Eloké Avraham béézro).

De quelle place fixe s'agit-il?
De réserver une place dans son cœur, exclusivement réservée à [la conscience] de la Providence d'Hachem.
Une fois atteinte cette conscience, ainsi que la perception qu'il n'est rien en dehors de Sa volonté, l'homme méritera, par sa prière, de voir ses besoins et ses demandes comblées par D. "

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que si nous avons fixé une place fixe dans notre cœur pour nos prières, alors nous mériterons les bénédictions prévues pour ceux qui ont une place fixe.
L'idée est que la prière n'est pas quelque chose d'occasionnelle, mais au contraire c'est un lien de communication sincère et permanent avec notre papa Hachem, qui nous connait mieux que nous, et pour qui rien n'est impossible.

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-> Le Arizal apporte la parabole suivante : un roi qui désire assiéger une ville cherche à faire une brèche dans la muraille. Il prend un canon et vise plusieurs fois le même point jusqu’à parvenir à faire une ouverture dans le rempart.
Mais s’il est stupide et qu’il vise une fois tel endroit et une fois un autre, la muraille restera entière et tous ses efforts auront été vains.

De même, depuis la destruction du Temple, des murailles de fer se sont interposées entre Hachem et nous. Notre prière est donc semblable au canon : si nous prions toujours au même endroit, elle pourra se frayer un chemin afin de trouer le mur de fer, mais si tel n’est pas le cas, le passage ne pourra pas se former.
Ainsi, chacun devra s’attacher à trouver sa propre synagogue, dans laquelle il établira également sa place spécifique.
[Besamim Rosh - dans le Siddour Otsar haTéfilot]

-> Tout celui qui établit une place fixe pour sa prière sera sauvé de ses ennemis.
[guémara Béra'hot 7]

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-> En se fixant un endroit pour la prière, l'individu parviendra à l'humilité et à la piété.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - anava]

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Le Ben Ich 'Haï enseigne :
- dans Bénayhou (Béra'hot 6) = il y associe le choix d'une place fixe à l'humilité. Si une personne désigne humblement une place discrète, personne ne prendra cette place.
- dans Ben Yéhoyada (Béra'hot 6) = il y suggère également un autre lien avec l'humilité : Si un homme désigne un siège dans sa jeunesse ou lorsqu'il est encore un débutant en difficulté, et qu'il reste assis à cette place tout au long de sa vie, jusqu'à la maturité et la richesse, c'est une véritable indication qu'il est un homme humble.

-> L'auteur du Hanoten Imré Shefer (parcha A'haré Mot) souligne également un lien entre la prière dans un lieu établi et l'humilité. La raison la plus pratique de conserver un lieu de culte établi est d'éviter les changements inutiles, qui peuvent perturber la concentration. De même qu'une personne a du mal à s'endormir lorsqu'elle se trouve dans un lit étranger, une personne éprouve des difficultés à se concentrer sur ses prières lorsqu'elle se trouve dans un environnement différent.
Une personne qui va de synagogue en synagogue démontre avec arrogance qu'elle se considère au-dessus de ce type de considération, en suggérant que son environnement en perpétuel changement n'a aucun effet sur la qualité de ses prières.

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