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Voici la question que posa Tournous-Roufous le racha à rabbi Akiva : "Si votre D. aime les pauvres, pourquoi ne leur fournit-Il pas leurs besoins?"
Rabbi Akiva répondit : "C'est pour nous épargner du jugement du Guéhinam, grâce à eux".
[guémara Baba Batra 10a]

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=> Pourquoi les pauvres devraient-ils souffrir afin d'épargner aux riches qui les assistent le jugement du Guéhinam?

-> Le Iyoun Yaakov explique :
Il est certain que la pauvreté est une sanction liée aux fautes des pauvres.
[selon le Ben Ich 'Haï, en général l'état de pauvreté est une conséquence des fautes, car s'il y a délit ou faute (avone - עון), de guématria 126, la personne n'est plus dans le cadre des fils (banim) d'Hachem, mais est dans le cadre des serviteurs (avadim - עבדים) d'Hachem, de même guématria. (même s'il n'agit pas très bien, un père chouchoute son enfant, car il l'aime indépendamment de ce qu'il peut faire, ce qui n'est pas le cas avec un serviteur!).]
=> Pourquoi alors Hachem ne les nourrit-Il pas avec le minimum vital pour éviter qu'ils dépendent financièrement des caisses de tsédaka?
La réponse est : c'est pour que les généreux donateurs soient épargnés du jugement dans le Guéhinam.

-> Le 'Hatam Sofer enseigne :
Le monde fonctionne ainsi : aujourd'hui Réouven est riche et Chimon est pauvre ; lorsque Réouven distribue sa tsédaka à Chimon, il aura le mérite d'être épargné du Guéhinam.
Dans une autre réincarnation (guilgoul), les états seront inversés : Réouven sera pauvre et Chimon sera riche.
Par sa tsédaka distribuée à Réouven, Chimon sera épargné du jugement du Guéhinam. Ainsi globalement, il n'y aura pas d'injustice.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome1, p.152) écrit :
Il est faux de croire que le pauvre souffre de pauvreté "pour rien" afin que ceux qui l'aident financièrement soient préservés du Guéhinam.
En effet, le pauvre est l'associé du riche dans cette mitsva de tsédaka, car il est l'outil (kéli) indispensable de réception de la tsédaka. De ce fait, le pauvre aura dans le Ciel une récompense (comme le riche) pour sa participation à la mitsva de tsédaka qu'il a provoquée et une autre récompense pour la peine (tsaar) induite par sa pauvreté (gêne financière, dépendance, humiliation, ...).

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - Si'ha 94) dit à ce sujet :
Certes, les pauvres souffrent dans ce monde des manques de ce qui leur est nécessaire ; cependant, c'est un mérite pour le pauvre de faire bénéficier les donateurs de la suppression du jugement du Guéhinam.
Ce mérite est si grand que le pauvre s'élève très haut, ce qui justifie de supporter une vie matérielle difficile, afin de donner des mérites à autrui.

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-> b'h, au sujet de l'importance future des pauvres : http://todahm.com/2020/07/20/14169

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-> Le Séfer 'Hassidim donne quelques autres raisons au décret d'être pauvre :
- peut-être, s'il était riche, il n'aurait pas distribué de tsédaka en proportion de sa richesse et sa vie aurait été un échec ;
- peut-être sa richesse l'aurait entraîné à l'orgueil et à d'autres transgressions de la Torah ;
- peut-être Hachem aurait fait Untel ou Untelle pauvre, afin de favoriser les mariages complémentaires entre un (ou une) pauvre et une (ou un) riche.

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-> "Car Tu viens en aide à un peuple pauvre et Tu rabaisses les yeux hautains" (Téhilim 18,28)

Selon le rav Moché Feinstein, lorsqu'un homme envie les biens matériels du prochain, c'est une preuve qu'il est mécontent de son sort ; il ressent ainsi une certaine frustration et se sent pauvre et malheureux.
Si au contraire, une personne est satisfaite de la part que Hachem lui a accordée, la pauvreté cesserait d'être ressentie comme une disgrâce.
C'est pourquoi, le roi David dit dans ce verset qu'Hachem rabaissera les yeux envieux pour venir en aide au "peuple" qui se sent pauvre : en élimant l'envie, on l'élimine la "pauvreté" imaginaire.

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-> par exemple, voir aussi : http://todahm.com/2021/01/21/30304

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