Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Notre monde est bâti sur la bonté

+++ Notre monde est bâti sur la bonté :

"Au commencement, Elokim créa les cieux et la terre" (Béréchit 1,1)

-> Selon Rachi : "Il n'est pas dit "Hachem créa" (ce qui suggérerait l'attribut Divin de bonté), car Hachem pensa d'abord créer le monde selon l'attribut de rigueur (et c'est pourquoi c'est le Nom Elokim, Nom Divin suggérant la rigueur, qui est utilisé). Il vit alors que le monde ne pourrait subsister, et il fit précéder l'attribut de miséricorde qu'Il associa à la mesure de rigueur. Et c'est ce qui est écrit : "Le jour où Hachem Elokim fit les cieux et la terre." (Béréchit 2,4)"

-> Le Zéra Chimchon pose la question suivante : si Hachem avait créé le monde avec l'attribut de rigueur uniquement, sans lui associer la miséricorde, dès qu'un homme aurait fauté, il aurait été puni immédiatement avec toute la sévérité requise (puisque D. n’aurait pas du tout usé de Son attribut de miséricorde). Dès lors, toutes les autres créatures du monde auraient craint de fauter voyant comment Hachem punit une transgression de Sa volonté, et par crainte de la Justice Divine, tous auraient accompli Sa volonté.
D'après cela, il est très étonnant que nos Sages affirment que le monde ne peut pas subsister uniquement avec l'attribut de rigueur. Car au contraire, c’est cet attribut qui, en faisant craindre à l’homme de fauter et en le poussant à accomplir la volonté Divine, maintient l’existence du monde.
Et, pour reprendre l'expression du Zéra Chimchon : "Si tous avaient été des tsadikim, pourquoi le monde n'aurait-il pas pu subsister?"

Pour y répondre, celui-ci rapporte la première michna des Pirké Avot : "Le monde repose sur 3 choses : sur la Torah, sur le Service, et sur la bienfaisance."
Or, la meilleure façon de prodiguer la bienfaisance est de prendre modèle sur le comportement Divin, comme nos Sages (guémara Shabbat 133b) nous l'enseignent : "Tout comme Il est miséricordieux et fait grâce, toi aussi sois miséricordieux et fais grâce".
Dès lors, en y réfléchissant bien, si Hachem avait dirigé le monde selon la stricte justice, tous auraient pris pour exemple la conduite Divine et se seraient comportés également suivant la mesure de rigueur. Personne n'aurait fait preuve de bienfaisance, personne n'aurait été prêt à renoncer à son droit légitime.
Par conséquent, tous auraient semblé être de grands tsadikim par rapport à Hachem et de grands fauteurs envers autrui. Un tel monde ne mérite pas de subsister, car le monde se maintient grâce à la bienfaisance.
C'est pourquoi Hachem associa à la Création l'attribut de miséricorde afin que chacun apprenne de Lui à se comporter avec miséricorde envers son prochain.

Il est ainsi tout à fait édifiant de constater à quel point Hachem désire que l'homme se comporte avec mansuétude. En effet, Il renonça (si l'on peut dire) à son propre honneur puisqu’en associant la miséricorde à la création, il savait parfaitement que la crainte à Son égard s’en verrait diminuée et le nombre de fauteurs accru.
Malgré tout, cela valait la peine à Ses yeux afin que l'homme apprenne à être bon envers son prochain. Car sans bonté, le monde ne pourrait subsister.
Même si tous se comportaient comme de grands tsadikim concernant leurs devoirs envers Hachem, puisque "le monde est bâti sur la bonté" (olam 'hessed yibané - עולם חסד יבנה - Téhilim 89,3), seul l'attribut de bonté est garant du maintien du monde à l'échelle collective comme au niveau de l'individu.

<--->

-> Le rav Yé'hezkel Abramsky aperçut, une fois, alors qu'il marchait dans la rue, une petite fille qui se tenait au bord du trottoir et se lamentait amèrement en pleurant à chaudes larmes. Il s'approcha d'elle et lui demanda : "Quels sont ces pleurs que j'entends?
Elle répondit : "Ma copine m'a fait honte en disant que ma robe n'était pas belle!"
Le rav Abramsky ajusta ses lunettes et fit semblant de l'observer. Il lui dit : "Cours vite chez ta maman et dis-lui de ma part que ta robe est très jolie!"
Sur le champ, toute trace de tristesse disparut du visage de l'enfant. Elle courut annoncer à sa mère ce que le rav avait dit et tout rentra dans l'ordre.

Par la suite, Rav Yé'hézkel relata l'épisode à ses proches en leur disant : « J'ai eu le mérite d'accomplir le commandement de ''s'attacher aux vertus d'Hachem" : de même que Hachem "essuie les larmes de tous les visages" (Yéchayahou 25,8), toi aussi, essuie les larmes de tous les visages d'Israël!"

<--->

-> "Hachem Elokim l'envoya du Gan Eden afin de travailler la terre de laquelle il avait été tiré. Il chassa l'homme et posta des chérubins à l'Est du gan Eden" (Béréchit 3,23-24)

-> Le 'Hatam Sofer demande à propos de ces versets pourquoi il est écrit au début "Il l'envoya" et ensuite "Il le chassa".
Il y répond en expliquant, qu'après la faute, Hachem voulut chasser l’homme "de peur qu'il étende sa main et cueille le fruit de l'arbre de vie et qu'il vive à tout jamais" (Béréchit 3,22).
Néanmoins, Hachem ne voulut pas l'humilier. C'est pourquoi Il l'envoya en premier lieu à l'extérieur du Gan Eden afin de travailler la terre, et lorsqu'il en sortit, les portes se refermèrent derrière lui, et Hachem plaça des chérubins pour en garder l'accès.
De cette manière, l'humiliation ne fut pas autant dévoilée (puisqu'Hachem ne lui a jamais dit : ''Sors!'', mais seulement, après qu'il fut sorti, il ne put plus y retourner).

<--->

-> "et le petit luminaire pour régner la nuit, et aussi les étoiles" (Béréchit 1,16)

-> Rachi expliquer : "Puisqu'Il (Hachem) réduisit la lune [après qu'elle eut protesté que 2 rois (elle et le soleil) ne peuvent régner avec la même couronne], Il lui agrandit son armée (en lui associant les étoiles) afin de la consoler."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela vient nous enseigner un principe fondamental : même lorsqu'il est nécessaire de ''remettre quelqu'un en place'', en lui faisant un reproche ou en le punissant, il incombe en même temps de le consoler et de le rassurer.
Cela nous permet de comprendre pourquoi les juifs sont comparés aux étoiles (midrach Esther Rabba 7,11) : en effet, de même que les étoiles ne furent créées que pour consoler la lune, le rôle essentiel du peuple d’Israël est de prodiguer du bien à autrui en le consolant et en le rassurant.

<--->

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 8,8) rapporte que les anges de vérité étaient contre la création de l’homme car il ment [il est koulo chéker]. Les anges du Shalom (paix) étaient contre la création de l’homme car il se dispute, [il est koulo Ktata].
Mais les anges de bonté (mala'hé 'hessed) ont plaidé en faveur de l’homme. [ils doivent être créés car ils vont faire des actes de bonté!]
Ils ont donc su percevoir que la création de l’homme le prédispose à se tourner vers les autres.
En d’autres termes, l’homme n’a été créé que pour l’autre : que ce soit pour Hachem ou pour son prochain et la chose est ancrée dans sa nature.
[le monde n'existe que pour que nous puissions témoigner de la bonté!]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : http://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.