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La téchouva par crainte et la téchouva par amour

+ La téchouva par crainte et la téchouva par amour :

-> "Quiconque accomplit une mitsva en ce monde verra son acte marcher devant lui dans le monde à venir, comme il est écrit : "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche" (Yéchayahou 58,8).
Quiconque commet une avéra (faute) en ce monde verra son méfait collé à lui et l'accompagner au jour du jugement."
[guémara Avoda Zara 5a]

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que par un repentir par crainte (ex: des punitions), les fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires.
La guémara ajoute que par un repentir sincère, motivé par l'amour d'Hachem, on transforme les fautes volontaires en mérites.

=> Comment comprendre la logique sous-jacente à cette transformation de fautes volontaires en fautes involontaires?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni נחום - rémez תקסא) analyse le verset suivant : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures" (Téhilim 145,9). Le midrach explique : "Hachem est bon pour tous". Vraiment pour tous? L'Ecriture poursuit : "Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures".

-> Le Hida interprète ce Midrach en s'appuyant sur la michna suivante : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression acquiert un accusateur" (Pirké Avot 4,11) En d'autres termes, en réalisant une mitsva, nous créons un ange positif qui proclame les vertus de l'homme. À l'inverse, lorsque nous commettons une transgression, nous créons un ange accusateur qui expose nos méfaits.
Lorsqu'une personne se repentit par crainte, Hachem met fin à l'existence des accusateurs nés des transgressions commises. Cependant, puisqu'Hachem est bienveillant envers toutes Ses créatures, n'aurait-Il pas dû prendre en pitié cet ange et l'épargner?
Hachem ne fait preuve de miséricorde qu'envers "Ses créatures", celles qu'Il a lui-même créées. Mais l'accusateur, généré par les fautes de l'homme, n'est pas une de "Ses créatures".
Par conséquent, Hachem n'a pas pitié de lui et le fait disparaître du monde.

-> Le Arougat haBossem explique que cette manière d'agir, le Créateur ne l'accomplit que dans le cas du repentir par crainte car cette forme de repentir n'a pas le pouvoir de transformer les transgressions en mérites. Mais si le repentir est motivé par l'amour du Créateur, les accusateurs [anges de destruction] continuent d'exister car les transgressions sont transformées en mérites et les anges accusateurs en anges de bonté.
Ainsi, il se trouve que lorsqu'une personne se repentit par crainte, c'est comme si elle tuait l'accusateur par inadvertance et c'est précisément la raison pour laquelle nos Sages ont dit qu'à la suite du repentir par crainte, les transgressions volontaires deviennent des fautes par inadvertance, des transgressions involontaires. En effet, un homme qui se repentit par crainte devra apporter une réparation pour avoir mis fin à l'existence des accusateurs alors qu'il aurait pu les transformer en anges de miséricorde

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+ "Bonus" lié à la téchouva :

-> Le Zohar (Tikouké Zohar 62 - daf 94b) enseigne :
"Hachem D. appela l'homme [Adam] et lui dit : où es-tu?" (Béréchit 3,9)
La lettre ה (hé) est la dernière lettre du Nom divin (יהוה) est une allusion à la sainteté de la Présence divine et c'est le sens des paroles d'Hachem à travers l'emploi du terme : "où es-tu?" (ayéka - איכה).
Le mot איכה est composé des mêmes lettres que : איך ה (ékh hé) ce qui signifie : איך = "comment" as-tu pu endommager la lettre ה qui est la Présence divine?".

-> Le Mégalé Amoukot explique d'après ceci un des 3 avis des Sages de la guémara (Béra'hot 40a) sur la source de l'arbre de la connaissance : Rabbi Yéhouda a enseigné qu'il s'agissait du blé ('hita - חטה).
L'allusion se trouve dans le mot même : חטה (blé) est constitué des mêmes lettres que "חט ה" ('hét hé) qui signifie fauter envers la faute ה pour nous révéler que la faute d'Adam endommagea la lettre ה qui est la Présence Divine et qui éclaire constamment au-dessus de la tête de l'homme.

-> En ce sens, le mot "téchouva" (תשובה) est constitué des mêmes lettres que : "tachouv hé" (תשוב ה) qui signifie "réinstaure la lettre ה".
[la téchouva permet de restaurer la Présence divine au-dessus, que la faute commise a pu éloigner. ]

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-> Le Beit Efraim (dans introduction au Chéélot Outechouvot) discute longuement de la supériorité du repentir provenant de l'amour (techoura méahava) sur le repentir mû par la crainte.
Le Beit Efraïm remarque que nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,7) désignent le premier jour de Souccot comme "le début du compte des fautes". Il l'explique d'après le commentaire du Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou) sur la Michna (Pirké Avot 3,1) : "Sache devant Qui tu devras rendre "din ve'hèchbon" [littéralement : un jugement et un compte]". Le Gaon de Vilna explique que l'expression "din ve'hèchbon" indique que l'homme est d'abord jugé pour les fautes qu'il a commises, puis puni pour le compte du temps qu'il a passé à commettre ces fautes au lieu de l'utiliser pour accomplir des mitsvot.
Ainsi, même si un homme n'est pas puni pour les fautes qu'il a commises, il peut être considéré comme négligent d'avoir gaspillé du temps qui aurait pu être utilisé pour de bonnes choses.
Souccot est une époque de "techouva provenant de l'amour", et nos Sages disent (guémara Yoma 86a) que lorsqu'un homme fait téchouva de cette manière, même les fautes volontaires qu'il a commises sont excusées en ce qui concerne "le compte des fautes" (soit le jugement divin pour la perte de temps qui aurait pu être convenablement utilisé), car elles ont été transformées en une source de mérite ; il ne sera donc pas tenu coupable pour ce temps-là.

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-> b'h, voir également : 4°/ La téchouva par amour : http://todahm.com/2021/12/21/la-techouva-quelques-beaux-enseignements

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