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"Que ma nourriture soit amère comme l'olive mais de la main de Hachem, et non douce mais en provenance des hommes"

[guémara Erouvin 18b -> paroles de la colombe revenant avec une feuille d'olivier dans la bouche (Noa'h 8,11)]

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=> Pourquoi la colombe demande-t-elle une nourriture amère plutôt que douce?

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Les demandes de la colombe sont en fait celles de l'assemblée d'Israël à laquelle la colombe est comparée :
- la demande de nourriture "amère", comme l'olive, traduit une demande de subsistance avec efforts et difficultés, afin de réparer la faute d'Adam soumis au décret : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain" (Béréchit 3,19) ;
- le refus de la nourriture "douce", comme le miel, traduit une volonté de ne pas être incité par le yétser ara qui nous entraîne à notre perte vers les choses vaines, au goût illusoire comme le miel.

-> Selon le Iyoun Yaakov :
Le "discours" de la colombe correspond aux propos du roi David à Gad : "Livrons-nous à la Main d'Hachem, plein de miséricorde, plutôt que de tomber dans la main de l'homme" (Chmouel II 24,14), car être sous la dépendance de l'homme rend la vie très difficile à vivre.
[De plus,] L'huile de l'olive est apte aux offrandes sur l'autel du Temple, contrairement au miel interdit sur l'autel.

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=> Quel leçon l'homme peut-il en tirer?

-> L'homme se doit de tirer une leçon de bon comportement à partir de l'attitude de la colombe, en accord avec le verset : "Par les oiseaux du Ciel, D. nous donne de la sagesse" (Iyov 35,11).
Ainsi, bien que la colombe fût nourrie avec largesse dans l'arche, elle ne voulait pas tirer profit d'autrui, quitte à se contenter de feuilles d'olivier amères.
S'il en est ainsi pour la colombe, a fortiori pour l'homme créé à l'image de D. et qui doit avoir confiance en son Créateur.
Ainsi, l'homme devrait avoir pour principe de ne bénéficier que de ses efforts [honnêtes] pour l'obtention de sa subsistance, même si elle est étriquée, afin d'éviter de tirer profit d'autrui, dans toute la mesure du possible.
[Anaf Yossef]

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-> "Si la Torah ne nous avait pas été donnée, nous aurions appris la pudeur à partir du chat, le vol (interdit) à partir de la fourmi, les unions interdites à partir de la colombe et le 'déré’h érets' à partir du coq"
[guémara Erouvin 100b]

-> Alors que la génération du Déluge a fauté essentiellement par l'infidélité et par les accouplements hétérogènes entre espèces différentes, la colombe au contraire est caractérisée par sa fidélité à son partenaire, sa pudeur et son allergie à l'accouplement hétérogène d'après la guémara (Erouvin 100b).
De même, l'olivier est un arbre qui ne supporte pas de greffe, d'après la guémara (Yérouchalmi Kélaïm 1,7), c'est pourquoi tous les arbres ont été déracinés lors du Déluge, sauf l'olivier.
Ainsi, la colombe ne pouvait apporter qu'un produit de l'olivier, les autres arbres ayant disparu.

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-> "L'assemblée d'Israël est comparée à la colombe ...
De même que les ailes de la colombe assurent sa protection, les mitsvot accomplies par l'Assemblée d'Israël assurent sa protection."
[guémara Shabbath 130a]

-> L'homme a été comparé à l'oiseau : il a la force de voir tout de très haut à la condition qu'il ne cesse de battre des ailes ; s'il s'arrête un instant, il tombe. Eh bien, il en va de même de l'homme.
[rabbi Salanter]

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-> Le midrach (Chir haChirim 1,2) note plusieurs ressemblances des juifs avec la colombe :
- la colombe se distingue des autres oiseaux, comme les juifs se distinguent par leur rasage, la circoncision et les tsitsit ;
- la colombe est pudique ; de même les juifs sont pudiques ;
- la colombe tend facilement son cou pour la ché'hita ; de même Israël a des facilités à être prêt à donner sa vie pour le Kiddouch Hachem ;
- la colombe offerte au Temple expie les fautes d'autrui ; de même les juifs ont le pouvoir de faire expiation sur autrui, même sur les fautes des nations ;
- la colombe fait preuve de fidélité avec son "conjoint" ; de même les juifs, après avoir reconnu Hachem, Lui resteront fidèles.

-> Le Ramban (Vayikra 1,14) enseigne :
Selon nos Sages, lorsqu'un homme atteint un nid d'oiseau et s'empare des oisillons ou des œufs, l'oiseau abandonnera ce nid et n'y demeurera plus jamais : il changera de nid.
Cependant, la colombe fait exception à ce comportement et elle n'abandonnera pas ce nid, quoi qu'il en soit. Il en est de même pour tout juif, comparé à la colombe, qui n'abandonnera pas son Créateur et la Torah et ne les échangera jamais.

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-> "Que ma nourriture soit amère comme l'olive mais de la main de Hachem, et non douce mais en provenance des hommes"

=> Comment comprendre que la colombe fit une allusion si ''désagréable'' à Noa'h, lui disant qu'il n'est pas intéressé qu'il le nourrisse, alors que celui-ci s'est occupé d'elle avec dévouement pendant toute une année?

En réalité, lorsque la colombe revint, cela devait prouver à Noa'h que l'eau n'avait pas encore séchée. Ainsi, la colombe n'avait donc pas encore trouvé de lieu pour se poser.
Cependant, Noa'h pouvait répliquer que peut-être que l'eau avait séchée et que la colombe aurait pu se poser sur la terre, mais qu'elle est revenue parce qu'elle apprécie la nourriture de Noa'h. C'est pour éloigner cette possibilité qu'elle lui fit comprendre qu'en fait elle préférerait la nourriture venant d'Hachem même amère, plutôt que celle d'un homme.
Ainsi, si elle est revenue, c'est bien parce qu'elle n'a pas trouvé où se poser, et non pour profiter de Noa'h.
[Michkénot Yaakov]

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