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Ma nichtana

+ "Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits?" (Ma nichtana alaïla azé ...)

-> "Et ce sera, lorsque ton fils te demandera, demain" (Bo 13,14 - וְהָיָה כִּי יִשְׁאָלְךָ בִנְךָ מָחָ)

Le Beit Avraham fait remarquer que ce passage a la même guématria que : matsa, maror, le trempage, et le fait d'être incliné (מצה , ומרור , וטבילה , והסיבה - matsa, oumaror, outévila, vaashéva), soit : 737, et qui sont les 4 sujets des questions posés par les enfants dans le ma nichtana.

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-> Selon le Kli Yakar (Olélot Ephraïm), le "ma nichtana" est une allusion à l'exil, qui est appelé : "nuit" (laïla).
Pourquoi l'exil actuel est-il différent des autres exils?
Pourquoi semble-t-il être interminable, alors que les autres ont eu une durée limitée?

En se basant sur le "ma nichtana", le Kli Yakar donne 4 raisons :
1°/ Matsa : le 'hamets fait allusion aux disputes ; la masta représente l'harmonie pure et simple entre le farine et l'eau.
Au lieu d'être plat comme une matsa, on va fermenter, gonfler, se donner de l'importance, et ce au détriment d'autrui.
Nous ne pouvons espérer être libérés de notre exil, s'il n'y a pas de l'amour l'un envers l'autre, si nous ne sommes pas matsa.

[dans les autres exils, il y avait des disputes mais beaucoup d'amour.
En hébreu, un aveugle est nommé : "shagir né'or" (סגי נהור) : celui qui a une abondante lumière (au point de ne plus rien voir). Dans le même sens dans le "ma nichtana", dans cette nuit (exil), il n'y a que de la matsa, voulant dire qu'il y a beaucoup de disputes.]

2°/ Maror : dans les exils précédents, nous n'étions pas autant dérangés par une poursuite effrénée de l'argent et du luxe.
En toute simplicité, tout légume nous convenait.
Cette nuit (exil), c'est uniquement du maror : une recherche amère d'excès en tout genre, et de plaisirs physiques.

3°/ Tremper 2 fois : dans les autres exils, nous ne trempions pas dans des "sauces" ("même pas une seule fois!"), nous n'avions pas d'envie de gloutonnerie, de volonté d'exciter nos sens à tout prix.
Mais dans l'exil actuel (nuit), nous nous permettons de tremper "par 2 fois", ce qui montre notre grande volonté pour les plaisirs physiques.

4°/ Tout le monde s'incline :
Dans les autres exils, nous étions parfois arrogants, ce qui est symbolisé par l'attitude hautaine de s'incliner, témoignant par là du mépris, et parfois nous étions assis, ce qui symbolise l'humilité.
Mais dans notre exil (nuit), nous ne sommes que inclinés, ce qui montre que nous sommes devenus beaucoup plus arrogants, convaincus que notre richesse, notre sagesse et notre force, sont à l'origine de chacun de nos succès.

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-> Dans le ma nichtana, on répond qu'on trempe le maror 2 fois durant le Séder.
Pourquoi cela?

Selon le Ben Ich 'Haï :
- le 1er trempage : il rappelle que les frères de Yossef ont trempé sa tunique dans du sang après l'avoir vendu, l'amenant à leur père comme preuve qu'il a été tué par un animal sauvage.
Cette haine de leur frère a été à l'origine d'un enchaînement d'événements se terminant par l'esclavage des juifs en Egypte.

- le 2e trempage : il est en souvenir de l'offrande Pessa'h que les juifs ont égorgé avant de quitter l'Egypte.
Ils devaient tremper une botte d'hysope dans le sang de l'offrande et l'étaler sur les contours des portes comme protection lors de la plaie des 1ers nés. (cf. Bo 12,21-24).
Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte, est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est condition préalable à une libération.
Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de mal, fait du lachon ara, sur une autre personne durant l'exil, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Le Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

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+ Alaïla hazékou lanou mssoubin (mais cette nuit-là, nous sommes tous accoudés) :

-> "Même la personne la plus pauvre du peuple juif ne doit pas manger tant qu'elle n'est pas couchée" (michna Pessachim 10,1)

Le 'Hidouché haRim explique que c'est parce que non seulement chaque génération a sa guéoula spécifique, mais chaque individu de la génération a un point personnel de guéoula, indépendamment de la façon dont il apparaît.
La "personne la plus pauvre [spirituellement] du peuple juif" est toujours un juif à part entière, et lui aussi est passé de l'obscurité à la lumière, et de l'exil à la guéoula, et il doit donc lui aussi être fêter Pessa'h.

[même le juif qui a fait les pires fautes, garde pure sa part d'Hachem interne, il reste aimé par papa Hachem.
D'une certaine façon, de même que Pessa'h signifie : sauter (Hachem passant sans tuer dans les maisons juives), de même à Pessa'h nous devons prendre le message de valorisation d'un juif et d'amour d'Hachem à notre égard, pour sauter dans les bras d'Hachem, par une téchouva et un désir d'amélioration dans la joie. ]

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