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Interagir avec autrui

+++ Interagir avec autrui :

-> La guémara (Baba Métsia 58b) prévient que le fait d'offenser ou de blesser une autre personne par des mots (onaat dévarim) est pire que de lui nuire financièrement.
Quelqu'un qui embarrasse publiquement une autre personne ou l'appelle par un surnom désobligeant n'a pas sa place dans le monde à Venir.
Même si la personne a déjà l'habitude d'être appelée par ce nom et n'en est pas gênée, la personne qui a donné ce nom n'a toujours pas sa place dans le monde à Venir.

-> Par ailleurs, la guémara (Méguilla 27b) rapporte que Rabbi Zakaï a dit à ses disciples qu'il méritait la vieillesse comme récompense pour n'avoir jamais appelé quelqu'un par un surnom.
Les Tossafot expliquent qu'il se référait même à un nom non péjoratif.
Tout nom qui n'est pas flatteur ou qui est utilisé avec affection doit être évité.

C'est pourquoi il faut bien réfléchir à la manière de saluer les gens.
Il est évident que l'on ne doit jamais s'adresser à un parent, à un rav ou à un enseignant par son prénom. Ce serait un manque de respect flagrant. Leur position exige qu'on les appelle par leur titre.
En revanche, entre amis ou collègues, il semble approprié de saluer les autres par leur prénom. S'adresser à eux par leur nom de famille donne une impression de froideur et de distance. Cela peut être considéré comme un élément d'irrespect de la personne.

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+ Leçon de comment écrire une lettre :

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz a répondu un jour à quelqu'un qui lui avait écrit une lettre hâtive et bâclée. Dans sa réponse, il a énuméré 3 règles pour rédiger correctement une lettre.
Nous pouvons en apprendre beaucoup sur la manière correcte de communiquer et de traiter avec les autres.
Notre retation avec autrui (ben adam la'havéro) n'est pas moins une mitsva que la mitsva de l'esrog, qu'il nous est ordonné d'embellir. Si tel est le cas, il est tout à fait possible d'embellir une lettre adressée à un ami. Écrivez sur du papier propre avec un stylo de qualité, écrivez clairement et proprement, et bien sûr, le contenu doit être pur et agréable. Surtout, n'écrivez pas à la hâte, afin que le lecteur prenne beaucoup de plaisir à lire la lettre.

L'idée essentielle qui doit être soulignée est que tout ce qui a trait au "ben adam la'havéro" doit être fait avec un maximum de bonté et de gentillesse.
Tout doit être fait avec les bonnes intentions. A savoir, penser à ce qui est le mieux pour l'autre personne et pas seulement pour nous acquitter de votre obligation et en finir au plus vite. Une telle attitude est extrêmement éloignée du 'hessed (ressentir, se mettre à la place de l'autre).
[ rav Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.3, p.263]

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+ Sourire :

-> Imaginez que vous êtes dehors par une journée caniculaire, assoiffé, lorsque vous voyez soudain quelqu'un marcher dans la rue et distribuer des gobelets de lait glacé à tous les passants. Vous seriez impressionné par sa générosité et sa sollicitude à l'égard de ceux qui souffrent de la chaleur.
Pourtant, la guémara (Kétoubot 111b) affirme que sourire à quelqu'un est encore plus important que de lui donner une tasse de lait.
[à notre génération, nous sommes tous assoiffés de sourire, de reconnaissance et d'appréciation d'autrui.
A l'image des plantes qui ont besoin du soleil pour bien se développer, nous avons besoin de la chaleur d'autrui pour pouvoir pleinement nous épanouir.]
Le sourire revigore la personne qui le reçoit et lui donne le sentiment que sa présence a été remarquée, qu'elle est la bienvenue et qu'elle mérite de l'attention.

-> Le rav Yé'hezkel Sarna avait l'habitude d'avertir ses étudiants : "Votre visage est un réchout harabim (un domaine public). Lorsque vous marchez dans la rue, les gens voient votre visage. Si vous êtes triste, vous transmettez la tristesse aux autres. Si vous êtes heureux, vous rendrez les autres heureux."

Le rav Israel Salanter a croisé quelqu'un sur le chemin de la synagogue le jour de Yom Kippour. L'homme, plongé dans ses pensées dans les derniers instants avant le début du jour saint, avait une expression très sérieuse sur le visage, et il passa à côté du rav Salanter sans le reconnaître.
Le rav Salanter remarqua : "Pourquoi dois-je souffrir de sa peur du jour du jugement?"
Même au plus fort de la gravité de Yom Kippour, un sourire amical est de mise.

-> La michna (Pirké Avot 1,15) nous dit : "Il faut saluer tout le monde avec un visage amical" (véévé mékabel et kol haadam bé'sever panim yafot).
Le rav Avigdor Miller explique que nos Sages nous enseignent que le fait de sourire à quelqu'un comporte trois éléments : "Premièrement, le panim, le visage. Vous devez lui montrer tout votre visage, et pas seulement une vue de côté (à la va-vite).
Deuxièmement, séver, du mot sévara, une pensée, une attention. Entrez en contact avec lui en lui montrant un visage attentionné et en pensant vraiment à lui. [on a tendance à être pris par nos pensées/soucis, et sourire machinalement, mais ce qui vient du coeur va au coeur, ainsi on doit se connecter à l'autre, lui témoignant notre sincère appréciation. ]
Et enfin, yafot, beau/belle. Veillez à vous rendre beau/belle en arborant un large sourire joyeux.c"

-> Le Meiri ajoute un quatrième point, à savoir que la michna exige que nous agissions de la sorte avec kol haadam, avec tout le monde. Non seulement nous devons être amicaux et joyeux avec nos bons amis et notre famille, mais aussi avec tout le monde
Même une personne que nous n'aimons pas particulièrement n'est pas exclue et mérite d'être accueillie avec un sourire.

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+ Etre le premier à dire bonjour :

-> La michna (Pirké Avot 4,1) dit : "Il faut être le premier à dire shalom à tout le monde".
La guémara (Béra'hot 17a) rapporte que l'Amora, Abbayé, avait l'habitude de dire : "Il faut augmenter le shalom avec ses frères, ses proches et avec tout le monde, même avec un non-juif au marché, afin d'être aimé par Hachem, chéri par les gens et accepté par tout le monde".
[ ceci est basé sur la michna (Pirké Avot 3,10) qui enseigne que quiconque est apprécié par les gens est également apprécié par Hachem (Maharcha). ]

=> Cette guémara soulève plusieurs difficultés. Pourquoi est-ce que c'est spécifiquement Abbayé qui avait l'habitude de dire cette idée? Pourquoi a-t-il dit "ses frères, ses proches et tout le monde" alors qu'il aurait pu être beaucoup plus concis et dire simplement qu'il faut dire shalom à tout le monde? Qu'est-ce que l'ajout "afin qu'il soit aimé par Hachem et chéri par les gens", cela est certainement vrai pour de nombreuses mitsvot?
Ce qui est encore plus déconcertant, c'est qu'il s'agit là de la raison pour laquelle il faut augmenter le shalom, afin d'être aimé d'Hachem et des gens.
Cependant, le Rambam (Hilkhot Déot 5,7) cite cela comme une exigence halakhique pour un talmid 'hakham, à savoir qu'il doit saluer les gens avec shalom "afin qu'ils soient satisfaits de lui".
Puisque nous savons que le Rambam n'apporte qu'une halakha stricte, et non des idéaux de moussar inspirants, cela suggère qu'une partie intrinsèque de l'accueil des gens est qu'ils l'apprécient. Quelle est l'idée sous-jacente?

-> Le 'Hidouché haGuéonim (sur Ein Yaakov - Béra'hot 17a) explique comme suit :
Abbayé était un descendant d'Eli haCohen, dont la famille avait été maudite pour mourir jeune. Cependant, Abbayé a mérité de vivre beaucoup plus longtemps que ses contemporains parce qu'il a appris la Torah et s'est impliqué dans le 'hessed. La vie d'Abbayé a été consacrée au 'hessed, et il a enseigné à plusieurs reprises cette phrase qui incarne l'essence du 'hessed.

Le 'Hidouché haGuéonim poursuit en expliquant que la base du 'hessed est de "s'assurer que son ami ne reçoive de lui que du bonheur".
Le 'hessed signifie faire tout ce que je peux pour le bien de l'autre personne, afin qu'elle sente que je l'aime, que je l'apprécie et que je veux faire tout ce que je peux pour elle.

Le meilleur moyen d'y parvenir est de sourire sincèrement à quelqu'un.
Le Rambam apprend que la guémara nous enseigne l'essence de base de ce qu'est le 'hessed, et la manière dont nous devons nous y prendre. Nous devons saluer une personne de manière à ce qu'elle nous respecte et nous apprécie parce qu'elle voit et ressent l'amour et l'intérêt sincères exprimés dans notre salutation.

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+ C'est en pratiquant qu'on se perfectionne :

-> Il est souvent difficile de saluer tout le monde avec un sourire sincère et chaleureux. [surtout au début car c'est pas une attitude naturelle d'être un donneur, au contraire on préfère recevoir des marques d'honneur, d'appréciation (avant d'éventuellement répondre en retour). ]
La Barténoura écrit que celui qui y parvient est la personne forte à laquelle la michna (Pirké Avot 4,1) fait référence : "Qui est fort? Celui qui maîtrise son yétzer".
C'est un signe de grande force de caractère que d'agir toujours de manière amicale et de sourire, quels que soient nos sentiments et notre opinion sur l'autre personne.
Celui qui peut faire cela a déjà atteint un niveau de vraie grandeur dans le bén adam la'havéro.

=> Comment peut-on atteindre ce niveau élevé ?

La réponse se trouve dans la déclaration d'Abbayé : "Il faut accroître le shalom pour ses frères, ses proches et tout le monde, même avec un non-juif au marché".
Commencer par nous ordonner de sourire à tout le monde est trop difficile. Il faut plutôt commencer par quelque chose de facile. Abbayé nous conseille de commencez par saluer nos frères. Une fois que l'on a maîtrisé cela, on peut passer à des proches plus éloignés. Une fois cette étape franchie, nous sommes prêts à saluer tout le monde au marché.
[on a une tendance inverse à prendre pour acquis nos proches, comme notre femme et nos enfants, mais en réalité on doit exceller dans notre façon de les fréquenter avec joie, avec chaleur, avec agréabilité, car alors on pourra davantage le faire pour les autres.
Hachem attend de nous qu'on ait une base solide (la priorité doit être le shalom avec ses frères (femme, enfants, parents, frères/soeurs), puis les moins proches, puis tous les juifs, puis les non-juifs, et ce bon ordre des choses nous permet d'être pleinement un générateur de joie, quelqu'un qui rayonne le shalom. ]

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) ajoute qu'Abbayé dit de saluer tout le monde, même un non-juif sur le marché. Le marché est un endroit très fréquenté, où les gens vont et viennent à toute allure, occupés à leurs propres achats.
La déclaration d'Abayei enseigne que nous pouvons devenir un tel expert en matière de salutations que même au marché, où vous êtes occupé à vos propres affaires/achats, vous serez capable de saluer les centaines de personnes présentes avec la même expression joyeuse et amicale.

-> "Sois le premier à saluer tout homme" (Pirké Avot 4,15).
Selon la guémara (Béra’hot 17a), personne n’a devancé le salut de Rabbi Yochanan ben Zakaï, même un non juif (vendeur) au marché.

-> C'est un art de sourire sincèrement à quelqu'un.
On raconte que le rav Eliyahou Dessler a passé une année entière à s'entraîner à sourire devant un miroir afin de perfectionner cette technique.

Le rav Avraham Grodzinski était réputé pour le sourire joyeux qui ne quittait jamais son visage, même pendant les cauchemars les plus sombres du ghetto de Varsovie.
Le rav Shlomo Wolbe (Alei Shur - vol.2) écrit que le rav Grodzinski a acquis cette qualité après avoir passé deux ans à maîtriser l'art de saluer joyeusement les gens. C'est en pratiquant que l'on devient parfait. Avec le temps, nous deviendrons quelqu'un qui sourit naturellement.

-> Un autre niveau de salutation est mentionné dans une autre mishna : "Saluez chaque personne avec joie" (Pirké Avot 3,12).
Dans son commentaire, le Rambam écrit qu'il s'agit d'un niveau encore plus élevé que l'exigence précédente de saluer les autres avec une disposition agréable.

=> Accueillir autrui avec une disposition agréable et un sourire amical est la base absolue exigée par la Torah. On doit tendre vers le fait de saluer les autres avec joie. Cela est possible pour une personne qui voit le bien chez tous ceux qu'elle rencontre (ex: il y a une partie d'Hachem en Lui qui reste toujours pure, c'est un enfant adoré d'Hachem (en l'honorant j'honore D.), nous partageons la même racine d'âme et si il va bien alors j'irai encore mieux!), qui les respecte sincèrement et qui est heureuse de les voir et de leur parler.
Ce sentiment qu'il éprouve pour les gens s'exprimera dans sa façon de saluer avec enthousiasme tous ceux qu'il rencontre, avec un sourire qui témoigne d'une attention et d'un plaisir authentiques, comme si le fait d'avoir rencontré cette personne avait fait de sa journée une réussite.
[l'idée est importante : on doit faire sentir autrui que c'est tellement un honneur que d'avoir pu le voir, le saluer, qu'en réalité c'est nous qui lui sommes redevable d'avoir pu lui sourire, lui parler, ...
Nos maîtres du moussar était content de voir un nouveau juif, car ils se disaient : encore un nouveau juif (un ben chél Mélé'h) à pouvoir honorer! ]

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-> "Que Hachem éclaire Sa face pour toi" (Nasso 6,25)

-> Le rav Avigdor Miller commente : Etant donné que D. agit mesure pour mesure (guémara Sota 8b), D. éclaire Sa face pour ceux qui éclairent, illuminent leur face, visage, à leur prochain.

-> Le rav Yé'hezkel Sarna dit : Si on apprécie le fait que l’homme est créé à l’image de D., on considérait comme un privilège de pouvoir saluer ses semblables.

-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2016/06/30/4630-2

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+ Les compliments :

-> Si un sourire a la capacité de revigorer et de donner du pouvoir à celui qui le reçoit, un compliment n'en a que plus d'effet. Les gens ont soif d'être remarqués, appréciés et validés. Un compliment bien pensé montre que vous avez remarqué ce que la personne a fait, que vous y avez pensé et que vous l'appréciez.

Un compliment peut remonter le moral d'une personne déprimée, rendre un travailleur enthousiaste à l'idée de faire son travail, unir un groupe pour qu'il donne tout ce qu'il a l'un pour l'autre et inspirer l'amour et le dévouement entre conjoints.
Un compliment est si puissant que vous insufflez une nouvelle vie à l'autre personne, la transformant d'une personne nulle en quelqu'un d'autre important.

La femme de l'Alter de Kelm jonglait à elle seule avec un nombre énorme de responsabilités pour permettre à son saint mari de consacrer tout son temps et son énergie aux étudiants de la yéchiva.
En plus de s'occuper de la maison et de la famille, elle était fortement impliquée dans l'administration de la yéchiva et dans le bien-être des étudiants.
L'un des talmidim a déclaré qu'il se demandait souvent comment elle avait la force et l'énergie de s'occuper de tant de responsabilités. Jusqu'à ce qu'il rejoigne un jour l'Alter de Kelm pour un repas et entende, depuis leur entrée dans la maison jusqu'à leur départ, comment le Alter de Kelm couvrait sa femme de remerciements et de compliments sincères pour tout ce qu'elle faisait.
Il lui apportait un tel soutien émotionnel qu'elle avait la force de consacrer toute son énergie et ses capacités au rêve de son mari de construire la yéchiva de Kelm.

-> Le Zohar (Tazria 46b) écrit que de la même manière qu'Hachem punit quelqu'un qui parle de manière désobligeante d'une autre personne (lachon ara), il y a aussi une punition pour quelqu'un qui a quelque chose de gentil à dire à autrui mais qui se retient et ne le dit pas.
Nous apprenons ici que complimenter quelqu'un n'est pas simplement une chose agréable à faire, mais une obligation.
[on parle beaucoup et on s'inquiète de dire du lachon ara, qui selon la guémara (Ara'hin 15b) est équivalent aux 3 fautes cardinales réunies : l’idolâtrie, l'immoralité et le meurtre. Mais est-ce qu'on a la même inquiétude sur le fait de ne pas assez dire de belles et agréables paroles à notre prochain?
Or, nous sommes une génération "faible" où chaque juif a besoin comme jamais de paroles positives qui réchauffent le coeur et remontent le moral. Combien cela est vital, et combien il sera dur de répondre à Hachem lorsqu'on devra rendre des comptes sur la non utilisation en bien de notre langue! ]

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+ Les encouragements :

-> Encourager les gens est un autre trait de caractère de celui qui donne.
Il montre que vous avez remarqué la personne, que vous avez compris ses difficultés et que vous voulez l'aider à les surmonter.
Les mots d'encouragement assurent aux autres qu'ils peuvent réussir, leur donnent une lueur d'espoir dans une situation difficile et leur rappellent leurs capacités et leur désir de bien faire.
De même qu'un coureur de marathon trouve un regain d'énergie lorsque la foule l'encourage, de même, une parole amicale d'encouragement insuffle de la vie et de l'énergie aux gens et leur permet de se relever et de continuer à avancer dans les circonstances les plus difficiles.
[rav Avraham Tabor]

-> Selon le Shomer Emunim (Tsahali véRoni - ch. 9) :
"c'est une mitsva d'une hauteur et d'une grandeur incommensurables que de réconforter quelqu'un qui souffre.
Il n'y a pas de mitsva plus grande ou mieux récompensée que d'encourager et de renforcer quelqu'un qui souffre d'une difficulté quelconque.
Si nécessaire, il vaut même la peine d'interrompre son propre étude [de Torah] et sa propre prière pour le faire, en particulier pour le renforcer dans sa avodat Hachem."

-> Toutefois, il convient de souligner un conseil. Les experts enseignent que pour qu'un encouragement soit efficace, il doit s'agir de quelque chose que la personne croit pouvoir devenir réalité.
Dire à une personne très malade de ne pas s'inquiéter parce qu'elle sera complètement guérie demain n'est pas de nature à l'inspirer.

L'encouragement est efficace lorsqu'il oriente la personne vers de petites réussites qui sont réalistement à sa portée. Le fait de goûter au succès et de se rendre compte que de telles réalisations sont effectivement à sa portée lui donnera l'élan, la dynamique nécessaire pour se rapprocher de l'objectif final.
[rav Avraham Tabor]

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+ Les remerciements :

-> La gratitude est essentielle dans tous les domaines du judaïsme.
Le 'Hovot haLévavot enseigne que toute notre avodat Hachem est fondée sur la gratitude envers Hachem pour tout ce qu'Il fait pour nous. En effet, les juifs sont connus sous le nom de Yéhoudim, qui provient de la racine hodaa, remerciement. Si quelqu'un ne remercie pas les personnes qui l'ont aidé, il ne peut pas non plus remercier Hachem.
[l'essence qui nous définie comme juif est le fait de savoir témigner de la gratitude, de la reconnaissance à autrui, à Hachem, à soi-même. ]

[ il faut s'entraîner à remarquer le bien qu'on lui a fait, à l'apprécier et à exprimer sa gratitude. Cela s'applique à tout ce qui est fait pour vous, y compris les choses les plus insignifiantes, comme quelqu'un qui vous ouvre la porte, et ce que la personne était obligée de faire pour vous, comme le pharmacien ou le chauffeur de bus qui vous sert. ]

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-> Le 'hessed accompli régulièrement est souvent considéré comme allant de soi.
En réalité, les personnes qui aident souventles autres méritent encore plus de gratitude, car elles s'engagent totalement à accomplir leurs actes de 'hessed au quotidien. Il s'agit notamment des épouses et des mères dévouées qui cuisinent, font le ménage et les courses pour leur mari et leur famille, ainsi que des enseignants qui s'occupent de l'éducation de leurs élèves. [en s'en dédouane un peu trop facilement en disant que c'est normal, que c'est leur métier, ... plutôt que d'apprécier et les remercier]

-> Nos Sages disent (guémara Béra'hot 58a) = "Un bon invité, que dit-il?
Combien d'efforts le maître de maison a investi pour moi, quelle quantité de viande, de vin et de pâtisseries m'a-t-il proposé?
Et toute cette peine qu'il s'est donné, elle n'était qu'en mon honneur.

Mais un invité ingrat, que dit-il?
Quel effort a fait mon hôte pour me faire plaisir?
Je n'ai mangé qu'une seule tranche de pain, n'ai bu qu'un seul verre.
Tous les efforts qu'il a fait n'étaient destinés qu'à sa femme et ses enfants."

Ainsi, il y a 2 visions du monde :
-> celle du reconnaissant :
= prise de conscience du bien que l'on m'a fait.
=> Il en découle automatique le sentiment d'être redevable, de ressentir de l'obligation et de l'estime pour son bienfaiteur.

-> celle de l'ingrat :
= reniement et absence de reconnaissance du bien que l'on m'a fait.
=> affranchissement de tout sentiment d'être redevable.
==> L'ingratitude est l'arme permettant de libérer son orgueil du sentiment lié au fait de recevoir un bienfait.

Entre ces 2 attitudes diamétralement opposées, il y a, bien entendu, des niveaux moyens, dans lesquels, généralement, la majorité des personnes se situe.
[un juif doit passer sa vie pour ne rien prendre pour acquis, et tendre vers l'excellence d'être pleinement reconnaissant, même des choses qui semblent petites, normales, récurrentes, ...
Par exemple, le rav 'Haïm Sitruk, chaque jour saluer chaleureusement et remercier l'homme de sécurité en bas de son bureau. (à plus forte raison pour notre femme, ...) ]

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-> Le rav Yérou'ham Lévovitz dit :
"Ce serait une bien meilleure forme de don si, tout en apportant son aide, le donateur demandait au bénéficiaire de faire quelque chose pour lui ou de lui donner quelque chose de petit en retour. [même s'il n'en a pas vraiment besoin]
De cette façon, le bénéficiaire a le sentiment d'avoir rendu l'aide dans une certaine mesure, et il ne repart pas avec une lourde dette de gratitude."
[on agit alors à l'image d'Hachem qui nous donne tellement à chaque instant, et nous demande un peu pour nous enlever tout "pain de la honte" lié au fait d'être tellement aidé.]

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+ Mettre les gens à l'aise :

-> Nous sommes censés et tenus de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas mettre les autres mal à l'aise. Nous avons déjà évoqué le fait d'éviter les mots désobligeants ou douloureux et de veiller à ne rien faire qui puisse embarrasser quelqu'un.
Le Or'hot Tsadikim (chaar haBoucha) dit que si nous apprenons avec quelqu'un et qu'il fait une erreur, nous ne devons pas lui dire "Tu as fait une erreur!" ou "Tu ne comprends pas!". Cela le mettrait dans l'embarras et le ferait se sentir stupide.
Nous devrions plutôt dire quelque chose comme : "Je ne comprends pas ce que vous voulez dire", acceptant ainsi de porter le blâme sur nous-même.

-> Le rav Aryeh Rottman définit le déré'h érets comme la sensibilité aux sentiments d'autrui.
Il n'existe pas de définition plus détaillée, car chacun est sensible à des choses différentes et nous devons traiter chaque personne en fonction de ses sentiments et de ses besoins individuels.
Nous trouvons dans les nos Sages que le déré'h érets exige que l'on ne fasse rien qui puisse dégoûter ou gêner une autre personne.
La guémara ('Haguiga 5tra) nous enseigne qu'une personne est tenue responsable d'avoir fait quelque chose qui dégoûte une autre personne, même si elle n'en avait pas l'intention, par exemple si elle a craché des glaires et que quelqu'un qui se trouvait à proximité en a été dégoûté.
[ex: de même, on fera attention de laisser un endroit propre par respect pour ceux qui viennent après, ...]

Le Choulkhan Arou'h (Ora'h 'Haïm 241) écrit que même en privé, on ne doit pas agir de manière basse et méprisable.
La michna Beroura explique : "Hachem veut qu'une personne se comporte avec propreté et sainteté.
Mais cette personne agit de manière méprisante et dégradante, ce qui empêche Hachem de faire reposer Sa Ché'hina sur elle."
[d'une certaine façon si quelqu'un est seul et qu'il ne s'habille pas avec pudeur, qu'il mange d'une manière animale, ou bien qu'il met son doigt dans le nez, ... en réalité, il doit s'imaginer que Hachem est là en face de lui ... Et oui, un juif(ve) n'est jamais seul, son papa est toujours là avec lui/elle!! ]

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