Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ En infligeant un terrible esclavage aux Bné Israël, les égyptiens avaient l'intention de causer de la peine à Hachem.
Puisque nous savons que dans toutes les détresses que les Bné Israël peuvent traverser, Hachem en ressent la souffrance comme si c'était la Sienne, ainsi les égyptiens avaient l'intention d'infliger de la douleur à Hachem.
[imaginons la scène : lorsque les égyptiens frappaient les juifs, en réalité à leurs yeux c'est comme s'ils frappaient directement Hachem! Chaque souffrance que ressent un juif, Hachem également la ressent! Plus un juif croulait sous la douleur, plus les égyptiens étaient content car ainsi ils espéraient faire mal à Hachem! ]

C'est le sens de "afin de L'accabler de leur dure labeur" (léma'an anoto bésivlotam - Chémot 1,11).
En vérité, cette conscience de la souffrance d'Hachem (si l'on peut dire), était le plus douloureux pour les juifs, et c'est cela qui les a poussés à crier à Hachem de mettre un terme à leur esclavage.
[Imré Noam]

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[l'esclavage était tellement atroce qu'ils étaient obligés d'en arriver à souffrir, mais malgré cela ils souffraient encore davantage du fait que cela causait des souffrances à Hachem.
On doit essayer de s'inspirer de nos ancêtres, en évitant de souffrir inutilement pour la moindre petite chose (évitant ainsi des souffrances inutiles à Hachem), et en demandant d'être sauvés de nos difficultés non pas pour nous mais pour Hachem, car nous ne voulons pas causer de douleur à D. à cause de la nôtre!
("Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" - Vaét'hanan 6,5).

On doit apprendre des égyptiens qu'à chaque fois que nous causons une souffrance à un juif, c'est comme si nous causions cette souffrance à Hachem!]

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-> b'h, également sur cette notion de souffrance d'Hachem : http://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

+ Les juifs en Egypte sont descendus jusqu'au 49e niveau d'impureté, et devaient être sauvés en urgence.
En effet, s'ils étaient restés un instant supplémentaire ils auraient atteint le 50e et plus bas niveau d'impureté, qui aurait été pour eux un point de non retour.
C'est pourquoi ils ont été délivrés avant qu'ils ne tombent à un tel niveau.

Cependant, cela était valable avant de recevoir la Torah [au mont Sinaï].
Avant que la Torah ne soit donnée, il existait cette notion de point de non retour. [si on descendait trop bas dans l'impureté, alors on ne pouvait absolument plus remonter, c'était terminé pour nous!]
Cependant, depuis que la Torah a été donné, cela n'existe plus. Même quelqu'un qui est tombé au plus bas niveau d'impureté possible (le 50e), il lui sera toujours possible de revenir à ses racines [pures et saintes] par la force de la Torah.
Etudier la Torah et s'attacher à la Torah peut transformer même le plus grand racha en un tsadik.
[à ce sujet, b'h, voir aussi le Ohr ha'Haïm haKadoch & Eglé Tal : http://todahm.com/2020/03/23/etre-kadoch-grace-a-la-torah ]

C'est pourquoi dans la Haggada de Pessa'h, juste avant de parler des 4 enfants, dont le racha, nous disons : "béni soit Hachem qui a donné la Torah à Son peuple Israël" (barou'h chénatan Torah léamo Israël) = en effet, par le biais de la Torah même l'enfant racha peut revenir.
[Divré Yoël]

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[ceci est un message d'espoir fondamental. Depuis le don de la Torah, un juif ne doit jamais désespérer, car même dans nos moments les plus bas, on doit savoir qu'avec la Torah (et téchouva) on peut tout réparer et montrer très très haut. ]

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+ La sortie d'Egypte & le 50e niveau d'impureté :

-> Le Bné Yissa'har enseigne que les 4/5e des Bné Israël ne quittèrent pas l'Egypte et périrent durant la plaie de l'obscurité, car ils avaient malheureusement atteint le 50e degré d'impureté.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli dit que la raison essentielle du refus de l'ange d'Egypte de laisser sortir le peuple d'Israël était que les Bné Israël n'avaient pas achevé leurs années d'esclavages en Egypte. En effet, la faute de la vente de Yossef par les 10 tribus, altéra le Nom d'Hachem (יהוה) dont la guématria est de 26.
S'il en était ainsi, les Bné Israël devaient donc rester en Egypte : 26*10 = 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Egypte, après "seulement" 210 ans, il leur restait encore 50 années d'esclavage à réaliser en Egypte. Ainsi, l'ange de l'Egypte pensa pouvoir empêcher Israël de sortir en leur faisant atteindre la 50e porte d'impureté, causant une dégradation telle qu'ils ne puissent plus jamais sortir d'exil.
[Rachi (Béchala'h 14,10) rapporte qu'à la mer Rouge les Bné Israël aperçurent l'ange de l'Egypte venir du ciel pour aider les égyptiens.
Le rabbi Chimchon d'Ostropoli donne l'explication suivante : lors de la vente de Yossef, les tribus endommagèrent le Nom divin אהיה et non pas le Nom יהוה. Il y a eu 9 frères (tous sauf Réouven et Binyamin), ainsi que la Présence Divine qui s'associa à la vente.
Ainsi, les accusations de l'ange directeur de la nation égyptienne n'eurent pas d'emprise puisqu'il s'était trompé sur le dommage causé aux lettres du Nom divin. [évitant leur descente au 50e niveau d'impureté!]
Or : 10 * 21 (אהיה) = 210, le nombre d'années que passèrent précisément les juifs en Egypte pour réparer et expier la faute de la vente de Yossef.]

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

-> Lorsque les Bné Israël se retrouvèrent face à la mer Rouge, un grand danger spirituel planait au-dessus d'eux.
Nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "yam souf" (mer Rouge - ים סוף), le mot "yam" (mer - ים) a une valeur numérique de 50 tandis que le terme סוף (sof) signifie littéralement "la fin".
Ainsi, cette mer est appelée "yam souf" (ים סוף), car la 50e porte est la dernière.
Il ne se trouve pas de niveau inférieur à celui-ci. Les égyptiens voulurent noyer Israël dans la mer afin qu'il n'y ait plus aucune réparation possible.

-> On peut ajouter que le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Si les égyptiens avaient réussi à enfouir les Bné Israël au 50e niveau d'impureté, il n'aurait plus été possible de dire : "Yaakov n'est pas mort" (guémara Taanit 5b) : car aucun enfant n'aurait suivi son chemin dans la sainteté.

Ainsi, les égyptiens souhaitèrent noyer le peuple d'Israël dans la mer (ים), qui sont les initiales de "Yaakov est mort" (Yaakov mét - יעקב מת).
Cependant Hachem fendit la mer (ים) afin d'introduire entre ces 2 lettres, le Nom divin : "El" (אל).
["Il [Yaakov] l'appela El, le D. d'Israël" (Vayichla'h 33,20)]
On a alors les lettres : יאלם, qui sont les initiales de : "Yaakov avinou lo mét" (Yaakov avinou n'est pas mort).
C'est une allusion au fait que Yaakov n'est pas mort, et c'est précisément par le Nom Divin El (אל) que les Bné Israël furent délivrés d'Egypte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

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-> "Il prit 600 chars de choix ainsi que tous les chars de l'Egypte" (Béchala'h 14,7)

=> Si Pharaon avait pris avec lui tous les chars de l'Egypte, pourquoi préciser qu'il avait pris 600 chars de choix?

-> En fait, nos Sages disent que Pharaon avait décrété de jeter les nouveaux nés hébreux dans le Nil, car il savait qu'Hachem juge "mesure pour mesure". Pharaon pensait qu'Il ne pourrait être puni par l'eau étant donné que depuis le déluge, Hachem avait déjà promis qu'Il n'enverrait plus jamais de déluge. Mais Hachem trouva le moyen de punir les égyptiens en les noyant dans la mer des joncs. Alors, comment comprendre que Pharaon se soit lancé à la poursuite des enfants d'Israel en direction de la mer? Pourquoi n'a-t-il pas réalisé qu'Hachem cherchait peut-être à le punir en noyant son armée dans la mer?

En fait, le miracle de l'ouverture de la mer s'est opéré par le Nom d'Hachem composé de 72 Noms, chaque Nom composé lui-même de 3 lettres. Ce qui fait un total de 216 lettres. Ce Nom ressort des lettres des 3 versets figurant avant l'ouverture de la mer (chacun de ces 3 versets contenant 72 lettres). Pharaon avait compris cela et il prit avec lui une force d'impureté composée aussi de 216 forces, pour lutter et vaincre son pendant dans la sainteté. Il pensait qu'il serait ainsi protégé et se permit de poursuivre les Hébreux vers la mer, sans crainte.

Tel est le sens profond du verset : "Il prit 600 (שש מאות) chars (רכב) de choix (בחור)", que l'on peut aussi traduire par : "Il prit 6 des lettres (שש מ-אות) du mot רכב (char - de valeur numérique 222)".
Quand on prend (on retire) 6 de 222, il reste 216, valeur numérique du mot בחור (de choix). Cela vient dire qu'il prit avec lui ces 216 forces d'impureté pour se mesurer contre la force de la sainteté du Nom de 216 lettres, laquelle allait opérer l'ouverture de la mer.
Parallèlement à cela, il a aussi pris tous les chars d'Égypte, au sens matériel. Mais Hachem, dans Sa Grandeur, a saboté son plan et a fait que sur ces 216 forces qu'il comptait prendre, qu'il en oublie une et n'en prit que 215. De ce fait, il n'avait plus de protection et c'est ainsi que toute son armée fut submergée par la mer.
C'est le sens du verset : "Les chars de Pharaon et son armée, Il jeta (ירה) dans la mer". La valeur numérique de ירה étant de 215.
[Arizal]

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-> "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer" (Béchala'h 15,2)

Dans l'un des versets qui précède l'ouverture de la mer, il est écrit : "Les Bné Israël levèrent les yeux et virent l'Égypte qui voyageait derrière eux et ils eurent très peur" (Béchala'h 14,10).
Nos Sages expliquent que ce verset ne dit pas : "Ils virent les égyptiens" mais "l'Égypte". Cela évoque l'ange protecteur de l'Égypte. Les Hébreux levèrent les yeux au ciel et virent que cet ange voyageait et accourait au secours de son peuple égyptien. C'est pour cela que les Hébreux eurent très peur.

Nos Sages disent aussi que lorsque Hachem décide d'anéantir une nation, il annihile d'abord son ange protecteur dans le ciel, et le peuple en vient ainsi à disparaître. Il en fut de même pour cet ange responsable de l'Égypte, qui fut anéanti au moment de l'ouverture de la mer.
C'est ainsi qu'il est dit : "Hachem fait la guerre à l'Egypte", allusion à cet ange qu'Hachem combattit en-haut.

Ainsi, après l'ouverture de la mer : "Israel vit l'Egypte, mort sur le bord de la mer", il s'agit encore de cette ange protecteur de l'Egypte.
Le livre Karnaïm dit que cet ange se nommait Sorev (סורב), ce qui veut dire "refuser". Ainsi, l'Egypte a toujours refusé de libérer Israel, malgré les plaies et les avertissements d'Hachem. De plus, le mot סורב peut aussi se lire בו סר (Bo Sar), c'est-à-dire "en lui סר (terme ayant la valeur numérique 260)" [בו = en lui]. Car l'Egypte, dans son impureté, a entaché les 10 manifestations du Nom Divin de valeur numérique 26, soit en tout, 260.
C'est pour cela que lorsque Hachem s'était révélé à Moché dans le buisson ardent, il est écrit : "Hachem vit qu'il
(Moché) s'était écarté (סר) pour voir". Hachem perçut que Moché avait vu ce dégât provoqué par l'Egypte, entachant
ces 10 manifestations du Saint Nom.
Lorsque les égyptiens furent noyés, il est dit : "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer (סוס ורוכבו רמה בים)". Les initiales qui composent cette phrase forme le mot סורב (Sorev). Car l'armée égyptienne périt dans la mer une fois que cet ange fut anéanti.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]

Au Séder de Pessa'h, nous devons nous accouder (c'est-à-dire avoir tout notre poids qui repose sur un point : notre coude), et par cela nous attestons que dans notre vie nous n'avons personne sur qui nous appuyer si ce n'est papa Hachem (ein lanou al mi lé'ichahen éla avinou chébachamayim).
[Séder haAroukh 2,55]

+ Dans la Haggada de Pessa'h (au début de Dayénou), nous disons : "combien de faveurs d'Hachem à nous" (kama maalot tovot mimakom alénou), et non pas : "combien de faveurs à Hachem de nous" (kama maalot tovot lamakom alénou).
Cela nous enseigne que Hachem a du plaisir à nous donner Sa bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

Se souvenir de la sortie d’Egypte afin d’enraciner la émouna

+ Se souvenir de la sortie d’Egypte afin d’enraciner la émouna :

-> Le mot Egypte "Mitsraïm" (Egypte - מצרים) fait allusion à la volonté de Pharaon de faire entrer le peuple d'Israël dans "l'exil de la connaissance".
Lorsque nous observons le mot מצרים (Egypte), nous remarquons qu'il contient le mot "yétser" (penchant - יצר) écrit entre sa première lettre מ (mém ouvert) et sa dernière lettre, la lettre ם (mém finale).
La première lettre מ (mém) fait allusion à l'action (maassé - מַעֲשֶׂה) de la même façon que l'acte est "ouvert", c'est-à-dire qu'il est dévoilé aux yeux de tous.
La dernière lettre ם (mém finale) quant à elle fait allusion à la pensée (ma'hchava - מַחֲשָׁבָה) puisque la pensée est "fermée" dans le sens où elle n'est pas dévoilée, car nul ne peut accéder aux pensées que contient le cerveau de l'homme.

Cependant le mauvais penchant est déterminé à entraver la connexion entre la pensée et l'action pour que l'homme soit détaché de son âme, de sa pensée, de sa connaissance et de sa raison.
Il ne veut qu'une chose : le pousser à assouvir les envies de son cœur et ainsi l'enfouir dans l'impureté.
=> Donc le mot "yétser" (penchant - יצר) s'interpose entre la première lettre מ qui fait allusion à l'action et la dernière lettre ם qui fait allusion à la pensée. Une fois réunies, toutes ces lettres forment le mot Egypte (מצרים) qui fait allusion à l'exil du daat, soit la séparation entre l'acte et la pensée.
[Zéra Emet]

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-> "Ce sera en signe sur ton bras et en ornement entre tes yeux, car c'est d'une main puissante que Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Bo 13,16)

-> Les décisionnaires sont très pointilleux sur le fait de ne pas s'interrompre entre la mise des téfilin du bras (le bras étant l'origine de l'action) et celle de la tête (face à notre cerveau, origine de la pensée et de la connaissance), que ce soit en paroles, en actes ou en pensées.
Cela créerait effectivement une séparation et un détachement de l'acte et de la pensée, ce qui provoquerait tout l'inverse du but recherché.
L'homme doit rester concentré et unir ses pensées et ses actes avec Hachem pour ne pas en arriver à fauter, que D. nous en préserve.

Le lien entre la mitsva des téfilin et la sortie d'Egypte est plus compréhensible à présent. En effet, lorsque nous mettons nos téfilin, nous accomplissons la volonté du Créateur : en attachant les téfilin du bras, orientées vers le cœur, et les téfilin de la tête, orientées vers le cerveau, nous unissons la pensée avec l'acte afin que le cœur qui est l'origine de toutes les pulsions soit dominé par la raison.

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[dans la religion juive, le souvenir fréquent de la sortie d'Egypte, nous rappel l'importance de faire passer une émotion qui est extérieure à nous, jusqu'à l'internaliser en nous, pour que nous la vivions.
Notre émouna ne doit pas rester que de belles paroles théoriques, mais nous devons en arriver à la ressentir, à aborder la vie au travers elle.]

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-> "Souviens-toi du jour où tu es sorti d’Egypte" (Bo 13,3)

-> Le Rambam (fin paracha Bo) écrit :
"C'est pourquoi la Torah témoigne des prodiges "afin que tu saches que Je suis Hachem au sein de la terre" ... et elle dit : "Afin que tu saches qu’il n’y a pas comme Moi sur toute la terre", pour enseigner Sa toute puissance, Sa suprématie sur tout et le fait que personne ne peut s’opposer à Lui ...
Dès lors, les signes et les grands prodiges sont garants de la émouna dans le Créateur et dans Sa Torah toute entière ... Et à partir des grands et célèbres miracles (comme la sortie d’Egypte et la traversée de la mer Rouge qui défièrent les lois naturelles), l’homme reconnaît également les miracles cachés qui représentent le fondement de toute la Torah : car un homme n’a pas de part dans la Torah de Moché s’il ne croit pas que tous ses actes [personnel] et tout ce qui lui arrive sont le fruit de miracles et non celui de la nature ni de la marche du monde".

-> Le Techouot 'Hen (rav Guédalia de Linitz) enseigne :
"L’exil égyptien consistait à croire au hasard. Pharaon, en tant que maître de l’Egypte, niait haut et fort que le monde était dirigé par la providence et la justice Divines. Il prônait qu’il était régi par des lois naturelles et les Bné Israël, qui lui étaient assujettis, furent pratiquement sur le point de sombrer eux aussi dans cette erreur ....
Et en réalité, nous ne nous sommes pas encore entièrement purifiés de cette impureté, et ce yétser ara danse encore au milieu de nous, en nous suggérant sournoisement de fausses idées et nous pousse à croire que les choses arrivent par hasard.
Afin d’échapper à cette confusion, nous sommes tenus de mentionner la sortie d’Egypte chaque jour et de croire d’une foi parfaite que tout provient d'Hachem, "qu’un homme ne peut pas même se cogner le petit doigt ici-bas sans que cela n’ait été décrété auparavant dans le Ciel" (guémara 'Houlin 7b), et que chacun de ses pas est dirigé par Hachem dans un but bien précis connu de Lui seul ...
D’après cela, j’ai expliqué ce qu’enseigne la guémara (Shabbat 31a), la émouna est en rapport avec la michna traitant des ensemencements (zéraïm), car c’est grâce à la émouna qu’un homme sème les graines de toutes les bonnes vertus et qu’elles se maintiennent en lui.
Faute de quoi, même les bons traits de caractères innés d’une personne se fanent et ne survivent pas à l’épreuve."

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (Pri haArets) explique pourquoi D. endurcit le cœur de Pharaon et de ses serviteurs pour ensuite les juger :
"Tout cela avait pour but que les Bné Israël racontent les prodiges Divins, sachent qu’Il est le D. véritable, qu’il n’existe aucun D. à part Lui et que le monde entier est dirigé par une providence individuelle soigneusement calculée.
Les réchaïm sont loin de concevoir une telle providence selon laquelle nul petit coup n’est administré à une personne, nulle feuille de l’arbre ne sèche et ne tombe, nulle pierre n’est jetée en l’air, si ce n’est en temps et en lieu voulus.
Il n’est aucun mouvement grand ou petit depuis la formation de l’univers jusqu’aux abîmes de la Terre qui n’est pas dirigé par la sagesse d'Hachem et destiné à dévoiler Sa Divinité et Sa conduite dans le monde."

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-> "Le yétser ara cherche systématiquement à plonger l’homme dans la confusion pour qu’il ne puisse surtout pas voir les "miracles et les prodiges" [petits comme grands] qui se déroulent sous ses yeux, de peur qu’il ne parvienne grâce à cela à avoir foi dans le Créateur".
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> A chaque génération, il se trouve quelqu'un pour essayer de nous exterminer ou de nous amener, par divers procédés, à abandonner notre Torah. Mais Hachem nous prodigue Sa force et accomplit Ses promesses envers Israël.
La survie physique du peuple juif, et le fait qu'il ait toujours continué à observer la Torah, font partie des phénomènes les plus surprenants de l'histoire humaine.
[Ram'hal]

-> Beaucoup d'ennemis se sont levés contre nous sans être capables de nous détruire, ni de nous anéantir. Toutes les grandes civilisations de l'Antiquité sont tombées dans l'oubli, tandis que le peuple d'Israël, qui s'est attaché à D., est aujourd'hui plus vivant que jamais.
Que peut répondre le sage historien face à ce phénomène? Que c'est un pur hasard?
Par mon âme! Quand je contemple cette merveille, elle me paraît plus considérable que tous les miracles et merveilles qu'a fait D., pour nos pères en Egypte, dans le désert, et sur la terre d'Israël.
Plus cet exil se prolonge, plus le miracle s'affirme, plus deviennent évidentes la puissance de D. et Son intervention dans la nature et dans l'histoire.
[Yaavets - Sidour Beit Yaakov]

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-> On a vu précédemment le Rambam (Bo 13,16) :
"Dès lors, les signes et les grands prodiges sont garants de la émouna dans le Créateur et dans Sa Torah toute entière ... Et à partir des grands et célèbres miracles (comme la sortie d’Egypte et la traversée de la mer Rouge qui défièrent les lois naturelles), l’homme reconnaît également les miracles cachés qui représentent le fondement de toute la Torah : car un homme n’a pas de part dans la Torah de Moché s’il ne croit pas que tous ses actes [personnel] et tout ce qui lui arrive sont le fruit de miracles et non celui de la nature ni de la marche du monde".

-> Rabbénou David haKochavi (Séfer haMitsva - Azhara 314), qui est un des Richonim, écrit qu'à chaque fois qu'un père raconte à son enfant un récit de l'intervention Divine (hachgakha pratit) qui témoigne de la main d'Hachem dans la vie de tous les jours, il doit avoir à l'esprit qu'il accomplit le commandement positif de la Torah : "tu raconteras à ton fils en ce jour : c’est pour ceci qu’Hachem m’a fait sortir d’Egypte" (Bo 13,8).
Puisque le but du récit de la sortie d'Egypte est pour que nos enfants sachent que Hachem est impliqué dans tous les aspects de notre vie quotidienne, certainement qu'en les leur racontant directement, nous avons aussi cette mitsva.

=> Ainsi, à chaque fois que nous rapportons à nos enfants l'intervention d'Hachem dans notre propre vie, nous sommes crédités d'une mitsva positive de la Torah (mitsva assé déOraïta).

Les fêtes juives

Il est rapporté dans les écrits du Arizal qu'à chaque moment spécial de l'année comme Pessa'h, Shavouot et Souccot, les choses que nous célébrons se produisent de nouveau [comme à l'époque].
A Pessa'h, nous quittons l'Egypte. A Shavouot, nous recevons la Torah. Et il en est de même pour chacune des autres fêtes [juives].
[Méor Enayim - Yitro]

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+ Les fêtes juives :

-> Les fêtes juives sont appelées "moadim", terme que l’on traduit littéralement par "rendez-vous."
Les fêtes sont des rendez-vous dans le temps.

-> Les fêtes juives sont appelées aussi : " 'haguim" (חגים), provenant de : " 'houg" (חוג) qui signifie : un cercle.
En effet, ce sont des moments d'union entre les enfants (tous les juifs) et leur papa (Hachem).

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-> "zman sim’haténou (le temps de notre joie) : les fêtes sont non seulement des moments de réjouissance, mais elles sont également des sources de joie et d'inspiration pour le restant de l'année"
['Hidouché haRim]

-> "Chacune des fêtes juives apporte avec elle un cadeau spirituel qui nous inspire durant toute l’année."
[le Nétivot Chalom]

-> "Les moadim (rendez-vous) interrompent les activités ordinaires de notre vie et nous impulsent un nouvel état d'esprit, de la force et de l'inspiration pour le futur, en revivifiant les idées sur lesquelles notre vie est fondée."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - 'Horeb - chap.23]

-> Les Yom Tov sont des jours de fête qui illuminent le monde en reflétant le Or haGanouz, une lumière d'une intensité unique créée par Hachem au Commencement, mais dorénavant réservée aux tsadikim dans le monde futur.
[le Sfat Emet - rapportant le Zohar (paracha Emor) ]

-> Selon le rav Shimchon Raphaël Hirsch ('Horev) : "Les moadim (convocations), moments de rencontre, nous invitent à nous consacrer totalement à la réflexion et à assimiler parfaitement les idéaux qu'ils recèlent.
De même que dans l'espace, "moèd" désigne un endroit fixe où les gens se rassemblent dans un but précis [comme le Ohel Moèd], ainsi dans le temps, ce terme désigne un moment appelant à se rassembler pour exercer un même activité, spirituelle dans notre cas ... Rompant avec la monotonie du quotidien, les "moadim" nous font acquérir l'esprit, la force et le désir de persévérer, en rafraîchissant les principes sur lesquels est fondée notre existence et en effaçant les effets négatifs de nos activités routinières parfois néfastes pour notre corps et notre esprit.
Cette rupture restaure notre pureté et nous permet d'espérer la bénédiction."

-> "Voici les moadé de Hachem que vous proclamerez (achèr tikréou otam) convocations saintes" (Emor 23,37)
Selon le midrach : "achèr tikréou otam" (vous les proclamerez) peut être lu : "achèr tikréou atèm" (vous proclamerez vous-même).
Ainsi, on doit s'appeler, se convier soi-même au moment des fêtes (moadim), pour vraiment vivre des retrouvailles uniques avec Hachem, et non les accomplir extérieurement par habitude, laissant alors seul Hachem pendant ces moments propices pour s'unir .

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"A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d’une manière identique à celle présente à l’origine, où moment où le miracle s’est produit."

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Pourim]

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-> Le temps (ainsi que l'espace) est une création matérielle. Il est comparable à un tuyau par lequel Hachem véhicule différents flux spirituels, propres à la période dans laquelle nous nous trouvons, et qui permettent à nos âmes de s'élever si nous savons comment en profiter.
A chaque jour correspond une influence spécifique.

Les fêtes de l'année juive ne doivent donc pas être considérées comme de simples commémorations historiques ; en réalité les événements du passé ne sont que des indicateurs de la nature du jour dans lequel nous nous trouvons et révèlent quel genre de potentiel spirituel il renferme.
Ainsi, bien qu'elles fassent référence au passé, l'essentiel des fêtes juives est donc le moment présent ; l'objectif est que nous arrivions à saisir les différentes possibilités qu'Hachem nous offre lors de chaque époque spécifique.
Ceci nous permettra de parfaire notre âme, nos traits de caractère et de nous rapprocher de D., et ce de façon différente à chaque fête.

[d'après le rav Friedlander - au nom du Ram'hal]

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+ Un Yom Tov caractérisé de "mikra kodéch" (מקרא קדש - une convocation sainte). [ex: comme nous le disons dans le kidouch du jour]
Le terme מקרא (mikra) signifie non seulement que le jour est appelé saint, mais aussi que le jour lui-même nous appelle, nous demandant d'être saints.
[nous constatons que le mot מקרא signifie également convoquer, comme dans le verset : "élé kéroué aéda" (ce sont ceux qui ont été convoqués par l'assemblée - אֵלֶּה קריא הָעֵדָה - Bamidbar 1,16) ]

=> Le 'Hidouché haRim explique que 2 choses se produisent le jour de Yom Tov.
Les juifs qualifient le jour de saint, l'investissant de sainteté (kédoucha), et le jour lui-même répond à leur appel, convoquant et invitant une personne à s'avancer et à faire l'expérience de sa sainteté.

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[une fête juive n'est pas qu'une simple commémoration d'événements lointains, mais à chaque fois nous le revivons spirituellement de la même façon que nos ancêtres il y a des centaines/milliers d'années.
Nous avons une Torah de vie, et chaque fête est vivante au point de nous inviter à vivre l'expérience unique qu'elle nous propose. ]

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+ Il est écrit : "Il a fait un mémorial/souvenir (zékher) de ses merveilles, car Hachem est bon et compatissant" (Téhilim 111,4)

-> Le 'Hidouché haRim explique ce que ce verset nous révèle.
Hachem a vu qu'il y aurait des générations où le peuple se sentirait indigne de voir des miracles accomplis pour lui, de pouvoir accéder à ce qu'il considère comme les merveilles d'autrefois.
C'est pourquoi, dans Sa compassion et Sa bonté, Hachem a créé un zékher (זֵכֶר), un souvenir éternel de ces miracles originels, de sorte que chaque année, les juifs se réunissent pour raconter à nouveau ces histoires.
Ce zékher réveille le flux divin initial de bonté qui a créé le miracle à l'origine, pour que même les générations suivantes puissent en bénéficier, en étant aussi dignes des miracles que leurs ancêtres l'étaient autrefois.
Tel est le pouvoir de ce zékher, et la raison pour laquelle les Yamim Tovim que nous célébrons aujourd'hui sont le signe ultime de Sa bonté.

"Celui qui ne croit pas qu'il est possible cette nuit [du Séder] de sortir du plus profond des abîmes et d'atteindre les plus hauts niveaux, est le racha de la Haggada"
[Yichma'h Israël]

Le Yichma'h Israël explique que le racha de la Haggada n'est pas un apostat, mais quelqu'un qui a définitivement renoncé au repentir et qui s'imagine qu'il n'a plus de part dans le peuple d'Israël.
C'est à son sujet qu'il est dit "qu'il renie le fondement", parce qu'il se sort lui-même du peuple.
On lui répond alors : "C'est pour ceci qu'Hachem m'a fait sortir d'Egypte".
Cela s'adresse à chacun en particulier. Car même en Egypte, il y avait des juifs qui étaient noyés dans le 49e degré d'impuretés. Et malgré tout, Hachem les délivra et les fit sortir d'entre les ténèbres vers la lumière.
C'est pourquoi même aujourd'hui, chaque juif est tenu de croire et de dire : "c'est pour ceci qu'Hachem m'a fait sortir", précisément "moi".
Car cette nuit, même celui qui est plongé dans la pire des situations (dans les profondeurs de la faute, de l'impureté) sort des ténèbres vers la lumière.

[chaque année nous revivons la sortie d'Egypte = cette possibilité que nous offre Hachem, que même le plus misérable des juifs se hisse au plus haut des degrés]

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
On pourrait penser que le fait de se trouver au plus profond de l'abîme spirituel est en soi une raison d'être appelé racha. Mais le Yichma'h Moché nous dévoile que même dans une pareille situation, il n'est pas encore qualifié de racha.
Quand méritera-il ce titre?
C'est seulement s'il désespère de lui-même et pense qu'il ne peut sortir de là où il se trouve.
C'est seulement alors qu'il sera considéré comme le racha de la Haggada.

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-> La guémara (Pessa'him 116a) dit : "nous commençons par quelque chose de déshonorant [notre esclavage et notre bassesse spirituelle], et nous terminons par des louanges [sur le fait que Hachem nous a délivré et amené à Son service]."

Le Yichma'h Israël dit que cela se reproduit chaque année au Séder. Même quelqu'un qui au début du Séder est au plus bas [spirituellement], lorsque nous le terminons il est alors à un niveau plus élevé.
Par le simple fait d'accomplir les mitsvot du Séder, nous montons à d'énormes hauteurs spirituelles.

Il est écrit sur la 1ere nuit de Pessa'h : "je vous ai portés sur l'aile des aigles, je vous ai rapprochés de moi" (Yitro 19,4).
Pourquoi la Torah mentionne-t-elle spécifiquement un oiseau qui est non-casher?
C'est pour nous enseigner que quelqu'un qui est impur par ses fautes va automatiquement devenir pur par la sortie d'Egypte et par la célébration du Séder.

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-> Le 'Hatam Sofer écrit :
"De même que [chaque année au Séder] on est obligé d'imaginer que nous avons [personnellement] quittés l'Egypte, de même nous devons imaginer que nous étions un idolâtre [comme les juifs à ce moment] et que [maintenant en cette nuit du Séder] Hachem nous a rapproché de Lui pour le servir par l'observance des mitsvot de la nuit."

=> C'est l'explication du mot : Pessa'h, qui est lié à Passa'h = sauter.
En effet, à Pessa'h nous avons la possibilité de sauter à des niveaux [spirituels] qui sont inatteignables le restant de l'année.

-> Rabbi Shlomo de Karlin commente les mots : "zéva'h Pessa'h ou l'Hachem", ainsi :
"zéva'h" : si on égorge et domine son yétser ara, alors : "Pessa'h ou l'Hachem" : on saute d'un coup au Trône d'Hachem.

Le Beit Israël dit : "Pendant toute l'année, même si nous ne valons pas un radis, le jour du Séder on a la capacité de mériter d'être placé sur le plateau du Séder [et d'être élevé]."
[de même tout juif même celui qui est plus bas que terre (comme les radis), peut à Pessa'h être élevé, et être utilisé au centre de la volonté de D.]

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-> Le Beit Aharon enseigne (Pessa'h p.85) : "Le Séder n'est pas uniquement pour ceux qui sont à un niveau [spirituel] très élevé. Il est pour tout juif, indépendamment de son niveau [spirituel]."

En ce sens, le racha de la Haggada est celui qui dit : "qu'est-ce que ce travail pour vous" (ma aavoda la'hem).
La Haggada explique clairement son problème : "pour vous, et non pour lui" (la'hem vélo lo).
Le racha c'est celui qui pense que le Séder est pour les autres, et non pour lui. Il ne croit pas que son Séder peut avoir énormément de valeur et de mérite auprès de Hachem.

[ainsi un racha, c'est celui qui désespère en ses capacités sublimes qu'il a enfoui au fond de lui, qui oublie qu'il a une âme magnifique que rien ne peut tâcher, qui oublie qu'il a un papa Hachem qui l'aime plus que tout (la preuve c'est qu'il lui donne la vie à chaque instant), ...
Un racha, c'est celui qui voit la vie en noir alors que Hachem lui donne les plus belles choses dont il a besoin pour réussir sa vie.]

"A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé’hol dor vador ‘hayav adam lir’ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra’im - Haggada de Pessa'h)

-> Le Sfat Emet commente :
Nous devons s'imaginer cela, car c'est réellement ce qui se produit chaque année.
Plus nous croyons que nous avons [personnellement] quitté l'Egypte, plus nous donnons de la force pour pouvoir sortir de nos problèmes et des difficultés de notre vie.

-> "C'est la Nuit prédestinée par Hachem, pour leur sortie du pays d'Égypte ... à toutes les générations des enfants d'Israël." (Bo 12,42)
Le Beit Aharon dit que ce verset indique qu'à "toutes les générations", Hachem nous fait sortir d'Egypte (la source de nos difficultés).
Il est écrit : "léotsi'am" (לְהוֹצִיאָם - pour les faire sortir). Le temps employé est le futur, bien que le verset aborde la sortie d'Egypte. La raison est qu'il fait référence à chaque génération, où nous sortons également d'Egypte [chaque année d'une façon identique].

-> "Lorsqu'on est persuadé que même dans notre génération Hachem continue à nous délivrer, alors on sera sauvé de tout type de problème"
[le Ohev Israël - le rabbi d’Apta]

-> Le Méor Enayim (Tsav) enseigne :
"A la mer Rouge, les anges ont protesté et ont dit que les juifs ont également voué un culte à l'idolâtrie [comme les égyptiens].
S'il en est ainsi, pourquoi ont-ils été sauvés?
C'est parce qu'en Egypte ils ont fait le Séder la nuit exactement de la même façon dont nous faisons le Séder de nos jours, et ils ont également raconté la sortie d'Egypte.
Ils ont eu la émouna totale qu'ils quitteraient l'Egypte.
C'est ce qui a fait descendre la bonté d'Hachem, et qui a entraîné leur délivrance.
Et de même qu'ils ont été délivrés, nous serons délivrés dans le futur."

-> Rabbénou Bé'hayé (Bo 12,13) écrit :
"Le sang sur les côtés de la porte n'ont pas empêché la plaie [de la mort des 1ers nés] de se produire dans nos maisons. Mais plutôt ... tout celui qui croyait et avait confiance en Hachem, qui n'avait pas peur de Pharaon et de ses décrets, sacrifiant publiquement le dieu des égyptiens (mouton) ... alors c'est un tsadik.
Puisqu'il croit en Hachem, alors il mérite d'être protégé des [anges] destructeurs".

-> Le Sforno enseigne également sur : "vous le mangerez : la ceinture aux reins, la chaussure aux pieds, le bâton a la main; et vous le mangerez à la hâte" (Bo 12,11) :
"Le fait que vous vous êtes préparés à voyager ... cela témoigne que vous croyez sans aucun doute dans la délivrance. Ils avaient cette émouna alors qu'ils étaient encore esclaves."

=> Nous devons tout faire pour témoigner un maximum de émouna en Hachem, en vivant notre Séder, car alors Hachem nous sauvera de notre exil actuel, comme Il l'a fait pour nos ancêtres grâce à leur émouna.
[dans notre vie de tous les jours, plus nous avons de la confiance en D., plus nous pouvons mériter des délivrances personnelles]

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-> "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte"

-> d'après la michna (guémara Sanhédrin 37a), chacun a le devoir de se dire que le monde a été créé [seulement] à son intention. [bichvili niv'ra aolam]

=> En mettant ces 2 idées ensembles, on a :
Toute la sortie d'Egypte n'a eu lieu que grâce à moi!
Si nous internalisons ce concept et que nous comprenons que la sortie d'Egypte a eu lieu afin de recevoir la Torah, alors on en viendrait soi-même à bien observer la Torah. [c'est uniquement pour moi qu'elle a été donnée!]
[Nétsiv - sur la Haggada]

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+ L'impact de raconter les miracles :

-> Le Noam Elimélé'h (Bo) écrit :
"Lorsque Hachem fait un miracle pour les juifs ... dans le futur, quelque soit la génération, lorsque les juifs ont besoin [de ce miracle] ... Hachem le réalise pour eux, car la compassion Divine a déjà été suscitée dans ce sujet.
C'est l'explication du verset : "Afin que vous racontez ce que J'ai fait en Egypte" (oul'maan tessaper ... acher it'allalti bémitsaraïm) = lorsque nous racontons [les miracles de la sortie d'Egypte], cela éveille de nouveau la compassion [d'Hachem]."

-> Nous disons dans la Haggada : "celui qui fait la narration de la sortie d’Égypte plus longuement est digne de louanges" (vé’hol amarbé léssapèr bitsi’at mitsra’im aré zé méchouba’h).
Le Arizal explique qu'on gagnera ainsi beaucoup plus de bonté d'en-Haut, car par le fait de parler des miracles on fait descendre sur nous les mêmes miracles, pour qu'ils se reproduisent dans notre vie.

-> Le Sfat Emet (5648) enseigne que lorsque l'on étudie l'esclavage d'Egypte, c'est comme si on avait été esclave d'Egypte. C'est comme si cela nous était arrivé à nous.
Ainsi, il vaut mieux "souffrir" en racontant la sortie d'Egypte, à la place de véritablement souffrir dans notre vie.

Le Sfat Emet écrit : "Hachem nous a envoyés en exil en Egypte ... afin que lorsque les gens en parleraient, cela seraient à la place de réelles souffrances.
Comme nos Sages (guémara Ména'hot 110) disent : "Tout celui qui étudie le korban Ola, c'est comme s'il avait amené un [korban] Ola".
Cela s'applique également à la sortie d'Egypte. En parler est considéré comme si nous étions en exil."

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-> Le Ram'hal (maamar haHokhma) écrit :
"Voici qu'en ce jour de la sortie d'Egypte, les juifs ont été séparés et purifiés de toutes les Nations. Ils sont montés de niveau, ils sont sortis, et se sont détachés de l'Humanité qui jusque-là était obscurcie et enfermée dans la matérialité.
Jusqu'à ce jour, le monde était obscur, la matière était souveraine et la lumière de la Torah et de la sainteté (kédoucha) ne pouvaient pas briller.
Mais, après que les juifs aient tellement souffert en Egypte, et aient été rendus esclaves, alors la Rigueur Divine s'est apaisée.
Les accusations ont été mises de côté, et la Lumière Divine a pu se révéler.
C'est en cette nuit que cela s'est passé et cela se renouvelle et se réveille chaque année à l'image de la nuit de la sortie d'Egypte.
Il faut savoir que c'est également un pas en avant pour la guéoula finale."

-> Le Ram'hal insiste beaucoup sur le fait que tous les flux de délivrance et de kédoucha qui ont été envoyés à nos Pères à cette période se renouvellent chaque année à la même date. Comme nous le disons dans la bénédiction de Chéassa Nissim : "qui a fait des miracles à nos Pères, en ces jours-là (bayamim ha'em) en ce temps-ci (bazéman azé)".
Le Ram'hal dit que cela est vrai pour toutes les fêtes de la Torah, et en particulier pour la fête de Pessa'h. Comme le disent nos Sages : "ils ont été libérés [d'Egypte] en Nissan, ils seront délivrés en Nissan dans les temps futurs".
Cela signifie que nous avons besoin des mêmes flux exactement que nos Pères et spécialement, en cette période, pour mériter des délivrances individuelles et la grande Délivrance collective.
Le Ram'hal dit que le meilleur moyen de recevoir tous ces cadeaux spirituels et matériels qu'Hachem renouvelle chaque année, est de revivre la sortie d'Egypte comme si nous y étions, en racontant la détresse extrême de l'escalavage, la joie folle de la Délivrance, en racontant les miracles à nos enfants et les détails de l'histoire de la sortie d'Egypte.
Grâce à cela, nous pourrons revivre les événements et remercier Hachem pour Ses bontés, et également recevoir tous les énormes flux spécifiques à ce jour, dans la mesure où nous l'aurons justement revécu avec cœur.
[plus nous l'aurons vécu comme à l'époque, plus nous mettons en place un récipient apte à recevoir les énormes bénédictions de ce jour]
C'est sûrement la raison de toutes ces différences qu'il y a entre "cette nuit" et "toutes les autres nuits" = c'est une nuit qui est un échantillon de la délivrance d'Egypte, mais également de la Délivrance finale (la guéoula).

Le Séder : une nuit prédestinée aux miracles

+ Le Séder : une nuit prédestinée aux miracles :

-> L'intensité de l'énergie spirituelle qui rayonne pendant la nuit du Séder est incalculable.
Hachem se détourne (si l'on peut dire) de toutes ses occupations pour accomplir à notre intention des miracles à notre époque, de même qu'il a pu le faire à celle de la sortie d'Egypte.
En effet, le midrach (Panim A'hérim - 2e version, 6) enseigne à ce sujet : "Le D. de ce peuple est occupé à leur faire des miracles pendant cette nuit".

La traduction araméenne de Yonathan ben Ouziel commente le verset : "Il advint que lorsque Its'hak devint vieux, sa vue s'affaiblit" (Toldot 27,1), ainsi : "Its'hak appela son fils aîné Essav, le jour du 14 Nissan et lui dit : "Mon fils, cette nuit, tous les serviteurs célestes louent le Créateur du Monde et les trésors du Ciel sont ouverts".

Pour sa part, le Pirké déRabbi Eliézer enseigne que : "la nuit du Séder toutes les portes de l'abondance sont ouvertes".

Dans toutes les générations, les juifs méritèrent des miracles et des prodiges pendant cette nuit.
La première fois, ce fut au temps d'Avraham lorsqu'il combattit les rois et qu'il les vainquit, comme il est écrit : "Il se partagea cette nuit, lui et ses serviteurs, contre eux" (Béréchit 14,15).
Hachem est venu en rêve à Avimélé'h la 1ere nuit de Pessa'h pour lui dire de ne pas faire de mal à Sarah. De même, Hachem est venue en cette nuit en rêve à Lavan pour l'avertir de ne pas faire de mal à Yaakov.
Its'hak a béni Yaakov, en cette nuit-là.
C'est aussi cette même nuit de Pessa'h que Hachem se révéla à Yaakov dans un rêve nocturne lorsqu'il était chez Lavan.
Yaakov a combattu l'ange et l'a gagné, en cette nuit.
De même, toute l'armée de San'hériv périt la nuit du Séder.

-> Le Kédouchat Lévi (Béchala'h) explique que ce n'est pas les miracles de la sortie d'Egypte qui se sont produits cette nuit l'a, qui l'ont rendu spéciale, mais plutôt c'est parce que cette nuit est spéciale de façon inhérente, que les miracles se sont produits.
Il écrit : "Il y a des jours où Hachem déverse Sa bonté sur Sa nation [les juifs], et Il révèle Son amour pour eux. Le jour le plus propice pour cela est : Pessa'h."

-> "Il accomplit de grandes choses insondables et des prodiges incalculables" (Iyov 9,10)
=> Comment comprendre le terme "incalculable", car même s'ils sont extrêmement nombreux, les prodiges accomplis possèdent néanmoins encore une limite.

Le Sfat Emet explique :
"En réalité, comme Hachem renouvelle chaque année les prodiges qu'il accomplit pour les juifs, il en résulte qu'ils sont incalculables puisqu'ils ne sont pas encore parvenus à terme".

Cela nous permet de comprendre le langage employé par la Haggada : "Et si Hachem ne nous avait pas fait sortir d'Egypte, nous serions nous et nos enfants encore asservis en Egypte".
En effet, il n'est pas dit "nous aurions été asservis" au passé, mais "nous serions asservis" encore aujourd'hui. Car cela concerne l'Egypte de nos jours, chaque génération avec ses oppresseurs spirituels.
Cette nuit-là, nous nous libèrerons grâce à la force spirituelle contenue dans la sortie d'Egypte qui eut lieu alors, et qui se manifeste chaque année à notre époque.

La raison profonde en est que cette nuit, toute la création se hisse à un niveau qui se situe au-dessus de l'ordre naturel.
De fait, chacun a la possibilité de modifier son mazal en bien.
Certains y voient une allusion dans l'étape du Séder appelée Ya'hats, et dans la coutume répandue de faire les matsot du Séder de forme ronde.
Elles représentent ainsi ce monde qui est rond. Dès lors, lorsque nous brisons la matsa, nous évoquons par ce geste que nous sommes en mesure de briser l'ordre naturel de ce monde symbolisé par la forme ronde et de nous élever, grâce à cela, au-dessus des contingences naturelles.

De manière générale, tout ce qui se produisit à l'époque de la sortie d'Egypte se reproduit de nos jours.
Le Zohar (2,38a) enseigne que cette nuit fut pour les Bné Israël illuminée comme par le soleil en plein jour. Et non seulement l'année où ils sortirent d'Egypte, mais chaque année une immense lumière [spirituelle] brille réellement comme au midi.

Rabbi Elimélé'h Biderman commente que la nuit du Séder "illumine comme ne plein jour" par :
La lumière dont il est question est celle de la émouna qui éclaire le cœur des Bné Israël. La présence Divine qui se voile d'ordinaire dans la Création, brille alors d'un éclat extraordinaire. Cette lumière de la émouna aide chaque juif à abandonner les calculs, à faire taire les soucis qui le tourmentent et à se reposer entièrement sur Hachem.
Car lorsque le juif est convaincu que toutes les actions de l'homme passées et futures sont dans les mains du Créateur, son existence devient sereine et remplie de confiance en D.
[le Maharal dit que Pessa'h tourne autour de la matsa qui est faite de 2 éléments basiques (eau + un céréale), car lorsqu'un juif a Hachem dans sa vie, alors il n'a pas besoin de superflu. Lorsque l'on a Hachem dans notre vie, alors on a tout.]

Les 3 matsot du Séder représentent les actions passées, présentes et futures.
Au Ya'hats, nous prenons la matsa du milieu, qui symbolise le présent, car l'essentiel du travail de cette soirée est d'enraciner en nous qu'au présent aussi, Hachem se trouve à chaque pas de notre existence.
En brisant cette matsa du milieu, nous exprimons notre soumission totale à Hachem et que le présent appartient à Lui seul et non aux hommes.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente le verset : "Le D. qui les fait sortir d'Egypte", qui est exprimé au présent, ainsi : à chaque génération, l'homme est tenu de se considérer comme s'il était lui-même sorti d'Egypte.
Chaque année lors de la nuit du Séder, les forces de sainteté sortent de leur écorce et rejoignent purifier le peuple juif.

=> Il en ressort que même si quelqu'un se trouve à un niveau spirituel très bas, à l'instar des Bné Israël qui étaient plongés en Egypte dans le 49e niveau d'impureté, il est encore en mesure d'en sortir en s'élevant pendant cette nuit là.
C'est ce que le Beit Aharon déduit du verset : "Nuit de protection pour Hachem afin de les faire sortir de la terre d'Egypte" (Bo 12,42).
Le Beit Aharon dit : "Ce verset est écrit au futur parce qu'Hachem est amené à les faire sortir perpétuellement chaque année pendant cette nuit-là, "c'est cette nuit qui est pour Hachem une nuit de protection pour tous les Bné Israël dans leurs générations (fin du verset précédent), même dans les générations futures, car dans chaque génération, Hachem fait sortir Israël de l'Egypte cette même nuit".

Le Maguid de Koznitz (Haggada du Guévourot Israël) enseigne : "Dans chaque génération, l'homme est tenu de se considérer comme s'il était lui-même sorti d'Egypte. Cela a commencé en Egypte qui était le début de toutes les délivrances jusqu'à la fin des temps. Chaque année, la nuit de Pessa'h, cela se renouvelle et on peut alors annuler tous les mauvais décrets et les transformer en bien".

C'est nuit a un potentiel si important que le Pricha (chap.473) rapporte au nom du rav Amram Gaon que : "la raison pour laquelle on ne prononce pas à Pessa'h la bénédiction de "Al Hanissim" est que c'est un jour de délivrance, et en cela, il est supérieur à n'importe quel miracle".
Le fait de prononcer une bénédiction sur ce miracle diminuerait l'ampleur de tout ce qui se produisit cette nuit-là. Car la délivrance qui se manifeste en ce jour entraîne que tout se retourne en bien.

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-> Le rabbi Eliyahou Gutmakher (Shabbath haGadol 5598 [1838]) fit le discours suivant : "Même celui qui est né sous une mauvaise étoile que ce soit en ce qui concerne les enfants (comme leur éducation), la vie elle-même (les problèmes de santé) ou la subsistance, doit prier en cette nuit du Séder. Et il agira ainsi pour changer son mazal en bien".

Mordé'haï décréta de jeûner depuis le 14 Nissan jusqu'au 16 Nissan. Pourquoi se hâta-t-il autant et entraîna-t-il par cela d'annuler toutes les mitsvot de la nuit du Séder, alors que le décret d'Hahman ne devait s'appliquer que le 13 Adar, à savoir 11 mois après?
De plus, cela est d'autant plus étonnant qu'il aurait été plus judicieux de fixer ce jeune le jour du jugement à Roch Hachana et à Yom Kippour, où les livres de la vie et de la mort sont ouverts devant D.

Le rabbi Gutmakher répond qu'en fait : "Mordé'haï comprit tout ce qui s'était passé".
Il comprit que le décret d'exterminer tous les juifs ne venait pas du roi stupide qu'était A'hachvéroch mais du Roi du monde Lui-même.
Il comprit également qu'aucune prière ne pourraient annuler ce décret, et que le seul et unique moment où il demeurait encore possible de fendre tous les Cieux était la nuit du Séder.
En effet, cette nuit [du Séder de Pessa'h] avait déjà été définie depuis les temps anciens comme un moment de délivrance pour les Bné Israël : Avraham avait combattu et vaincu les 4 rois la nuit du 15 Nissan.
Et il est écrit à ce sujet (Lé'h Lé'ha 14,15) : "Il se partagea lui et ses serviteurs cette nuit-là", et Rachi de rapporter le commentaire de nos Sages : "La nuit se partagea ; la 1ere moitié, il eut droit à un miracle, et la 2e fut conservée pour la nuit de la sortie d'Egypte".
Et depuis ce temps-là, cette nuit a été fixée comme "nuit de protection dans leurs générations".
C'est pourquoi Mordé'haï décréta un jeûne précisément la nuit du Séder qui est le temps le plus approprié pour fendre les portes en fer qui nous séparent d'Hachem et élargir ainsi la brèche dans la muraille de la Rigueur Divine.
Même s'agissant d'un décret scellé, il serait encore possible de l'annuler pendant cette nuit.
[le Séder est un moment de l'année tellement propice pour l'acceptation de nos prières, qu'immédiatement après Haman a été pendu : soit le 2e jour de Pessa'h.]

-> Le Tiférét Shlomo écrit :
"C'est incroyable toutes les énormes choses ... qui se produisent [au Séder] dans les mondes supérieurs avec la matsa, avec le récit de la sortie d'Egypte et avec toutes les autres mitsvot que les juifs font lors de la nuit du Séder."

Le Tiféret Shlomo donne une autre vision sur ce que rabbi Gutmakher rapporte.
Esther a décrété 3 jours de jeûne, qui comprenaient la nuit du Séder. Ainsi, en cette année à la place de manger de la matsa, les juifs ont jeûné.
Pourquoi n'ont-ils pas jeûner plus tard, afin de ne pas compromettre le Séder?
Il explique que Mordé'haï voulait montrer au Ciel à quoi ressemblerait le monde si le plan d'Haman réussissait et si le peuple juif était détruit.
Chaque année à la nuit du Séder, il y a une joie immense au ciel. Tous les anges fêtent les nombreuses mitsvot que les juifs accomplissent.
En jeûnant plutôt qu'en faisant le Séder, Mordé'haï voulait montrer au ciel, un monde sans les juifs, un monde sans les incroyables mitsvot du Séder.
Toute la joie et les célébrations qui se produisent normalement au Ciel pendant le Séder ont été manquantes, et cela a réveillé le Ciel pour sauver les juifs.

Le Tiférét Shlomo écrit : "Une grande agitation a eut lieu à ce moment où personne n'a fait le Séder.
Les anges ont demandé : "Que ce passe-t-il? [Où est toute la spiritualité et la bonté qui descend sur le monde lorsque les juifs font le Séder? On leur a dit que les juifs ne faisaient pas le Séder cette année] ...
Cela a témoigné au Ciel que si le plan d'Haman réussissait et que les juifs étaient détruits, alors le monde entier cesserait d'exister".

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-> "Ainsi parle Hachem, au temps favorable Je t'ai mortifié et au jour de la délivrance Je t'ai aidé" (Yéchayahou 49,8)

Le rav de Greïditch explique : au temps favorable, il s'agit de Yom Kippour où Je t'ai ordonné 5 actes de mortifications (ne pas se laver, ne pas manger ni boire, ...), et le jour de la délivrance, il s'agit de la nuit du Séder où Hachem délivre Son peuple de toutes les épreuves.
Cela ressemble à un homme qui aurait demandé un prêt à son ami. Ce dernier, n'ayant pas l'argent à sa disposition, l'aurait envoyé alors chez l'une de ses connaissances en lui faisant savoir qu'il se porterait garant de l'emprunter.
Il en est de même de celui qui a besoin d'être délivré : même si cela était impossible, on lui trouverait quand même dans le Ciel un moyen de l'être d'une autre manière. Car cette nuit possède intrinsèquement la force du salut, à l'instar d'une source qui aurait déjà jailli par le passé et qu'il serait facile de recreuser pour la raviver à nouveau.
De même, cette nuit, au cours de laquelle nos pères ont déjà vu se réaliser maintes miracles est prédisposée à toute délivrance.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> Les trésors du Ciel sont ouverts la nuit du Séder, sachons utiliser ce temps propice pour prier pour tous nos besoins.
Cette nuit est un temps très propice à la prière, car Hachem et Son cortège céleste sont alors présents autour de nous et observent tout ce que nous faisons.
L'amour du Créateur pour Ses enfants se réveille alors.
Les portes de la miséricorde sont ouvertes et Hachem nous comblera de tous Ses bienfaits si nous le lui demandons ...

La nuit du Séder est un moment particulièrement approprié afin de prier pour la subsistance, et cela pendant toute la fête. On demandera à Hachem de pouvoir à tous nos besoins.
La guémara (Roch Hachana 16a) enseigne en effet qu'à Pessa'h, nous sommes jugés sur la récolte. C'est donc le temps de supplier pour l'abondance.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

-> Le rabbi Rayatz de Loubavitch enseigne :
"Le monde se trompe en pensant que nous sommes différents de la génération de ceux qui sortirent d'Egypte parce qu'il nous manque Moché pour nous libérer de nos épreuves, chacun suivant ce qu'il traverse dans l'existence.
C'est faux, car les Bné Israël en Egypte méritèrent qu'Hachem leur envoie Moché pour les libérer uniquement parce qu'ils "crièrent vers Hachem".
Et il en est de même à notre époque : si nous savons crier comme il se doit, nous serons nous aussi délivrés sur le champ de toutes nos souffrances et nous mériterons ainsi de faire venir le machia'h dans la joie, très bientôt b'h."

La sainteté de Pessa’h

+ La sainteté de Pessa'h :

-> "A toutes les fêtes juives (Souccot, Shavouot, ...), la sainteté de la fête ne vient pas sur une personne d'un seul coup. On fait descendre la sainteté du yom tov sur nous graduellement par nos prières du soir, du matin et de l'après-midi.
Cependant à Pessa'h, la sainteté du yom tov nous parvient d'un seul coup.
C'est pourquoi elle est appelé : Pessa'h, qui signifie littéralement : "sauter" [car dès son entrée on saute au sommet de la sainteté du yom tov].

Il en résulte que Pessa'h nécessite une préparation, car ainsi une lumière puissante descendra sur nous, et nous devons être purs pour la recevoir ...
Le 'hamets symbolise le yétser ara. Nous détruisons le 'hamets (yétser ara) la veille de Pessa'h, afin de pouvoir recevoir la grande lumière qui se révèle la nuit de Pessa'h."
[Avodat Israël - Shabbath haGadol]

-> Le Imré Emet dit que la quantité de sainteté que nous recevons dépend d'à quel point nous nous sommes préparés auparavant.
[en se nettoyant et en se purifiant soi-même, nous mettons en place le récipient pour recevoir un maximum de l'énorme sainteté de la fête.]

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-> Le Sar Shalom de Belz dit : "Eliyahou haNavi vient au Séder de chaque juif, et il y a des tsadikim qui le voit. Mais un niveau encore plus élevé est de croire que Eliyahou vient dans notre maison [sans même le voir]".

Selon le 'Hidouché haRim, le soir du Séder le Noda biYéhouda raccompagnait Eliyahou haNavi dehors de chez lui, sans le voir réellement, mais en étant totalement persuadé de sa présence.
Or, croire dans le fait qu'il soit là est un niveau bien plus grand que de voir Eliyahou haNavi.

-> Rabbi Mendel de Kotzk dit à l'un de ses élèves : "Tu crois que je t'ai demandé d'ouvrir, en cette soirée de Pessa'h, la porte de la maison afin que le machia'h puisse entrer. Pas du tout! Sache que ce n'est pas par la porte qu'entre le machia'h mais par l'esprit."

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-> Le Maharal (Haggada chel Pessa'h) compare l'habitude qu'ont certains de porter un kittel au Séder aux vêtements blancs que portait le Cohen Gadol le jour de Yom Kippour, lorsqu'il entrait dans le kodech kodachim.

Rabbi Elimélé'h Biderman dit que nous pouvons comprendre de là que l'accomplissement du Séder est similaire à entrer dans le saint des Saints (kodech kodachim).
En ce sens, lorsque le Séder tombe un vendredi soir, certains ne disent pas le "Shalom Alé'hem", le chant qui accueille les anges avant le kidouch.
Une explication est qu'au moment du Séder nous sommes comme dans le kodech kodachim, à propos duquel la guémara (Yérouchalmi Yoma 5,2) dit qu'aucun ange ne peut y pénétrer.
Ainsi nous ne chantons pas "Shalom Alé'hem" car au Séder notre maison reçoit une sainteté similaire au kodech kodachim et les anges ne peuvent alors pas rester avec nous pour le Séder.
[c'est un moment de face à face en proximité avec papa Hachem]

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+ La Présence Divine est parmi nous au Séder :

-> Le Tiféret Chlomo commente les mots de la michna (Pessa'him 114) : "aviou léfanav" (ils amènent devant lui) par : tout ce que nous faisons lors de la nuit du Séder est "devant Lui" (léfanav), devant Hachem.

Nous disons également dans la Haggada : "vénéémar léfanav chira 'hadacha" (nous dirons devant Lui un nouveau chant) = pendant la totalité du Séder nous nous trouvons devant Hachem.

-> Le Chla haKadoch (cité dans la Michna Broura 473,71) enseigne que nous ne devons pas réciter le maguid de la Haggada en étant accoudés, car la Présence Divine est présente.
[cela est semblable à la halakha où l'on ne doit pas s'accouder au Séder lorsque son rav est présent (par respect)]

-> "Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d’Israël" (Bo 12,27)
Le Maharal explique que Hachem a élevé les juifs à Son niveau.
Si l'on peut dire, ils sont devenus comme unis avec Hachem ('helek élokim mimaal), et ils ont ainsi été sauvé.
C'est pour cela que ce yom tov s'appelle : "Pessa'h", qui signifie : "sauter" (Rachi - Chémot 12,23), car à cette fête nous sautons au niveau d'Hachem (si l'on peut dire).
[nous revivons cela de la même façon chaque année au Séder, et quelque soit notre niveau spirituel, Hachem nous élève, nous fait sauter, jusqu'à être face à Lui!]

-> Le Séder commence par Kadéch (sanctifie), qui est suivi par : Our’hatz (nettoyer [de nos fautes] - la pureté).
Cela ressemble à l'ordre des anges, comme nous le disons dans la prière du matin : "vékoulam pot'him ét piém bigdoucha ouvta'ora" (la sainteté précède la pureté).
Généralement, d'abord on est nettoyé (our'hats) pour être purs, et ensuite seulement nous devenons saints (téhora oukédoucha).
Mais au Séder, nous "sautons", nous sommes élevés, au niveau des anges.
C'est pour cela que nous commençons par "kédoucha" (sainteté).

Les différentes étapes du Séder s'appellent les simanim (qui veut dire littéralement : les signes).
Lorsque quelqu'un réclame un objet qu'il a perdu, il doit donner des signes attestant qu'il en est le propriétaire et alors il obtient l'objet perdu.
Pendant toute l'année, à cause de nos fautes, une personne peut perdre une partie de sa sainteté.
Au Séder, en faisant les "simanim" (signes) du Séder, alors on peut récupérer toute la sainteté que nous avons perdu pendant l'année.
[le Yessod véChorech haAvoda dit que rien qu'en disant les noms des simanim (kadech, our'hats, ...), nous obtenons déjà de la sainteté.]
[rabbi Elimélé'h Biderman]
[or, plus nous sommes kadoch, plus nous sommes proches de D.]

-> Le Lev Simchah citait son père, le Imré Emet, qui disait qu'en général, l'ordre dans le judaïsme est que "our'hats", être nettoyé et purifié, est le premier pas vers "kadéch", l'expérience de la sainteté, mais en cette nuit, c'est le contraire qui est vrai.
Lors du soir du Séder, nous commençons par être saints, tout comme Hachem nous l'a montré lorsqu'Il nous a sortis de l'abîme de l'impureté. Par le fait de nous rapprocher alors que nous n'en étions pas dignes, Il nous a enseigné que nous possédons une sainteté intrinsèque qu'aucune salissure extérieure ne peut ternir.
En cette nuit, nous le montrons en récitant d'abord le Kidouch ; nous sommes saints avant même de nous être lavés.

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-> La guémara (Shabbath 12) dit qu'on ne doit pas prier en Araméen car les anges ne comprennent pas cette langue.
Cependant, lorsque la Présence Divine est présente, on peut parler en araméen, car les mots sont parlés directement à Hachem. Il n'y a alors pas besoin des anges, qui doivent les comprendre pour pouvoir les élever et les transmettre ensuite à Hachem.
Par exemple, il est écrit : "D. le soutiendra sur le lit de douleur" (Tehilim 41,4).
La guémara (Nédarim 40a) en tire que la Présence Divine se trouve au-dessus de la tête du malade.
En ce sens, par respect pour la Présence Divine, il ne faut pas s’asseoir à un niveau plus élevé que le malade.
On peut donc prier en araméen à proximité du lit d'un malade, car c'est comme parler directement à Hachem sans l'intermédiaire des anges.

Au Séder, nous disons quelques mots en araméen (ha la'hma aniya ...).
Le Arougat haBosem explique que Hachem est présent du début à la fin du Séder.
Cela explique pourquoi le Séder est un moment si propice pour nos prières. En effet, puisque Hachem est présent parmi nous, alors tout ce qu'on pourra lui demander à un impacter au Ciel.

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-> Au début de la Haggada nous disons : "Que tout celui qui a faim vienne et mange" (kol di'hfin yité véyékhol).
=> Que se passera-t-il si de très nombreuses personnes affamées acceptent notre offre et viennent à notre Séder? Où trouverons-nous assez de place pour elles? Comment aurons-nous assez de nourriture à leur donner?

Le 'Hatam Sofer (drachot Shababth haGadol) répond qu'en cette nuit du Séder, nos maisons reçoivent la sainteté de la terre d'Israël, et partout où il y a de la sainteté, il y a beaucoup de place et de l'abondance.
Nos Sages disent : "on s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance ... Jamais personne ne dit à autrui : "Je n’ai pas de place où loger cette nuit à Jérusalem"." (Pirké Avot 5,5).
En raison de la sainteté de Jérusalem, il y avait toujours de la place pour toute personne qui y venait.
De même, le "pain de proposition" (lé’hem apanim) était suffisant pour tous les Cohanim présents. Et même si un Cohen en recevait un tout petit bout, c'était suffisant pour le rassasier.

Le 'Hatam Sofer explique la raison de cela : lorsqu'il y a de la sainteté, il y a de la place et de la bonté.
Il ajoute par la suite :
""Que tout celui qui a faim vienne et mange" = il y en aura assez.
Nos Sages disent : "Tout le peuple juif peut manger le même sacrifice Pessa'h".
Nos appartements et nos maisons deviendrons spacieuses, et il y aura de la place pour nos invités.
Ceci est parfaitement logique car [la nuit du Séder] fait des miracles au point que notre maison devienne similaire à la terre d'Israël en miniature.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) affirment : "Dans le futur, les maisons d'étude et les synagogues vont être déplacées en Israël".
Nos maisons vont également être déplacées en Israël. C'est le sens des mots : "Nous sommes là maintenant. L'année prochaine cette maison sera en Israël" (achana akha, léchana abaa béar'a déIsraël)."

[Du fait qu'il y a au Séder un aspect de la sainte terre d'Israël, il y a de la place et de la nourriture pour tous ceux qui veulent venir à notre table.
De plus, le Séder, où l'on reçoit la sainteté d'Israël, nous sommes en face à face avec Hachem, comme il est écrit : "Les yeux de D. y [en terre d’Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" (Ekev 11,12)]

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-> Nos Sages (guémara Méguila 29a) affirment : "Dans le futur, les maisons d'étude et les synagogues vont être déplacées en Israël".

Le 'Hatam Sofer ajoute que les maisons juives dans lesquelles la Torah a été étudiée, dans lesquelles les mitsvot ont été accomplies, et qui ont été maintenues dans la sainteté, vont également être physiquement transportées en terre d'Israël lorsque le machia'h viendra.
Si une maison est un lieu saint (makom kadoch), alors elle est considérée comme une part de la terre d'Israël, et donc elle fait partie des bâtiments qui seront apportés en terre d'Israël lors de l'arrivée du machia'h.

Au Séder de Pessa'h, nous proclamons : "cette année nous sommes ici, l'année prochain en terre d'Israël" (achata akha léchana abaa béar'a déIsraël).
Le 'Hatam Sofer dit qu'en réalité nous prions que certes cette année notre maison se trouve en dehors d'Israël, mais l'année prochaine elle se sera déplacée en terre d'Israël, dans le cadre de la guéoula ultime.
Ainsi, nous ne prions pas seulement pour que les participants de ce Séder se trouvent en Israël, mais également la maison dans lequel se tient le Séder. En effet, puisque c'est une maison de sainteté, alors également elle aura le mérite de monter en Israël.

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-> La michna Broura (472,6) écrit que le Maharil plaçait des ustensiles qu'il avait reçu en tant que garantie de non-juifs sur une table spéciale pour profiter de les voir pendant le Séder.
Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2,p.155) ajoute qu'au Séder on est autorisé d'utiliser les ustensiles des non-juifs, même en tant qu'ustensiles pour la nourriture, avant même de les tremper au mikvé.
En effet, la sainteté de la nuit du Séder en elle-même va retirer toutes les traces d'impureté, ce qui fait qu'on a pas besoin de tremper ces ustensiles au mikvé.
[attention : malgré cette réalité, cela n'est pas la coutume commune de nos jours. ]

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-> Le 'Hatam Sofer écrit qu'à partir du moment où une personne commence le Séder et rapporte les louanges d'Hachem, alors sa maison prend toute la sainteté qui pouvait se trouver au Temple.

-> Le Vavé haAmoudim (67) écrit :
Si une personne réalisait la sainteté qui est apparente en cette nuit [du Séder], elle gérerait son Séder en fonction de cela, et elle n'en viendrait pas à perdre son sang-froid à cause de n'importe quelle petite chose qui ne se passerait comme elle le voudrait.
Puisque se mettre en colère est comparé à de l'idolâtrie (avoda zara), la colère peut potentiellement transférer sa maison d'un lieu d'une sainteté similaire à celle présente au Temple, en un lieu d'impureté d'idolâtrie.