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Torah & déré’h érets

+++ Torah & déré'h érets :

+ "Sans déré'h érets, il n'y a pas de Torah, et sans Torah il n'y a pas de déré'h érets" (im én déré'h erets én Torah, im én Torah én déré'h érets - Pirké Avot 3,17).

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - pt.2, ch.26) explique qu'il n'y a pas de contradiction entre le fait que la Torah ou le déré'h érets doivent venir en premier, cette michna de Pirké Avot signifie plutôt que les deux sont essentiels et que l'on ne peut réussir si l'un ou l'autre manque.

-> La tribu de Yissa'har était réputée pour son dévouement unique à l'étude de la Torah, et dans Vayé'hi (49,14), elle est comparée par Yaakov Avinou à un âne portant son lourd fardeau.
Le Sforno explique la comparaison comme suit : Un âne porte deux sacoches, une de chaque côté. De même, une personne ne peut être considérée comme un talmid 'hakham que si elle porte deux fardeaux, celui de l'étude de la Torah et celui du déré'h érets (qu'on traduit par : "savoir vivre [ = avoir de bonnes midot]").

-> La Torah commence par de la guémilout 'hassadim et se termine par des guémilout 'hassadim.
Son début est un accomplissement de bonté, comme il est écrit : "Et Hachem fit pour Adam et sa femme des vêtements de peau et les habilla". Et sa fin est un accomplissement de bonté, comme il est écrit : Hachem l'enterra à Gaï". [guémara Sotah 14a]
Dans l'avant-propos de Téchouvat 'Hout haMéchoulach (par.31), il est expliqué :
"L'introduction à la Torah est guémilout 'hassadim, car sans de bonnes midot, on ne peut même pas commencer à approcher la Torah, tout comme on ne peut pas construire un bâtiment sans avoir d'abord posé les fondations...
Cependant, 'la fin de la Torah est guémilout 'hassadim' parce que le but et l'objectif de l'apprentissage de la Torah est d'être complètement rempli par les midot exemplaire d'Hachem".

-> "Sans Torah, il n'y a pas de déré'h érets" (im én Torah én déré'h érets).
Rabbénou Yona explique que même si l'on doit avoir de bonnes midot de base pour que la Torah réside en soi, il est impossible d'atteindre la perfection en matière de midot sans Torah, car "la majorité des bonnes midot se trouvent dans la Torah".

-> "Prépare-toi à apprendre la Torah" (Pirké Avot 2,12)
Rabbénou Yona explique : "Prépare-toi avec de bonnes midos afin d'être capable d'apprendre la Torah". La raison en est que "l'on doit d'abord corriger ses midot, et alors la Torah peut résider en nous, car la Torah ne peut jamais résider dans une personne qui n'a pas de bonnes midot".

Le rav Pin'has Green explique que n'importe qui peut apprendre la Torah, mais pour que la Torah "réside" en lui, pour qu'elle devienne une partie de lui, qu'elle le change et l'améliore, et qu'elle lui insuffle la sainteté de la Torah, il faut qu'il soit une personne avec de bonnes middot.

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-> Le Rambam (Hilkhot Déot 1,6) décrit la perfection des midot comme "le chemin d'Hachem" que nous devons suivre. Hachem exige de nous la grandeur morale, la perfection des midot, le don et l'aide aux autres, afin que nous soyons dignes de voir Sa Présence résider parmi nous.
Par exemple, lorsqu'une personne glisse sur une peau de banane et tombe à plat, le rav Avigdor Miller note que la réaction du juif devrait être de fondre en larmes parce qu'un tsélem Elokim (une personne créée à l'image d'Hachem) a été blessé et embarrassé.

-> La guémara (Béra'hot 28b) raconte que ses disciples demandèrent à Rabbi Eliezer ce qu'ils pouvaient faire pour mériter le Olam HaBa. L'une des idées qu'il leur proposa fut de s'abstenir de "higuayon".
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ce mot signifie "intellect". Rabbi Eliezer enseignait à ses disciples d'éviter le concept des "manières de base" régies par la logique humaine, et de réaliser plutôt que toutes les michpatim de la Torah qui régissent les manières, la décence et la courtoisie sont pleines de sainteté et d'une profondeur infinie, car leur source est la conduite d'Hachem que nous sommes censés imiter. (voir aussi le Alchikh haKadoch - Michpatim 21,1)

-> Il n'y a pas de limite à la grandeur d'Hachem, et c'est pourquoi les mitsvot qui raffinent et polissent offrent des niveaux extrêmes de grandeur, au-delà de tout ce dont l'esprit humain pourrait rêver.
C'est pourquoi "sans Torah, il n'y a pas de déré'h érets", car même dans un million d'années, l'esprit humain qui est limité ne pourrait pas comprendre ce qu'implique le véritable déré'h érets.
Mais celui qui étudie la grandeur de la bonté d'Hachem visible dans la Torah, qui observe scrupuleusement toutes les mitsvot et qui suit les conseils donnés par nos Sages, sera en effet capable d'atteindre la grandeur dans les midot à mesure qu'il devient de plus en plus une personne pieuse.

La Torah (Dévarim 4,6-8) prédit qu'un grand jour viendra où toutes les nations du monde s'uniront pour proclamer que les juifs sont "les plus grands de toutes les nations". Elles nous donneront ce titre parce que nous avons "des 'houkim et des michpatim justes".
Le Sforno explique qu'elles réaliseront et admettront qu' "il n'existe nulle part une nation dont les lois démontrent l'existence de D. et de Ses voies, et dont les lois justes ne sont pas élaborées pour le bénéfice de leurs propres juges, avocats ou fonctionnaires, mais plutôt pour des raisons de justice et de justesse".
[ nos mitsvot sont intrinsèquement justes et correctes car elles découlent des caractéristiques pures du Bien suprême, Hachem lui-même. Ainsi, sans Torah on ne peut pas vraiment savoir en quoi consiste le déré'h érets (ex: sont différentes selon les époques, la culture de peuple, ... ).]

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+ La pureté du cœur et de l'âme :

-> "Un am ha'arets ne peut pas être un 'hassid" (lo am ha'arets 'hassid - Pirké Avot 2,5).
Rabbénou Yona explique que dans ce contexte, am ha'arets fait référence à quelqu'un qui s'entend bien avec les autres, qui agit avec une décence élémentaire et qui évite de se comporter de manière négligente et de blesser autrui. Cependant, parce qu'il ne connaît pas la Torah, il ne sera jamais en mesure d'atteindre le niveau élevé d'un 'hassid, quelqu'un qui excelle dans le déré'h érets, qui va au-delà des paramètres de ce qui est attendu par la stricte lettre de la loi.
L'étude de la Torah procure : "la pureté du cœur et le raffinement de l'âme" (taharat halev vézakout hanéfech).

-> La sainteté de la Torah affecte l'âme d'une personne. Elle l'élève et l'affine, la rendant plus pieuse.
Le 'Hazon Ich (Recueil de lettres 1) enseigne :
"[l'effort dans la Torah] transforme le physique/matériel en spirituel et le corps en âme. Il pénètre tous les membres d'une personne, les purifie et les affine afin qu'ils puissent mener une vie de Torah".

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit un jour que si quelqu'un refuse de vous aider, retournez le voir après qu'il ait appris la Torah pendant quelques heures et il sautera certainement sur l'occasion pour vous aider.
En effet, l'étude de la Torah affine, purifie et élève la personne et alors, dans son état moral élevé, son désir naturel d'être généreux se matérialisera.

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+ Sans les midot, pas de Torah :

-> "Sans déré'h éréts, il n'y a pas de Torah"
Selon Rabbénou Yona cela signifie que la Torah ne peut pas résider dans une personne qui n'a pas de bonnes midot.

-> L'Alter de Kelm enseigne :
"la Torah a besoin d'un réceptacle. Elle ne réside pas dans une personne qui n'est pas raffinée.
[Une personne non raffinée] n'est pas apte à être un réceptacle pour la Torah. Si elle n'a pas un bon cœur, si elle n'est pas nossé béol im 'havéro (partageant les difficultés de son prochain) et si elle n'apprend pas à apprécier les autres, elle est égoïste et perd ainsi la valeur de la Torah et est incapable d'être un récipient pour l'accepter".

-> Sans de bonnes midot, une personne peut acquérir beaucoup de connaissances, mais l'acquisition de la Torah, c'est-à-dire que la Torah qu'elle étudie devienne une partie d'elle-même et la change, nécessite d'abord d'avoir des midot tovot.
C'est pourquoi la guémara (Avoda Zara 5b) souligne que l'on ne peut contrôler son yétser ara que si l'on apprend la Torah et que l'on s'implique dans l'accomplissement du 'hessed.

-> Les bonnes midot transforment une personne en un récipient capable d'accepter et d'absorber la Torah.
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) cite les mots du Zohar : "Hachem et Sa Torah ne font qu'un". Il explique que les mots de la Torah sont la sagesse d'Hachem et que chaque fois qu'un juif prononce des mots de Torah, "il se connecte à la volonté et aux mots d'Hachem".
Il ajoute qu'en apprenant la Torah, la personne atteint le plus grand attachement possible (dvékout) avec Hachem.

-> Pour que cette connexion fonctionne, il doit avoir de bonnes midot.
Le 'Hafets 'Haïm explique que le plaisir ultime dans le monde à Venir, qui est de s'attacher à Hachem et de jouir de l'éclat de la présence divine, n'est possible que pour quelqu'un qui imite la caractéristique d'Hachem de donner aux autres au cours de sa vie!
[cela peut être un sens de la guémara (Avoda Zara 17b) : "Quelqu'un qui s'engage uniquement dans l'étude [de la Torah] mais ne pratique pas le 'hessed, c'est comme s'il n'avait pas de D." = puisqu'il lui manque les midot tovot et le 'hessed pratiqués par Hachem, il est incapable d'atteindre l'ultime attachement avec Hachem dans le monde à venir. ]

-> Il existe une infinité de niveaux d'attachement avec Hachem (qui est infini), et le plus on affine nos midot et le plus on imite les bons traits d'Hachem, le plus on se rend capable de forger un lien profond avec Hachem à travers la Torah qu'on étudie.
Telle est la signification profonde de : "le déré'h erets précède (kadma) la Torah" = la Torah résidera dans une personne qui se conduit avec déré'h erets, et selon les mots de Rabbénou Yona, purifiera davantage son cœur, affinera son âme et la propulsera au niveau élevé d'un 'hassid.

Nous comprenons, d'après cela, qu'atteindre la perfection dans le déré'h érets est essentiel pour un juif. Cependant, il ne s'agit pas d'un but ultime en soi. Il s'agit plutôt d'un moyen permettant d'atteindre le véritable objectif qui consiste à se connecter/attacher à Hachem en apprenant la Torah et en observant les mitsvot.

Si quelqu'un se concentre uniquement sur son déré'h érets sans développer ses performances en matière de Torah et de mitsvot, c'est comme si quelqu'un avait fait tous les préparatifs d'un repas mais ne l'avait pas mangé.
Comme le prévient le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour vol.2) : "le but ultime de l'étude du moussar est de nous fortifier pour apprendre la Torah dans toute son ampleur et sa profondeur et pour accomplir les mitsvot ...
Le but final de tout notre travail est la Torah elle-même. L'apprentissage du moussar est une partie inséparable de la Torah, car on ne peut atteindre la Torah sans lui, mais il ne faut pas, à D. ne plaise, faire de l'étude du moussar l'objectif principal".

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-> Le Gaon de Vilna (Even Shéléma (1,11) écrit que la Torah est comme la pluie : elle fait germer ce qui se trouve dans le sol.
Si une personne a de bonnes midot, la Torah les renforcera et les affinera encore plus. Cependant, si elle est pourrie à l'intérieur et ne travaille pas sur son comportement, l'apprentissage de la Torah renforcera en fait ses traits négatifs et les aggravera.

-> La guémara (Yoma 72b) écrit que Rava a supplié ses élèves de ne pas attirer sur eux 2 Guéhinam.
Qu'est-ce que ces 2 Guéhinam? N'y a-t-il pas qu'un seul guéhinam?

Rachi explique ce que Rava veut dire, et c'est assez effrayant. Si une personne n'acquiert pas la yirat chamayim (crainte du Ciel) en même temps que son étude de la Torah, alors elle a attiré sur elle le Guéhinam dans les 2 mondes : Olam HaZé et Olam HaBa.

Nous comprenons ce qu'est le Guéhinam dans le Olam HaBa (monde à Venir) : si une personne a mal agi au cours de sa vie, elle sera punie pour cela. Mais qu'est-ce que le Guéhinam dans le Olam HaZé (ce monde-ci)?
Supposons qu'une personne travaille toute sa vie à l'étude de la Torah et qu'elle renonce à beaucoup de plaisir dans le Olam HaZé afin d'atteindre le Olam HaBa. Mais si elle n'a pas développé sa yirat chamayim, tout ce travail n'aura servi à rien. Ce sont les 2 Guéhinam. C'est une pensée effrayante.
[rav Modé'haï Sultan]

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-> Quatre choses nécessitent un renforcement et un effort constant pour s'améliorer, et ce sont : la Torah, les bonnes actions (maassim tovim), la prière et le déré'h érets.
[guémara Béra'hot 32b]
Rachi ajoute : ce type de 'hizouk (renforcement/encouragement) est nécessaire constamment (tamid), et de toutes ses forces (békol ko'ho).

[on voit que la Torah et le déré'h érets sont les deux énoncés en même temps. ]

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+ Kabbalat haTorah :

-> Le don de la Torah au mon Sinaï est introduit par : "Et Israël campa (vayi'han) là, en face de la montagne" (Yitro 19,2).
Le verbe "vayi'han" (campa) est au singulier, même s'il se réfère à l'ensemble du peuple juif. Rachi commente : "Comme une seule personne avec un seul cœur", par opposition à tous les autres campements, qui où ils étaient en proie aux disputes et aux plaintes.

Lorsque le peuple juif atteignit un niveau tel qu'il ne se battait plus, ne se plaignait plus et ne se disputait plus, et qu'il ressentit au contraire une formidable unité et un grand amour les uns pour les autres, il fut alors prêt à accepter la Torah. Il avait atteint la perfection en matière de midot et dans leur relation avec leur prochain, et seul un tel peuple peut recevoir la Torah.
[cette unité leur a permis de recevoir la Torah. Nous recevons constamment la Torah comme au mont Sinaï, et ainsi plus nous avons une attitude favorisant l'unité, plus nous pouvons mériter d'obtenir et de garde la Torah en nous.]

-> Le dernier chapitre des Pirké Avot traite de l'étude de la Torah, et il est connu par les commentaires comme le "Pérek Kinyan haTorah" (le chapitre de l'acquisition de la Torah).
Le Yaavetz explique que les 5 premiers chapitres des Pirké Avot sont consacrés aux traits de caractère. Une fois que l'on a acquis ces traits de caractère et que l'on s'est transformé en un récipient adéquat, on est prêt à acquérir la Torah.
[le rav Ayeh Rottman fait remarquer que la moitié des 48 moyens d'acquérir la Torah (Pirké Avot 6,5), impliquent d'avoir de bonnes midot. (qui sont donc un récipient pour que la Torah étudiée réside en nous) ]

-> La michna (Pirké Avot 2,7) enseigne : "Celui qui acquiert pour lui-même un bon nom acquiert pour lui-même la Torah et le Olam haBa".
Le Méïri explique qu'un "bon nom" signifie qu'il perfectionne son midot. Il "acquiert pour lui-même" signifie que ces midot tovot sont pour son propre bénéfice, car ils l'amènent à acquérir la Torah. En retour, il méritera la récompense éternelle du Olam HaBa (monde à Venir).

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+ Nous ne perdons pas à faire du 'hessed :

-> La guémara (Roch Hachana 18a) rapporte que les 2 grands Amoraïm, Abbayé et Rava, étaient tous deux des descendants d'Eli haCohen, dont la famille avait été maudite pour mourir jeune.
Rava vécut jusqu'à 40 ans et Abbayé jusqu'à 60 ans.
La guémara explique que Rava n'a appris que la Torah, tandis qu'Abbayé a appris la Torah.
Torah, tandis qu'Abayei apprenait la Torah et faisait également du 'hessed.

Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hesed - pt.3, ch.8 ) explique que Rava a certainement fait 'hessed aussi. Cependant, Rava et Abbayé avaient un désaccord fondamental sur l'obligation de s'impliquer dans le 'hessed.
Rava soutenait que tant qu'il étudiait la Torah, il n'était pas obligé de s'impliquer dans le 'hessed. Il lui suffisait de faire un 'hessed si la situation se présentait à lui et que personne d'autre ne pouvait s'en charger.
Abbayé, quant à lui, soutenait qu'étant donné qu'il était une figure éminente et prestigieuse de la communauté, sa présence et son implication dans le 'hessed apporteraient un succès à la cause d'une manière qui ne pourrait pas être atteinte sans lui.

Le 'Hafets 'Haïm écrit que puisque Abbayé a vécu beaucoup plus que Rava, nous voyons que le Ciel était d'accord avec sa position.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que les 20 années supplémentaires qui lui ont été accordées visaient à le dédommager pour le temps qu'il avait pris sur son apprentissage pour faire 'hessed.

=> Une personne qui peut accomplir un acte de 'hessed ne perdra jamais son étude de Torah à cause de cela. Même si elle semble avoir perdu du temps, elle peut être assurée qu'Hachem la récompensera et lui rendra tout le temps qu'elle a passé, de sorte qu'elle pourra remplir le quota d'étude de sa vie.
[un autre exemple peut être celui de la promesse que celui qui honore ses parents aura une longue vie. Une raison est que tout le temps consacré à eux, nous sera rendu finalement (ex: soit en durée de vie, soit en soucis en moins, en profitant davantage d'une bonne qualité de vie).]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Baba Métsia 85b) explique que Rabbi 'Hiya et Rabbi 'Hanina avaient un argument similaire. Rabbi 'Hiya enseignait que le 'hessed combiné à l'étude de la Torah garantit que la Torah ne sera jamais oubliée par le peuple juif. La guémara indique clairement que Rabbi 'Hiya avait un pouvoir de prière extraordinaire, qu'Eliyahou haNavi a assimilé à celui des Patriarches (Avot). Ceci peut être compris sur la base du midrash selon lequel la prière d'un baal 'hessed sera certainement exaucée. [Rabbi 'Hiya excellait dans le 'hessed ainsi que dans la Torah, et ainsi sa prière avait donc un pouvoir unique. ]

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+ Améliorer sa Torah :

-> Non seulement une personne impliquée dans le 'hessed ne perdra pas en quantité d'apprentissage de la Torah, mais le 'hessed qu'elle a fait améliorera la qualité de son étude.
Le rav Moché Yéhochoua Landau s'est un jour plaint au 'Hazon Ich que ses efforts en matière de 'hessed empiétaient sur son temps d'étude.
Le 'Hazon Ich lui a répondu : "La Torah n'est pas une étude intellectuelle comme les autres. La Torah est une néchama (âme). Et lorsque l'on fait du 'hessed avec les autres, sa propre néchama (âme) est élevée et cela l'aide à comprendre plus de Torah et de manière plus approfondie."
À une autre occasion, le 'Hazon Ich a fait remarquer que pour dire une "svara" correcte (une logique pour expliquer un concept compliqué de la Torah), il faut un "esprit clair et pur" et que ce n'est qu'en faisant du 'hessed que l'on peut atteindre un tel état d'esprit.

=> Faire 'hessed fait de nous un réceptacle capable d'accepter la Torah. En faisant 'hessed, on imite Hachem et on est donc en mesure d'acquérir un plus grand attachement et une plus grande connexion avec Hachem grâce à l'étude de la Torah.

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+ Sanctifier le nom d'Hachem :

-> Chaque jour, nous disons dans le Shéma Israël : "Tu aimeras Hashem, ton D." (vé'ahavta ét Hachem Eloké'ha).
Nos Sages (Yoma 86a) apprennent que cela inclut que : "le nom d'Hachem doit être aimé à travers vous."
Cela implique que celui qui étudie la Torah, doit agir honnêtement dans les affaires et parler gentiment à tout le monde.

La guémara explique que le résultat sera que les gens diront à son sujet : "Heureux celui qui apprend la Torah, heureux son père qui lui a enseigné la Torah, heureux son rabbi qui lui a enseigné la Torah. Malheur à ceux qui n'apprennent pas la Torah. Cette personne a étudié la Torah, comme ses voies sont agréables, comme ses actions sont raffinées."
Hachem dit à propos d'une telle personne : "Tu es Mon serviteur, Israël, et Je suis glorifié par toi".

Mais si quelqu'un étudie la Torah mais est malhonnête en affaires ou parle de manière désagréable aux gens, ils diront : "Malheur à celui qui a appris la Torah, malheur à son père qui lui a enseigné la Torah, et malheur à son rabbi qui lui a enseigné la Torah. Voyez comme ses voies sont corrompues et comme elles sont désagréables."

[toute personne qui est liée à la Torah (même un petit peu!) devient un représentant de cette dernière, et doit donc agir avec une grandeur de caractère pour qu'elle puisse avoir une belle impression à leurs yeux, pour faire du kidouch Hachem.
Ainsi, la Torah implique avoir du déré'h érets! ]

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+ Un mérite et une responsabilité :

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - ch.11) écrit :
"C'est un honneur pour la Torah que quelqu'un qui étudie davantage progresse également dans la droiture et dans le raffinement de ses midot ...
Si quelqu'un qui étudie beaucoup manque de [bonnes midot], il fait honte à l'étude elle-même, ce qui, à D. ne plaise, est une profanation du Nom d'Hachem, qui nous a donné Sa sainte Torah et nous a ordonné de l'étudier de manière approfondie pour atteindre la perfection [de ces midot] grâce à elle".

-> Le rav Avraham Yaakov Pam (Atara laMélé'h) enseigne :
"Un juif de la Torah qui ne se comporte pas de manière agréable rend un faux témoignage sur la Torah, selon lequel ses voies ne sont pas agréables".

-> Le rav 'Haïm Vital, élève principal du Arizal, va jusqu'à comparer cela à un bel anneau d'or dans le nez d'un porc. La beauté éclatante de la Torah perd tout son attrait et sa valeur si elle se trouve dans un récipient inapproprié.

-> La guémara (Shabbath 104a) écrit qu'un talmid 'hakham dont les vêtements sont tachés mérite la peine de mort, car il incite les gens à mépriser la Torah.
Le Méïri écrit que la guémara ne fait pas seulement référence à la saleté sur ses vêtements, mais que si son caractère est entaché d'une mauvaise mida, il provoque la même profanation de la Torah qu'il représente.
Cela est vrai pour chaque juif, mais encore plus pour un talmid 'hakham. De la même manière qu'une tâche est plus visible et plus offensante sur un vêtement de qualité supérieure, de même, même un trait négatif mineur chez quelqu'un qui est considéré comme un talmid 'hakham est amplifié et crée un plus grand 'hiloul Hachem.

=> Il incombe à chaque juif d'exceller dans ses midot et son étude de la Torah, de devenir un grand être humain, une image ambulante représentant Hachem, à propos de laquelle les nations diront : "Heureux les juifs qui apprennent la Torah", et à propos de laquelle Hachem proclamera fièrement : "Je suis glorifié à travers vous !".

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-> Le 'Hazon Ich (Recueil de lettres 13) écrit :
"Quelqu'un qui a atteint la connaissance de la Torah marche parmi les gens et apparaît à l'œil humain comme une personne, mais la vérité est qu'il est un ange vivant parmi les humains, menant une vie céleste, et qu'il est au-delà de toute louange."

[ainsi un juif peut se laisser aller dans sa façon de vivre, de penser, en étant influencé par la société non-juive environnante. Le yétser ara tente de nous faire oublier la grandeur de tout juif, la grandeur de la Torah, d'une prière, ...
En tant que fils adoré du Roi des rois (Hachem), et ayant une âme beaucoup plus élevé que les autres humains, les juifs doivent se comporter avec un standard élevé, faisant preuve de déré'h érets (on est alors au-delà des anges! Au Ciel, on est une fierté et joie pour notre papa Hachem face aux myriades d'anges célestes). ]

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