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Quelques enseignements liés aux lois du 9 Av

+++ Quelques enseignements liés aux lois du 9 Av :

+ 1°/ Diminution des lumières :

La raison pour laquelle nous diminuons les lumières dans la synagogue la nuit du 9 Av est basée sur le midrach (Eikha rabba 3,10) suivant : Après avoir détruit le Temple, Hachem a convoqué Ses anges et leur a demandé : "Quand un roi humain est en deuil, comment se comporte-t-il?" Les anges répondirent : "Il éteint les lampes de son palais". Hachem a dit : "Je ferai de même", comme il est écrit : "le soleil et la lune se sont noircis et les étoiles ont retiré leur éclat" (Yoel 2,10).

Puisqu'une synagogue est un sanctuaire miniature et la demeure de la Présence Divine (Chékhina), elle est considérée comme le palais du roi, et il convient de tamiser ses lumières.
Sur la base de ce qui précède, il ne serait pas nécessaire d'éteindre les lumières de sa propre maison la nuit du 9 Av. Cependant, certains ont la coutume de maintenir au minimum l'éclairage de leur propre maison, en accomplissement du verset : "Il m'a placé dans les ténèbres" (Eikha 3,6).
[Chalmé Moéd]

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+ 2°/ Visite au cimetière :

Il y a une coutume de visiter un cimetière le jour du 9 Av (Tossafot Taanit 16a, rapporté dans le Rama OH 559,10).
On peut citer les raisons suivantes :
1°/ c'est comme dire que nous sommes considérés comme des cadavres (guémara Taanit 16a). Cela permet de générer [en nous] des sentiments d'humilté.
[Méïri - Taanit 16a]

2°/ afin que le défunt implore la miséricorde en notre faveur. [guémara Taanit 16a]

3°/ le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]

4°/ le midrach raconte que tout au long du séjour de 40 ans dans le désert, des milliers d'hommes âgés de plus de 20 ans creusaient leur propre tombe et s'y retiraient la nuit du 9 Av.
Le jour suivant ceux qui étaient restés en vie se levaient de leur tombe, tandis que ceux qui étaient morts pendant leur sommeil restaient à cette même place.
Puisque les proches des défunts visitaient ensuite les tombes de ceux qui étaient morts pour assister à leur enterrement, alors dans un but de rappeler cet événement nous faisons une visite au cimetière le 9 av.
[Yichma'h Lev 179]

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+ 3°/ Ablution des mains au lever :

Tout au long de l'année, une personne est obligée de se laver les mains jusqu'aux poignets en se levant (à 3 reprises : une fois à droite, une fois gauche, ..).
La raison en est de laver l'esprit impur qui descend sur une personne pendant qu'elle dort la nuit.
Une exception est faite pour 2 jours de l'année : à Yom Kippour et le 9 Av, où il est permis de se laver à 3 reprises que jusqu'à l'extrémité des articulations.
=> Pourquoi ne nous soucions-nous pas d'enlever entièrement l'esprit impur qui repose sur nos mains en ces 2 jours?

Le Kaf ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 4,14) explique qu'une personne est si pure à Yom Kippour que les forces d'impureté ne s'emparent pas d'une personne dans la même mesure qu'elles le font habituellement, et il suffit donc de simplement se laver jusqu'aux articulations pour éliminer l'esprit d'impureté.
Le 9 Av, c'est le contraire qui est vrai. L'essence du 9 Av est de passer la journée à se concentrer sur nos graves fautes qui ont causé la destruction du Temple. [à nos yeux on serait tenté de se dire qu'elles sont pas si graves, mais elles détruisent encore de nos jours le Temple (puisqu'il n'est pas reconstruit).]
A un moment où une personne se vautre dans ses nombreuses fautes, une petite mesure supplémentaire d'esprit impur qui reste sur nos mains devient une affaire insignifiante sans intérêt.

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+ 4°/ Le Talit et les Téfilin :

Il y a un débat parmi les décisionnaires pour savoir si l'obligation de s'abstenir de porter le talit et les téfilin le jour du 9 Av, est jusqu'à 'hatsot (midi juif), ou jusqu'à ce qu'on termine de réciter les kinot, ce qui peut être même avant 'hatsot. [voir Choul'han Arou'h, Ora'h 'Haïm 555,1 ; Rama OH 559,3]

Rabbi Yossef Ber Soloveitchik (Hararé Kedem) explique la raison d'être de chacunce de ces positions :
-> Après 'hatsot, l'édifice du Temple a été incendié (Michna Broura 555,3).
C'est en fait une source de réconfort pour le peuple juif, puisque Hachem a déchaîné Sa colère contre le bois et les pierres, épargnant ainsi à Israël davantage de châtiments. Ce signe de réconfort diminue quelque peu la sévérité de notre deuil et nous permet de revêtir notre talit et nos téfilin, ainsi que de nous asseoir sur une chaise.

-> Selon l'autre point de vue, lors de la récitation des kinot, on obtient le statut d'endeuillé dont le parent décédé repose devant lui (onen). Tout comme un "onen" est dispensé de toutes les mitsvot en raison de sa préoccupation de s'occuper des exigences funéraires du défunt, de la même façon on doit être si complètement absorbé par les pleurs et l'éloge de la perte du Temple, au point d'être dispensé de la réalisation des autres mitsvot.
Après l'achèvement des kinot, le niveau de deuil est rétrogradé d'un cran, et l'on accède alors au statut d'une personne en deuil qui a achevé l'inhumation de son proche (avél).
Puisqu'à ce stade, il assume le statut d'avél, il devient obligé de mettre sont talit et ses téfilin, comme c'est le cas avec un avél ordinaire.

"Il y a une mitsva d'être triste le 9 Av et une mistsva doit être accomplie dans la joie!"
[Rabbi 'Hassidique - paroles rapportées par le rav Yaakov Haber]

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-> Quand un dirigeant est dans son palais et a tout ce qu’il veut, il est heureux et n’a besoin de personne. Cependant, quand un manque se fait sentir, il appelle ses serviteurs pour chanter et le réjouir.
Dans la même veine, Hachem se sent comme "amoindri" depuis l’absence du Temple. Cela est spécialement le cas pendant les 3 semaines. En conséquence, nous devons, si l’on peut dire, donner du "'hizouk" à Hachem comme l’expriment les mots : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
On l’accomplit en réalisant son avodat Hashem avec enthousiasme et bonheur. Fort de cela, nous pouvons avoir un sens plus profond de : "ivdou ét Hachem bésim'ha" (Téhilim 100,2) = le but de notre avoda est de procurer de la joie à Hachem.

La Guémara (Taanit 26b) affirme que lorsque l’on entre dans le mois d’Av, on diminue la joie ("michéni'hnas Av mémaatim béSim'ha" - משנכנס אב ממעטין בשמחה).
[le rav Schwab met en avant le fait que la guémara parle d’augmenter la joie en Adar et de la diminuer en Av, mais en tout état de cause, la joie dans le service divin d’un juif doit toujours rester présente.]
Cela peut signifier qu’avec la venue du mois de Av, on diminue les plaisirs (absence de consommation de viande et de vin, de douche, ...). Comment mettre en œuvre ces restrictions en souvenir du deuil?
Avec joie. [on amoindrit le deuil par le biais de la joie.]
[d'une certaine façon dans le deuil nous limitons les plaisirs matériels, ce qui permet d'encore plus se focaliser et ressentir les plaisirs spirituels, ce qui amène une joie authentique, profonde.]

De fait, le 'Hazon Ich nous livre un fascinant commentaire. Un prophète (Navi) doit être en joie pour recevoir sa prophétie. En conséquence, Yirmiyahou a dû être joyeux quand il écrivit les Lamentations d’Ei’kha.
Le nom donné au mois de Av est : Ména'hem Av = nous devons consoler Hachem, notre Père dans les cieux.

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-> Le disciple d’un certain Rebbe ‘hassidique (ayant vécu il y a environ 120 ans) vit son Maître dansant joyeusement le 9 Av. En s’approchant, il remarqua que si le Rebbe dansait joyeusement, des larmes d’amertume perlaient en même temps sur son visage. Quand il demanda à comprendre cette ambivalence, son Rebbe lui répondit que si c’est une mitsva de s’endeuiller sur le Temple le 9 Av, comme toute mitswva, il sied de l’accomplir avec joie!

[quand on trouve un sens dans la souffrance (tout vient avec raison et précision d'Hachem pour notre bien ultime), on peut être joyeux, et cela n’est pas contradictoire.]

Lorsque le 9 Av tombe pendant Shabbath

+ Lorsque le 9 Av tombe pendant Shabbath :

-> Le Chla haKadoch (guémara Taanit 33) écrit que les lois de deuil du Temple ne sont pas applicables le Shabbath car l'on arrêtait la construction du Temple le Shabbath.
Puisque prendre le deuil du Temple est notre façon de le reconstruire, ainsi nous ne pouvons pas faire cette mitsva pendant Shabbath.

=> On apprend de là l'importance de s'attrister de la perte du Temple du plus que l'on peut le faire.

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-> Lorsque le 9 Av tombe à Shabbath, la halakha est que l'observance du jeune est repoussée au dimanche. [Choul'han Aroukh - OH 550,3]
Il existe une opinion minoritaire dissidente qui est soutenue par Rabbi, qui est d'avis que dans un tel cas le jeûne n'est pas observé du tout cette année-là. [cela serait abordé davantage plus après ci-dessus ]

=> Sur quelle base Rabbi a-t-il jugé bon d'abolir toute l'institution du 9 Av lorsqu'il tombe en même temps que Shabbath?

-> Le Avné Nézer (rapporté par Chem miChmouël - Dévarim) explique que les fêtes de la Torah ne commémorent pas simplement des miracles Divins qui se sont produits à l'époque biblique.
Hachem a imprimé "la lumière spirituelle" des fêtes dans le tissu du temps, qui se réactive à jamais en ces jours de l'année.
A titre d'exemple, les jours de Pessa'h continuent de vibrer chaque année avec la même énergie miraculeuse [spirituelle] du premier Pessa'h lorsque les juifs ont quitté l'Egypte.

Ce principe ne s'applique qu'aux fêtes joyeuses de la Torah. Cependant, concernant les jeûnes, il y a un axiome contraire : l'énergie négative qui s'est produite un jour de jeûne est contenue dans ce seul jour et ne continue pas dans le futur.
[le Chem miChmouël cite également le 'Hozé de Lublin qui dit que cela est en allusion dans le verset : "Le désastre ne s'y prendra pas à deux fois" (Na'houm 1,9)]

=> La question se pose alors : puisque l'énergie négative qui s'est produite lors d'un épisode tragique de l'histoire juive est limitée au jour où l'événement s'est produit, pourquoi nos rabbanim ont-ils intitué des jours de jeûne pour marquer ces temps sombres?

Le Chem miChmouël répond que les périodes de deuil national contiennent également un élément positif. A une époque de châtiment par D., la nation juive est purifiée de ses péchés et devient immédiatement aimée par Hachem.
Ce lien d'amour Divin et d'apaisement qui émerge spécifiquement pendant les périodes de calamités est la "lumière" spirituelle qui est à jamais intégrée dans la dimension de temps, en ces jours qui sont sinon malheureux.
Nos rabbanim ont institué les jours de jeûne public comme un "récipient" pour nous permettre de capturer la "lumière" inhérente à ces jours-là.

[le Chem miChmouël apporte une preuve de ce concept du fait que les Chérubins (Kérouvim) se trouvaient dans une position d'étreinte amoureuse au moment de la destruction du Temple (guémara Yoma 54). Cela semble étrange à la lumière de la guémara (Baba Batra 99a) qui enseigne que les Chérubins ne se faisaient face uniquement lorsque le peuple juif exécutait la volonté de D. Lorsque les juifs n'accomplissaient pas la volonté de D., ils se détournaient l'un de l'autre.
L'explication est qu'à la suite de la destruction du Temple, les juifs sont devenus purifiés et aimés d'Hachem.]

Hachem a également créé d'autres "récipients" pour contenir la "lumière" Divine.
Le Temple était le "récipient" pour "contenir" la Présence d'Hachem sur terre, et les téfilin sont le "récipient" à travers lequel un homme juif peut "contenir" la Présence d'Hachem dans son corps physique.
L'immense sainteté du Shabbath évite le besoin de tout autre "récipient", et il n'est donc pas nécessaire de porter des téfilin le Shabbath, et le Temple ne peut pas être construit à ce moment-là.

Le Chem miChmouël conclut :
C'est pour cette même raison que selon l'opinion de Rabbi, il n'est pas nécessaire de jeûner une année où le 9 Av tombe un Shabbath. Puisque les "lumières" du 9 Av sont acquises en faisant l'expérience du Shabbath, le "récipient" qui est généralement acquis par le jeûne, devient superflu à ce moment là.

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-> La guémara (Méguila 5b) enseigne : "Rabbi Eléazar a dit au nom de Rabbi ‘Hanina : [Rabbi Yéhouda Hanassi] chercha à abolir [le jeûne du] 9 Av [jour de la destruction du premier et second Temple – Michnat Taanit 4, 6], mais [les Sages] ne l’ont pas approuvé.
Rabbi Abba Bar Zavda a dit devant lui (Rabbi Eléazar) : ‘La chose ne s’est pas passée ainsi ; c’était [un jour] du 9 Av qui tombait Shabbath et que l’on avait repoussé au lendemain.
Rabbi [Yéhouda Hanassi] dit alors: Puisqu’il (le jeûne) est repoussé, qu’il soit repoussé [définitivement], mais les Sages ne l’ont pas approuvé" [voir aussi guémara Yérouchalmi Taanit 4,6].

=> Pourquoi Rabbi a-t-il voulu abolir le jeûne du 9 Av d'une année où il tombait Shabbath? Pourquoi les Sages s’y sont-ils opposés?

On peut apporter les réponses suivantes :
1°/ Tossefot s’étonne de l’intention de Rabbi pour deux raisons :
a) Il est enseigné : "Celui qui mange et boit le jour du 9 Av ne verra pas la consolation de Jérusalem" [guémara Taanit 30b].
b) Un Beit Din ne peut annuler les décrets d’un Beit Din confrère, à moins qu’il ne soit plus grand en sagesse et en nombre.

Tossefot résout la difficulté en apportant deux réponses:
a) L’intention de Rabbi était uniquement d’abolir la sévérité ('houmra) que présente le jeûne du 9 Av par rapport aux autres jeûnes.
b) Son intention était d‘abolir le jeûne, le jour du 9 Av, et de le fixer au 10 Av [jour où le Temple finit de brûler] (selon l’avis de Rabbi Yo’hanan - guémara Taanit 29b).
Dans les deux cas, les Sages ne l’ont pas approuvé.

2°/ Rabbi voulait abolir [pour l’année] le jeûne du 9 Av, lorsque celui-ci tombe Shabbath, car il ne souhaitait pas que l’on jeûne le premier jour de la semaine (étant repoussé au lendemain du Shabbath), pour les raisons évoquées (guémara Taanit 27b) :
a) Parce que c’est le 3e jour après la Création de l’homme (depuis le 6e jour de la semaine précédente) [le 3e jour de la naissance est considéré comme dangereux].
b) C’est à cause de l’âme supplémentaire (néchama yétéra) qui est donnée à l’homme le soir du Shabbath, et lui est reprise à la sortie du Shabbath (la disparition de l’âme supplémentaire provoque une fatigue ressentie jusqu’au premier jour de la semaine).
[midrach Plia - Kétonet Tachbets]

3°/ Il est enseigné que si dans une famille endeuillée un garçon venait à naître, toute la famille se trouverait épargnée (du jugement qui planait sur elle) [Choul’hane Aroukh Yoré Déa 394, 4].
Or, nous savons que dans l’après-midi du neuf Av, est né le machia’h [guémara Yérouchalmi Bérakhot 2,4].
Ainsi, lorsque le 9 Av tomba Shabbath, Rabbi, qui était issu de la "Maison de David" [voir guémara Kétoubot 62b], ressentit, pendant Shabbath, que Machia’h était déjà né et que toute la "famille" [de David] (endeuillée) était maintenant rétablie (à noter que le deuil et l’affliction de la perte du Temple étant bannis le Shabbath, seule la dimension positive du 9 Av est perceptible : la naissance du "Sauveur d’Israël" [Machia’h]).
C’est ainsi, que Rabbi Yéhouda Hanassi souhaita fortement, cette année-là, abolir le jeûne du 9 Av, et cela de manière définitive, car étant déjà repoussé, il pouvait être aussi supprimé. En revanche, les autres Sages, n’appartenant pas à la famille de David, ne saisirent pas une telle perception et manifestèrent alors leur désaccord avec Rabbi.
[Bné Yissakhar]

Le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]

Toutes les tragédies qui ont frappé la nation juive à travers l'histoire sont le résultat direct du 9 Av, et sont donc incluses dans le jeûne du 9 Av.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa - vol.4, 57:11]

L’importance de désirer la reconstruction du Temple

+ L'importance de désirer la reconstruction du Temple :

"Un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu" (Massé 36,9)

-> Le Tiféret Shlomo commente ce verset :
"Cela vient faire allusion à la valeur de la sainteté de la terre d'Israël et de Jérusalem, car chaque homme doit désirer ardemment et de tout son coeur la terre d'Israël et sa sainteté, comme il est écrit : "Recherchez la paix de Jérusalem" (Téhilim 122,6), ou encore "Tsion n'a personne qui la recherche" (Yirmiyahou 30,17) = on en déduit qu'elle a besoin qu'on la recherche (guémara Souca 41a).
Et ce désir en lui-même contribue à la délivrance future.

Si le désir d'un juif s'enflamme pour la terre et la reconstruction du Temple, les Bné Israël seront très rapidement exaucés, car le Temple est déjà construit et se tient prêt En-Haut. Il faut seulement demander à ce qu'il descende … C'est d'ailleurs à cela que fait allusion l'expression "Dévir Bété'ha" (le 'parvis de Ta Maison' - employée dans plusieurs de nos prières comme dans celle de 'Rétsé' de la Amida).
Le mot ''dévir'' (דביר) ) est associé au mot "dibour" (la parole - דיבור), afin de suggérer la nécessité de demander à Hachem qu'il soit reconstruit de nos jours, comme l'enseignent nos Sages : "Celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée" (guémara Taanit 30b).
[En ce sens,] chaque juif qui prononce sincèrement dans sa prière les mots "vélirouchalayim ir'ha béra'hamim" tachouv" (et à Jérusalem Ta ville reviens avec miséricorde - Amida dans le rite achkénaze - ולירושלים עירך ברחמים תשוב), agit réellement dans le Ciel pour anticiper la délivrance".

-> Le Tiférète Shlomo ajoute grâce à cela, une explication des versets suivants (Nitsavim 29,21-23) : "Alors, quand viendra la dernière génération, vos descendants qui naîtront plus tard ... et que diront tous ces peuples : 'A quel propos Hachem a-t-Il ainsi traité ce pays? Pourquoi s'est allumée cette grande colère ?' "
On peut en effet se demander pourquoi on précise ici que ce sera seulement "quand viendra la dernière génération", que l'on posera cette question.
Et de répondre que ce sera la génération qui mettra tout son coeur à demander cette question, et qui se lamentera réellement sur la destruction de la terre et de Jérusalem, qui sera la dernière génération de l'exil.
Car ce sera grâce à son désir ardent qu'elle suscitera la délivrance, et "celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée".

-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachot) affirme que grâce à ce désir intense, l’homme est considéré comme étant déjà présent à l’intérieur du Temple (beit hamikdach) :
""Je me suis réjoui lorsqu’on m’a dit ‘allons à la maison d’Hachem’, nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" (Téhilim 122,1), car même à notre époque, lorsqu’un homme a le coeur joyeux et qu’il désire ardemment la reconstruction du Temple, c’est comme s’il l’avait reconstruit.
C’est ce que le verset : "Nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" signifie, c’est-à-dire que c’est comme si nous nous y trouvions déjà. Par notre pensée, nous lui conférons déjà sa sainteté".

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+ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :

Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).

=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.

-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits (en dehors du Temple, ou bien selon une opinion en dehors de Jérusalem), on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]

=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?

Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.

-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!

Les jeûnes

+ Les jeûnes :

-> En plus de Yom Kippour, il y a 4 jeûnes : le 17 Tamouz, le 9 Av, le 3 Tichri (Guédalia) et le 10 Tévet.
Les quatre dates (17, 9, 3 et 10) totalisent 39, valeur numérique de : "Hachem é'had" (D. est Un - יהוה אחד).
Cela fait allusion à :
1°/ [L’aspect négatif] Aux 39 Malédictions que provoqua la faute d’Adam HaRichone [Zohar] (en relation avec les 39 coups de la flagellation [Malkout] et les 39 travaux principaux interdits de Shabbath – Chlah haKadoch).
[à noter que l’expulsion des juifs de leur Terre (l’Exil), suite à leurs fautes, est similaire à l’expulsion d’Adam HaRichone du Gan Eden suite à la sienne – Peti’hata Ekha Rabbati 4].
C’est pourquoi, Adam HaRichone, lorsqu’il regretta sa faute et fit téchouva, pris sur lui de jeûner durant toute sa vie, c’est-à-dire durant 930 ans dont fait allusion la valeur numérique du mot "Taanit" (jeûne - תענית). [Yalkout Réouvéni sur Béréchit 5, 5]

2°/ [L’aspect positif] A la "Résurrection des Morts" qu’Hachem accomplira à l’aide de la "Rosée du ciel", qui se dit en hébreu "tal" (טל) et qui a pour valeur numérique 39.

[les jeûnes sont des jours d'introspection, de téchouva personnelle. Or, la guémara (Sanhédrin 97b) affirme : "C’est seulement par la téchouva qu’Israël sera délivré". Ainsi, les jeûnes sont des jours qui accélèrent la résurrection des morts.]

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-> Le Rambam (Lois des Jeûnes 5,1) nous enseigne : "Il y a des jours où tout le peuple juif jeûne du fait des malheurs qui ont eu lieu, afin d’éveiller les coeurs et d’ouvrir les voies de la téchouva.
Cela sera un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui étaient comme les nôtres maintenant, ce qui nous a causé, à eux et à nous, ces malheurs. Et par ce souvenir, nous reviendrons vers le bien".

-> Le Rambam (à la fin des Lois des Jeûnes) : "Tous ces jeûnes seront abrogés à l’époque de machia’h. De plus, ce seront alors des jours de fête et de joie, ainsi qu’il est dit: ‘Ainsi dit le D. des Armées, le 4e jeûne [17 Tamouz – Tamouz étant le 4e mois depuis Nissan], le 5e jeûne [9 Av], le 7e jeûne [3 Tichri], et le 10e jeûne [10 Tévet] seront pour la maison de Yéhouda de la joie et des fêtes. Ils aimeront la Vérité et la Paix’ (Zacharie 8, 19)."

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-> b'h, voir également le divré Torah du Avné Nézer sur les jeûnes, rapporté par le Chem miChmouël : http://todahm.com/2022/08/10/lorsque-le-9-av-tombe-pendant-shabbath

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-> b'h, également sur la notion de jeûne : http://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

"On peut dire qu’à chaque génération, l’homme doit se considérer comme s’il sortait lui-même de Jérusalem [suite à la destruction du Temple]"
[‘Hatam Sofer - drouch du 7 Av 5789]

-> "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causée sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1).
[ainsi, ne pas assister à la construction du Temple, c’est comme assister à sa destruction! ]

La période du 17 Tamouz au 9 Av

+ La période du 17 Tamouz au 9 Av (ben hamétsarim) :

-> La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av est appelée : ben amétsarim (entre les barrières étroites, les limitations - בֵּין הַמְּצָרִים), en référence au verset : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude ; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos. Ses persécuteurs, tous ensemble, l'ont atteint entre les étroites barrières." (Eikha 1,3 - כָּל-רֹדְפֶיהָ הִשִּׂיגוּהָ, בֵּין הַמְּצָרִים).
De même qu'un ennemi faible peut dominer son adversaire fort s'il arrive à le piéger dans un étroit passage, de même les 2 jours du 17 Tamouz et du 9 Av forment des barrières qui empêchent ceux pris entre eux de s'échapper.
=> Pourquoi ces 2 jours sont-ils si prédisposés à la tragédie [pour le peuple juif]?

Le Kli Yakar (Dévarim 1,2) explique qu'il y a 2 moyens par lesquels les juifs peuvent échapper aux griffes de leurs ennemis :
1°/ en méritant une aide Divine spéciale du fait de leur lien étroit avec Hachem. [en faisant les mitsvot, on se lie avec D.]
2°/ d'une manière plus naturelle, leur force augmente en raison de leur amour et de leur amitié avec leur prochain. Lorsque les juifs se tiennent unis et s'aident les uns les autres, alors ils peuvent repousser avec succès leurs ennemis qui se dressent contre eux.

Le 17 Tamouz, si l'on peut dire, les juifs ont tourné le dos à Hachem en réalisant le Veau d'or, et rompant ainsi leur relation spéciale avec Hachem.
Le signe du zodiaque du mois de Tamouz est le scorpion, une créature dont la nature est de marcher fréquemment à reculons, d'une manière similaire avec laquelle les juifs ont tourné le dos à Hachem en faisant le Veau d'or.

Le 9 Av a eu lieu la faute des explorateurs, où les juifs dans le désert ont crié car ils sentaient que Hachem les détestait et qu'Il souhaitait les amener dans la terre d'Israël pour qu'ils y disparaissent.
[ "vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : "C'est par haine pour nous que Hachem nous a fait sortir de l'Egypte! C'est pour nous livrer au pouvoir de l'Amorréen [en Israël], pour nous anéantir!"" - Dévarim 1,27]
La raison pour laquelle ils pensaient que Hachem les détestait, était car ils avaient une vision quelque peu mesquine et paranoïaque envers leur prochain.
Le signe du zodiaque du mois de Av est le lion, car car chacun se comportait comme un lion agressif envers son prochain.

=> Ces 2 fautes montent comme des obélisques et réussissent à piéger les juifs lorsqu'ils sont attirés par les vices qu'ils représentent.
[ainsi de notre côté particulièrement durant cette période nous devons nous renforcer pour tendre à supprimer ces fautes qui nous rendent si vulnérables à nos ennemis. ]

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-> Du 17 Tamouz au 9 Av, il y a 22 jours, soit 528 heures.
Le Bné Yissa'har (maamaré ben hamétsarim - ot 7) fait remarquer que ce nombre est significatif car c'est la guématra du mot : "maftéa'h" (clé - מפתח).
Il n'y a pas de coïncidence : cette période détient la clé de notre délivrance.

-> Le midrach (Vayikra rabba 7,3) nous rapporte le secret suivant : "l'exil dans lequel nous sommes ne prendra fin que par le mérite d'apprendre les michnayot" (én kol hagalouyot hallalou miskansot éla bézé'hout michnayot).

-> Le Bné Yissa'har attire notre attention sur le nombre de chapitres (pérakim) qui sont contenus dans les 6 Ordres (sédarim) de la michna, citant le Mégalé Amoukot.
Le Mégalé Amoukot a été méritant d'avoir la révélation de Eliyahou haNavi, comme cela est inscrit sur sa tombe, qui venait lui rendre visite et ils parlaient en face à face.
Le Mégalé Amoukot (paracha Chémot) note qu'il y a 528 chapitres dans la michna.
De même qu'il y a 528 heures pendant Ben haMétsarim, la période qui symbolise la clé de la guéoula, de même il y a 528 chapitres dans la michna, qui est le véhicule par le biais duquel la guéoula peut venir.

-> Le rav Yéchaya Berlin (1719-1799) à la fin de son commentaire sur massékhet Bikourim, écrit qu'il y a en réalité seulement 253 chapitres dans la michna, 5 de moins que les calculs du Mégalé Amoukot.
Le Bné Yissa'har explique qu'en fait il y a 5 chapitres (pérakim) qui ne sont pas vraiment de la michna, mais plutôt ils sont des braïtot ou de la Tossefta. Ils ont été ajoutés dans le corpus de la michna mais ils ne sont pas de la michna à proprement parler.
Il s'agit : le 4e chapitre de Bikourim, du 6e chapitre (pérek) de Pirké Avot, et de la Tossefta sur Pessa'him, sur Kidouchin, et sur Sota.
Avec ces chapitres, nous arrivons à un total de 528 chapitres.

Les 5 dernières heures de Ben haMétsarim, après 'hatsot du 9 Av, sont celles où nous pouvons nous lever du sol et les rigueurs du deuil (avélout) commencent à être levées.
Ces 5 dernières heures de la période du 17 Tamouz au 9 Av correspondent au moment où le roi David est né.

Symboliquement, il y a 523 heures du début de Ben haMétsarim jusqu'à la naissance du machia'h ben David, après le midi juif ('hatsot) du 9 Av.
Il y a un nombre équivalent de "véritables" chapitres dans la michna.
Il y a ensuite 5 heures dans l'après-midi du 9 Av qui ont un niveau inférieur de deuil, qui commence à être levé, et qui correspondent aux 5 chapitres, qui sont dans le corpus de la michna mais non vraiment sur le fond proprement dit.

=> Ainsi, les heures de Ben haMétsarim correspondent précisément aux chapitres (pérakim) contenus dans la michna.

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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - ot 217) écrit que les lettres du mot : Tamouz (תמז) lorsqu'elles sont réarrangées sont l'acronyme de : "zi'hrou Torat Moché" (souvenez-vous de la Torah de Moché - זכרו תורת משה).
Nous avons pour instruction de se rappeler de la Torah particulièrement à ce moment de l'année, pendant ce mois de Tamouz, en raison du fait que les Tables de la Loi (Lou'hot) ont été brisées, ce qui a entraîné l'oubli de la Torah.
[ nos Sages (guémara Erouvin 54a) enseignent : "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée."]
A l'approche de la date anniversaire de cet événement tragique, nous devons être vigilants à se souvenir de la Torah, [par ces efforts à intensifier et à se rappeler de notre étude, nous allons à l'encontre du processus qui à mener à la destruction du Temple et à notre exil. ]

Rabbi Na'hman de Breslev poursuit en expliquant pourquoi le mois de Tamouz (תמז) s'écrit sans un "vav"(entre le mém et le zaïn) qui généralement aurait été présent.
Les dimensions des Lou'hot que Moché a brisée était de 6 téfa'him au carré.
Le "vav", qui a une guématria de 6, a été retiré du nom תמז comme geste symbolique commémorant le fait que les Lou'hot, avec ces dimensions de 6 par 6, ont été brisées.

Rabbi Na'hman de Breslev souligne qu'un autre acronyme de תמז est : "zman matan Toraténou" (זמן מתן תורתנו - le moment du don de notre Torah).
Cependant, cette allusion semble déplacée puisque la Torah a été donnée au peuple juif au mois de Sivan, et non en Tamouz.
Rabbi Na'hman explique que la Torah nous a été donnée à Shavouot, au mois de Sivan, mais les Lou'hot n'ont été apportées physiquement [du Ciel] par Moché pour être transmises au peuple juif que le 17 Tamouz.
Par conséquent, le véritable don de la Torah physiquement a eu lieu en Tamouz.

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-> Le Bné Yissa'har ('hidouché Tamouz Av maamar 2) divise les jours de ben hamétsarim en deux :
- les 13 jours du mois de Tamouz (du 17 au 29) ;
- les 9 jours d'Av (1 au 9).

Les lettres du Nom d'Hachem sont : יהוה.
Dans l'alphabet hébreu, les lettres venant immédiatement avant sont : טדהד, dont la valeur numérique est : 22.
Le ט et ד (de valeur 13) font allusion aux 13 jours de Tamouz, tandis que ה et le ד (de valeur 9) font référence aux 9 jours de Av.

[on voit que actuellement cette période de ben hamétsarim ressemble au fait que Hachem a fait un pas en arrière (lettres précédentes du Nom Divin), et que nous sommes exilés de notre situation de grande proximité avec Hachem au Temple.]

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-> Lorsque Moché a brisé les Lou'hot, il a invoqué les 13 Attributs de miséricorde, lorsqu'il a demandé à Hachem de pardonner le peuple juif pour la faute du Veau d'or :
"Hachem passa devant lui et proclama : Hachem, Hachem, D., compatissant et bienveillant, lent à la colère, et abondant de grâce et de vérité ; préservant la bonté pour des milliers de générations, pardonnant l'iniquité, le péché délibéré et l'erreur, et Qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, Se souvenant de la faute des pères sur les enfants et les petits-enfants, à la 3e et à la 4e génération" (Ki Tissa 34,6-7)

-> La faute des explorateurs dans le désert a précipité le fait que les juifs sont restés 40 années de plus dans le désert [avant de pouvoir entrer en Israël].
Dans ce verset, Moché a prié à Hachem, L'implorant de pardonner les espions qui ont fauté, de pardonner au peuple juif pour avoir cru à leur rapport négatif sur la terre d’Israël.
Cependant, les prières de Moché diffèrent de celles qu'il a pu faire au moment du Veau d'or.
Après la faute des explorateurs, il n'a utilisé que 9 des 13 Attributs de miséricorde :
"Hachem lent à la colère, prodigue de bonté, qui pardonne l'iniquité et la faute délibérée, et qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, qui se souvient de l'iniquité des parents contre les enfants jusqu'à la 3e génération et la 4e génération" (Chéla'h Lé'ha 14,18).
[Moché ne mentionne que ceux des Attributs qu'il juge de circonstance]

-> Le Bné Yissa'har explique cette divergence dans les prières de Moché, dans ses demandes pour le peuple juif.
Cette période de l'année de ben hamétsarim, est une période où Hachem est caché de nous. En conséquence de nos fautes collectives, nous n'avons pas le Nom יהוה, mais nous devons nous contenter du טדהד. Hachem est caché de nous, et nous employons les lettres précédentes lorsque nous faisons référence au Nom d'Hachem.
Les prières de Moché font allusion à la guématria du ט - ד et du ה - ד, soit le 13 et le 9.

La faute du Veau d'or a eu lieu le 17 Tamouz.
Tamouz contient 13 jours de ben hamétsarim, et les prières de Moché ont ainsi compris tous les 13 Attributs de miséricorde.

La faute des explorateurs a eu lieu le 9 Av.
Il y a 9 jours de ben hamétsarim en Av, et ainsi les prières de Moché ont invoqué seulement 9 Attributs de miséricorde.

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-> b'h, voir également la partie sur ben hamétsarim au sein de : http://todahm.com/2016/08/22/le-mois-de-av

Le Temple

+ Le Temple (selon le Sfat Emet) :

-> La Torah dont les juifs bénéficient, n'est qu'un microcosme de toute sa splendeur.
Cette lumière a été cachée par Hachem pendant la Création. Comme nos Sages l'affirment, Hachem a pris la lumière du première jour et l'a préservée pour les tsadikim dans le monde à venir.
Cependant, dans le Temple et spécialement lorsque Aharon allumait la Ménora, cette lumière [spirituelle originelle] était révélée.
[Sfat Emet - Béaaloté'ha 5647]

-> De même que chaque Shabbath, un juif bénéficie d'une influence spirituelle fournit par l'âme supplémentaire (néchama yétéra), de même dans le Temple chaque juif bénéficiait d'une dose de spiritualité supplémentaire (aara yétéra).
[Sfat Emet - Dévarim 5642]

-> Tandis qu'en diaspora, un juif sert Hachem principalement par la peur/crainte, en terre d'Israël et spécialement au Temple, une spiritualité intense et la joie y règnent.
De même, pendant toute la semaine, un juif sert Hachem en mettant l'accent sur la crainte, tandis qu'à Shabbath c'est la joie qui domine.
[Sfat Emet - Nasso 5661]

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-> Le Temple était un lieu qui comprenait les qualités de tous les autres endroits de la terre.
[Sfat Emet - Nasso 5647]

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-> L'objectif de la Torah est d'enseigner aux juifs d'abandonner les passions physiques de leur corps.
Cependant, la terre d'Israël et le Temple permettent aux juifs de sanctifier le domaine physique/matériel.
Ce n'est qu'en terre d'Israël et par le biais du Temple qu'un corps et une âme d'un juif peuvent vraiment fusionner.
Maintenant, en exil (galout) sans le Temple, notre objectif principal guidé par la Torah est d'éliminer autant que possible le matériel de notre vie. [tout ce qui n'est pas nécessaire]
La fonction précédemment jouée par le Temple à sanctifier le corps des juifs est actuellement accomplie par l'exil lui-même.
Toutes les souffrances endurées par les juifs purifient leur corps.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5634]

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-> Les juifs profitent le plus des bénédictions d'Hachem lorsqu'ils restent isolés du monde extérieur, comme cela se produisait au Temple.
Même de nos jours, certaines mitsvot comme le Talit, permettent aux juifs de "s'envelopper" afin d'être isolés du monde dans son ensemble.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5646]

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+ Reconstruire le Temple :

-> Ce n'est qu'en éradiquant les racines qui ont causé la destruction du Temple que nous pouvons accélérer sa reconstruction.
La haine gratuite (sin'at 'hinam) a mené à la destruction du Temple.
Une atmosphère d'amour maternel et une absence de jalousie sont des prérequis pour rester en terre d'Israël et pour que le Temple puisse continuer d'exister.
[En ce sens,] les juifs ont été comptés et ont reçu leur portion individuelle de la terre d'Israël avant d'y entrer afin de minimiser toute éventuelle jalousie.
[Sfat Emet - Pin'has 5648]

-> Le Temple sera reconstruit par le mérite d'Aharon qui personnifie l'amour.
Dans la mesure où sa destruction a été causée par la faute de la haine gratuite, Aharon sert d'antidote parfait pour cette faute.
[Sfat Emet - Massé 5659]

-> Ce n'est que par l'amour d'un juif envers son prochain (aavat Israël) que le Temple sera reconstruit.
[de même que la haine gratuite l'a détruit, l'amour gratuit entre nous permet de le reconstruire]
[Sfat Emet - Réé 5641]

-> Les actions (mitsvot) et la Torah de chaque génération contribuent à la reconstruction du Temple.
[Sfat Emet - Dévarim 5634]

-> Bien que le Temple a été détruit, une empreinte résiduelle y reste toujours (voir également le fait que la Présence Divine ne quitte jamais le lieu du Temple).
En priant constamment pour la restauration du Temple, cette empreinte résiduelle va être transformée par Hachem en Temple reconstruit.
[Sfat Emet - Réé 5637]