Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Qui a écrit la Méguilat Esther?

+ Qui a écrit la Méguilat Esther?

-> La Méguila d'Esther fut écrite par roua'h hakodech (esprit prophétique - guémara Méguila 7a).

-> "Mordé'haï mit par écrit ces événements et expédia des courriers à tous les juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi A'hachvéroch" (Esther 9,20).
Rachi explique que c'est Mordé'haï qui écrivit la Méguila telle que nous la lisons aujourd'hui.

Cependant, il est écrit dans la guémara (Baba Batra 15a) : "Les Sages de la grande assemblée ont écrit les livres sacrés de Yé'hezkiel, des 12 prophètes, de Daniel et la Méguila d'Esther".
Rachi précise que les Sages de la grande assemblée sont 'Hagi, Zakaria, Malakhi, Zéroubabel, Mordé'haï et ses compagnons.

=> Pourquoi est-il rapporté que c'est uniquement Mordé'haï qui a écrit la Méguila?

-> L'Admour de Kamarna (Pourim - ot guimel) dit : "Je me suis penché de tout mon cœur pour étudier de manière approfondie cette Méguila qui fut écrite par esprit prophétique. Elle contient de nombreux secrets et des Noms divins extraordinaires qui ont la capacité d'effacer le nom d'Amalek du cœur d'Israël afin qu'il puisse avoir un seul cœur dirigé vers leur Père Céleste."

-> Le rabbi Moché de Kovrin écrit : "La Méguila d'Esther que nous lisons durant Pourim inclut toute la Torah écrite et toute la Torah orale, ainsi que de nombreux Noms divins."

-> Mordé'haï s'est donc associé aux Sages de la grande assemblée cités plus haut : 'Hagi, Zakaria, Malakhi, Zeroubabel et ses compagnons. Ils se sont tous réunis à sa droite pour écrire la Méguila sous forme d'un récit incluant tous les Noms divins afin d'aider les générations des Bné Israël à effacer la force du nom d'Amalek, à s'unir et à s'attacher totalement à Hachem.
Ainsi, lorsque nous lisons : "Mordé'haï mit par écrit ces événements" (Esther 9,20) nous devons comprendre que Mordé'haï dirigeait la rédaction de la Méguila car il connaissait les moindres détails du miracle de Pourim.

<--->

-> "Mordé'haï mit par écrit ces événements et expédia des courriers à tous les juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi A'hachvéroch" (Ether 9,20).
=> On peut s'interroger : Mordé'haï aurait donc rédigé la Méguila immédiatement après le miracle de Pourim alors qu'il était encore en dehors d'Israël. Pourtant les Sages nous ont enseigné que tous les écrits sacrés tels que les Rois et les Prophètes furent tous rédigés en terre d'Israël afin qu'ils puissent bénéficier de la sainteté et de l'esprit prophétique dans le but de perdurer à travers toutes les générations.

-> Le rabbi de Brisk explique que l'Ecriture de la Méguila suit 2 impératifs : un premier qui est d'écrire la ,Méguila pour diffuser le miracle et un second qui stipule que les écrits sacrés soient écrits en Israël par prophétie afin d'y introduire la sainteté comme pour tous les autres écrits traitant de nos Rois et de nos Prophètes. (Hilkhot Méguila פ"ה)
Ainsi :
- "Mordé'haï mit par écrit ces événements" (Esther 9,20) = il s'agit du premier impératif évoqué concernant la diffusion du miracle ;
- : "Les Sages de la grande assemblée ont écrit ... la Méguila d'Esther" (guémara Baba Batra 15a) = cela correspond à leur retour en Israël où ils écrivirent une seconde fois la Méguila pour lui donner le statut des écrits sacrés.

-> "La Méguila est appelée livre et est également appelée courrier" (guémara Méguila 19a).
Effectivement, elle est appelée courrier lorsque Mordé'haï l'écrivit en dehors d'Israël, puis elle obtint le statut de livre une fois rédigée pour la seconde fois par les Sages de la grande assemblée, par prophétie, en Israël. La sainteté de la terre l'ayant pénétrée et lui octroyant ainsi le statut de livre sacré.

<--->

+ Reçue au mont Sinaï :

-> "Rabbi 'Hiya a enseigné au nom de Rabbi Yo'hanan à propos du verset : "Hachem m'a donné les 2 Tables de pierre, écrites du doigt de D. et sur elles il y avait toutes les paroles que vous a déclarées Hachem sur la montagne" (Ekev 9,10), ce qui vient nous apprendre que Hachem a montré à Moché les moindres détails de l'Ecriture de la Torah et les moindres détails qui seront écrits à l'avenir. De quoi s'agit-il? De la Méguila d'Esther". [guémara Méguila 19a]
Ainsi, la Méguila d'Esther fut dévoilée à Moché mais qu'il ne reçut pas la permission de la dévoiler avant le miracle de Pourim.
[la guémara (Yérouchalmi Méguila 7a) enseigne également : "Hachem a dévoilé à Moché ce qu'écrira Mordé'haï à l'avenir. Ainsi la Méguila d'Esther fut transmise à Moché au mont Sinaï.
Rav, Rabbi 'Hanina, Rabbi Yonatan, Bar kafra et Rabbi Yéhochoua ben Lévi ont tous dit que cette Méguila fut transmise à Moché au Mont Sinaï car la Torah est intemporelle."
La guémara (Taanit 9a) affirme : "Il n'y a pas une chose dans le monde qui ne figure pas en allusion dans la Torah". ]

-> Il est écrit : "וקיבל היהודים" ( vékibel aYéhoudim - Esther 9,23), avec וקיבל (vékibel) qui signifie "il a reçu" est au singulier alors que le mot היהודים (aYéhoudim) qui veut dire "les juifs" est au pluriel.
Pour quelle raison notre verset utilise-t-il un langage singulier?
Ceci pour faire allusion à Moché qui avait déjà reçu cette Méguila au mont Sinaï. [Zohar Ki Tissa 191b]

-> Selon le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan), Mordé'haï était la réincarnation (guilgoul) de Moché.
Il apporte une preuve d'après l'enseignement des Sages du midrach : "Un homme juif (ich Yéhoudi) vivait à Chouchan la capitale" (Esther 2,5). Le mot איש (ich - homme) vient nous apprendre que Mordé'haï équivalait à toute sa génération comme Moché dans la sienne et à propos duquel il est écrit : "Et l'homme, Moché était très humble" (Béaaloté'ha 12,3).

-> Le Hida ('Homat Anakh) enseigne à propos de "un homme juif" (ich Yéhoudi - אִישׁ יְהוּדִי - Esther 2,5) que ces termes (renvoyant à Mordé'haï) ont la même valeur numérique que le nom de Moché (avec le kolel).

Ainsi, Hachem choisit Mordé'haï, qui avait les mêmes étincelles d'âme que Moché, pour écrire la Méguila. En effet, son âme (néhchama) avait déjà reçu cette même Méguila au mont Sinaï et vint le moment de la dévoiler.

-> On peut rapporter l'enseignement du Yisma'h Moché (paracha Térouma) :
Lorsque le peuple juif a vaincu Amalek dans le désert, Hachem a dit à Moché : "Ecris ce mémorial dans le livre, et mets-le dans les oreilles de Yéhochoua" (Béchala'h 17,14).
Nos Sages (guémara Méguila 7a) disent que "le livre" se réfère à la Méguilat Esther. Ainsi, Moché a reçu l'ordre de mettre l'histoire de la Méguilat Esther dans les "oreilles de Yéhochoua", en d'autres termes, de lui chuchoter discrètement à l'oreille.
Pourquoi cela devait-il se faire discrètement?

Ce qui s'est passé à l'époque de Mordé'haï et d'Esther nécessita un très grand repentir (téchouva) de la part du peuple comme cela est rapporté dans la guémara (Méguila 12b) : pour quelle raison le peuple d'Israël a-t-il été condamné à l'extermination durant cette génération? Afin qu'il accomplisse un réel repentir durant cette génération.
Si Moché et Yéhochoua avaient dévoilé au peuple, avant la chute de Haman, la Méguila ainsi que la délivrance qui allait suivre, il est évident que le peuple juif n'aurait jamais eu une crainte suffisante du décret de Haman, crainte nécessaire pour éveiller un repentir sincère.
C'est la raison pour laquelle l'enseignement de la Méguila fut caché au peuple et ne fut transmis qu'à Moché qui le transmit à son élève Yéhochoua qui le transmit à son tour aux dirigeants du peuple, et ainsi de génération en génération jusqu'à Mordé'haï.
A présent nous comprenons le verset : "Mordé'haï savait tout ce qui s'était passé" (Esther 4,1) = étant le leader spirituel de sa génération, lui seul reçut cet enseignement, étant établi que le décret d'extermination ainsi que la délivrance qui allait suivre devaient rester secrets. Il se garda donc de le dévoiler au peuple afin que tous se repentent d'un cœur entier.

-> D'ailleurs, se basant sur cela le Yisma'h Moché y explique le verset : "Mordé'haï ayant pris connaissance de tout ce qui s'était passé, déchira ses vêtements, se couvrit d'un cilice et de cendres et parcourut la ville en poussant des cris véhéments et amers" (Esther 4,1) :
Bien que Mordé'haï, le grand de sa génération, eût été averti en tant que tel du décret d'extermination ainsi que de la délivrance qui allait suivre, en aucune façon ni à aucun moment il n'eut peur du décret de Haman.
Il entreprit tout pour faire un maximum de bruit en criant, en déchirant ses vêtements ... Tout ceci fut accompli aux yeux du peuple afin d'éveiller son repentir alors que Mordé'haï savait parfaitement comment la situation allait évoluer.

<--->

+ Et Esther? :

=> Puisque Mordé'haï est l'auteur de la Méguila, pourquoi s'appelle-t-elle "la Méguila d'Esther"? N'aurait-elle pas dû s'intituler "la Méguila de Mordé'haï"?
De plus il est écrit : "Puis la reine Esther, fille d'Avi'haïl et Mordé'haï haYéhoudi écrivirent de nouveaux, usant de toute leur autorité pour donner force de loi à cette seconde missive de Pourim" (Esther 9,29). Le Targoum explique que la reine Esther et Mordé'haï haYéhoudi écrivirent ensemble la Méguila.
=> Comment concilier cela avec ce que l'on a vu précédemment?

-> Esther s'est associée à Mordé'haï lors de l'Ecriture de la Méguila afin de lui communiquer les détails qu'il ne pouvait pas connaître sur ce qui s'est passé dans le palais du roi. Ceci est considéré comme si Esther elle-même avait écrit la Méguila.

-> La reine Esther a pesé de tout son poids auprès des Sages pour qu'ils acceptent d'écrire et d'instituer la lecture de la Méguila de génération en génération. (guémara Méguila 7a).
Au départ, les Sages d'Israël ne voulaient pas accepter la requête de la reine Esther visant à imposer la lecture de la Méguila. Puis ils trouvèrent dans la Torah un passage de l'Ecriture sur lequel s'appuyer pour instituer cette mitsva.
[Shvilé Pin'has]

[selon la guémara : une mitsva est appelée uniquement du nom de celui qui l'a initiée.
Ainsi Mordé'haï et les Sages de la grande assemblée ont appelé la Méguila du nom d'Esther parce c'est elle qui fit tous les efforts possibles afin que la Méguila soit écrite et lue de génération en génération.
C'est par son mérite d'avoir su convaincre les Sages que nous la lisons. ]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.