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Juger favorablement autrui = avoir Hachem pour avocat

+ Juger favorablement autrui = avoir Hachem pour avocat :

-> Rabbi Yo'hanan (guémara Sanhédrin 44 b) dit : "On demandera toujours grâce, pour être encouragés et pour que nous n'ayons pas d'ennuis venus d'en-Haut."
Rachi explique : "Qu'il soit assisté par les anges de service pour demander grâce, et qu'il n'y ait pas d'accusateur en-Haut."

-> Rabbi Yaacov Galinski (Lehaguid) écrit à ce sujet :
"Il est arrivé que les anges de service soient les accusateurs, et que D. défende la cause de quelqu'un pour le sauver (Rachi sur la guémara Roch Hachana 16 b dans le midrach), et il est même arrivé que des anges ferment les portes des Cieux, pour empêcher la prière de monter, et que D. fasse tout Son possible dans les Cieux pour la recevoir (guémara Sanhédrin 103a)".

-> La guémara (Shabbath 127b) écrit : "De même que tu m'as jugé favorablement, D. te jugera favorablement."

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) enseigne :
Le 'Hafets Haïm (Chmirat Halachon) sur cette guémara commente : "qu'il faut juger son prochain favorablement, même quand la justification est très hypothétique".
Si l'on se conduit ainsi, D. nous jugera favorablement.

On peut se demander comment il est possible de comparer un homme qui juge favorablement à D.
En effet, nous ne pouvons pas deviner ce qui se cache dans le cœur de notre prochain, c'est ce qui rend nécessaire ce principe d'à priori positif, mais D. sait ce qu'il y a dans notre cœur et dans nos reins. Il connaît la vérité ! Si nos intentions sont bonnes, le mérite ne sera pas retiré, et si elles sont mauvaises, comment les considérer en contredisant la vérité?
Le Hafets Haïm explique que l'homme est jaugé en fonction de la majorité de ses actes. Si la plupart sont des mitsvot, il est considéré comme juste, et dans le cas contraire, comme mauvais.

Or nous savons que si D. se conduisait avec nous selon l'attribut de justice, il ne resterait presque rien de nos mérites, car la plupart ont été acquis de façon imparfaite. Quant à ceux qui sont entiers, il se peut qu'ils n'aient pas été acquis dans l'amour, la crainte et la joie, qui conviennent à l'accomplissement de chaque mitsva.
C'est pourquoi c'est seulement si D. se conduit avec nous selon l'attribut de bonté et qu'Il cherche nos mérites, qu'il nous en restera. De même, nos fautes seront moins nombreuses, car D. trouvera toutes sortes d'excuses à nos fautes, qui n'étaient peut-être pas intentionnelles.

=> Qu'est-ce qui influencera le comportement divin à notre égard?
C'est le comportement que l'on adopte nous-mêmes à l'égard des autres. Si l'on a l'habitude de juger les autres favorablement, on est jugé favorablement ; mais si l'on a l'habitude de critiquer et de blâmer, les anges de service diront du mal de nous.

C'est aussi ce que dit le Baal Chem Tov au sujet de la michna : "Juge tout homme favorablement " (Pirké Avot 1,6) = l'homme est considéré comme un juge, car il se juge lui-même en fonction du regard qu'il porte sur l'autre.
Le principe de "mesure pour mesure" n'a pas été annulé après la création, tandis que tous les autres attributs l'ont été (midrach Beréchit rabba 9,11), de sorte que même le principe selon lequel D. "voile Sa face", où Il voit sans qu'on puisse Le distinguer, peut être appréhendé comme un dérivé de "mesure pour mesure".

Nos Sages nous ont ainsi enseigné que le comportement de D. envers nous est influencé par notre comportement envers notre prochain : "c'est avec la mesure que l'homme prend pour mesurer, qu'on le mesure" (guémara Sota 8b), ou encore : "Tout homme qui a pitié des créatures, recevra la pitié du Ciel" (guémara Shabbat 151b).
De même, D. promet (Réchit 'Hokhma - chaar anava) que "tant qu'Israël se conduit devant Lui en accord avec les 13 Attributs de miséricorde, Il leur pardonne". 'Devant Lui' signifie comme Lui, c'est-à-dire "de même qu'Il est miséricordieux, sois miséricordieux".

=> C'est donc ce comportement qui nous sauvera le jour du Jugement : si l'on se fait les accusateurs de notre prochain, D. lui aussi se fera accusateur.
Si l'on juge tous les hommes favorablement, quitte à construire des hypothèses très fragiles, nous sauverons notre personne et notre âme.

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-> "Juge chaque homme favorablement" (évé dan ét kol haadam lékaf zékhout - הֱוֵי דָן אֶת כָּל הָאָדָם לְכַף זְכוּת - Pirké Avot 1,6), dont les initiales forment les mots : HaDA KéHaLaZ, qui signifient : "ceci comme cela".
Ce comportement, que tu as observé chez Untel, correspond à cela; autrement dit, il est conforme à son caractère et à ses qualités. De même que, lorsqu'on rencontre une personne ayant un handicap mental, on n'est pas étonné par ses comportements absurdes, ainsi, lorsqu'on voit son prochain dire ou faire des choses incohérentes, il convient d'imaginer qu'il a un handicap dans son entendement vis-à-vis de ce point, et ne pas se précipiter à le juger sévèrement.

-> Pourquoi est-il écrit qu'il faut juger "tout homme" favorablement, et pas simplement "les hommes"?
Rabbi Yé'hezkel de Kozmir explique : c'est que lorsqu'on considère l'autre superficiellement, on repère rapidement ses défauts, personne n'étant exempt de défaillances. Or la michna nous invite à envisager "tout homme", que l'on peut lire "tout l'homme", et donc à voir aussi ses bons côtés, ce qui change totalement la perspective. L'autre n'aura plus l'air si mauvais, et l'on pourra prendre en compte ses qualités au regard de ses défauts.

-> Le Pné Ména'hem commente la michna : "Juge ton prochain favorablement", de façon littérale : le plateau/la cuillère du mérite (kaf zé'hout).
Quelle est cette cuillère (kaf) du mérite (zé'hout)?
Il l'explique par la métaphore suivante : dans une marmite de Tchoulent, on se sert avec une grande cuillère (kaf). Et que fait-on avec? On cherche [par exemple] un bon morceau de viande, on remue le fond de la marmite et on cherche.
"Juge ton prochain avec la cuiller du mérite", c'est-à-dire cherche en lui, avec ta cuillère, quelque morceau de mérite. Et si tu cherches, tu trouveras à coup sûr.

"Kaf", c'est aussi un chausse-pied. Lorsqu'on achète une paire de chaussures neuves, et qu'on a des difficultés pour y introduire le pied, on utilise un chausse-pied. Qu'a fait le chausse-pied? A-t-il raccourci le pied? Agrandi la chaussure?
Ni l'un ni l'autre. Il a simplement aidé à faciliter l'entrée du pied à l'intérieur de la chaussure.
Il en est de même pour le Kaf Zé'hout, le chausse-pied du mérite si tu pousses bien, cela rentrera, si tu fais l'effort de trouver un quelconque mérite, tu le trouveras.

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